Brièvement, Maléfices, le premier tome des aventures de
Tuan Charlie, c'est l'histoire d'une profanation de cimetière au fin fond de la jungle. Une sorte de remake de « Ils sont fous ces sorciers ». Façon baroudeur de l'extrême. En fait, profaner des sépultures vieilles de plus de 1000 ans, cela sonne presque comme du Cthulhu. Sauf que rien ne vient des profondeurs.
Entre Jean Léfèvre, les Grands Anciens, Aguirre et
Howard Carter, nous avons
Tuan Charlie, un baroudeur occidental perdu quelque part en Indonésie.
Tuan Charlie, aka Cyzia Zÿke. le gars Zÿke, il aime se mettre en scène dans ses romans et nous faire croire à ses histoires.
Ici, l'auteur nous produit un court roman très convenu, où le héros sent les choses venir, refuse de prendre sa part de butin volés aux morts, et assiste en spectateur impuissant à la malédiction. C'est fait avec le rythme habituel à l'auteur. Un rythme cher aux romans de gare et aux lectures hyper faciles. Par de choses superflue chez le pote Zÿke. On ne flirte pas, on s'enfile. On ne mange pas. On ripaille. On ne meurt pas, on se gangrène jusqu'à plus soif... On ne jure pas, on blasphème. Etc. Vous avez saisi l'affaire. On ne nous épargne aucun détail sordide, aucune répétition malséante ou aucune obscénité gratuite. C'est d'ailleurs là, cette gratuité, un des points faibles les plus retentissant du roman.
Cela dit, par rapport à ce que j'ai déjà lu de l'auteur, j'ai trouvé le ton plus respectueux des peuples indigènes. J'en étais resté à davantage de racisme que dans Maléfices. Mais Zÿke est surtout là pour en mettre dans la vue en disant au lecteur « j'ai tout vécu », « j'ai eu mille vies dont une seule heure est plus palpitante qu'une de vos années », ou encore « t'as vu, j'en sais des choses ». Car souvent l'érudition de Zÿke façon explorateur des temps moderne n'ajoute pas énormément au récit. Ce sont des petits points qui tombent à plat sans vraiment apporter quelque chose à l'intrigue.
C'est dommage, car sans atteindre des sommets, les aventures de
Tuan Charlie auraient pu me divertir de manière plus satisfaisante, si Zÿke n'avait pas eu recours à de trop faciles ficelles et à des enchaînements aussi prévisibles. J'ajouterai que je l'ai lu en roman et non en BD.