Ouvrage magistral sur les
classes préparatoires, on ne peut le critiquer objectivement, puisque chacun de nous a, ou n'a pas, fait de classe prépa.
J'ai moi-même passé deux ans en classe prépa commerce, difficile donc de présenter un avis totalement impartial...
Commençons par les côtés positifs de ce livre : très précis, fournissant de très nombreux témoignages et anecdotes sur le monde mystérieux des
classes préparatoires, l'ouvrage permet à tout "néophyte" en la matière de mieux comprendre ce que vivent et à quoi aspirent ceux qui se lancent dans de telles études.
La description relative à la quantité de travail, à la manière dont ce travail est vécu et organisé, aux sentiments des élèves, à l'extraordinaire travail des professeurs, qui présente la particularité d'être double (enseignement en classe, et attention particulière portée à la psychologie des élèves durant les deux années), et aux différences notables entre classes scientifiques et commerciales n'est sans aucun doute vraie, pertinente, et l'on s'y retrouve aisément.
Cette lecture fut donc en partie extrêmement agréable pour moi, puisqu'elle m'a permis de me replonger dans deux années que je n'ai finalement pas vu passer, avec de nouveaux outils d'observation et d'analyse. Au-delà de cette "introspection", cette étude, comme je l'ai déjà dit, permet de lever le voile sur la philosophie des
classes préparatoires et sur son fonctionnement intime.
Cependant, la "classification" des élèves selon leurs modes de travail ou leurs réactions face au travail qui leur est demandé est quelque peu subjective, puisqu'elle "groupe" les élèves, les classe.
Cette partie du livre plombe l'étude, puisqu'elle a pour but de faire un lien entre la manière dont les élèves vivent leur classe préparatoire et leur origine sociale, le métier de leurs parents, de leurs grands-parents et j'en passe.
On en revient donc de manière désagréable à un tableau présentant les
classes préparatoires comme réservées à une classe sociale bien définie, et certains passages du livre jouent des statistiques pour appuyer une idée, alors que ces mêmes statistiques pourraient également appuyer son contraire.
Puisqu'uniquement centré sur les
classes préparatoires, ce livre peut parfois mener à des raccourcis, alors qu'une comparaison (ce qui aurait bien sûr demandé un travail magistral beaucoup plus compliqué) avec d'autres cursus du paysage français aurait atténué certaines allégations.
Comme mentionné au début de ma critique, difficile, très difficile d'être impartiale ! Je conclurai sur la mines d'informations impressionnantes qu'est ce livre, à prendre toutefois avec un certain recul au vu du débat au coeur duquel les classes prépa font rage !