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Anne Delcourt (Traducteur)
EAN : 9782092496787
464 pages
Nathan (05/01/2023)
3.94/5   57 notes
Résumé :
L’empereur d’Aritsar gouverne avec 11 conseillers, tous reliés entre eux par le pouvoir du Rayon. Grâce au Rayon, ils sont unis comme des âmes sœurs, et personne ne peut tuer l’empereur – à part un de ses conseillers.
La jeune Tarisaï a grandi dans un palais isolé, loin de la capitale, élevée par une mère mystérieuse. À onze ans, elle est envoyée à la sélection des conseillers du jeune prince Dayo. Au moment de partir, sa mère l’oblige par un vœu magique à u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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La littérature young adult et moi, ça fait quelques années qu'on est fâchées. Je ne sais pas exactement quand ses habitudes scénaristiques ont commencé à m'agacer, mais maintenant je m'ennuie avec elle. Et on ne se parle plus comme avant… Tu vois, avant je pouvais dévorer ses livres en une journée ! Maintenant c'est tout juste si je n'ai pas envie de les jeter par la fenêtre tellement je les trouve mal écrits.
En fait, elle ne me fait plus rêver.
Mais j'ai décidé de lui laisser une dernière chance (eh oui, encore une !). Les Douze d'Aritsar m'ont inspiré confiance – une belle couverture, un univers original, une auteure d'origine nigérienne…

Et au final, je ne suis pas mécontente de ma découverte : j'ai adoré me perdre dans cet univers d'inspiration africaine, explorer des contes et légendes que je ne connaissais pas, rencontrer des créatures inédites et voyager avec Tarisaï à travers tout le continent en quête d'une solution pour contrer une terrible malédiction. Et puis, lire un livre qui se passe dans un environnement tropical alors qu'on est en plein hiver a quelque chose de jouissif et de réconfortant. C'est réellement un univers foisonnant, coloré et chaleureux, enrichi d'une mythologie fascinante qui me donne envie de m'aventurer un peu plus du côté de la littérature africaine.
(Mais avec un monde si dense, c'est vraiment dommage de ne pas avoir de carte…)

Pour la petite histoire : âgée de onze ans, Tarisaï a le potentiel pour lier son destin à celui du futur dirigeant d'Aritsar. Appelée à la capitale pour passer des sélections mystérieuses, elle cache un lourd secret : à l'aide d'un sort, sa mère l'obligera à tuer celui qu'elle est censée servir si jamais elle devait être consacrée… Comment déjouer ses plans ? Comment reprendre possession de son avenir ? Comment guider le royaume vers un futur plus juste ? Les années passent, le temps presse, Tarisaï doit trouver une solution.

Personnellement, j'étais très attachée à tous les personnages – ce qui est assez rare. Que ce soient Ekundayo, Sanjeet, Kirah ou encore Woo-in et la Dame, l'auteure s'efforce de nous présenter toutes les facettes de leur histoire, de leur personnalité. Et on ne peut que compatir – certains ont vraiment eu une vie difficile. Cette histoire est affaire de politique : il n'y a pas de solution miracle, pas de bons ou de mauvais, juste des humains avec des idéaux et des stratégies opposées. C'est appréciable de voir cette nuance dans un roman ado.
Par ailleurs, les fils rouges se multiplient. Tarisaï, proche du pouvoir, assistera à de nombreuses injustices et aura à coeur de les résoudre. de protéger Ekundayo, le futur empereur ; mais aussi de sauver les centaines d'enfants qui meurent chaque année pour respecter un Traité de paix signé entre l'humanité et les démons du monde d'en-bas. Comment expliquer que les victimes naissent uniquement dans le Pays de Song depuis plusieurs centaines d'années ? Comment rééquilibrer la balance ?

Cependant, même si tous les personnages sont très attachants, je les ai trouvés aussi particulièrement irréfléchis, voire irrationnels – enfants comme adultes. J'ai levé plusieurs fois les yeux au ciel devant des décisions discutables ou des réactions exagérées . D'ailleurs, je me suis perdue tant ils sont nombreux : onze frères et soeurs, c'est beaucoup – sachant qu'il y a le Conseil du prince mais aussi celui de l'empereur et qu'ils ont tous une fonctions et des Bienfaits spécifiques.
Et puis, je n'ai pas vraiment cru à la romance. Pas d'alchimie, pour moi ! Pas le moindre frémissement, pas d'affection particulière pour le bellâtre, rien. La mayonnaise n'a pas pris et je n'arrive pas à me l'expliquer.

Et pour enfoncer le clou, j'ai trouvé l'écriture très fluide, mais également un peu trop simple. Mécanique, sans poésie. Ajoutée d'un triste record : ça fait de nombreuses années que je n'ai pas lu un livre contenant autant de coquilles ! Il manque des lettres, voire des mots, la conjugaison est bancale… Et plus on avance dans le récit pire c'est – à croire que le correcteur s'est arrêté en cours de route. Chères éditions Nathan, c'est vraiment dommage, je sais que vous pouvez faire mieux.

Mais finissons sur une note joyeuse : j'ai totalement approuvé le message féministe que véhiculait cette histoire. À la fois subtil et ajusté, ni trop édulcoré ni moralisateur, il s'insère très bien dans la narration et est un réel sujet de réflexion pour les personnages principaux. Ce qui est recherché ici, ce n'est pas de venger les opprimées, mais de trouver un équilibre entre les pouvoirs masculins et féminins. C'est une histoire de complémentarité et d'équité, et je ne peux qu'approuver.

En conclusion : cela reste une bonne découverte. Je n'ai pas été touchée par l'écriture, ni par la maladresse de certaines situations trop caricaturales, mais c'était une lecture exotique et originale, porteuse de beaux messages. Merci aux éditions Nathan et à Babélio pour m'avoir permis de recevoir ce livre en avant-première, je suis certaine que cette saga touchera son public.
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Livre reçu dans le cadre d'une masse critique et qui s'est révélé être une excellente surprise. Jordan Ifueko m'a réconciliée avec la littérature jeunesse en venant à bout de certains de mes préjugés qui m'avaient tenue éloignée du genre après quelques déceptions.
En s'éloignant d'une fantasy plus classique située traditionnellement dans un univers médiéval, on découvre donc un paysage Africain, d'autres mythes, d'autres légendes, d'autres couleurs et horizons .

Avec une belle écriture elle nous invite dans un récit prenant, à la rencontre de personnages complexes et attachants. Chacun a une histoire qu'elle prend le temps de raconter pour lui donner de l'épaisseur et le placer légitimement dans l'intrigue. Cela donne une grande cohérence à l'ensemble, chaque action a sa raison d'être, rien n'est gratuit. Les enjeux sont multiples et chaque question finit par trouver sa réponse en temps voulu.
Notre curiosité est maintenue en éveil constant grâce à un foisonnement de détails aussi bien concernant les lieux, les coutumes, les motivations des uns et des autres. le tout baignant dans un suspense constant.

L'héroïne, son passé, ses origines, son héritage et sa mission, tout pose question. Sa fragilité face aux choix qu'elle doit faire et la noirceur qui l'accompagne en font une héroïne touchante et terriblement attachante. Elle est à la fois menace et menacée, puissante et fragile, déterminée et faible. Et les autres protagonistes ne sont pas en reste. Beaucoup ont une part d'ombre autant que de lumière et l'équilibre entre les deux est parfois fragile.
Le mal est omniprésent et donne de la gravité au récit. Chaque personnage l'a rencontré et y a succombé ou a su le combattre. Il plane sur l'ensemble du récit sans jamais se faire oublier totalement.
Beaucoup de thèmes universels sont abordés tout au long du roman. Il y est beaucoup question de la place de la femme dans la société généralement mais plus encore dans les hautes sphères du pouvoir. Ce pouvoir détenu par les 12 d'Aritsar justement. Un système de gouvernement aux mains de peu, et une main cherchant à s'étendre sur tous. Beaucoup de réflexions sur la façon dont doit s'exercer ce pouvoir, sa légitimité, la justice pour l'équité ou pour maintenir l'ordre. Les dangers de l'uniformisation des peuples, la suppression des nuances, des coutumes et la route vers le totalitarisme. Alors bien sûr ça n'est pas un traité de politique mais les problématiques sont bien posées et amènent un questionnement intéressant si l'on considère le jeune public auquel s'adresse le livre.

Je n'ai rien dit des 12 d'Aritsar et de leur fonctionnement, du conseil et du Rayon, ni du système de magie qui se manifeste entre autre par un mode de communication entre les 12 engendrant une grande intimité. Je vous laisse découvrir, c'est bien pensé et bien amené, jamais incohérent.

Au final un très bon récit de fantasy sachant allier aventure, suspens et réflexion. Des personnages forts et une belle écriture s'offrant quelques détours poétiques, le tout dans un univers riche et captivant, .
Un grand merci aux éditions Nathan et à Babelio pour cette découverte. Je n'ai plus qu'à guetter la parution du second tome en français….









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Première lecture de mon année 2023 et un beau coup de coeur pour ce premier tome qui annonce du lourd pour la suite. Je vais tout d'abord remercier les éditions Nathan qui avec le site Babelio m'a permis de découvrir cette petite pépite. Et même si j'ai relevé quelques couacs, j'ai franchement passé un si bon moment de lecteur que les défauts me sont passé au-dessus de la tête et que je conserverai un très bon souvenir de cette lecture. Je suis très curieuse de découvrir ce que l'autrice va nous préparer pour le prochain tome, je serai au rendez-vous, c'est certain !

Je vais commencer par les petits points noirs, je ne m'attendais pas à un rythme aussi effréné, si bien que j'ai été plus d'une fois surprise par l'avancée de l'intrigue. Alors, au fond, c'est un mal pour un bien, le fil rouge ne s'éternisera pas sur des longueurs, mais j'avoue que l'ambiance et l'univers étaient si formidables que ralentir le rythme ne m'aurait pas dérangé. Deuxième couac qui découle automatiquement du premier, la résolution un peu facile de certains problèmes, de certains éléments. Cependant, c'est très vite contrebalancé par les révélations incroyables et les nombreux rebondissements, donc, je n'ai pas eu véritablement le temps de grincer des dents.

L'histoire malgré ses défauts m'a passionnée pour ses thématiques abordées et pour ses péripéties captivantes. J'ai adoré découvrir les aventures de Tarisaï qui va devoir détricoter une malédiction, découvrir le monde extérieur et la politique, découvrir le sens des mots honneur – courage – famille, se trouver des amis et des alliés, mettre au jour des vérités qui vont changer le pouvoir en place, le tout avec subtilité, élégance, par le pouvoir des mots et non de la violence, celui de l'amour et non de la haine. J'ai trouvé le tout si simple, pur et apaisant, malgré ces affaires de trahisons et de complots, j'ai beaucoup aimé l'histoire qui est juste.

C'est une belle ode à la sororité et à la fraternité, à la diversité des cultures à travers les différents royaumes d'Arit, j'ai tellement aimé découvrir l'univers de l'autrice. C'était passionnant de voir un monde riche, avec un système de magie intéressant, une politique très chouette avec ce Rayon et ses conseillers proche de l'héritier. J'ai bien aimé cette immersion, le tome est loin d'être introductif, mais il permet de poser d'excellentes bases qui se complexifient au fil des pages et que j'ai hâte de retrouver dans le prochain tome.

L'ambiance était elle aussi très chouette, j'ai passé un bon moment entre émotions et actions, entre explorations et révélations, c'est une atmosphère qui joue sur l'apaisement et la tension. Jusqu'au bout je me suis posée des tonnes de questions, j'ai cherché à démêler le vrai du faux, j'ai tenté d'anticiper les décisions de l'autrice sur les choix de Tarisaï ou les décisions des autres personnages, mais chaque fois, Jordan Ifueko m'a surprise. La plume de cette dernière est très jolie à lire, soignée et addictive, avec des descriptions précises et des dialogues intéressants, c'est simple, j'ai lu le roman en trois phases de lecture tant j'étais à fond dedans.

Les personnages sont passionnants, bons ou mauvais, ils ont une histoire, une personnalité, un rôle bien défini. J'ai beaucoup aimé suivre leurs aventures, voir des relations se nouer, se distordre pour mieux se retrouver, s'apaiser ou au contraire, s'envenimer. J'ai adoré Tarisaï, c'est une héroïne formidable à suivre au fil des années, j'ai eu beaucoup de compassion à son égard, j'ai été très touchée par son histoire et par ses choix. J'ai eu beaucoup d'affection pour Melu, Woo-In, Kirah, Mbali ou encore Ekundayo, mais mon gros coup de coeur revient à Sanjeet, son histoire est prenante, très touchante, c'est un personnage avec pas mal de qualité et son lien avec Tarisaï est fantastique.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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J'ai eu la chance de découvrir le premier tome des Douze d'Aritsar en avant-première grâce à Babelio et je les remercie – ainsi que les éditions Nathan – pour cette excellente lecture.

En premier lieu, ce qui m'a pleinement séduite et immédiatement fascinée, c'est l'univers mis en place par Jordan Ifueko. Une fois un pied dedans, je n'avais qu'une envie : l'explorer davantage, en apprendre plus pour mieux le connaître. Aritsar est un monde passionnant. Composé d'îles qui furent réunies – je ne vous dis pas comment ni pourquoi –, il présente une multitude de paysages et de coutumes. C'est ainsi un patchwork d'influences africaines, asiatiques, européennes… qui se retrouve dans les patronymes, les faciès, les costumes, les arts, etc.
L'autrice nigériano-américaine introduit une mythologie totalement différente de celle à laquelle les romans de fantasy occidentaux nous ont habitués, mythologie nourrie de celle de l'Afrique de l'Ouest. La rencontre avec les créatures magiques de son univers est donc réellement captivante car inhabituelle et riche en surprises : alagbato, tutsu, erhu, esprits malicieux de la Brousse… Enfin, outre des Bienfaits – des pouvoirs individuels et diversifiés –, elle propose une magie originale, le Rayon, qui repose sur l'union psychique de plusieurs êtres et dont le fonctionnement est totalement inédit : s'il est la source du pouvoir impérial, il n'est pas fait pour écraser autrui et repose sur le consentement mutuel des Douze.
Cependant, quelques détails de cet univers (sur le fonctionnement du Rayon et ses failles potentielles) me posent questions. Je suis restée avec des interrogations en suspens, mais j'ignore si elles sont liées à une imprécision du roman – qui auquel cas me chagrine doucement – ou à un début de lecture un peu en pointillé pour des raisons personnelles – auquel cas c'est entièrement ma faute. Je ne veux pas détailler ici pour ne pas divulgâcher, mais j'en parlerais volontiers avec des personnes ayant lu le roman !

L'intrigue est très bien menée et nous plonge dans les intrigues du pouvoir impérial, entre secrets et pactes magiques influençant l'existence de nombreuses générations. Tarisaï est amenée à enquêter sur certains faits du passé pour éclairer le présent. Entre liens du sang et amitié intensément renforcée par un lien magique, justice et ordre, vérité et mensonge, le roman la place face à des dilemmes bouleversants. C'est un roman d'apprentissage qui, en plaçant son héroïne dans les arcanes du pouvoir, discute de la justice, de l'ordre, bref, de la politique et, parfois, de ses errances. de plus, ce roman fait également écho à des sujets actuels : l'invisibilisation des femmes, l'écrasement des cultures minoritaires par le pouvoir en place ou la colonisation, l'importance de la diversité…
Le roman est exempt de personnages purement et simplement méchants : celles et ceux dont on se méfie le plus sont nuancés, leur comportement et leurs objectifs se répondent, leur passé les modèle et, de leur point de vue, la fin justifie parfois les moyens.
De plus, point positif dans un roman young adult, il n'y a pas de romance envahissante (hourra !) : Tarisaï éprouve des sentiments d'amour et de désir, mais il ne dévore pas le récit pour le transformer en quelque chose d'un peu guimauve. de plus, ces sentiments ne sont pas envers la personne attendue (si le roman était tombé dans les clichés) et des orientations autres qu'hétérosexuelles sont présentées. L'amitié est bien plus importante et fonde le coeur du récit du fait de ce mystérieux Rayon. Or, j'ai apprécié cette place centrale de la famille que l'on se trouve, que l'on se construit… et que l'on peut potentiellement détruire.

L'écriture est très fluide et donne vie à ce monde et à celles et ceux qui le peuplent. Bien que s'étalant sur une dizaine d'années, la progression est agréable et dynamique, tout en laissant le temps de développer le cadre et les protagonistes. Certes, certains membres du Conseil du Prince sont plutôt invisibles, ce qui est dommage car j'aurais aimé les connaître mieux (et ressentir le lien qui les unit à Tarisaï), mais c'est un reproche courant lorsqu'il y a une multiplication des personnages secondaires, il est difficile d'accorder la même place à tous.

C'est donc le début plus que prometteur d'une duologie dont je lirai la suite avec enthousiasme et impatience tant j'ai été enthousiasmée par la richesse de son univers, les thématiques de son intrigue et la rencontre avec ses personnages.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Après avoir vu circuler des avis très élogieux sur ce titre, j'étais plus qu'enthousiaste à l'annonce de sa traduction prochaine par les éditions Nathan. Je ne regrette nullement de m'être laissée influencer par les avis d'influenceuses littéraires que je suis : quelle belle découverte ! Je remercie grandement les éditions Nathan et Babelio pour cette Masse Critique privilégiée qui m'a permis de découvrir cette lecture.

Aritsar est un empire regroupant 12 royaumes, jadis indépendants et qui se sont unifiés sous une même bannière. L'empereur les gouverne tous, aux côtés de son Conseil composé de 11 personnes. La particularité c'est qu'ils sont reliés entre eux par le pouvoir du Rayon que possède l'empereur. Grâce au Rayon, ils sont unis comme des âmes soeurs, partageant leurs pensées et ne pouvant s'éloigner les uns des autres. Surtout, personne ne peut tuer l'empereur (celui-ci est immunisé des 12 morts possibles, grâce au lien qu'il partage avec ses conseillers) - hormis l'un des siens.

Tarisaï, l'héroïne, a passé son enfance dans un palais éloigné de la capitale, isolé de tout, auprès d'une mère entourée de bien des mystères. Sa mère, appelée la Dame, l'a élevée de sorte à ce qu'elle soit meilleure en tout. Tarisaï a suivi une formation des plus rigoureuses pour qu'elle réussisse la sélection des conseillers du jeune prince héritier, Dayo - ce que la jeune fille ignore. Lorsque Tarisaï, âgée d'une dizaine d'années, s'apprête à partir, sa mère la contraint par la magie à accomplir une mission : gagner l'amitié de Dayo, l'aimer … pour ensuite le tuer.

Notre héroïne ne veut pas que la malédiction de sa mère se réalise. Elle ne souhaite être l'instrument de personne et fait tout pour lutter contre les plans de sa mère. Seulement, une fois âgée de seize ans, il devient bien difficile de suivre son propre chemin quand la magie est à l'oeuvre …

J'ai été emportée dans cet univers très facilement. Si j'ai eu du mal à visualiser l'univers pendant la grande majorité du roman, j'ai été entraînée par l'intrigue et les personnages. La politique a une grande place dans le récit et c'est un aspect que j'ai énormément apprécié. Tarisaï est une héroïne très attachante avec un caractère qui m'a beaucoup plu. J'ai pris plaisir à la suivre et à la voir évoluer au fil des années. Celles-ci s'enchaînent tout au long de ce premier tome mais ce n'est guère gênant. On sent bien l'évolution et la force des liens qui unissent Tarisaï et le reste de son entourage. Il est vrai que je n'aurais pas été contre de lire davantage de moments entre Tarisaï et ses amis pour mieux comprendre l'attachement qui les unit, notamment avec Dayo. Je reconnais aussi que certains événements ou décisions m'ont paru peu crédibles. Toutefois, ce ne sont que des détails comparé au plaisir que j'ai pris à suivre le récit. La romance est discrète et plaisante à lire. Elle ne concerne pas le personnage que je pensais au départ, ce qui m'a agréablement surpris. J'ai beaucoup apprécié l'amitié qui unit Tarisaï et Kirah. Elles s'aiment, se soutiennent en toutes circonstances et s'écoutent. Il n'y a pas de confrontation ou de querelles entre elles, c'est une belle amitié mise à l'honneur qui m'a émue. J'ai également été touchée en apprenant plus de choses sur le personnage de Dayo, j'espère que son personnage sera davantage développé dans la suite. Il en est de même pour l'univers. Ce dernier se révèle très intéressant et différent de ce qu'on a l'habitude de lire en France. J'espère en apprendre encore plus dans le tome deux. Il me tarde de connaître la suite des aventures de Tarisaï et de ses amis.

Si vous avez envie d'un roman de fantasy dans un univers riche inspiré des pays d'Afrique, porté par des personnages attachants et bien construits, où les amitiés sont mises en avant, plein de complots et de trahisons, lancez-vous sans hésiter dans le premier tome des Douze d'Aritsar. Ceux qui sont freinés à l'idée de se lancer dans une saga : rassurez-vous il n'y a que deux tomes (le prochain paraît dans peu de temps), vous ne serez pas déçus.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Pourquoi est-ce que tout le monde déteste autant que les choses changent ?
- Parce qu’elles risquent de changer pour le pire.
- Oui, peut-être. Mais tu sais ce que je crois ? (Ma poitrine palpitait.) Je crois qu’au fond, on a peur qu’elles changent pour le meilleur. Peur de découvrir que tout ce qu’il y a de mauvais- toutes les souffrances qu’on refuse de voir – aurait pu être évité si on avait fait l’effort d’essayer.
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-Pourquoi les gens détestent-ils autant que les choses changent ?
-Parce qu'elles risquent de changer pour le pire.
-Oui, peut-être. Mais tu sais ce que je crois ? (Ma poitrine palpitait.) Je crois qu'au fond, on a peur qu'elles changent pour le meilleur. Peur de découvrir que tout ce qu'il y a de mauvais - toutes les souffrances qu'on refuse de voir - aurait pu être évité si on avait fait l'effort d'essayer.
-C'est plutôt sombre, comme vision du monde.
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— Aiyetoro ? C'est elle qui a fait construire la bibliothèque ?
— Oui. Aiyetoro Kunléo tenait beaucoup à rendre le savoir accessible au public. À mon humble avis, elle y accordait même trop d'importance. La connaissance devient dangereuse quand elle est mise dans les mains des mauvaises personnes.
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Les chants blessidi avaient la particularité de vibrer dans la gorge du chanteur, ce qui permettait de les entendre à des lieues dans le désert. La chanson de Kirah s'éleva dans la nuit, si stridente que je voyais les notes s'enrouler autour des étoiles. Elle chanta des berceuses pour ralentir le flux de sang, des trilles aigües pour repousser l'infection, des chants de tisserand pour reconstituer les chairs. Mais sa dernière mélopée, la plus longue, fut l'appel d'une mère à sa fille malade : un chant pour persuader l'âme de rester dans le corps.

Ni rubis pour la tête de ma petite fille, ni satin pour ses pieds,
Je ne peux lui offrir, ni châteaux, ni prince grand et brun.
Mais, mon enfant errante, viens retrouver ta couche,
Aux draps parfumés de fleurs mauves,
Car le lait de Chamelle ne sort pas des châteaux
Et avec mes baisers je te tresse une couronne.
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Il détestait tout cela autant que moi. Je le lisais sur son visage, figé par la peine. Mais nous étions des griots dans une pantomime, contraints de chanter chaque vers de ce récit sordide, en dansant au rythme des tambours que frappait ma mère.
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