AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Saki (53)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Beasts and Super-Beasts

Saki fait partie de ces auteurs injustement méconnus. Mais peut-être qu'une conjonction d'éléments vont aider à sa redécouverte.

Tout d'abord, cela fera 100 ans qu'il est décédé en novembre 2016, lors de combats à Beaumont-Hamel.

Ensuite, cet auteur pourrait bénéficier du succès de Downton Abbey. En effet, ce conteur brillant et cynique, qui se situe quelque part entre Guy de Maupassant et Osacr WIlde, s'est fait une spécialité des chroniques acerbes sur l'aristocratie anglaise. En quelques pages, il croque des situations cocasses et jouissives, se moquant de cette bonne société représentée dans la série de Julian Fellowes.

Il pointe avec esprit l'hypocrisie constante, les petites bassesses, la jalousie permanente... le tout emballé dans un emballage de bonnes manières et de convenance. Ses nouvelles les plus célèbres mettaient d'ailleurs en scène Clovis ou Reginald, de jeunes fils de bonnes familles promenant leur dandysme avec juste ce qu'il faut de recul et de mépris pour provoquer des réactions détonanntes.

Cela nous vaut de courts récits excédant rarement les 10 pages portés par un humour féroce et un (mauvais) esprit so british.
Lien : http://chroniqueseclectiques..
Commenter  J’apprécie          40
Christmas With Dull People

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Christmas with Dull People ?

"Dès que les fêtes approchent, je répertorie inlassablement tout les titres qui comportent les mots "Noël, hiver ou neige" afin de me constituer une PAL pour l'occasion. Et celui-ci, en plus de sa jolie couverture, m'a beaucoup fait rire."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Il s'agit de quatre très courtes nouvelles de l'auteur Saki, satiriques à souhait, sur Noël, les membres de sa famille, les cadeaux que l'on reçoit et autres désagréments..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Je me suis régalée de bout en bout, c'est exactement l'humour que j'aime, à l'anglaise, plein de satire et d'ironie. Je ne connaissais pas l'auteur et je le regrette mais j'ai bien l'intention de réparer cela. Moi qui ne suis pas friande de nouvelles pourtant, j'ai trouvé celles-ci parfaites, surtout les deux premières autour du personnage de Reginald. Et ce qu'il dit est tellement juste en plus... J'ai ri à plusieurs reprises d'y retrouver des pensées ou des évènements de mes propres Noël."



Et comment cela s'est-il fini ?

"Bien sûr que c'était trop court, bien sûr qu'il y en avait trop peu. Juste ce qu'il faut pour me mettre l'eau à la bouche... C'est le cadeau parfait à glisser dans les chaussettes de Noël de vos amis et de votre famille, à condition qu'ils aient un peu d'humour, évidemment..."
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          10
Clovis

Ces nouvelles sont de petits bijoux d'humour, j'en garde un très bon souvenir malgré le temps passé depuis cette lecture.
Commenter  J’apprécie          70
Clovis

Parties à cheval pour une chasse au renard, deux ladies se retrouvent avec une hyène apprivoisée qui les suit dans les bois comme un petit chien, tue au passage une petite bohémienne et finit renversée par une automobile... Un des invités de Lord Wilfrid prétend que son chat parle aussi bien qu'un humain. Vérification faite, tout le monde découvre que non seulement l'animal s'exprime de façon parfaitement claire et compréhensible, mais encore qu'il est capable de colporter toutes sortes de ragots et potins voire même les secrets les moins reluisants des uns et des autres... Jalouse des exploits aériens de son amie Loona Bimberton, Mrs Packletide décide de partir chasser le tigre et de lui offrir un collier de dents du fauve pour la faire enrager... Un tableau « La chute d'Icare » tatoué sur le dos d'un voyageur lui cause bien des problèmes insoupçonnés au départ... Hermann l'irascible, le nouveau roi d'Angleterre prend une décision étrange : il n'accorde pas le droit de vote aux femmes, mais les oblige à aller voter à chaque élection sous peine de sanctions...

Ce recueil comporte une trentaine de nouvelles qui sont autant de petits récits, de tableaux, d'historiettes ou de contes écrits d'une manière fluide et délicate et épicés d'un humour très particulier, fait d'un mélange d'ironie, de dérision et même d'une certaine philosophie aussi élégante que détachée. Saki, de son véritable nom Hector Hugh Munro, a une élégance de style qui l'apparente avec Wodehouse pour l'humour british et avec Saint Exupéry pour le côté naïf et rêveur type « Petit Prince ». En effet, Saki se sert énormément des animaux pour dénoncer les travers des hommes. Avec une fausse naïveté confondante, il arrive à imaginer des situations souvent absurdes et presque toujours poétiques qui font de ces nouvelles de charmantes chroniques à déguster sans modération. Le lecteur y trouvera un tableau intéressant de la vie de la gentry britannique, des occupations et des passions des aristocrates désoeuvrés et des gentlemen farmers désabusés de la Belle Epoque. Tous les textes sont impeccablement écrits. Certains atteignent même aux rivages du fantastique comme « Les Ministres de la grâce » où Saki imagine ce que donnerait la gestion du pays si elle était confiée à des anges voire à la beauté de la fable avec « La réforme de Groby Lington » sur le thème de la ressemblance osmotique entre l'humain et son compagnon animal. A lire, même à un siècle de distance...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          60
Crépuscule

Une belle découverte en lisant ce livre avec mon fils puîné de 12 ans. c'est court mais de nombreuses émotions nous traversent. Mélancolie, tristesse, compassion, regard critique puis étonnement, amusement, surprise. La fin est merveilleuse, inattendue et nous fait fermer le livre sur un sourire et une contre-morale. J'ai beaucoup apprécié les citations de l'auteur et les informations sur sa (courte) vie mises en parallèle des faits historiques, en fin de livre. Nous avons envie d'en découvrir d'autres maintenant !
Commenter  J’apprécie          10
L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Je viens de terminer la lecture du roman "L'insupportable Bassington" de Saki (1870 - 1916), suivi de quatre nouvelles, 261 pages chez Pavillons Poche, Robert Laffont. La quatrième de couverture annonce un humour désopilant que j'ai surtout trouvé présent dans les deux premiers chapitres où on découvre Francesca Bassington, qui, si on la priait de décrire son âme, décrirait son salon, et son fils Comus, qui se révèle un enfant terrible et un écolier plus que turbulent. Quand son fils atteint l'âge adulte, Francesca aimerait le voir épouser un beau parti, Elaine de Frey, que courtise aussi Courtenay Youghal, un ami de Comus Bassington qui veut faire carrière dans la politique. Le rythme du roman devient plus lent, beaucoup moins drôle et souvent peu rythmé, avant une troisième partie où on sombre progressivement dans la noirceur, bien loin de l'humour du début. Les quatre nouvelles qui suivent le roman ne font que quelques pages chacune, avec un certain art de la chute, beaucoup de dialogues et le goût de la caricature mondaine. J'ai toutefois trouvé plus de talent à Saki en tant que nouvelliste qu'en tant que romancier : la peinture de la relation entre la mère et le fils est magistrale, les premiers et les derniers chapitres de "L'insupportable Bassington" sont magnifiques, mais entre les deux, la plupart des scènes d'où les deux personnages principaux sont absents font la satire d'une époque disparue en nous éloignant du thème principal, qui domine le reste du roman et le rend assez pesant en comparaison de ces moments où le personnage éponyme (à moins que ce ne soit sa mère ?) entre en scène.
Lien : https://www.instagram.com/fo..
Commenter  J’apprécie          20
L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

L’insupportable Bassington en question est le fils de Francesca, dame de la bonne société, « qui si on l’avait priée de décrire son âme, aurait dépeint son salon ». Sa mère est oisive et désargentée, essaie de s’en sortir financièrement tant bien que mal tout en sauvegardant les apparences, et son fils est une charge et une source d’inquiétudes. Elle n’envisage qu’une seule solution pour s’en débarrasser, un riche mariage, mais Cosmus, même s’il est beau garçon, ne se caractérise ni par son intelligence, manifeste d’une façon ostentatoire son égoïsme et son manque d’égards pour les autres. Difficile donc d’amener une demoiselle qui a le choix à le prendre comme mari.



On retrouve dans ce roman l’humour décapant et vache de Saki. Néanmoins à mon sens, il donne le meilleur de lui dans la nouvelle, la brièveté de cette dernière lui convient infiniment mieux. L’intrigue est en effet laborieuse, les rebondissements facilement prévisibles. Même si l’auteur arrive à écrire des paragraphes éblouissants de drôlerie et de méchanceté sur tel ou tel personnage, il peine à construire de véritables caractères, avec des aspects complexes contradictoires et dépeindre les sentiments et surtout leur évolution.

Commenter  J’apprécie          30
L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Francesca Bassington vit dans une agréable maison à Blue Street. Le seul problème c’est que cette maison lui a été léguée par une vieille amie jusqu’à ce que la nièce de cette dernière, Emeline , se marie. Francesca voit en en son fils Comus le futur époux d’Emeline ce qui lui permettrait de conserver son confort. Mais Comus va faire tomber à l’eau les plans de sa mère...



Ce livre est un vrai régal. L’auteur a écrit ce livre en 1912, un siècle plus tard je le découvre, mais mieux vaut tard que jamais…



Saki dépeint à coups de canifs habiles et bien aiguisés la haute société Anglaise. C’est acéré, vif et succulent (rien que ça)! Francesca Bassington apparait bien plus attachée à ses bibelots qu’à son fils. Pas de relation mère-fils baignant dans de la tendresse ou dans de l’amour. Elle n’a qu’une idée en tête son confort ce qui l’oblige à trouver pour Comus une riche héritière. Son fils Comus, joyeux, fantasque et imprévisible, aime la vie et porte tout à la dérision avec humour.



Le roman prend un autre tournant abandonnant toute forme d’humour quand Comus part à l’étranger.

La suite sur :

http://fibromaman.blogspot.com/2010/08/saki-linsupportable-bassington_22.html


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          30
L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Francesca Bassington est une femme superficilee, elle ne songe qu'à marier son fils afin qu'il lui assure des revenus pour pouvoir conserver sa maison. Mais son fils a un caractère indépendant eet n'accepete pas de se laisser dicter sa conduite.



Ce n'était pas le livre de Saki que j'avais envisagé de lire pour finir le challenge, mais je n'ai trouvé que celui-là à la bibliothèque.



La quatrième de couverture me paraissait enthousiasmante mais la lecture ne l'a pas été.



Le titre est assez mal choisi, le roman commence bien sur Francesca Bassington mais il s'en détourne assez rapidement.



Saki critique une certaine société bien pensante, aisée mais j'ai trouvé cela fade, sans formule percutante, sans beaucoup d'humour, rien qui ne m'aurait permis de considérer Saki comme un auteur incontournable, comme aurait pu le laisser penser la quatrième de couverture.



2/5



Commenter  J’apprécie          10
L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Francesca Bassington habite une maison cossue dans Blue Street W. Elle est très fière de son intérieur et notamment de son salon richement décoré de porcelaine de Saxe, de tapis persans, de services à thé de Worcester, d'un meuble Boulle et surtout d'un Van der Meulen ayant appartenu à son père. Cette pièce reflète parfaitement la personnalité de Francesca : “Francesca elle-même, si on l'avait brusquement priée de décrire son âme, aurait probablement décrit son salon. Non parce qu'elle aurait considéré que le salon avait marqué son empreinte sur l'âme, et qu'on pouvait donc grâce à l'examen approfondi du premier, découvrir les traits dominants de la seconde, et même deviner ses replis secrets, mais bien parce qu'elle aurait obscurément reconnu que son salon était son âme.” Le problème c'est que la maison de Blue Street n'appartient pas à Francesca, elle lui a été léguée par une vieille amie, Sophie Chetrof qui souhaitait l'offrir à sa fille Emeline lorsque celle-ci se marierait. La seule solution pour que Francesca puisse conserver sa précieuse maison est que son fils, Comus, épouse Emeline Chetrof. Mais Comus Bassington est un personnage difficile à manipuler.



Hector Hugh Munro dit Saki (”échanson” en farsi) eut une carrière littéraire fort courte. Né dans la colonie anglaise de Birmanie en 1870, il rentra en Angleterre à l'âge de deux ans. Il voyagea, à partir de 1900, dans les Balkans, en Pologne, en Russie et à Paris. A partir de 1908, il commença sa carrière d'écrivain notamment avec des recueils de nouvelles comme “Reginald” ou “Les chroniques de Russie”. Il s'engagea dès 1914 dans l'armée et mourut en France en 1916.



“L'insupportable Bassington” fut écrit en 1912 et c'est une démonstration des deux facettes de la personnalité de Saki : l'humour et la noirceur. La victime de l'humour cruel de Saki et de Francesca Bassington, c'est Comus. Le pauvre garçon a le défaut de la frivolité, de l'amour du jeu et de la féroce gaieté. “Son physique correspondait exactement à son étrange nom païen. Ses grands yeux gris-vert semblaient toujours étinceler d'une malice diabolique et d'une joie orgiaque ; ses lèvres arquées auraient pu appartenir à quelque faune au rire pervers et on s'attendait presque à voir des embryons de cornes se dessiner dans ses cheveux noirs lissés, et brillants.” Sa mère aime trop son confort, ses précieux objets, pour le laisser vivre à sa guise. Elle a besoin qu'il s'établisse, qu'il se marie pour lui assurer son avenir. Elle échafaude des plans afin d'y arriver mais Comus est un être fantasque. Par exemple, afin de lier Comus à Emeline Chetrof, Francesca demande à son fils de prendre soin du petit frère de celle-ci, Lancelot, admis dans la même école. Mais Comus ne trouve rien de mieux que de battre à coups de canne ce jeune bizut ! Autant dire que les projets de mariage de sa mère tombent à l'eau…



Mais le roman de Saki a une face plus sombre. Francesca Bassington souhaite que son fils parte assez loin et a du mal à supporter autant d'énergie. “Je l'aime beaucoup, évidemment, mais je supporte très bien la séparation.” Après plusieurs tentatives pour le marier, son voeu se réalise. Francesca oblige Comus à prendre un poste de secrétaire en Afrique. A partir du départ de Comus, le ton change. De l'ironie des premiers chapitres, on passe aux regrets. La jeune femme courtisée par Comus, a épousé un prétendant plus solide mais elle le regrette dès son voyage de noces. La mère de Comus se sent finalement bien seule et son petit monde s'effrite petit à petit. L'amertume emplit son salon jusqu'à la cruelle conclusion.



“L'insupportable Bassington” était la première oeuvre de Saki que je lisais mais ce n'est pas la dernière. J'ai beaucoup apprécié son humour féroce sur ses différents personnages. Les travers de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie édouardienne sont épinglés de manière incisive et pince-sans-rire. A noter que les éditions Pavillons Poche ont complété le roman de quatre nouvelles, genre dans lequel Saki était passé maître.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
Commenter  J’apprécie          60
L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Saki, bien trop top disparu, nous a laissé une œuvre bien peu copieuse pour qui y a gouté.

Cet incontournable auteur, à l'humour si fin et ravageur, n'écrivit qu' un roman: l'histoire de cet Insupportable Bassington.

Bien qu' excellant dans l'art de la Short Story, Saki ne démérite pas dans le Novel... Il approfondit davantage et rend la dégustation plus longue.

Commenter  J’apprécie          130
L'insupportable Bassington : Suivi de quatr..

Désopilant est le terme choisi en quatrième de couverture pour décrire ces textes. Je les aurais plutôt qualifiés de noirs. On peut rire noir, ce n'est pas mon cas.

D'ailleurs, le personnage de la vieille Catherine n'y arrive pas toujours non plus. Alors qu'elle excelle dans les propos méchamment acerbes, face à la plus terrible nouvelle, elle devient sincère.



Qui est insupportable ? Francesca ou Comus ? Le terme peut s'appliquer aux deux et leurs égoïsmes d'égale intensité finit par causer la perte de l'un sans que l'autre y trouve une contrepartie. Chaque personnage est digne de pitié, une pitié d'autant plus difficile à accorder que c'est leur comportement qui les mène à la solitude.



J'ai aimé les histoires parallèles, celle d'Helen et de son autre courtisan. Même si j'aurais aimé que celui-ci soit plus développé. Sa description superficielle s'accorde à merveille avec son caractère mais j'aurais aimé plus.
Commenter  J’apprécie          10
L'omelette byzantine

C' est dans sa première édition en 10/18, que j'ai découvert l'immense auteur qu' était SAKI.

Saki est un véritable "gentleman author": Il a le bon goût de ne jamais ennuyer le lecteur, de sa verve raffinée et si digeste.

Le malheur voulut que Saki disparut trop tôt, nous laissant sur notre faim, que dis-je sur notre famine de davantage de ses short storys si délicieuses!
Commenter  J’apprécie          133
L'omelette byzantine

Si vous pensez que les vieux livres sont ennuyeux, tristes ou trop sérieux, la lecture de "L’omelette byzantine" vous fera peut-être changer d’avis. Ce livre est un recueil de nouvelles satiriques, ravageuses, spirituelles, burlesques, loufoques, voire étranges. Saki, nom de plume d’un écrivain édouardien dont je n’avais jamais entendu parler, est connu pour ses brillantes nouvelles. Elles sont toutes très courtes, de quelques pages seulement, mais cela ne les empêche pas d’être abouties et captivantes. Bien que très variées, on y retrouve des thèmes et des personnages récurrents par exemple Reginald et Clovis, deux jeunes gens qui passent leur temps à se mettre dans le pétrin ou à aider les autres à s’y mettre. Nombre des nouvelles relèvent de l’humour satirique, Saki s’amusant à ridiculiser ses compatriotes aisés ou aristocrates, à se moquer de leur hypocrisie sous le vernis de la respectabilité. C’est un humour qui ne provient pas de malentendus comiques ou de scènes amusantes, mais qui réside plutôt dans l’ironie des répliques, dans la précision désopilante des descriptions, dans les analogies alambiquées, élégantes ou originales par exemple : « Latimer Springfield était un jeune homme sans gaieté, à l’air un peu vieillot, et qui s’était lancé dans la politique un peu comme d’autres prennent le demi-deuil. » Saki maitrise parfaitement le sarcasme, il observe et décrit avec netteté ses personnages, détaille leurs travers ou leurs défauts pour les lier à son récit caustique. Je m’attendais moins cependant au côté macabre de certaines nouvelles, un penchant que l’humour noir et grinçant de Saki ne fait qu’accentuer comme dans « L’habit ne fait pas le salut ». J’ai été également surpris de trouver des nouvelles relevant de l’imaginaire (« L’âme de Laploshka », « Laura ») ou d’autres pleines d’étrangeté, à la limite du fantastique, oscillant entre horreur et humour et pour lesquelles je ne savais guère si je devais sourire ou frissonner. « La musique sur la colline » par exemple imagine le dieu grec Pan errant dans les forêts autour d’une propriété de campagne anglaise et, ce faisant, confère à ces lieux tranquilles et paisibles une menace fantastique. Dans un autre recueil se trouve même une effrayante histoire de loup-garou intitulée « Gabriel-Ernest ». La présence de sauvagerie en liberté à proximité de la société civilisée ne m’a pas troublé ou déçu. Bien au contraire, elle apporte un contrepoint intéressant et peut-être même salutaire aux badinages et à l’esprit de salon.

Commenter  J’apprécie          51
L'omelette byzantine

Saki maniait l’humour absurde pour dynamiter l’hypocrisie de la bourgeoisie. Délicieux.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
Commenter  J’apprécie          00
L'omelette byzantine

L'indifférence ou la méchanceté se nichent partout chez Saki, mais c'est encore plus amusant quand elle se dissimule sous un fard convenable pour la société. Saki se fait un malin plaisir de tordre la situation afin de mieux les découvrir et les faire se découvrir entre eux, comme dans un jeu d'imitation, "Un rien de réalisme" !. Une ironie mordante mais si généreuse, un rien bon enfant. Voir "Les jouets pacifiques" ou l'histoire de ce Groby Lington, qui prend successivement les traits et les attitudes d'un perroquet, d'un singe, puis d'une tortue.



"– Avez-vous écrit pour remercier les Froplinson de ce qu'ils nous ont envoyé ? demanda Egbert

– Non, dt Janetta, avec un rien lassitude et d'agacement dans la voix. J'ai écrit onze lettres aujourd'hui exprimant ma surprise et ma gratitude pour toute une série de cadeaux charmants, mais je n'ai pas écrit aux Froplinson.

– Il faudra que quelqu'un leur écrive, dit Egbert

– Je n'en disconviens pas, mais je ne crois pas que ce quelqu'un doive être moi, dit Janetta. J'écrirais volontiers une lettre de récriminations ou de cruelle moquerie ; à vrai dire, je le ferais même avec plaisir, mais je suis parvenue au terme de mes possibilités d'exprimer une amabilité servile. Onze lettres aujourd'hui et neuf hier, toutes empreintes du même esprit de gratitude extasiée ; vous ne pouvez vraiment pas compter que je m'asseye pour en rédiger une autre. Il y a des moments où l'inspiration vous manque."
Commenter  J’apprécie          40
L'omelette byzantine

Un recueil de nouvelles très courtes à l'humour so british, drôles, cyniques, se déroulant dans le grand monde, et qui dérapent inévitablement. J'adore
Commenter  J’apprécie          30
L'omelette byzantine

Saki est, pourrait-on dire, le roi du pince-sans-rire. Contrairement à son confrère P. G. Wodehouse, il ne sombre jamais dans le loufoque et si sa science du dialogue est moins bien réglée, il est en revanche souvent bien plus cruel.


Parmi les nouvelles réunies chez 10/18 dans le recueil "L'Omelette Byzantine", lequel constitue un bon départ pour quiconque n'a pas encore lu Saki, "Offres de Paix" est - à mon avis - celle qui, par son début, illustre de façon la plus exacte ce que l'on peut appeler "le style Saki." Dans le louable désir d'apaiser les dissensions politiques qui assombrissent le climat du village où elle a loué (pour sept ans) un authentique manoir anglais, une baronne tout aussi anglaise mais épouvantablement inculte décide d'offrir à l'élite mondaine du coin de nouvelles sources de distraction. Pour ce faire, elle demande son avis à Clovis, personnage récurrent de nombre des nouvelles de Saki :


-" (...)J'ai donc pensé qu'une pièce constituerait une excellente occasion de réunir de nouveau les gens et de leur donner de nouveaux sujets de méditation que d'ennuyeuses querelles politiques."


La baronne avait manifestement l'ambition de reproduire sous son propre toit les efforts pacificateurs que la tradition attribue au branle écossais.


- "Nous pourrions faire quelque chose inspiré de la tragédie grecque", dit Clovis après mûre réflexion ; le Retour d'Agamemnon, par exemple."


La baronne fronça le sourcil.


-"Il me semble que cela rappelle un peu trop des résultats électoraux, vous ne trouvez pas ?


- Ce n'était pas le même genre de retour," expliqua Clovis ; "il s'agissait d'un retour au foyer.


- Je croyais que vous disiez qu'il s'agissait d'une tragédie.


- Ma foi, oui. Il a été tué dans la salle-de-bains, figurez-vous.


- Oh ! je connais l'histoire, bien sûr. Vous voulez que je joue le rôle de Charlotte Corday ?


- Il s'agit d'une autre histoire et d'un autre siècle," répondit Clovis. "La règle des trois unités interdit qu'une scène se déroule dans plus d'un siècle à la fois. Le meurtre en l'occurrence doit être commis par Clytemnestre.


- Un joli nom. Je jouerai ce rôle. Je pense que vous voulez jouer Aga ... Comment s'appelle-t-il déjà ? ... (...)"


Des querelles étant survenues entre la baronne et Clovis (qui joue le conducteur de char dans cette pièce pour le moins insolite), tout se terminera par un scandale mémorable. ;o) Le lecteur, évidemment, le devine et n'attend qu'une chose : de pouvoir s'en régaler.


Une seule nouvelle fantastique dans ce recueil - Saki en écrivit pas mal : "La Musique sur la Colline" qui tourne autour du culte rendu au dieu Pan et à ce qui guette les monothéistes qui ont renié les dieux de leurs ancêtres.


Mais la plus connue des nouvelles de ce genre, la plus souvent reprise également dans les anthologies spécialisées, c'est évidemment "Sredni Vashtar", qui nous conte comment Conradin, un garçonnet de 10 ans, plus ou moins martyrisé par sa tante, Mme de Ropp, finira par prendre sa revanche sur celle-ci en invoquant "Sredni Vashtar le Magnifique." Pourtant, même dans ce contexte, le sourire n'est jamais absent et le lecteur, tel Conradin beurrant ses tartines à la fin du récit, referme son livre la conscience en paix parce que, finalement, Mme de Ropp le méritait bien ... ;o)
Commenter  J’apprécie          80
L'omelette byzantine

J’ai acheté ce bouquin complètement au hasard. Je ne connaissais pas l’auteur, même pas de nom. Je suis tombée sur ce livre chez un bouquiniste. Il coûtait une bouchée de pain, la couverture me plaisait. Je me suis laissée tenter et c’est une bonne chose, c’était une lecture délicieuse.



Saki est un auteur britannique finalement assez peu connu, ce que je trouve plutôt étrange tant son style pourrait séduire un très large public.

« L’omelette byzantine » est un recueil de très courtes nouvelles, souvent des histoires à chute. Toutes ont pour cadre la bonne société. C’est l’occasion pour Saki de pointer du doigt les travers de ces gens bien nés. Le ton est grinçant, mordant, acide. C’est souvent très drôle. La rigidité de la société anglaise du début du 20ème siècle est bousculée de façon très plaisante. La galerie de personnages, qu’ils soient excentriques ou conventionnels, charmants ou odieux, est réjouissante.

Ces petits textes se lisent très vite, ils se dévorent même , il y a un côté addictif dans cette lecture. On se dit qu’on va lire une nouvelle et puis comme la suivante est très courte on la lit aussi ainsi que celle d’après et sans s’en rendre compte on les enquille les unes après les autres.



« L’omelette byzantine » est une lecture jubilatoire, vraiment savoureuse. Evidemment je compte bien lire d’autres œuvres de Saki qui m’a régalée de sa plume tout au long de ces nouvelles pleines de fantaisie et d’humour caustique.

Commenter  J’apprécie          385
L'omelette byzantine

Si vous aimez l'ambiance des grandes familles snobs anglaises du début 20e siècle, mais troublée par des personnages insolents et moqueurs, ce recueil de nouvelles est fait pour vous! La construction de chaque histoire est efficace, les personnages sont drôles à souhait; on se réjouit de voir échouer les stupides ou les avares, et de voir triompher les irrespectueux. Les dialogues font qu'on s'y croirait! Mention spéciale au personnage savoureux de Réginald, capable de mettre par terre l'ambiance d'une garden party en quelques minutes, au jeune Clovis capable lui aussi de déchainer le chaos, et à la jeune Véra, qui joue les jeunes filles obéissantes mais se montre redoutable de machiavélisme.
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Saki (438)Voir plus

Quiz Voir plus

Lisons avec Mickey Rourke

L'un de ses premiers rôles marquants est celui de The Motorcycle dans Rusty James réalisé par Francis Ford Coppola en 1983 d'après le roman du même nom de: (Indice: Outsiders):

Joyce Carol Oates
S. E. Hinton
Toni Morisson

9 questions
4 lecteurs ont répondu
Thèmes : acteur , Acteurs de cinéma , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , polar noirCréer un quiz sur cet auteur

{* *}