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Critiques de Edith (327)
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Emma G. Wildford

Emma G. Widlford attend son fiancé, Roald Hodges Junior, parti en Laponie à la recherche d'un mythique trésor sur les bords du lac Inari. Hélas, depuis plus d'un an, l'expédition financée par la Royal Geographical Society de Londres n'a plus donné de nouvelles. « Vous avez intérêt à être vivant, Roald Hodges Junior ! Sinon, c'est moi qui vous tue ! » (p. 80) Lassée d'attendre et inquiète pour l'homme qu'elle aime tendrement, Emma monte une nouvelle expédition et part vers le Grand Nord pour retrouver Roald. Sur place, aidée par Hansen, un guide local, elle va découvrir bien plus que ce qu'elle était venue chercher. « L'amour est la seule véritable aventure. » (p. 47)



Voilà une héroïne comme je les aime : déterminée, indépendante et forte jusqu'au bout de ses fragilités. Les poèmes qu'elle écrit parsèment les planches et donnent une dimension supplémentaire au récit qui est couronné par une très belle légende samie et une formidable ode au féminisme. « Le feu des femmes fait peur aux hommes. Ils peuvent nous nier. Ils peuvent nous ôter jusqu'au goût de la vie. Ils peuvent nous enterrer. Mais chaque fois qu'ils tuent le feu d'une femme, le feu d'une autre femme, ailleurs, s'allume. » (p. 98 & 99)



Avec sa magnifique couverture à rabat, cette bande dessinée est un véritable dossier permettant de mener l'enquête, grâce à des items précieux cachés entre les pages pour percer le mystère de la disparition d'un homme. Mais il y a des mystères plus profonds, enfouis dans les siècles et les mémoires, si profonds qu'il est impossible de les dire. Il faut seulement les vivre. « Du blanc, d'ici peu, vous n'en manquerez pas ! Ce sont plutôt les mots qui vous manqueront pour décrire ce que vous verrez. / Ils... ils me manquent déjà ! » (p. 58)
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Emma G. Wildford

Avant même de parler de l'histoire, je veux saluer la beauté de ce livre-objet qui se présente comme une sorte de petit coffret qui, outre la BD elle-même, renferme entre ses pages de petits éléments qui nous permettent de nous investir plus intensément dans l'aventure de Emma.



Ahh, Emma...téméraire Emma. Voici une femme de tête dans une société qui n'est pas encore prête à les considérer comme l'égale des hommes. Un an que son fiancé est parti dans une expédition polaire. Un an sans aucune nouvelle, aucune lettre...sauf celle qu'il lui a laissée avant de partir et qu'elle ne doit ouvrir que si il lui arrive malheur. Comme elle ne peut accepter le fait qu'il lui soit arrivé quelque chose, elle ne l'ouvre pas et part à sa recherche...

Une magnifique BD de Zidrou qui ne cesse de me surprendre par la poésie et la profondeur de ses scénarios.

Le dessin n'est pas en reste, poétique et fin sans être léché.

Une réussite!
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Le jardin de minuit

Pendant les vacances d'été, Tom est obligé d'aller chez son oncle Allan et sa tante Gwen, car son petit frère a attrapé la rougeole. Il habite une grande bâtisse qui a été transformé en immeuble avec appartement, avec une petite cour à arrière. Tom, n'ayant pas le droit de sortir, s'ennuie fermement la journée même si son oncle et sa tante sont attentionnés. Il écrit tous les jours à son frère malade pour lui raconter ses journées. Un soir, alors qu'il n'arrive pas à dormir, il entend l'horloge de l'entrée sonnée 13 coups ! Intrigué, il descend voir et découvre que la petite cour s'est transformé en un magnifique jardin.

Une adaptation réussie d'un classique de la littérature jeunesse anglaise. Le trait simple et faussement naïf d'Edith retranscrit parfaitement l'enfance et la vie champêtre. Cette BD nous interroge sur le temps, nos souvenirs, nos rêves et notre imaginaire. Un très beau moment de lecture, et qui fait joliment écho au Jardin secret de Frances Hodgson Burnett.
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La chambre de Lautréamont

Auguste Bretagne, feuilletonniste à la Gazette de Paris, a emménagé dans une chambre extraordinaire : celle de Lautréamont, alias Isidore Ducasse, l'auteur des Chants de Maldoror qui est décédé à 24 ans, quelques mois plus tôt, dans des circonstances plus qu'étranges. A l'étrangeté de cette mort fera rapidement écho l'étrangeté de la chambre, contenant encore les secrets de l'auteur prématurément disparu...



La chambre de Lautréamont est une bande-dessinée plutôt particulière car elle est une véritable trouvaille : en effet, elle a été retrouvée il y a quelques années dans un carton, très abîmée, et restaurée par Edith et Corcal. Elle est en fait une bande dessinée réalisée par Auguste Bretagne et Eugène de Turcoing-Startrec, soi-disant publiée en 1874, ce qui en ferait la première de l'histoire. Mais cette date est en fin de compte une supercherie, comme vous pourrez le découvrir si vous décidez de la lire.

Elle est donc intéressante de ce point de vue historique, mais pas seulement : nous sommes dans cette histoire au coeur des feuilletons fantastiques publiés dans les journaux de cette époque, mais elle est cette fois réalisée en dessin, ce qui lui apporte un tout autre regard. Il est en effet possible, grâce au dessin justement, de transfigurer les scènes étranges, hallucinatoires, et donc de leur donner plus de poids que dans n'importe quel feuilleton de ce genre. De plus, l'histoire est passionnante et originale : elle revient sur une période obscure de la littérature française avec l'évocation Lautréamont et du Cercle Zutique, un milieu littéraire marginal dont faisaient notamment partie Arthur Rimbaud ou Charles Cros.



Une très bonne lecture : je trouve l'initiative de restauration de la bande-dessinée plus que bienvenue, car elle apporte une nouvelle pièce romanesque au mythe Lautréamont, qui est encore à l'heure actuelle un des plus grands mystères de la littérature française du XIXème siècle.
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Basil & Victoria, tome 5 : Ravenstein

Retour dans le Londres Victorien, retour aux sources des aventures de Basil et Victoria pour conclure cette série, avec cette fois-ci, une immersion dans le monde des ramoneurs et une rencontre avec les corbeaux de la Tour de Londres. On retrouve aussi l’univers à la Dickens des premiers épisodes, et toujours ce ton cru et impertinent qui fait la qualité de la série. Nos deux héros sont toujours aussi pétillant, parfois plein de contradictions, pas vraiment lisses, mais toujours attachant.

J’ai aimé cette série dans son ensemble, même si la colorisation m’a parfois chagriné, manquant de relief et de finesse. J’ai surtout aimé ce ton cynique et grinçant, ces personnages bruts et plein d’aspérités, ce n’est pas vraiment pour les enfants, comme souvent chez Yann, ne vous fiez pas à l’aspect naïf du dessin, il est là pour vous faire perdre pied et vous surprendre, et ça marche.

Cet épisode n’est sans doute pas mon préféré, mais il est dans la continuité des autres. Pas de suite prévue, dommage.
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Basil & Victoria, tome 3 : Zanzibar

C’est le troisième volet des aventures de Basil et Victoria, et sans doute le meilleur de la série. Notre duo qui se dispute sans cesse, va quitter les faubourgs londoniens de 1888 pour un voyage jusqu’à Zanzibar. Un peu de mer, de marine et beaucoup d’exotisme.

Le graphisme est brut, dynamique, on reste dans la ligné de Conrad, principal collaborateur de Yann, le trait est un peu plus brut, Edith de réencre pas ces planches au noir, j’aime ce côté spontané. La colorisation manque cependant cruellement de relief, les actions de nuit sont très sombres.

De nombreux sujets sont évoqués dans cet album, la conditions des enfants, l’esclavage, le colonialisme, la cruauté des traditions… C’est montré sous un angle humoristique mais aussi assez cynique et cru, on s'éloigne encore plus de la littérature jeunesse, les enfants, plutôt adolescents d’ailleurs, sont durs entre eux, et nos deux héros ne sont pas non plus exemplaires. C’est ce que j’aime chez Yann, des personnages loin d’être lisses, des situations rocambolesques, et des sujets de réflexions pas du tout naïfs.

Bref, cette série continue à me procurer du plaisir.

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Les Hauts de Hurlevent, Tome 1 (BD)

J'aime lire les adaptations de romans en Bd, comme j'aime en voir les films.



Il est rare qu'une bande dessinée ou qu'un film me plaise plus que le roman lui-même mais peu importe.

Je suis toujours assez curieuse du travail des scénaristes et de leur façon de traduire un roman en planches, en dialogues..

J'aime quand l'adaptation suit rigoureusement le texte. C'est le cas, ici. Enfin, je crois. J'ai lu Les Hauts de Hurlevent dans ma jeunesse et ma mémoire me fait forcément défaut. Je ne me souvenais pas, par exemple, du caractère si prononcé de Cathy. Une vraie petite Scarlett !

Mais j'aime encore plus retrouver l'ambiance, les émotions ressenties, les odeurs, les couleurs, les impressions et je n'ai eu droit qu'à des personnages qui m'ont paru très enfantins et manquant de finesse.

Il m'a manqué la poésie sombre de la lande, la violence et la beauté de l'amour entre Heathcliff et Cathy, ce je ne sais quoi qui donne tant de force au roman.

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Les Hauts de Hurlevent : Intégrale

J'ai classé "Les Hauts de Hurlevent" dans la catégorie "roman d'amour" mais j'aurais tout aussi bien dire "roman de haine", si cette catégorie existait.

On connait bien l'ambivalence des sentiments humains: Heathcliff aime et déteste à la fois plusieurs personnages (femme, enfants) suite à son enfance malheureuse et le mépris qu'on lui a accordé. Le roman commence mal, il ne pouvait pas bien se terminer. C'est un roman très sombre, aussi sombre que le décor dans lequel il est planté. Pour avoir parcouru la lande du Dartmoor en Angleterre et y avoir ressenti une grande appréhension même en plein jour, on imagine bien l'atmosphère qui règne à Wuthering Heights.

J'ai lu ce roman pour la première fois à 14 ans, je n'ai pas éprouvé le même plaisir à le relire plus de 40 ans plus tard. On change, n'est-ce pas?
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Les Hauts de Hurlevent, Tome 1 (BD)

Wuthering Heights : Cathy and Heathcliff



Une histoire aussi tragique et célèbre que Roméo et Juliette. Deux histoires aussi différentes que similaires lorsqu'on y réfléchit (sans entrer dans les détails bien sûr...). Ces deux récits nous parlent d'orgueil, d'amour et de différence. Et les 2 contribuent à faire la renommée des lettres anglaises !



Plus sérieusement, comme beaucoup de lecteurs, j'ai été littéralement happée par le roman d'Emily Brontë, et en voyant l'adaptation de Yann et Edith, j'ai voulu revivre le frisson. Et par curiosité aussi, car Les Hauts de Hurlevent n'est pas un roman qu'on peut qualifier de "facile". D'ailleurs par commodité -enfin, je crois - les auteurs ont choisi de ne pas faire le récit du voyageur. Ce qui évite du coup toutes les ellipses temporelles et changements de narrateur.



Le premier tome va de l'arrivée d'Heathcliff à Wuthering Heights à son retour après le mariage de Cathy et Edgar.



On y retrouve l'essentiel : l'égoïsme de la capricieuse Cathy, Hindley devenu détestable par la haine qu'il nourrit. Et surtout, la naissance de la haine et des ressentiments qui font la force de l'oeuvre d'Emily Brontë. Sans oublier la relation complexe entre Cathy et Heathcliff. Deux êtres opposés dans leur nature, bien que tous deux épris de liberté, sans aucun lien de sang et qui au fil des années nourrissent "quelque chose" de fusionnel : pas tout à fait amis, ni frères, ni amants. Mais un mélange de tout cela qui rend l'un indispensable à l'autre, leur permette de se comprendre au-delà de leurs différences mais bien sûr, incapables d'avoir une relation (quelle qu'en soit sa nature...) sereine.....

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Moi, Edin Björnsson, pêcheur suédois au XVIIIe ..

Découvert d’abord avec leur branche jeunesse au moment d’Halloween, Oxymore continue de me surprendre avec cette fois une histoire plus philosophique, sorte de conte initiatique voltairien dans une fraîche ambiance suédoise. Dépaysement au rendez-vous.



Derrière cet album, se cache Edith, une autrice dont j’avais eu l’occasion de découvrir le trait en 2017 lors du récit à quatre mains d’Emma G. Wildford, co-composé avec Zidrou. Je suis ravie de la découvrir sur un projet solo, assez intime, voire même un peu farfelu, qui par d’une séance chez une magnétiseuse où celle-ci lui aurait parler d’une de ses incarnations passées. L’occasion pour l’autrice à l’imagination folle d’imager la vie fictive de cette incarnation en s’inspirant de celle d‘un pêcheur suédois.



Je dois avouer avoir trouvé le projet des plus surprenants, mais le résultat fut plus rassurant. Après avoir lu l’autrice sur Emma, où il y avait déjà un côté très biographique, je n’ai pas été dépaysée de la voir poursuivre sur ces traces et nous proposer la biographie fictive d’un suédois du XVIIIe proche de ce que Voltaire proposait dans ses contes philosophiques. J’ai même plutôt aimé ce côté presque réaliste dans lequel elle nous plonge et qui nous fait douter même, interrogeant sur les limites de la réalité et de la fiction.



Sa peinture de la Suède rugueuse et sauvage du XVIIIe est très réaliste et fidèle. Son portrait de ses habitants encore âpres et rugueux, ayant des vies simples et compliquées à la fois, également. Cela sonnait très juste pour moi. Que ce soit lors de l’accouchement difficile des débuts, lors des rencontres réduites au cours de leur vie, des passages en ville où alcoolisme et vies dévoyées sont exposées, ou sur les bateaux face à la rudesse de l’océan, j’ai trouvé cela crédible et je me suis sentie vivre aux côtés de ces héros, à cette époque lointaine désormais.



J’ai également aimé le côté « fable » de l’histoire, qui m’a rappelé les récits de ce cher Voltaire que j’aimais tant quand j’étais étudiante. Edin, le héros que nous suivons, n’est pas un personne lisse à la vie linéaire, il n’est même pas très aimable. Il naît dans une famille pauvre, perd vite son père et est élevé par des femmes : sa mère et sa tante, dans un lieu reculé. Sa famille est l’une des rares éduquées dans le coin, elle détonne. Lui, est bien malingre, et a du mal à s’adapter au milieu de ses hommes forts, souvent marins de père en fils. Il va basculer en grandissant quand il va chercher à s’intégrer, buvant et passant d’une femme à l’autre. Sa vision du bonheur est différente de la nôtre. On aurait tendance à croire qu’il n’a pas une vie facile et qu’il pourrait en être malheureux mais il s’en contente très bien et trouve son bonheur au milieu de tout ça, aimant les femmes de sa vie.



Le ton est donc volontiers un peu rude. La terre où vit Edin, n’est pas des plus prospère après tout. Cette rudesse rend la lecture assez morose elle aussi. On passe d’un déboire à l’autre dans la vie de cette pauvre hère. Cependant, il y a de la beauté là-dedans, notamment dans sa façon d’appréhender la vie et dans l’amour qu’ils se portent sa mère, sa tante et lui. Ce sont des personnages rugueux mais terriblement attachants, un peu comme l’image d’Épinal qu’on se fait des campagnard(e)s d’autrefois. C’est pourquoi même si les rebondissements sont rares joyeux et plutôt dramatiques, on trouve quand même de l’humour et de une affection sous-jacentes qui nous touchent.



J’ai donc beaucoup aimé suivre le destin âpre et tortueux de cet homme simple et de sa famille de femmes dans ce paysage simple et lointain, même les dessins de l’autrice jouant sur des camaïeux jaune paille et bleu gris se mettaient au diapason. J’ai beaucoup aimé la rugosité de ses derniers rendant à merveille la frugalité de leur vie dans leur simplicité. Mon seul regret vient de la fin trop abrupte du récit qui m’a laissée scotchée, presque en suspend. C’était étrange et limite désagréable, même si je comprends que c’est lié au concept et à l’idée de départ de l’autrice de conter celui qu’elle avait peut-être été autrefois.



Fable philosophique sur la valeur de la vie des plus étranges et singulières, c’est dans sa simplicité et sa rugosité que le récit interpelle et surprend. La vie d’Edin est un bel hommage aux contes philosophiques du XVIIIe et à ses histoires avec des héros simples et réels qui représentent la vraie vie et non une vie fantasmée. J’ai aimé le dépaysement, le ton lent et tranquille, la rudesse du décor, cela m’a donné un sentiment de grande sincérité. Et surtout l’histoire de ces femmes, mère, tante, qui attendent et protègent m’a profondément émue. Encore une belle découverte avec madame Edith.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Basil & Victoria, tome 1 : Sâti

Yann a imaginé avec cette série, un mélange entre Charles Dickens et Arthur Conan Doyle. On est dans les bas-fonds londoniens en 1888, Basil et Victoria sont des enfants livrés à eux même qui survivent de petits coups et de débrouillardises. Dans ce premier épisode, Basil et Victoria découvrent une jeune indienne (d’Inde) qui a fui sa famille et est recherchée par tout le monde.

Ce tome est paru en 1990, le graphisme d’Edith est dans la lignée de celui de Conrad, le premier et principal dessinateur associé à Yann, le trait encore plus vif, la finition brute, avec les traits de crayon apparents, mais la colorisation est malheureusement assez médiocre : terne et sombre, sans relief, ça manque de vie, alors qu’il y en a tant dans le trait, dommage.

J’ai adoré les deux personnages principaux, pétillants, espiègles et aussi assez crus. Ensuite, l’univers à la Dickens est élaboré avec beaucoup de soins, il y a un véritable souci de reconstitution historique. Autre point important à souligner, j’avoue que j’ai aimé la dureté des personnages, de l’atmosphère, les dialogues sont loin d’être innocents, comme souvent chez Yann, il ne faut pas trop se fier au style graphique hérité de l’école de Marcinelle (Journal de Spirou des années 60-70), tout comme avec Conrad, le style est celui de la littérature jeunesse, mais pas le propos est particulièrement cru, violence et prostitution sont régulièrement évoqués, mais cela donne du piment au récit. C’est amusant, drôle, parfois grave, plein de mouvement, de vivacité d’action, d’esprit, je découvre là une série dont je n’avais jamais entendu parlé et qui vaut vraiment le détour.
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Basil & Victoria, tome 5 : Ravenstein

Ayant sauté deux tomes qui se déroulaient ailleurs qu’en Angleterre (Mois Anglais oblige), je me suis attaquée au tome 5 afin de satisfaire ma curiosité : ce dernier tome allait-il être meilleur que les deux premiers ? Victoria serait-elle un peu différente ou allait encore péter les plombs ?



Cette fois-ci, nous prenons la direction de la Tour de Londres et de ses célèbres corbeaux, puis nous repartirons dans les bas-fonds où nous nous intéresserons aux jeunes enfants ramoneurs.



Au rayon des petits détails amusant, notons la présence de Fagin (Oliver Twist) et du chat Duchesse des Aristochats.



Les dessins, dont je ne serai jamais fan, sont assez sombre pour les scènes de nuit et il faut plisser les yeux afin d’observer les détails, ce qui a gêné ma lecture pour certaines cases.



Par contre, les horreurs de l’époque ne nous sont pas épargnées : entre les enfants ramoneurs, exploités, sous payés, la jeune bonne qui est l’objet sexuel du maître de maison, les hospices de nuit où tout le monde dort entassé l’un sur l’autre (le prix de la nuit est devenu 10 pennies, dans le tome 2, la nuit était à 3 shillings – une erreur totale qui est un peu corrigée puisque d’après Jack London, c’était 6 pences la nuit), les mendiants estropiés ou les combats clandestins de boxe.



Comme toujours, Victoria est d’une jalousie féroce si son Basil regarde ailleurs, mais elle, elle n’hésite pas à draguer Félix, une hirondelle d’hiver (ramoneurs) et à le suivre dans les bas-fonds de Spitalfields où, d’après elle, même le père Dickens n’oserait pas y situer l’intrigue de ses romans à 3 pennies.



Sur les trois albums lus, c’est celui que je préfère. On a de l’action, du mystère, une enquête pour retrouver les corbeaux de la Tout Blanche avant que la malédiction ne s’accomplisse, de l’amitié et une histoire dans Londres (qu’ils avaient quitté dans les tomes 3 et 4).



Londres est un personnage important dans cette série, mais ce n’est jamais (ou rarement) les beaux quartiers, mais plus souvent le Londres miséreux, glauque, sale, puant, sombre, sans pitié…



Les auteurs nous parlent aussi des différentes bandes de la ville : Basil et Victoria étaient des clochards du port, nous avons fait la connaissance des ramoneurs, on nous parlera aussi des pickpockets et des mendiants estropiés, souvent des anciens ramoneurs. Oui, ça sent Dickens !



Une série qui se termine sur un bon album, c’est déjà ça, avec une petite morale à l’histoire qui ne fait pas de mal.



Par contre, les auteurs ne précisent pas qui était la jeune fille rousse par rapport à Félix : une amie, une sœur, une petite amie comme le suspectait Victoria ?



Un jour, je pousserai le vice et lirai les deux albums se déroulant ailleurs afin de voir si le niveau de ces deux-là étaient meilleurs que celui du tome 2 qui m’avait grandement déçu (et le 1 ne m’avais pas conquise).

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Emma G. Wildford

Un très beau roman graphique, très poétique, un vrai coup de cœur.



En pleine époque victorienne, la jeune Emma G. Wildford est une femme moderne. Elle est poétesse et ne comprend pas la vie de sa sœur, mariée à un banquier de Londres. Elle, est fiancée au descendant d'une lignée d'explorateurs, qu'elle épousera à son retour d'expédition... Mais les mois passent et il ne revient pas.

Alors elle, que rien n'effraie, pourquoi ne partirait-elle pas à sa recherche ? Elle part et l'aventure commence ou continue.



Au-delà de l'histoire, le dessin est magnifique, l'ambiance et la couleur superbes. Je me suis laissé emporter par cette jeune femme et par cette expédition ensuite, avec un rendu des paysages et des ambiances incroyables.

Et puis, dans ce livre, il y a surtout Emma, cette femme forte et incroyable.
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Le jardin de minuit

Edith adapte le roman jeunesse de Philippa Pearce "Tom et le jardin de minuit" en bande-dessinée.



C'est une BD jeunesse originale, aux illustrations travaillées envoutantes qui m'ont parfois fait penser à des tableaux. L'histoire évoque les souvenirs, l'amitié, le passage du temps, parfois trop rapide, parfois trop lent.

Ça se lit tout seul et, malgré une fin facile, c'est une histoire qui m'a touchée. A découvrir.

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Le jardin de minuit

Une jolie histoire de souvenirs, de mémoire, de rêves et de voyage dans le temps. Dans un jardin merveilleux, Tom rencontre Hatty et se promène dans ce jardin mystérieux qui n'existe qu'une fois minuit sonné (ou plutôt treize coups). Le temps est un mystère insondable. Mais tout mystère si insondable soit-il a sa solution...

Des graphismes aux détails soignés, aux couleurs remarquablement choisies pour accompagner cette adaptation en bande-dessinée, une histoire d'enfance empreinte des parfums nostalgiques d'après-midi champêtres.
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La chambre de Lautréamont

1871, Paris, dans une ville marquée par la Commune nous suivons Auguste Bretagne, un écrivain de feuilletons pour la presse qui cherche l’inspiration dans son appartement de Montmartre et parmi les artistes « maudits » de la capitale.



Il habite la chambre d’un écrivain à la légende noire, Isidore Ducasse, alias le Comte de Lautréamont, auteur d’un livre étrange, dérangeant mais inspirant « Les Chants de Maldoror » et mort dans la pièce à 24 ans.



Ce livre est un petit ovni, puisque l’on a l’impression d’être dans un livre sans réel rythme et pourtant, sans réel histoire et pourtant, sans réel fil conducteur et pourtant…



Nous naviguons dans un univers un peu décalé, celui des écrivains et artistes maudits ou ratés, dans un monde ou les substances euphorisantes permettent de voyager et de créer. Auguste Bretagne qui se veut artiste libre, appelle sans cesse son frère policier à la rescousse, il trouve Rimbaud et ses comparses insupportables mais les fréquente régulièrement…



Bref un livre à lire car il est vraiment plaisant mais on ne peut pas trop en dire non plus.



Ah oui, accessoirement, ce livre serait la première bande dessinée de l’histoire, datée de 1874, alors que l’enquête commence.

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Les Hauts de Hurlevent : Intégrale

Je suis très contente de cet emprunt qui attend depuis quelques semaines d'être lu. Par curiosité pour l'histoire et attirée par les graphismes des illustrations c'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai enfin découvert l'histoire tragique de Heathcliff et Catherine.

On suit la chronologie temporelle dans la BD (ce qui n'est pas le cas dans le roman originel que je viens de commencer du coup) et les années passent, le drame demeure. Le travail sur les couleurs est absolument remarquable car il rend vraiment tout le côté sombre de cette histoire. Les personnages sont très travaillés dans leurs expressions et l'intrigue est juste stupéfiante de dramatique.

Bref, un petit bijou qui ne m'a donné qu'une envie une fois refermé, d'entamer la lecture de l'oeuvre originelle de Brontë. Une parfaite introduction à l'histoire que je conseille à ceux que le roman effraierait de prime abord.
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Emma G. Wildford

Voici une histoire d'aventure romantique autour d'une femme de caractère qui se sent à l'étroit dans la place que lui réserve la bonne société anglaise du début du 20e siècle. Et pourtant, elle en reste toujours en partie prisonnière consciemment ou inconsciemment, ce qui lui donne un caractère beaucoup plus intéressant que si elle était "seulement" une femme rebelle. Expédition, découverte du monde, de soi et des autres, fragilité, hardiesse, délicatesse et volontarisme constituent autant de facettes de ce portrait de femme qui ne tombe pas dans la sensiblerie. Seul le dessin ne m'a pas emballé, un peu trop rond à mon goût pour l'histoire racontée.
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Le jardin de minuit

Tom est en quarantaine chez son soncle et sa tante dans un petit appartement. Sa chambre a des barreaux aux fenêtres, il ne peut pas sortir, ces vacances ressemblent donc à un séjour en prison. surtout qu'il n'y a même pas de jardin où s'amuser. Ou alors... Uniquement quand l'horloge du rez-de-chaussée sonne treize coups...



Cette bande dessinée est une adpatation du roman de Philippa Pearce. Que je n'ai pas lu donc cela m'évitera les comparaisons!

C'est l'histoire d'un petit garçon et d'un jardin extraordinaire, que l'on visite comme dans un rêve. Il n'y a pas vraiment d'histoire ou de fil conducteur. On se laisse uniquement bercer par les découvertes du petit garçon. Ses aventures dans le jardins, et son amitié avec la petite fille qui y habite, Hatty, a quelque chose de doux et poétique.

J'ai beaucoup moins apprécié les passages où Tom discutaient avec son oncle et sa tante. Ces dialogues sont plutot ennuyants et manquent cruellement d'intérêt.



Enfin j'ai beaucoup de mal avec ce genre de dessins. Je sais que c'est uniquement une appréciation personnelle. Les couleurs sont plutot jolies et les ambiances du jardin plutot réussies mais j'ai du mal avec l'allure des personnages, les détails griffonés ou le manque de relief.
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Séraphine

Un merveilleux livre historique pour découvrir le Paris du XIXe siècle avec les yeux d'une jeune fille orpheline, pauvre mais volontaire. Elle découvrira le secret de ses parents. Du roman historique comme on l'aime : simple, efficace, passionnant. J'ai adoré les personnages et vais m'empresser de lire la suite.
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