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Citations sur Marie-Antoinette (406)

Dans la riche France les greniers sont vides, les paysans vivent dans l'indigence sur la terre la plus fertile, le pain manque sous le plus beau ciel d'Europe. Il faut que quelqu'un en soit la cause ; si les uns manquent de pain, c'est que d'autres mangent trop ; si les uns sont écrasés de devoirs, c'est que d'autres se sont arrogé trop de droits.
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[...] ... Première question : en admettant, d'accord avec la morale bourgeoise, l'idée de faute si Marie-Antoinette s'est donnée complètement à Fersen, qui l'accuse de ce don complet ? Parmi ses contemporains il n'y en a que trois, des hommes d'importance, il est vrai, et non de vulgaires bavards ; ce sont même des initiés à qui on peut reconnaître une connaissance parfaite de la situation : Napoléon, Talleyrand et Saint-Priest, le ministre de Louis XVI, ce témoin quotidien de tous les événements de la cour. Tous trois soutiennent sans réserve que Marie-Antoinette a été la maîtresse de Fersen, et ils le font de façon à ne laisser aucun doute. Saint-Priest, le plus au courant de la situation, est le plus précis dans les détails. Sans animosité contre la reine, parfaitement objectif, il parle des visites nocturnes de Fersen à Trianon, à Saint-Cloud et aux Tuileries, dont l'accès secret avait été permis par La Fayette à Fersen seul. Il parle de la complicité de la Polignac, qui paraissait fort approuver que la faveur de la reine fût tombée justement sur un étranger, qui ne chercherait à tirer aucun avantage de sa situation de favori. Ecarter trois témoignages de cette importance, comme le font les défenseurs enragés de la vertu, accuser de calomnie Napoléon et Talleyrand, il faut pour cela plus d'audace que pour un examen impartial. Mais, deuxième question : quels sont les contemporains ou témoins d'après qui accuser Marie-Antoinette d'avoir été la maîtresse de Fersen serait une calomnie ? Il n'y en a pas un. Et il est à remarquer que les intimes évitent justement, avec une singulière unanimité, de citer le nom même de Fersen : Mercy, qui pourtant retourne trois fois chaque épingle à cheveux de la reine, ne mentionne pas une seule fois son nom dans les dépêches officielles ; les fidèles de la cour ne parlent jamais, dans leur correspondance, que "d'une certaine personne", à qui on aurait confié des lettres. Mais personne ne prononce son nom ; une conspiration du silence suspecte règne à son sujet pendant tout un siècle, et les premières biographies officielles oublient de propos délibéré de le citer. On ne peut donc pas se défendre de penser qu'un mot d'ordre a été donné après coup, afin que soit oublié aussi radicalement que possible ce destructeur de la romantique légende de la vertu absolue. ... [...]
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Car à l'instant même où il ne lui est plus donné de vivre en reine, où elle n'a plus qu'à mourir dans l'épisode tragique de cette pastorale, elle atteint sa véritable mesure. C'est seulement lorsque le jeu devient grave et que la couronne lui est enlevée que Marie-Antoinette acquiert l'âme d'une reine.
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Mais le temps est un allié incertain et opportuniste, qui se met régulièrement du côté du plus fort et abandonne avec mépris celui qui se fie paresseusement à lui.
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Le duc de Liancourt arrive au galop à Versailles, sur un cheval écumant, afin d'apporter des nouvelles de ce qui se passe à Paris. On lui déclare que sa majesté dort déjà. Il insiste pour qu'on réveille le roi ; on finit par laisser pénétrer le messager dans la chambre sacrée. Il annonce : "La Bastille est prise ! Le gouverneur est assassiné. On porte sa tête sur une pique par toute la ville !"
-C'est donc une révolte - bégaie, effrayé, le malheureux monarque.
Mais avec une impitoyable cruauté, ce messager de malheur corrige :
-Sire, c'est une révolution.
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C'est précisément là où la mort règne le plus cruellement, que, comme une défense inconsciente, se développent le plus en l'homme les sentiments d'humanité.
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Au même moment où tous ceux que le monde considérait comme ses amis les plus proches quittent Marie-Antoinette, surgit de l'ombre le véritable ami : Hans Axel de Fersen. Aussi longtemps que passer pour le favori de la reine donnait de l'éclat, cet amoureux parfait, désireux de ménager l'honneur de l'aimée, s'est timidement tenu à l'écart, défendant ainsi contre la curiosité et le bavardage indiscret le plus profond secret de la vie de cette femme. Mais maintenant qu'elle est maudite, et qu'être son ami ne rapporte plus ni avantage, ni estime, ni honneur, ne suscite plus l'envie, mais exige au contraire du courage et une volonté absolue de sacrifice, maintenant cet ami unique, le seul aussi qui fût réellement aimé, se place délibérément aux côtés de la souveraine, et entre ainsi dans l'Histoire.
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Mais les diplomates ne seraient pas diplomates s'ils ne mettaient pas leur point d'honneur à rendre difficile les choses simples, et surtout à retarder savamment toute affaire importante.
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La vérité et la politique habitent rarement sous le même toit.
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C'est précisément là où la mort règne le plus cruellement, que, comme une défense inconsciente, se développent le plus en l'homme les sentiments d'humanité. (Page 439)
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