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Critiques de Saki (53)
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L'omelette byzantine

Un recueil de nouvelles très courtes à l'humour so british, drôles, cyniques, se déroulant dans le grand monde, et qui dérapent inévitablement. J'adore
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L'omelette byzantine

J’ai acheté ce bouquin complètement au hasard. Je ne connaissais pas l’auteur, même pas de nom. Je suis tombée sur ce livre chez un bouquiniste. Il coûtait une bouchée de pain, la couverture me plaisait. Je me suis laissée tenter et c’est une bonne chose, c’était une lecture délicieuse.



Saki est un auteur britannique finalement assez peu connu, ce que je trouve plutôt étrange tant son style pourrait séduire un très large public.

« L’omelette byzantine » est un recueil de très courtes nouvelles, souvent des histoires à chute. Toutes ont pour cadre la bonne société. C’est l’occasion pour Saki de pointer du doigt les travers de ces gens bien nés. Le ton est grinçant, mordant, acide. C’est souvent très drôle. La rigidité de la société anglaise du début du 20ème siècle est bousculée de façon très plaisante. La galerie de personnages, qu’ils soient excentriques ou conventionnels, charmants ou odieux, est réjouissante.

Ces petits textes se lisent très vite, ils se dévorent même , il y a un côté addictif dans cette lecture. On se dit qu’on va lire une nouvelle et puis comme la suivante est très courte on la lit aussi ainsi que celle d’après et sans s’en rendre compte on les enquille les unes après les autres.



« L’omelette byzantine » est une lecture jubilatoire, vraiment savoureuse. Evidemment je compte bien lire d’autres œuvres de Saki qui m’a régalée de sa plume tout au long de ces nouvelles pleines de fantaisie et d’humour caustique.

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L'omelette byzantine

Si vous aimez l'ambiance des grandes familles snobs anglaises du début 20e siècle, mais troublée par des personnages insolents et moqueurs, ce recueil de nouvelles est fait pour vous! La construction de chaque histoire est efficace, les personnages sont drôles à souhait; on se réjouit de voir échouer les stupides ou les avares, et de voir triompher les irrespectueux. Les dialogues font qu'on s'y croirait! Mention spéciale au personnage savoureux de Réginald, capable de mettre par terre l'ambiance d'une garden party en quelques minutes, au jeune Clovis capable lui aussi de déchainer le chaos, et à la jeune Véra, qui joue les jeunes filles obéissantes mais se montre redoutable de machiavélisme.
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L'omelette byzantine

Recueil de nouvelles de ce journaliste et écrivain anglais ayant vécu fin XIXème/ début XXéme.



On frôle ici souvent l’absurde, parfois même le ridicule, les récits sont mignons sans toutefois être exaltants.



A lire une fois afin de connaître cet auteur même si cela reste selon moi beaucoup trop niais, à l’image du K de Dino Buzzati.







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La dimension fantastique, tome 2

6 nouvelles d'histoires fantastiques écrits par les plus grands : Honoré de Balzac, Pétrus Borel, Saki, Fitz James O'Brien, Jean-Louis Bouquet et Théodore Sturgeon
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La dimension fantastique, tome 2

"La dimension fantastique" perd de son punch dès le second volume. La faute peut-être au format du recueil, guère épais à l'inverse d'un bouquin de Tolstoï. Après un premier tome de 13 nouvelles, celui-ci n'en contient que 6, qui plus est pas renversantes. Il aurait peut-être fallu gérer un peu mieux la répartition en fonction de la longueur des nouvelles (10 d'un côté 9 de l'autre plutôt qu'un tel déséquilibre).
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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La dimension fantastique, tome 2

Un recueil de six nouvelles fantastiques. Le détail. J'avais déjà lu "l'élixir de longue vie" de Balzac qui d'après moi n'est pas le meilleur texte de l'auteur. La variante sur le personnage de Don Juan est cependant intéressante et l'écriture touche comme toujours au sublime. Un peu trop d'horreur surajoutée toutefois. "Gottfield Wolfgang" de Petrus Borel est une nouvelle courte où l'histoire fonctionne bien mais comme souvent dans les textes courts on en aurait voulu davantage. J'ai quand même bien aimé. "Sredni Vashtar" de Saki est également assez court. L'histoire est originale et assez touchante mais là encore il manque un petit quelque chose. "La chambre perdue" est beaucoup plus long et moyennement convaincant car un peu opaque. Dommage car il y a de l'idée. "Les filles de la nuit" a une intrigue intéressante mais là encore c'est trop brouillon et opaque. "Hier était lundi" de Théodore Sturgeon est ma nouvelle préférée du recueil. De dimension métaphysique et philosophique, ce récit est une petite merveille subversive qui ressemble à un rêve (du genre cauchemar). En résumé un recueil de qualité moyenne mais pas désagréable. Dispensable je pense.
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La dimension fantastique, tome 2

Ce second opus de La dimension fantastique convainc moins que le premier... la faute, sans doute, au nombre plus réduit de nouvelles : forcément, quand il y en a peu, l'équilibre entre les bonnes et les plus bof est vite rompu.



… L'avantage, c'est que ça permet de parler en détail de chacune sans se retrouver avec un roman-fleuve en lieu et place de critique.



« L'élixir de longue vie », qui ouvre le recueil, commence plutôt pas mal : bienvenue en Italie, dans un palais, en pleine orgie, pendant que le père du héros se meurt. Ambiance ! Cette nouvelle est sans doute la plus horrifique de toutes, pas à cause de gore ni de violence ni de fantômes tapis dans les coins, mais bien parce que l'être humain est capable du pire par égoïsme. Le problème, c'est que tout ça est un peu longuet, sans parler de la fin en Espagne, qui part en délire complet.



L'intrigue de « Gottfried Wolfgang » a beau être classique et prévisible, la nouvelle n'en reste pas moins sympathique et sans temps mort, avec un cadre original (la révolution) mis au service de l'histoire mais non son sujet. Le texte est court et va à l'essentiel, ce qui, après la nouvelle précédente, fait d'autant plus de bien.



« Sredni Vashtar », ah ! Sredni Vashtar ! Si l'un des textes devait vous convaincre de craquer pour cette anthologie, c'est bien celui-là. Lui non plus n'est pas très long, mais c'est un petit bijou d'ambiance ; une plongée au cœur de l'enfance, où sont préservés intacts l'injustice des adultes, l'imagination galopante et une certaine cruauté innocente, aussi. Sans oublier la plume enchanteresse de Saki. Bref, Sredni Vashtar est encore et toujours un coup de cœur.



« La chambre perdue » est une autre bonne pioche, même si là encore, on en devine sans mal les tenants et aboutissants. C'est plutôt la façon dont l'auteur plonge son héros dans l'horreur qui est intéressante, via une métamorphose rudement bien orchestrée. Les interactions entre les protagonistes, en revanche, manquent singulièrement de naturel, mais dans l'ensemble, le texte est plutôt plaisant.



« Les filles de la nuit » : « tout ça pour ça ». Certes, en tant que collectionneur de poupées, il est toujours sympathique de tomber sur des personnages partageant la même passion. Encore que les poupées du Modeleur sont particulièrement effrayantes et plongent sans difficulté la nouvelle entière dans une atmosphère de malaise. Mais là encore, c'est long, très looooong pour une conclusion que l'on devine dès le début. Ajoutez à ça un personnage principal à peine plus sympathique que l'antagoniste, et l'on n'a qu'une envie : en voir le bout, mais pas pour de bonnes raisons.



« Hier, c'était Lundi » est un petit bijou d'absurde. En conséquence, son déroulement est souvent déroutant et le lecteur n'a guère plus de repères qu'Harry Wright. Par contre, niveau originalité, la nouvelle est tout simplement imbattable ! Aussi, même si l'on ne comprend pas toutes les explications tarabiscotées sur le pourquoi du comment, se laisse-t-on séduire sans mal. La plume de Theodore Sturgeon est légère et malicieuse ; le texte se savoure comme un petit bonbon qui pique : il n'est pas agréable sous tous ses aspects, mais son goût s'avère inimitable.



En résumé, ce second volume de La dimension fantastique n'est pas dénué d'intérêt, même si tous les textes sont loin de se valoir. Contrairement au précédent, il arrive donc qu'on s'y ennuie... cependant, avec deux histoires valant franchement le coup d'être découverte et deux autres sympathiques, qu'importent les moins bonnes ? Comme souvent avec les anthologies, finalement.
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La dimension fantastique, tome 2

Contrairement à quelques-uns ici (nous ne sommes pas nombreux et gardons bien nos distances à cause de la covid.) je ne trouve pas que ce recueil 2 soit moins bien que le 1er car - outre le fait qu'il contient une présentation des auteurs (qui m'étaient inconnus, à part Balzac) il contient 2 nouvelles que j'ai trouvé meilleures que celles du tome 1 : celle de Balzac et celle de Jean-Louis Bouquet.

Ce sont 2 nouvelles "faustiennes", c'est-à-dire qu'il y est question du Diable et d'un pacte, conscient, volontaire ou pas, avec lui. Et ça, j'adore !

(dans l'ordre des nouvelles)

J'avais, de Balzac, bien apprécié la Peau de Chagrin, court roman, et j'ai eu plaisir à retrouver une veine proche dans l’Élixir de Longue Vie qui va, à mon avis, beaucoup plus loin que le genre fantastique (dont les définitions d'ailleurs varient..) : c'est un récit puissant et complètement iconoclaste, impie, athée, anti-religieux.. mettant quand même en scène (je ne pense pas divulgâcher) un personnage qui, lors de ses propres funérailles, ne fait rien de moins que de tuer le prêtre qui officie..! A vous de découvrir les autres phénomènes dérangeants, troublants, sortis de l'esprit d'Honoré de..

J'ai trouvé la nouvelle de Pétrus Borel, Wietfried Wolfgang, assez intéressante et bien écrite... jusque sa chute, que je trouve totalement ratée (à moins que je ne la comprenne pas ?).

La nouvelle de Sehvi Vashtar n'est pas selon moi une nouvelle mauvaise mais ne relève pas, à mon avis, du genre fantastique.. mais plutôt du récit psychologique.

La Chambre Perdue, inspirée je pense par un cauchemar, bien que bien écrite, m'a semblé d'un intérêt tout relatif.

Venons-en au chef-d’œuvre, selon moi, de ce recueil : les Filles de la Nuit. Bien que sa "compréhension" m'échappe en majeure partie (mais je n'ai pas "compris" non plus grand chose aux Champs de Maldoror de Lautréamont..et pourtant j'ai adoré), je sens que cette nouvelle mériterait plusieurs relectures qui m'en révéleraient les richesses, les dimensions symboliques, qui sont multiples. Je rêverais d'une adaptation cinéma : avec le numérique aujourd'hui, on devrait pouvoir s'approcher d'une mise en images correctes des étrangetés décrites dans ce récit aux multiples interprétations..

Enfin Hier c'était Lundi est pas mal du tout dans le genre troublant et c'est presque une bravoure que d'avoir ainsi mis en mots les sensations et pensées temporelles bizarres que nous pouvons avoir.

Je vais me plonger bientôt avec curiosité dans le tome 3..
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La dimension fantastique, tome 2

Deuxième opus de la « Dimension fantastique », le mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce recueil, est “moins“ : “moins long“, “moins de nouvelles“, “moins bon“,…



Sommaire :

→ L’élixir de longue vie (1830) ~ Honoré de Balzac

→ Gottfrield Wolfgagn (1843) ~ Pétrus Borel

→ Sredni Vashtar (Sredni Vashtar 1910) ~ Saki

→ La chambre perdue (1858) ~ Fitz-James O’Brien

→ Les filles de la nuit (1954) ~ Jean-Louis Bouquet

→ Hier, c’était lundi (Yesterday was monday 1941) ~ Theodore Sturgeon



Mon père pourra être content, j’ai lu un texte d’Honoré de Balzac. Maintenant, à son tour de lire un des récits que j’affectionne. Pas sûr qu’il accepte le deal. J’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher au style de l’auteur. Ses pages sont bien noircies par l’encre et les paragraphes sont rares. Certaines nouvelles sont complexes et difficiles à comprendre comme celle de Saki – qui, au passage, aura vu son œuvre adapté au cinéma (un épisode de « Great ghost Tales » et quatre courts-métrages). En revanche, j’ai plutôt apprécié « Les filles de la nuit », même si j’ai trouvé quelques longueurs.

Dans l’ensemble, ce recueil est bien médiocre, heureusement que la nouvelle de Theodore Sturgeon est de grande qualité. L’auteur s’amuse à nous torturer le cerveau grâce à des jeux de paradoxes, le tout sous fond de théâtre, car au fond, si la vie n’était qu’un jeu d’acteurs ? À noter que ce texte s’est vu adapté dans une série télé (La cinquième dimension) sous le nom de « Les coulisses du temps » en 1986, un an seulement après la disparition de cet auteur.



Après un premier tome abordable et agréable à lire, ici nous avons des textes plus complexes et élitistes. S’il n’y avait pas eu Theodore Sturgeon, je l’aurai probablement ignoré. Quoi qu’il en soit, ce livre peu épais, s’est vu réduire par rapport au premier opus, car il n’y a pas de préface, ni d’exercices littéraires. Une simple biographie des auteurs a été intégré en fin du volume.
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La dimension fantastique, tome 2

tome 2 de la Dimension fantastique, avec cette fois 6 nouvelles ( oui 6 seulement car il y en a une beaucoup plus longue que les autres..) : l'élixir de longue vie - Balzac; Gottfried Wolfgang - P. Borel; Sredni Vashtar - Saki; la chambre perdue - J Fitz o' Brien; Les filles de la nuit- JL Bouquet; Hier c'était lundi - T. Sturgeon



Cliquer sur le lien ci-dessous pour un avis détaillé sur chacune d'entre elles.





un tome globalement moins bon que le premier, la plupart des histoires m'ont indifférée, mais je retiens Sredni Vashtar, la chambre perdue et Hier C'était lundi, avec un bon 5/5 pour cette dernière)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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La fenêtre ouverte

J'aime l'auteur Saki et ses contes dont le sujet est la méchanceté de certains enfants.

La fenètre ouverte est, je crois, le 'short story' le plus connu de Saki.

Titre original: The open window



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La fenêtre ouverte

Véritable inconnu sur nos vertes contrées, Hector Hugh Munro, ou Saki de son pseudonyme, est un auteur anglais ayant pourtant un véritable don pour l'humour absurde littéraire.



Imprégnant de son enfance passée son style et ses histoires, il dévoile ,via de très courtes histoires de quatre pages, une vision légère du monde qui l'entoure. Avec toujours cette thématique de l'enfant, du rapport des bourgeois aux classes populaires, il offre ici une trentaine de nouvelles à l'humour savamment maîtrisé et savoureux. À l'image de son personnage préféré, Clovis, présent dans une grande partie de son œuvre, Saki illustre ce point de vue impassible face aux évènements burlesques qui jalonnent sa vie.



D'un jeune garçon vénérant un furet jusqu'à un chat qui parle, ce recueil est une Fenêtre Ouverte vers son univers rempli de dandys hypocrites.



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La fenêtre ouverte

Des nouvelles fabuleuses d'une causticité diabolique, bien sûr qu'il dépasse son rejeton littéraire Roald Dahl (nouvelles pour adultes), la haute société britannique dans toute son hypocrisie et son oisiveté, la petite bourgeoisie raillée et des personnages géniaux, que ce soient les infâmes entourloupeurs (viva Clovis) ou les victimes, qui ne sont jamais innocentes.
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La fenêtre ouverte

Un recueil de trente et une nouvelles, emplies de l’humour British le plus fin, voire le plus absurde lu depuis longtemps.

Tout y es drôle ou le devient sous la plume de Saki. C’est à la fois tendre et facétieux. Subtil aussi, car certains traits d’humour sont bien cachés au milieu d’un paragraphe et on loupe parfois un (très) bon mot si on lit trop vite ou de façon quelque peu distraite.

Ceci fait aussi la faiblesse du recueil, car contrairement au format roman, il est interdit d’aller trop vite, sinon, on perd à la fois les démonstrations d’humour de l’auteur et le fil conducteur de la nouvelle. Etant donné que les nouvelles s’étalent chacune sur sept ou huit pages en moyenne, l’écriture est assez nerveuse et dense. On aurait vite fait de passer au travers par péché de précipitation...

Saki met souvent en scène l’existence d’un enfant qu’il utilise comme pivot central de ses nouvelles. Et cet enfant revenant chaque fois, c’est lui, Saki, et c’est son enfance, agrémentée d’anecdotes échappées à son imagination, que l’auteur nous raconte.

Je l’ai lu avec plaisir... mais je fus également content d’en finir avec ce recueil. Les nouvelles, ce n’est pas trop fait pour moi. Le caractère succinct de la nouvelle ne me convainc guère, j’aime prendre mon temps pour entrer dans un roman, façonner petit à petit les personnages dans mon imaginaire... et il faut du temps pour cela. Davantage que sept ou huit pages en tout cas.

Il m’est aussi un peu tombé des mains pour toutes ces raisons. Impressions mitigées donc pour cette Fenêtre Ouverte. A réserver pour les vrais amateurs de nouvelles...



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La fenêtre ouverte

Il y a peu de choses que les Français envient aux Britanniques mais il y a au moins Saki qui est producteur d' un humour que nous n'avons pas. C'est fait de petites méchancetés du quotidien, de comportements excentriques, de rivalités sociales mettant en jeu de vieilles ladies, d'enfants pervers ou victimes et d'animaux instrumentalisés. Chez Saki on retrouve aussi un objet disparu de la littérature : la campagne avec ses habitants, sa faune et sa flore. Toutes ces nouvelles se savourent avec délice comme un bon pot de marmelade.
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La fenêtre ouverte

Pour ne parler que de la nouvelle qui donne son titre au recueil, la fenêtre ouverte montre de façon très cinématographique qu'un événement est effrayant ou anodin selon la perspective donnée par le récit qui le précède. Génial, cet auteur est un fleuron de l'humour so british, mais aussi , par son écriture , sa thématique, et par le soin toujours pris à conclure de façon imprévue,un maître de l'inquiétante étrangeté.
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La fenêtre ouverte

Ah, ma marraine me connaît bien! Elle sait les livres qui me plairont et me les prête. Merci, Marraine. Celui-ci est du pur humour anglais tel que je l’aime: caustique il vous mord là où vous vous reconnaissez un petit travers; noir il vous fait sourire au lieu de vous désoler; sur le fil du rasoir, les situations les plus banales deviennent ridicules et absurdes; incisif, il vous atteint là où ça fait mal mais pour votre plus grand plaisir…. Hum, à méditer 😊

Ce livre est un recueil non pas de nouvelles, mais de petites histoires fines comme la porcelaine d’une tasse de thé anglaise, délicieuses comme un scone beurré à la marmelade d’orange, insolites comme une lady qui s’assiérait à côté de son chauffeur.



Mais qui est Saki?

Hector Hugh Munro, dit Saki, (1870–1916) est un auteur britannique.

Orphelin de mère, son père colonel de l'armée des Indes, l'envoie en Angleterre pour qu'il soit élevé par deux tantes. Il était ainsi d'usage de confier les enfants nés dans les colonies à la férocité des tantes, dans la mère patrie. Kipling et Wodehouse en ont également fait l'expérience. Les deux tantes de Saki ont des goûts opposés à Saki son frère et sa sœur qui ne cessent de les combattre.

À la fin de ses études secondaires, il retourne en Birmanie et s'engage dans la police militaire. Mais la malaria l'oblige à retourner au Royaume-Uni où il commence une carrière de journaliste et se rend dans les Balkans, en Pologne, en Russie et à Paris de 1906 à 1908. Saki rédige deux romans, une étude sur l'Empire russe, et 135 nouvelles pour la plupart non fantastiques.

À la Première Guerre mondiale, Saki (44 ans) s'engagés volontairement. Il meurt en 1916 à la fin de la bataille de la Somme.


Lien : https://www.amazon.fr/s?k=el..
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Le cheval impossible

Héritières des suffragettes, amoureux du genre humain, laissez tomber vos nobles pensées pendant le temps de cette lecture, afin de profiter pleinement de la misanthropie mordante et de toute la drôlerie de Saki.



Auteur britannique né en 1870, qui perdit très tôt sa mère et fut élevé par deux tantes, Saki en conçut apparemment une image des femmes très influencée par l’éducation reçue de ces deux femmes acariâtres et prises dans des disputes constantes.



« La main qui balance le berceau balance aussi le monde, mais comme le ferait un volcan. Une femme pourra endurer beaucoup d’inconfort, se sacrifier et se passer de tout jusqu'à l’héroïsme, mais le seul luxe qui lui soit indispensable, ce sont les disputes. Partout, si transitoire que soit l’événement, elle ne renoncera jamais à ses querelles féminines, pas plus qu’un Français ne renoncerait à mitonner sa soupe dans le désert des régions arctiques. » (Excepté Mrs. Pentherby)



Tout ceci n’enlève rien à son humour corrosif, bien au contraire. Une quarantaine de récits courts, de trois à dix pages environ, forment ce cheval impossible, et Saki nous y plonge avec cynisme et sans pitié dans l’atmosphère de la haute société de l’Angleterre Edouardienne.



Parmi les perles qui m’ont arraché un éclat de rire sonore (ceux qui me connaissent apprécieront), je retiens surtout … le cheval impossible [un cheval impossible finalement vendu au meilleur prétendant de la fille de la famille au risque de tuer celui-ci et d’anéantir ainsi les perspectives cette alliance prometteuse], … la louve [un homme qui prétend maitriser des forces occultes, la Magie Sibérienne, tourné en ridicule lors d’un diner mondain] … et bien sûr Louis [un adorable loulou de Pomeranie qui sert d’alibi à Mme Strudwarden, pour ne pas céder d’un pouce sur toutes les propositions de son époux qui ne lui conviennent pas, donnant à celui-ci des envies de meurtre canin].



« -Ecoute-moi, dit Strudwarden, cette éternelle question de Louis devient un problème ridicule. On ne peut rien faire, rien prévoir sans encourir un quelconque veto imposé par le confort ou les caprices de cet animal. Si tu étais un prêtre au service de quelque fétiche africain, tu n’arriverais pas à établir un code d’interdiction plus compliqué. Je crois que tu demanderais au gouvernement de repousser les élections législatives si tu pensais que le confort de Louis devait en souffrir si peu que ce soit. »
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Le cheval impossible

Le Cheval impossible nous raconte non seulement l’histoire d’un cheval mais aussi celle d’un chat qui a acquis le don de la parole et qui en profite pour révéler leurs vérités aux invités d’une réunion censée être festive –mais qui s’achèvera de manière catastrophique (Tobermory)- ; celle d’un furet auquel un enfant décide de rendre un culte en opposition aux forces maléfiques qui émanent de sa tante revêche (Sredni Vashtar) ; celle d’une louve qui s’introduit dans un intérieur bourgeois et qui y provoque la pagaille (La louve), histoire semblable, d’ailleurs, à celle du Bœuf en visite ; celle d’un chat dont la philosophie de tout repos fera croire à une jeune épouse comblée que sa voie est celle de la philanthropie –avant qu’elle ne s’aperçoive avoir fait fausse route- -(Le chat et la philanthrope) ; celle d’un taureau qui permettra de matérialiser l’opposition de deux frères autour des activités pragmatique (l’élevage) et artistique (la peinture) (Le taureau).





Qu’on ne s’y trompe pas ! si les titres des nouvelles de ce recueil de Saki laissent la part belle aux animaux, ces derniers permettent surtout aux maux typiquement humains de se révéler. Et au cours de la période qui a connu leur écriture, ceux-ci semblaient être suffisamment abondants pour que Saki n’en perde ni de sa verve, ni de son humour grinçant. Il s’avance tranquillement à faire ressortir les pires défauts et les plus grandes contradictions d’une certaine bourgeoisie britannique du 19e siècle en la mettant en scène dans son environnement naturel, accompagnée de tous les attributs nécessaires à sa condition –plateau de thé en fin d’après-midi, parcs remplis de massifs fleuris, voyages en train, réceptions et grandes soirées, domestiques et jeux de bridge… On a l’impression de s’avancer à l’intérieur d’un tableau minutieusement arrangé. Et puis, par une petite phrase anodine, Saki nous fait comprendre qu’il y a quelque chose qui cloche. Au détour d’un paragraphe tout ce qu’il y a de plus classique, de plus cohérent, surgit soudainement une petite phrase qui tire le lecteur d’une éventuelle léthargie tranquille dans lequel il se serait enfoncé par erreur.





« Je vais être veuve avant d’être mariée. Pourtant, j’ai tellement envie de voir à quoi ressemble la Corse. Elle a l’air tellement idiot sur la carte ! »





Cette spontanéité provoque un choc amusant, d’autant plus que Saki n’a pas son pareil pour révéler en quelques phrases tout l’hypocrisie d’une scène précédemment déroulée, à la fois avec cruauté et virulence, mais aussi avec une force comique réjouissante qui donne souvent envie de s’exclamer.



Saki n’hésite pas non plus à jouer avec l’absurde. Ses nouvelles prennent souvent le tour du fantastique et introduisent des évènements saugrenus, inexplicables… Mais là où l’on attend que les personnages cherchent à comprendre l’origine de cet évènement, ils décident de se comporter de manière irrationnelle à leur tour, et de résoudre des interrogations qui nous semblent être à mille lieues de celles que devraient logiquement amener la situation. Et ces personnages cartésiens, bourgeois et manucurés jusqu’au bout des ongles, de se démener et de trébucher avec frénésie dans des situations inextricables…





On se rend compte que derrière l’écriture de Saki, de première apparence correcte et conventionnelle, se cache un criminel de la fiction qui éprouve d’autant plus de plaisir à torturer ses personnages que ceux-ci correspondent en tout point à un certain idéal de la bourgeoisie britannique –jeune gentleman, éducatrice moralisatrice, demoiselle aux bonnes manières… Peu à peu, des leitmotive se dégagent de ces nouvelles. Saki semble éprouver une tendresse particulière pour ses personnages d’enfants, représentatifs d’une conscience encore intègre car non immaculée par les principes absurdes et aliénants des vieilles tantes revêches et moralisatrices. Ce sont eux, souvent, qui font dérailler le quotidien monotone des personnes adultes et qui observent, en toute innocence, leurs tentatives éperdues pour se raccrocher aux bonnes manières dont ils sont empreints et qu’ils s’évertuent coûte que coûte à infliger à leurs rejetons. Saki permet à ces enfants de prendre une revanche sur ce monde des adultes : victoire de la spontanéité, du plaisir et du jeu sur l’hypocrisie, le devoir et la morale.





« Vers onze heures et demie, les membres les plus rassis de la famille Steffink commencèrent à insinuer qu’il serait temps de penser à dormir.

- Allons, Teddie, tu sais que tu devrais déjà être dans ton petit lit, dit Luke Steffink à son fils qui avait treize ans.

- Nous devrions tous y être, ajouta Mrs. Steffink.

- Il n’y aurait pas la place, dit Bertie.

Cette réflexion fut considérée comme parfaitement indécente et tout le monde se mit aussitôt à manger des raisins et des amandes avec le zèle fiévreux d’un mouton qui broute pendant que l’orage menace. »





Saki semble vouer un acharnement plus féroce encore à l’encontre des femmes qu’il afflige de toutes les pires pudibonderies, de tous les voiles les plus grossiers et de toute la cruauté la plus féroce. L’auteur se serait-il inspiré de cette partie de son enfance qu’il passa dans le Devon, élevé par deux vieilles tantes, pour tracer ces portraits peu valorisants de la gente féminine ? Souvent, ces femmes manipulatrices s’opposent à un personnage masculin adulte, terrorisé par les cataclysmes que provoquent en lui les contradictions qu’il perçoit chez elles. On soupçonne, sous ce personnage, de reconnaître partiellement Saki… Et c’est la débâcle à vilipender les dons de comédiennes des bourgeoises…





« Thirza décida aussitôt qu’elle aurait une migraine qui durerait quatre jours ; c’était sa recette invariable en cas de contrariété ou d’ennui. On l’avait vue l’ajourner à plus tard pendant certaines périodes de tension, comme pendant la semaine de Noël ou quelque nettoyage de printemps, mais elle n’y renoncerait jamais complètement. »





…mais aussi leur besoin dévorant de contrôler et de diriger l’existence dans le moindre de ses détails, détruisant au berceau l’originalité et la fantaisie sitôt qu’elles essaient de se frayer une place dans leur univers…





« Thirza Yealmton était ce qu’on appelle une femme très organisée. C’est souvent un compliment très flatteur, mais Thirza appartenait à cette déplorable espèce qui ne peut jamais admettre que la nature, et particulièrement la nature humaine, est quelquefois conçue et construite de telle manière qu’elle puisse résister à toute organisation ; et cela, tant pour son propre bonheur que dans son intérêt propre. »



…pour ne pas citer, enfin, la véritable nature querelleuse et futile de femmes riches, mais qui s’ennuient…





« Une femme pourra endurer beaucoup d’inconfort, se sacrifier et se passer de tout jusqu’à l’héroïsme, mais le seul luxe qui lui soit indispensable, ce sont les disputes. Partout, si transitoire que soit l’évènement, elle ne renoncera jamais à ses querelles féminines, pas plus qu’un français ne renoncerait à mitonner sa soupe dans le désert des régions arctiques. Dès le début d’une traversée en mer, avant que le voyageur mâle ait eu le temps d’apercevoir une demi-douzaine de passagers, il se trouvera une femme qui aura déjà déclenché au moins deux causes d’hostilité et elle en aura mis de côté une ou deux supplémentaire…pourvu, évidemment, qu’(il y ait suffisamment de femmes à bord pour lui offrir plusieurs adversaires. »





Lire le Cheval impossible de Saki s’apparente à une expérience d’immersion dans cette bourgeoisie britannique du 19e siècle qui fait le centre de ses nouvelles. Sa manière de procéder dans son écriture est paradoxalement semblable aux comportements hypocrites et faussement doucereux qu’il condamne. Saki, avec ses airs de gendre respectable, s’avance tout souriant en présentant des manières travaillées –bonne apparence mais fond virulent ? Toutefois, Saki n’est pas comparable à cette faune de bourgeois qu’il met en scène : là où ceux-ci finissent par se laisser dévorer par les règles de la morale qu’on leur a inculquées, Saki laisse librement aller ses paroles et ses pensées pour saccager avec joie le petit théâtre ridicule des bonnes manières.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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