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EAN : 9791030103922
224 pages
Editions Tana (03/03/2022)
2.64/5   7 notes
Résumé :
Par les temps qui courent, beaucoup réévaluent leurs choix de vie, au point parfois de quitter travail, maison et habitudes citadines. Mais suffit-il de partir à la campagne et de se reconvertir pour redonner du sens à sa vie ? Que faire du décalage entre des néoruraux, avides d'action, et des locaux, soucieux de préserver leur tranquillité ?
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord, merci aux éditions Tana et à Babelio de m'avoir envoyé cet ouvrage dans le cadre de la Masse critique. Je l'ai beaucoup apprécié, même si je ne m'attendais pas du tout à cela. le résumé me semble en effet très éloigné du contenu réel.

Lorsqu'on aborde la question des bifurcations, on sait de qui il s'agit : de personnes originaires de Paris, et plus souvent encore des CSP+. Et oui, pour changer radicalement de vie et acheter une dizaine d'hectares en campagne avec une petite ferme qui ne coûte que « trois fois rien » mais ensuite quarante fois plus à retaper, il faut avoir des moyens, voire de gros moyens (et des métiers qui permettent le télétravail, bien souvent). Rien de surprenant à avoir une immense majorité de profils tels que ceux-là décrits au fil des témoignages de l'autrice. Les autres sont mentionnés mais à peine développés. Je trouve que la démarche de documentation est néanmoins honnête, elle me semble consciente de ces limites. Je garde un petit goût amer de ma lecture dû à un manque de politisation et de réel questionnement sur la question de « bifurquer » justement en dehors de ces profils de CSP+. En effet, les profils décrits dans le livre sont connus, puisque souvent ces personnes ne se privent pas de créer des podcasts, des chaînes Youtube, des comptes sur divers réseaux pour vanter leur grand virage écologique. Ce n'est pas le sujet du livre et ma critique tombe sûrement un peu à côté, mais j'aurais aimé connaître les autres, pas ceux qui sont sexy et vendent des idéaux inatteignables pour la plupart des françaises et français moyens, qui aimeraient faire mieux mais avec des moyens bien moindres. J'aurais aimé savoir si lorsqu'on a un petit SMIC, en CDD, et qu'on habite en banlieue, on arrive à partir, à bifurquer. Comment bifurquer lorsqu'on ne peut pas envisager de prêt à la banque ? Comment faire lorsqu'on est pas une personne blanche ? En bref, on commence à les connaître les bobo et biobio qui partent se mettre au vert et sont confrontés aux « ploucs » qui, ça alors, parfois ne sont pas écolos.

Je cite encore le résumé : "Que faire du décalage entre des néoruraux, avides d'action, et des locaux, soucieux de préserver leur tranquillité ?" J'ai un réel problème avec cette formulation. Déjà, on voit très clairement que l'autrice parle de son expérience de néorurale, elle n'a jamais questionné des ruraux (ou ne le mentionne-t-elle pas ce qui est bien dommage) et cette question semble sortie de son chapeau. Ensuite, quel cliché... supposer que les campagnes sont remplies de vieux qui ne rêvent que de muséifier leur territoire, c'est quasi irrespectueux. Peut-être serait-il bon de questionner l'expérience réelle des ruraux, des jeunes et des moins jeunes, qui sont on le sait souvent plus précaires que ceux qui bifurquent. Ces habitants qui voient débarquer des gens qui font grimper les prix de l'immobilier (elle le mentionne brièvement), rendant la propriété impossible pour les familles avec peu de moyens qui habitent là depuis longtemps, qui voient des projets se monter sans les inclure, sortis de nulle part, des personnes partant du principe qu'il n'y a rien (ou plutôt rien qui leur plaisent), ou qui tout simplement travaillent dans un entre soi avec un langage commun et communiquent difficilement avec les autres. Demeurent ainsi quelques clichés un peu surannés sur la vision que peuvent avoir les « citadins » de la campagne, et sur la vision que les campagnards peuvent entretenir à l'égard des néoruraux et de l'avenir de leur territoire.

Je reviens maintenant sur les points forts de l'ouvrage : elle aborde de façon claire et transparente les avantages et les inconvénients des projets collectifs, l'écriture est belle, drôle, claire, elle mentionne aussi bien les points forts que faibles, les opportunités et les menaces, et ça fait du bien d'avoir un bouquin qui semble vrai, pas une mystification d'un idéal. Les passages sur les habitats collectifs sont passionnants !

Je finirai là-dessus, en gardant comme conclusion : encore un livre sur un sujet qui a le vent en poupe, qui parle toujours des mêmes profils, mais au moins, un livre transparent qui a l'avantage de proposer une démarche honnête, accessible et facile à lire tout en étant bien documentée ! Si ma critique est si longue, c'est aussi un signe qu'il s'agit d'un ouvrage qui m'a remuée, et ça c'est essentiel !!
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Avertissement de début de lecture : ce livre s'adresse essentiellement aux éco-anxieux en tout genre, avec tendance effondriste. Je ne m'y attendais pas forcément en lisant la quatrième de couverture, pensant parcourir un ouvrage explorant la vague de grande démission qui a suivi l'épidémie de coronavirus, traitant plus globalement de la valeur-travail et du besoin d'un métier qui fait sens tout en étant positif socialement et écologiquement. C'est un peu ça, mais axé collapsologie. Maintenant que c'est clair, allons-y.

Autant le dire tout de suite : dès que j'ai compris mon erreur sur la thématique de l'ouvrage, je n'étais plus trop convaincue et je me suis retrouvée un peu déstabilisée par l'introduction mi-collapso mi-développement personnel de Bifurquer par temps incertains. Ça fait un peu "bobos qui s'installent à la campagne pour faire un potager et apprendre le yoga". Ça part un peu dans tous les sens, aussi, et on se demande où l'autrice veut en venir.

Et puis, à un tiers du livre, ça démarre : Laure Noualhat entre dans le vif du sujet et nous projette dans les questionnements de ces personnes qui ont choisi de changer de vie pour lancer des projets de lieux partagés, éco-villages, collocations écolo radicales, pour se préparer à un monde aux ressources limitées. En s'appuyant sur de nombreux témoignages, l'autrice décortique ces rêves, ces déviations, mais aussi les crispations, les difficultés : car le monde des éco-lieux n'est pas parfait. Il faut en effet pouvoir gérer la masse de travail, la vie en commun, l'organisation de la gouvernance, les divergences entre intentions collectives et personnelles, etc. Des réflexions passionnantes qui peuvent se transposer au monde associatif en général - avec, en plus, une tonne de ressources en fin d'ouvrage pour pousser la réflexion à un niveau personnel et collectif.
Dans un sujet pourtant un peu un peu casse-gueule, l'autrice parvient également à insuffler des réflexions sur la problématique de l'entre-soi (et comment gérer l'intégration dans un village qui n'a pas forcément envie d'écolos urbains), de la péri-urbanisation et de l'accès financier à ce type de changement de vie.
Cela dit, les limitations se tiennent dans la thématique même de l'ouvrage : on parle de collapsologie, de "se préparer", mais pas beaucoup de la lutte contre le système en place, et de projets tout aussi radicaux (si pas plus) que ces éco-lieux (comme des Zones à Défendre par exemple), ce qui aurait permis de politiser le propos et de sortir d'un entre-soi collapso un peu bobo/néorural.

Un bel ouvrage plein de ressources, servi par une très jolie plume et tout en subtilité sur les joies et les difficultés d'une bifurcation écolo, donc, même si avec ses limitations effondristes !


//Merci aux éditions Tana et à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de la Masse critique !//
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Un livre intéressant qui questionne l'idée de bifurcation, les raisons, les possibilités, les manières de faire.
Je m'attendais plutôt à des récits de personnes ayant bifurqué, j'ai donc été un peu surprise par ce livre qui est plutôt construit comme une réflexion ou une analyse. Il pointe les difficultés, les problématiques, les choix que l'on peut être amené à faire si l'on décide de changer de vie grâce à des exemples de personnes ayant pris cette décisions.
Mais si vous cherchez, comme moi, des récits complets de bifurcation, vous ne trouverez pas votre bonheur.
Je pense que ce livre mériterait une seconde lecture de ma part, maintenant que je sais comment il est construit !
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