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445 pages
Tallandier (01/04/1925)
3/5   2 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Généralement, lorsqu'il commence un roman, Paul d'Ivoi part sur une excellente idée. le seul problème, c'est qu'il n'a aucune idée de là où elle va le mener. Car ce conteur exceptionnel, qui marchait pourtant sur les traces de Jules Verne, était un improvisateur singulier, mais hélas inégal et volontiers pressé d'en finir.
Ainsi ce 18ème voyage excentrique semble moins s'adresser à son habituel lectorat d'adolescents qu'à un public beaucoup plus jeune, auprès duquel il aborde néanmoins des thématiques qui, elles, n'ont rien d'enfantin.
Divisé en deux parties, qui semblent en fait être un collage malhabile de deux récits distincts (les personnages de la première partie apparaissent seulement dans le dernier tiers de la deuxième partie), « Les Voleurs de Foudre » nous fait partager le destin inattendu de Charles, un jeune orphelin élevé par un notable, Ariste Brasset qui est mystérieusement assassiné par un "coup de foudre" (au sens propre) jailli par la fenêtre de sa maison, peu de temps avant qu'il ne révèle à son pupille le mystérieux secret de sa naissance.
Heureusement, le jeune homme reçoit nuitamment dans sa chambre la visite de trois petites bohémiennes qui ont découvert le secret de la naissance de Charles, en tentant de cambrioler l'appartement de Brasset.
Charles est en fait le prince héritier du royaume de Valbéryl. Brasset était chargé d'assurer sa protection, car une organisation criminelle, la C.M.U. (Camorra Maffia Union) a juré d'empêcher le jeune prince de monter sur le trône. Or, pour pouvoir régner, le prince doit se présenter à une certaine villa de Saint-Germain-en-Laye avant la date de son 18ème anniversaire.
Révoltée par cette injustice, la jeune Régine, et ses deux acolytes bohémiennes, Furette et Satin-Noir, décident de se mettre au service du prince et de l'aider à réclamer le trône de Valbéryl, en fuyant continuellement la traque de la C.M.U. et de leur cruel chef, Marino Orsini, lequel possède une arme diabolique qui projette la foudre sur une ou plusieurs cibles. C'est avec cette arme qu'il a lâchement assassiné Ariste Brasset.
Parvenu à ce point-là, un certain nombre de questions s'imposent au lecteur :
- Pourquoi la C.M.U. veut-elle empêcher Charles de prétendre au trône de Valbéryl ?
- Pourquoi d'ailleurs ce prince doit-il se rendre dans une villa de Saint-Germain-en-Laye afin de réclamer ses droits ?
- Pourquoi ces trois petites bohémiennes, vivant de rapines et de larcins, décident-elles d'épouser la cause de ce jeune prince, au risque de leur vie ?
- Et d'ailleurs, où se trouve exactement ce fameux royaume de Valbéryl ?
Que le lecteur le sache d'entrée de jeu : après 445 pages d'action trépidante, toutes ces questions demeureront sans réponses...
En effet, cette première partie des « Voleurs de Foudre » n'est qu'une succession de courses-poursuites au cours desquelles Charles est régulièrement capturé par les sbires de la C.M.U., promis à une mort atroce ou condamné à l'exil sur une île lointaine. À chaque fois, fort habilement, la petite Régine et ses comparses parviennent à le délivrer, avant de reprendre tous ensemble leur fuite. Ils passent ainsi d'Acapulco en Haïti, apprennent qu'Orsini est en fait l'oncle de Charles, puis Orsini mourant frappé par la foudre - la vraie - sur le pont d'un navire, on imagine que la C.M.U. va cesser de poursuivre le prince, mais non, elle continue, alors que plus personne ne la paye et qu'aucun objectif connu ne demeure...
Durant toute cette fuite, Régine et Charles, qui se découvrent des sentiments mutuels, sont amenés à discuter d'un problème moral crucial. Régine en effet est une voleuse, et c'est grâce à ce don pour la kleptomanie que Régine a souvent pu délivrer Charles. Seulement voilà, pour Paul d'Ivoi, il y a, de l'autre côté de son roman, un jeune lectorat auquel il faut faire comprendre que ce n'est pas bien de voler - donc régulièrement, nos deux tourtereaux y reviennent. Mais comme le dit lui-même Charles, ce n'est pas bien de voler, mais quand c'est nécessaire, il faut le faire. Et dans ce roman, le nombre de voleurs - et rarement de foudre - est tout bonnement incalculable. On reconnaît bien là un Paul d'Ivoi qui n'accordait pas tout à fait la même importance à la rigueur morale que Jules Verne.
Néanmoins, lorsque Régine subtilise le lanceur de foudre pour annihiler les 30 membres d'équipage d'un navire, Charles n'y trouve rien à redire. Voler, ce n'est pas bien, mais tuer lâchement les méchants, c'est vachement chouette !
Bref, on le devine, Charles pourra arriver à temps à la villa de Saint-Germain-en-Laye pour y réclamer son trône, et en profitera pour demander Régine en mariage.
Sans surprise, et bien qu'intimidée, Régine accepte, mais elle a d'abord une mission urgente à remplir à Pékin. le lendemain du couronnement du prince, elle s'enfuit, laissant une lettre à Charles, dans laquelle elle lui explique qu'elle doit sauver sa soeur qui est en danger en Chine, et recommande à Charles de ne surtout pas la suivre. Bien entendu, le jeune prince part sur l'heure pour Pékin...
C'est là que commence la deuxième partie du roman, où on découvre une autre histoire sans rapport avec la première : celle des employées curieusement féminines d'un garage situé dans la mission anglaise de Pékin. Deux d'entre elles, une jeune fille nommée Lizzie Topaz puis une autre plus jeune, une enfant trouvée surnommée Sais-Pas car elle ne sait pas quel est son nom, subissent une tentative d'enlèvement par un homme, agissant devant témoins, à bord d'une voiture dont la particularité est que chaque personne la voit d'une couleur différente, ce qui en empêche l'identification formelle.
Cet homme se nomme Wilm Odorp, et il est amoureux de Lizzie, mais celle-ci l'ayant repoussée - car elle a un tendre penchant pour le bibliothécaire de la mission, qui porte le nom mirifique de Napoléon Prudent -, Wilm Odorp est déterminé à kidnapper Lizzie pour l'épouser de force ou pour la tuer, ça dépend des pages...
Néanmoins, grâce à sa voiture magique et au peu de flair d'un détective stupide (Que fait un détective dans une mission anglaise en Chine ? On ne le saura pas non plus), Odorp parvient enfin à s'emparer de Lizzie, et c'est à nouveau une course-poursuite qui s'engage, à laquelle participe la petite Sais-Pas avec son corbeau dressé (et lui aussi voleur) nommé Tenaille, et voyez comme ça tombe bien, car on va découvrir que Sais-Pas s'appelle en réalité Louison est qu'elle est la fille d'un brave employé du garage, inventeur à ses heures perdues, et même que c'est lui qui a inventé la voiture à plusieurs couleurs de Wilm Odorp, lequel la lui a subrepticement volé. (Et on vous rappelle que c'est pas bien de voler !)
L'employé n'avait pas reconnu sa fille, qui elle-même n'avait pas reconnu son père qui travaillait dans le même atelier qu'elle. Et alors ? Ce sont des choses qui arrivent, non ?...
La course-poursuite atteint bientôt le royaume de Siam, où Wilm Odorp occupe le prestigieux de conseiller privé d'un sultan (et Dieu sait que la Thaïlande a toujours regorgé de sultans !). Mais comme malgré cette position sociale avantageuse, Lizzie ne veut toujours pas épouser Wilm, celui-ci la livre comme espionne au sultan, lequel se décide à lui faire écraser la tête par un éléphant (coutume locale), mais, heureusement, Lizzie est sauvée in extrémis par un jeune prêtre (?) indien-siamois (?), qui n'est autre que Régine déguisée ! Oui, Régine que l'on attendait depuis quasiment 200 pages et qui montre enfin le bout de son nez !
Après d'ultimes péripéties qui mènent nos héros à la frontière de l'Annam (actuel Vietnam), le traître Wilm Odorp est arrêté, et se pend de désespoir dans sa cellule. Charles de Valbéryl arrive enfin en Annam alors que tout est fini (C'était bien la peine de partir aussi vite). Il apprend que Lizzie est bien la soeur de Régine, et que toutes deux sont en fait les princesses héritières d'un autre sultan thaïlandais (nommé Kalim ou Zalim suivant les pages), et que donc Charles peut s'enorgueillir d'épouser une vraie princesse de son rang, et non pas une simple bohémienne voleuse - même si on se demande bien pourquoi Régine jouait depuis des années les bohémiennes voleuses...
Voilà toute l'histoire : elle est affligeante, on peut bien évidemment en rire à gorge déployée, même si les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures et que celle-ci fait un peu trop long feu. Ouvertement parodique, ce récit abracadabrant aurait pu être très drôle, mais hélas, Paul d'Ivoi prend indéniablement ses lecteurs pour des imbéciles et bâcle sans scrupules, mais avec le plus grand sérieux, une histoire sans queue ni tête, en alternant d'interminables bavardages niaiseux avec des actions trépidantes et souvent lacunaires, des rebondissements volontiers confus et imprécis, du tirage à la ligne stérile, tout ça en un honteux travail d'amateur, incompréhensible chez un auteur qui avait alors plus de vingt ans de carrière.
Il est probable, quoique non certain, que Paul d'Ivoi ait hâtivement collé des manuscrits inachevés plus anciens à la seule fin de s'en débarrasser, tant les deux parties ne semblent pas être rédigées de la même manière ni à la même époque. Reste que tout cela n'est qu'un médiocre bricolage littéraire, assez indigne d'un écrivain qui pouvait faire bien mieux quand il se donnait du mal.
Aujourd'hui, on peut toujours lire « Les Voleurs de Foudre » comme une involontaire parodie des romans d'aventures de la Belle-Époque, tant l'aspect désuet, les ficelles usées du genre, ont acquis un charme kitsch et nanardesque, mais le lecteur aura à se montrer indulgent envers une oeuvre qui ne dégage même pas une naïveté sincère, et qui n'est au final qu'une pauvre tentative d'étourdir jusqu'à l'abrutissement un lectorat jeune et candide.
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