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Critiques de Agnès Desarthe (801)
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Merci Paris !

Comme la quatrième de couverture nous en informe judicieusement, cette "anthologie", intelligemment préfacée par l'américano-parisien de cœur Douglas Kennedy et sous la direction bienveillante et avisée de Gérard Mordillat, a pour ambition de convier vingt écrivains contemporains à nous emmener, en une quinzaine de pages, à la découverte de leur arrondissement parisien respectif qu'il soit de naissance, d'élection ou d'inspiration.

Comme toujours dans ce genre d'exercice littéraire collectif, l'excellence côtoie le moins convaincant, la subtile pertinence de l'un renvoyant à la relative insignifiance de l'autre mais, au final, force est de reconnaître que cet ouvrage a amplement répondu à mes attentes.

Les connaisseurs ou simples amoureux de Paris devraient donc y trouver leur compte.

Je vous en recommande chaudement la lecture.
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Mangez-moi

Ce roman est délicieux, tout d'abord parce qu'il est beaucoup question d'harmonie entres les rencontres, cet instant où tu sens que ce type ou cette fille vont entrer dans ta vie et y trouver leur place, paisiblement ; harmonie aussi des saveurs parce que "Chez moi" c'est le restaurant, l'espace repas que Myriam a décidé d'ouvrir, malgré le gouffre financier que cela a créé. Elle y dort, y travaille, y vit pour tenter de donner un peu de sens à sa vie déconstruite depuis 6 ans.



Myriam cette femme à l'amour brisé, mariée par hasard, enceinte par bonheur, heureuse maman trois jours puis, anéantie dans son élan maternel par une gifle, elle a perdu, à jamais, l'élan de l'instinct dévorant.



Myriam compose ses menus, voulant rassembler dans un même lieu jeunes et vieux, salariés et retraités, avec un objectif : celui d'oublier le profit dans ce restaurant de quartier où elle se laisse porter par la solidarité et les rencontres. Ce roman est fantasque mais aussi profondément grave parce que l'héroïne porte en elle la gravité des gens qui ont souffert, beaucoup, qui ont douté de leur identité, qui se sont perdus, sans se retrouver vraiment.



Se promener entre les lignes, c'est rêver un peu, saliver beaucoup, être émue souvent, avoir tous les sens en éveil et avoir le sentiment d'entendre et sentir les légumes qui rissolent, la cannelle qui embaume et le vin rouge qui embrume les idées.
Lien : http://leslecturesdalice.ove..
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Dans la nuit brune

Jérôme, agent immobilier, divorcé, est un enfant trouvé dans les bois à l’âge de trois ans. Son rapport à la forêt est instinctif, viscéral. Il aime se rendre le soir dans les bois, marcher, ramper, sentir.

L’histoire commence par l’enterrement d’Armand, le petit ami de sa fille Marine dont il est très proche. C’est un homme solitaire, légèrement asocial,

« dépossédé, séparé de son esprit, flottant un peu au-dessus, un peu à côté de lui-même.»

Les lycéens ont fait un bon choix, comme souvent, en attribuant le prix Renaudot à ce livre.

C’est un roman qui a beaucoup de qualités, des personnages attachants, une intrigue originale, un double suspens qui laisse interrogatif jusqu’à la fin.

Cependant quelques incohérences m’ont empêchée de le trouver excellent ;

- Les dialogues et l’attitude de la mère de Marina

- Les liens trop rapides entre Jérôme et Alexandre, le policier retraité

- Le comportement de cette étrange cliente, Vilmo Smith

- Le titre, inapproprié

Mais si je ne l’ai pas trouvé excellent, il n’en reste pas moins très bon.

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Ce qui est arrivé aux Kempinski

"Pour Agnès Desarthe, une histoire non racontable, ça n'existe pas" écrit Florence Seyvos dans la collection mon écrivain préféré.

Une fois encore, Agnès Desarthe nous le prouve dans ces 14 nouvelles qui envisagent le pire comme le meilleur. Mais de son écriture si particulière que j'aime tant, où les choses se devinent plus qu'elles ne se lisent. Tout est à ressentir. Ce qui est beau est l'indicible, ce qui peut advenir ou pas entre les lignes.

Les personnages sont des hommes et des femmes ordinaires. Nous reconnaissons en eux nos petites faiblesses et lâchetés, nos envies inavouables, nos désirs cachés. Tous ces petits noeuds qui nous étouffent parfois.

L'auteure réussit à révéler la part lumineuse de ses personnages en les confrontant, en tant que témoin ou acteur, à des situations bien insolites, très gênantes et souvent compliquées.

Comment s'en sortir ?

L'auteure ne raconte pas, elle nous immerge doucement dans son univers si prenant où souvent un objet (piano, livre), un lieu (paquebot, hôtel) ou un animal (oiseau) en est le conducteur.

Afin de trouver un sens même quand tout est fini et nous aider à regarder au délà du tangible et de l'apparente réalité pour y puiser des forces.





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Comment j'ai appris à lire

"Je n'ai aucun problème avec la lecture. j'ai un problème avec les livres.

Il me faudra plus de dix ans ( ce qui, en début de vie, est comparable à l'éternité) pour le résoudre."



Plus de dix ans, en fait, car Agnès Desarthe , normalienne, agrégée d'anglais, romancière et traductrice a quand même réussi à intégrer l'ENS sans avoir lu aucun livre du programme..

"La bibliographie qu'on nous remet à la rentrée compte ( rien que pour le français) une soixantaine de titres. Il m'apparaît, en toute logique, qu'on ne peut pas lire autant d'ouvrages en une année, surtout lorsque, comme moi, on est atteint de " livrophobie". Je décide donc de n'en lire aucun par souci d'équité, par esprit de justice."



Arnaud Viviant , assez méchant par ailleurs- il ne se cachait pas de ne pas aimer Agnès Desarthe : c'est une bourge, suprême insulte- a reconnu, au Masque , que c'était tout à fait possible.



Et c'était une vraie phobie: Il est hors de question que cela pénètre en moi.

Mais pas pour tous les livres.. et ceci dès l'enfance, mais peut être plus intéressant à l'adolescence:

"Ainsi puis-je expliquer pourquoi Phèdre me parle alors que Madame Bovary me navre. nous lisons ces deux oeuvres en classe de seconde. L'une m'enchante, l'autre m'assomme.

Une femme mûre ( elle a l'âge de nos mères, autant dire qu'elle est vieille) est amoureuse d'un homme qui n'est pas son mari.. Je considère, à l'époque, que ce genre d'histoire devraient être interdites aux moins de dix-huit ans. Non parce qu'elles sont immorales ou choquantes, mais parce qu'elles ne nous intéressent pas; nous n'avons pas envie d'échafauder quelque rêverie que ce soit sur la sexualité de nos mères..

Avec Phèdre, c'est la même chose, mais c'est différent. Une femme mariée tombe amoureuse, mais cette fois-ci, ce n'est pas une bourgeoise pleurnicheuse, ce n'est pas une vieille qui a des regrets, ce n'est pas une histoire, c'est La Jeune Fille et la Mort de Schubert. De la musique."

En fait, elle résiste au contenu, elle ne tolère que la forme.



C'est un livre très personnel , enquête sur son propre trajet par rapport à la lecture, qui renvoie bien sûr à d'autres choses, les origines, les traumatismes en tous genres dans les parcours scolaires ( notamment rencontrés par les petites filles dans certaines cours de récréation), les programmes, une ode à certains enseignants qui font qu'un jour , un déclic se fait.

J'ai beaucoup aimé tout ce qui concerne l'enfance et l'adolescence, ce qu'elle écrit sur la traduction. La découverte des causes réelles de ce rejet de la lecture est un peu plus, à mon sens , laborieusement amenée.

Et j'aime beaucoup la dernière phrase:

"A présent que lire est devenu mon occupation principale, mon obsession, mon plus grand plaisir, ma plus fiable ressource, je sais que le métier que j'ai choisi, le métier d'écrire n'a servi et ne sert qu'une seule cause: accéder enfin et encore à la lecture, qui est à la fois le lieu de l'altérité apaisée et celui de la résolution, jamais achevée, de l'énigme que constitue pour chacun sa propre histoire."

















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Dans la nuit brune

Jérôme mène une vie plutôt paisible, malgré une monotonie dont il s'accommode pourtant. Agent immobilier, célibataire, divorcé, il a la garde de sa fille, Marina. L'amoureux de la jeune femme meurt tragiquement des suites d'un accident de la route. Anéantie, désemparée, Marina erre dans la maison entourée de ses amis qui se relaient auprès d'elle.

Cet événement va bousculer la vie de son père en profondeur. Plongé dans un abattement total, il ne sait que faire du chagrin de sa fille. Sa confrontation avec la mort et le deuil le conduit dans un premier temps à des reflexions sur l'existence et l'entraine ensuite, inévitablement, sur le chemin de ses racines.

Enfant trouvé dans la forêt, par un couple qui finit par l'adopter, Jérôme a peu de souvenirs et de nombreuses zones d'ombre, la nuit brune, enveloppent ses véritables origines. Un curieux personnage va entrer dans sa vie, et le guider vers la vérité en sondant le passé (la rencontre de l'histoire et l'Histoire avec un grand H), mais est-ce vraiment le souhait de Jérôme ? Par ailleurs, une rencontre avec une anglaise fantasque, dont il tombe amoureux, va entrouvrir un passage vers un possible avenir.

Une jolie écriture, une incursion dans le conte – la magie de la forêt, lieu empli de mystère et de rêverie –, le lien filial, la puissance de l'invention – Jérôme se crée des souvenirs –, de l'amour, de l'amitié, de la tragédie...au final, on a un joli petit roman émouvant et pénétrant.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Ce coeur changeant

J'abandonne Rose à Paris en 1911 et à sa découverte du monde et des adultes car, vraiment, son histoire et son personnage ne m'ont pas du tout intéressée et même parfois agacée.

Une jeune fille d'une naïveté au-delà de tout, des parents inconséquente et mal aimant ('ceci explique cela), une narration qui ne colle pas au contexte avec une écriture, certes, recherchée mais parfois trop par rapport aux personnages, des longueurs qui nuisent au romanesque et au fil de la narration etc... donc je renonce et laisse Rose à son désarroi et à ses aventures qui risquent, à mon avis, de mal finir et cela finalement m'importe peu. Je vais refaire un essai avec cette auteure avec La chance de leur vie, un contexte plus contemporain et peut-être que cela fonctionnera mieux sinon....
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Les bonnes intentions

Dans ce court roman, Agnès Desarthe aborde le thème de la cohabitation dans un immeuble parisien. Comment devenir propriétaire d’un bel endroit où il fera bon vivre pour soi et pour sa famille? La question soulevée est la suivante : sur quels critères se baser afin de faire le bon choix quant à l’acquisition d’un appartement ? Les murs et l’environnement sont bien évidemment des options importantes dans cette décision, néanmoins ce qui est bien plus subtile à percevoir reste le facteur humain qui sera une composante essentielle pour se sentir bien chez soi.Le voisinage est l’élément déterminant de ce roman ainsi que l’art de vivre entouré de personnages non choisis.Une grande réflexion découle de ces lignes concernant la solitude de la personne âgée fragile et vulnérable et des prédateurs qu’elle peut révéler en proie d’une cible facile à atteindre. Comment rester insensible à la maltraitance sans s’impliquer outre mesure lorsque l’on est soi-même rempli d’un lourd héritage de peurs, de persécution ? L’écriture de l’auteure est fine et recherchée, avec le souci de transparence relative à ce que l’on est capable de donner, de ressentir et paradoxalement aux limites que peut rencontrer notre générosité. Une lecture simple qui retrace un fait divers que l’on pourrait tous vivre un jour.
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Le Roi René : René Urtreger par Agnès Desarthe

En fermant ce livre, j’ai l’impression de fermer la porte d’un univers amical, où je me sentais un peu comme chez moi auprès de personnes simples, accueillantes, riches de leur vécu et de leur sensibilité, des amis, René, Agnès, Jacotte, Max, Sarah, Miles, Claude, …La biographie de René Urtreger grand pianiste de jazz, est menée de main de maitre par Agnès Desarthe, sous la forme originale néanmoins modeste du roman. Elle use d’une délicatesse infinie à retracer cette vie exceptionnelle aux reliefs vertigineux telles des montagnes russes en nous contant la magie d’une rencontre entre elle et l’artiste de jazz.René Urtreger est une légende vivante du Jazz. Il a côtoyé les plus grands jazzmen de tous les temps et a joué à leurs côtés. Je citerai Miles Davis avec qui il enregistrera la musique du film «  ascenseur pour un échafaud » et avec qui il sera ami. Il jouera également avec Chet Baker, Stan Getz, Lester Young, entre autres.Avant d’en arriver là, René est le fils de Max et Sarah immigrés polonais en France, né en 1934. Le coup de foudre pour la musique classique le frappe en regardant le film « Fantasia ». Il voue un véritable culte à Chopin et tente d’intégrer le conservatoire qui lui sera refusé.Première chute qui va le faire suivre d’autres pistes. René est inspiré par le jazz en parallèle de la musique classique, deux musiques qui se regardent , l’une se veut libre à coté de l’autre qui se veut savante.C’est dans cette discipline plus libre que René percera en tant que pianiste de jazz et sa carrière fera de lui un immense personnage au destin mouvementé. Très tôt, il va flirter avec les stupéfiants, la drogue qui le feront perdre pied à maintes reprises et vaciller sur un fil en équilibre. Les chutes se succèderont et René se relèvera avec toujours en lui ce goût du risque, cet amour pour la musique.L’auteure fait de nombreux aller-retour sur sa personnalité complexe, en l’écoutant, l’interrogeant et en retranscrivant ses dires. René est très accueillant, il sait être « à l’écoute de celle qui l’écoute », une réelle complicité se crée entre lui et Agnès. Nous sommes bercés par l’écriture d’Agnès Desarthe qui s’avère juste, poétique, harmonieuse et par la musique de René Urtreger qui nous fait swinguer tout au long des pages.De nombreuses références font du récit un répertoire de bonnes sources en matière de jazz que je me suis délectée d’écouter en lisant.Ce destin est escarpé entre prises de risque, chutes, parfois manque de chance, nombreuses opportunités, rencontres. René touchera aussi à l’univers du YéYé aux côtés de Claude François.Les femmes de sa vie sont Marianne la mère de ses enfants, puis Lydia une des clodettes et enfin Jacqueline qui lui permettra de sortir une ultime fois de ses démons.La lecture est riche en citations, chaque page en est pourvue, une véritable mine de richesse de la langue française.On suit ce parcours, comme si l’on était à côté de l’un et de l’autre que l’on trouvera attachants, captivants et d’une immense générosité. Cet homme représente le véhicule du jazz parmi les époques et son histoire est ici écrite d’une plume élégante.
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Mangez-moi

Myriam est une jeune femme atypique.

Elle décide d’ouvrir un restaurant qu’elle appelle « Chez moi »

Après des débuts difficiles, elle prend ses marques, fait de nouvelles connaissances.

Mais toujours subsiste cette cicatrice en elle : depuis un évènement à scandale quelques années auparavant, elle n’a plus revu son fils.

C’est un roman très sympathique qui aiguise nos papilles.On irait bien manger chez Myriam !

Ca part quelquefois dans tous les sens et au début, j’étais parfois un peu agacée.

Et puis j’ai dévoré la deuxième moitié du livre.

Agnès Desarthe possède complètement son personnage.

Myriam est forte et fragile à la fois. C’est vraiment une belle personne, malgré ou grâce à ses excès.

Les personnages qui gravitent autour d’elle sont attachants aussi : son frère, les deux étudiantes, Ben le serveur, Vincent le fleuriste, Ali le jardinier……. Le quartier du restaurant est très vivant et donne envie de s’y rendre.

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Une partie de chasse

Agréable surprise avec ce court roman, alors que ma première incursion dans les œuvres d'Agnés Desarthe s'était soldée par un abandon rapide n'ayant même pas fait l'objet d'une critique.

L'osmose s'est faite d'emblée, c'est difficile à exprimer comme parfois dès les premières lignes d'un roman on sent que cela va être un moment fort.

J'ai bien aimé le dialogue muet avec le lapin de garenne, car qui n'a jamais assisté comme spectateur impuissant et avec des yeux d'enfant à une battue aux lapins ne peut guère comprendre ce que cela a de dérisoire cette course en zigzag de ces petits derrières blancs face aux fusils des chasseurs et sa ressemblance avec les aléas de la vie.

Loin d'être un réquisitoire contre la chasse , ce n'est pas l'objet du livre, c'est la vision illusoire des choses de la vie qui transparait dans cette partie de chasse: réunion de plusieurs individus pour ce qui doit être une partie de plaisir, au moins pour trois d'entre eux et pour Tristan, jeune adulte timide et solitaire, une tentative d'intégration , un adoubement dans un milieu d'hommes qui lui est étranger à tout point de vue.

Mais les choses ne sont pas ce qu'elles ont l'air d'être et les événements climatiques imprévus , soudains et dramatiques font apparaitre les réalités bien loin des apparences superficielles, chacun a ses blessures profondes, des deuils difficiles à faire .

Le récit est entrecoupé des fragments de vie de notre jeune Tristan, balloté par les autres, impuissant à diriger lui-même sa vie jusqu'à la pirouette finale drôle en soi mais infiniment triste.
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Le Château des Rentiers

À la suite de ma lecture de « Acide » de Victor Dumiot, le livre de Agnès Desarthe m'a fait un bien fou. Enfin un peu de tendresse. Mon cerveau malmené en avait bien besoin.

Mme Desarthe rêve de crée un phalanstère avec ses amis, un lieu entre soi ou l'on se témoignerait de la bienveillance. Elle souhaiterait revivre ce qu'elle a connu chez ses grands-parents, rue du château des rentiers où toute une communauté de juifs immigrés s'était établie.

A travers ses souvenirs et avec beaucoup de légèreté et d'humour Mme Desarthe parle de la vie, de la mort, des vieux, de l'amour, des guerres également.

J'ai partagé avec elle de nombreuses réflexions sur le fait de vieillir, en effet je vais avoir 60 ans et je dois m'en convaincre chaque jour, tellement ce fait demeure étrange.

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Ce coeur changeant

Dotée d’un père militaire, philosophe, handicapé de la décision et d’une mère excentrique, hystérique, Rose pourrait passer pour simplette or elle est très intelligente et très sensible.

Candide la définirait mieux.

A vingt ans, de sa propre décision elle se retrouve seule à Paris en 1909.

S’ensuit une vie difficile et à rebondissements.

C’est un véritable travail de vrai écrivain que nous propose Agnès Desarthe.

Tant au niveau des personnages qu’au niveau de l’intrigue.

Cette histoire a du l’habiter un long moment.

C’est fouillé, précis, cohérent.

J’ai beaucoup beaucoup aimé cette Rose petite fille, jeune fille, femme.

Quel beau portrait original d’une femme originale.

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La chance de leur vie

C'était " La chance de leur vie "... Ce dernier roman d'Agnès Desarthe est le reflet d'une France vue d'outre-Atlantique, dans l'ironie et la dérision. Publié aux éditions de l'Olivier en cette rentrée littéraire 2018,  c'est à travers un couple affecté par les mensonges et  les infidélités que l'on retrouve le goût de l'auteure pour les personnages franchement décalés.



Hector, Sylvie et leur fils Lester sont à bord de l'avion qui doit les emmener aux Etats-Unis. Une nouvelle vie s'offre à eux. En effet, Hector - poète et philosophe sexagénaire - a été nommé professeur à l'université de Caroline du Nord.

p. 8 : " Leurs vies à tous les trois allaient être si radicalement bouleversées qu'il convenait d'appliquer la devise d'Edwina, sa belle-mère : "S'étonner toujours, se démonter jamais. "

Sylvie va devenir le centre de ce roman, devenant les yeux du lecteur. Femme au foyer, elle revendique - silencieusement toujours - son statut, n'éprouvant ni fierté ni gêne. " être rien est un idéal qu'elle poursuit, son parcours s'inspire du non-agir, cela n'est pas le signe d'une défaillance, d'une situation humiliante, mais d'une éthique, un choix de vie".

Un drame vécu plusieurs années auparavant plane secrètement au-dessus du couple, comme une ombre innommable au tableau.

p. 126 : " Je sais, maman. Je sais que, papa et toi, vous avez perdu un bébé. Une fille. Longtemps avant ma naissance. "

Alors parfois, la mélancolie reprend ses droits et Sylvie dont la tension quotidienne est proche du zéro, laisse cours à ses pensées.

p. 63 : " Certains matins, Sylvie se demande si elle existe encore et, juste après, ce que cela signifie d'exister. Elle sent alors, sous ses pas, le rebord d'une spirale d'anxiété. Si elle avance sur cette voie, elle sera fichue. Elle glissera, perdra ses moyens, ne saura plus remonter. Cela lui est arrivé autrefois. Elle se rappelle la sensation. Un anéantissement auquel on assiste en spectateur, jusqu'au moment où l'on se rend compte que l'on est soi-même démoli. On est alors saisi par l'effroi et l'envie de fuir, sauf que l'on n'a plus l'énergie nécessaire pour s'échapper, faire marche arrière. L'énergie elle aussi a été détruite, absorbée. Mais c'est différent à présent. Elle est simplement dépaysée. "

Pendant que son mari affine ses liens avec ses collègues, notamment Farah Asmananton, Sylvie décide de s'inscrire à des cours de poterie, sur les conseils de l'Alliance française. Elle y fait la rencontre de Lauren, professeure, qui se prend à voir dans l'état de léthargie de Sylvie une artiste en devenir...

p. 120 : " Pas d'impatience chez toi, pas de volonté de prouver quoi que ce soit. C'est l'humilité première, primaire, le douloureux et nécessaire constat de l'incapacité. Commencer par penser que l'on n'est pas capable, c'est le préalable à tout ce qui suit. "

Lester, quant à lui, comme tout adolescent qui se respecte, vit dans une sorte de bulle. Sa propre bulle surtout... il se rebaptise par la même occasion "Absalom Absalom". Il attire ses amis dans des regroupements dignes d'une réunion de secte. Il n'existe pas de réelle cohésion dans cette famille, et pourtant Lester formule inlassablement des prières.

p. 113 : " Protégez mes parents. Protégez-les de la violence du monde, de la tristesse."

La famille Vickery vivra de loin les événements des attentats de Paris. Mais l'émotion qui reliera les compatriotes français sur le sol américain a presque un aspect touchant. Mais les américains sont obnubilés par les élections à venir, dans une Amérique pré-Trump.

Les doutes de Sylvie quant aux infidélités de son mari se confirment lors de l'intervention du dépanneur de machines à laver. Ce dernier fait la découverte de préservatifs coincés dans le tambour.

p. 162 : " Ils s'embrassent lentement, avec délice, et c'est à ce moment qu'a lieu la révélation : Voilà comment mon mari embrasse quand il ne m'embrasse pas moi. "

Dans un état d'apathie désarmante, Sylvie n'en éprouve ni jalousie ni colère.



Si l'incipit de ce roman me semblait particulièrement prometteur, je ne cache pas l'effort qu'il m'a fallu pour atteindre le point final ! Je suis certainement passée à côté de la subtilité de cette histoire.... totalement insipide à mon goût. L'auteure se moque et stigmatise la place des femmes dans la société américaine. On y dénote les différences de culture entre les deux pays. Mais le personnage de Sylvie me semblait  très prometteur de prime abord par l'introspection qu'elle fait de sa vie et de son couple. Déception...
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Mangez-moi

Quelle jolie parabole que ce récit !



A travers la création d’un restaurant de quartier atypique, Myriam, qui a eu jusqu’ici une vie instable faite de fuites et de déceptions, va s’ancrer dans un lieu et se construire une identité, surmontant lentement la culpabilité qui la taraude. Pour la première fois, elle a enfin l’impression d’être elle-même. Elle se prend en main, plus ou moins bien, et décide de mener à bien son grand rêve : ouvrir un restaurant qui lui ressemble et faire du bien autour d’elle.



Mais Myriam est une rêveuse un peu menteuse, et les réalités financières quotidiennes d’un commerce lui échappent. Heureusement, elle sera aidée par un ange, engagé chez elle comme serveur. Un autre utopiste mais plus au fait de la gestion d’entreprise. Entre eux se nouera une relation maternelle protectrice où Myriam retrouvera l’amour et l’affection qu’elle a si mal donné à son propre fils.



L’histoire de ce roman c’est aussi, et surtout, une histoire d’amour avortée, autodestructrice, entre une mère et son fils. Un fils parfait, brillant, gentil comme toutes les mères en rêveraient mais pour lequel Myriam a éprouvé si peu d’amour. Sa clientèle va pallier ce manque, pour un temps. Elle est enfin reconnue, aimée et revit peu à peu. Elle comprend alors qu’il n’est pas besoin d’être parfait pour être aimé ou être aimable. Et une digue lâche enfin.



Agnès Desarthe a su donner à son personnage le brin de folie et les fêlures qui la rendent unique et intéressante. Ses pensées nous permettent de mieux appréhender sa personnalité et sa souffrance et au fil des pages, elle devient de plus en plus attachante. La langue est belle, drôle, sensuelle aussi



Ce récit plein de saveurs nous relate finalement une quête initiatique originale où la tolérance et l’accueil de l’autre permettront à tous, et pas seulement à Myriam, de se construire une identité.



Un petit coup de fraicheur et d’optimisme bienvenu en ces temps difficiles.


Lien : http://argali.eklablog.fr
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Le Château des Rentiers

Profiter de sa vie pour bien vieillir 



Le souvenir du "Château des rentiers" sensibilise Agnès que vieillir la rapproche de la mort. Et pour appréhender avec sérénité l'issue fatale, elle souhaite recopier l'exemple de ses grands-parents* et leur mode de vie communautaire.



Mon avis 



Agnès se remémore l’immeuble où vivaient ses grands-parents, en harmonie avec leurs voisins. Ainsi, tous ces gens qui s’appréciaient, se soutenaient, évoluaient comme s’ils étaient dans un phalanstère. Ce système communautaire pensé par Fourier représente pour Agnès un havre de sérénité pour vieillir ensemble. Ainsi, se voyant vieillir à son tour, elle projette de reproduire ce modèle avec ses amis.



Ce livre permet de relativiser la dureté de la vieillesse et même de la mort. Pour ce roman, l’auteur explique son humilité de vouloir s’approprier ce sujet, et doute de sa légitimité pour écrire sur un domaine sans l’expérimenté. Alors, dans les chapitres intitulés « chœur », elle sonde plusieurs personnes à différents âges. À l’instar des usages lors d’études sociologiques, elles expriment leur ressenti sur leur âge. 



Par ailleurs, en bonne littéraire, la narratrice s’est enrichie d’autres auteurs et partage avec nous leur vision de l’après-vie. La mort que personne, finalement, ne connaît vraiment. Là, Cynthia Ozick

présente son Eden, traduit par Agnès. Sa conception sympathique et réconfortante de l’irrémédiable fatalité apaise la peur de la mort et permet de l’éloigner cette crainte.

Donc, le livre comme éloge du vieillissement panse nos inquiétudes parfois grandissantes au vu de la mort qui approche. Mais la transmission de la mémoire est importante. Loin d’être triste avec un problème si sérieux, il ne donne pas de leçons, mais procure une sensation rassurante de l’inéluctable destin. Car avant tout il faut vivre du mieux possible car si le bonheur est effacé, être joyeux peut aider. Ne manquez pas ce passage !



Mon coup de cœur — appréciez déjà les citations — pour cette rentrée littéraire 2023. La philosophie sympathique de l’auteure m’a conquise. Belles réflexions sur le deuil, la mort, la vieillesse, l’héritage, la transmission, la vie. Et finalement, j’ai presque envie d’aller rejoindre le phalanstère qu’elle envisage. 



Les souvenirs sont à présent ma rente. Je vis autant du présent que je me nourris du passé. Les années s’amenuisent, qu’importe ? Plus le temps qui me reste à vivre diminue, plus ce que j’ai vécu enfle et prospère. Je renverse l’iceberg.



* des juifs qui ont échappé à la mort lors des déportations.



Pour aller plus loin... sur le blog
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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C'était mieux après

Encore une belle découverte dans le cadre du Concours MoseL’Lire ! Que j’ai apprécié l’ambiance de cette classe atypique, sympathique et hétéroclite. On en voudrait même plus ! Honnêtement, je n’aurais pas été contre quelques pages supplémentaires… voire une suite au collège !



On va suivre Vladimir, un gentil garçon habitué à déménager à cause de ses parents. Ces derniers changent souvent de travail ou de région. De ce fait, le jeune homme est habitué à ne pas s’attacher à autrui, à prendre sur lui, à s’adapter et à ne pas se ronger les sangs dès la moindre complication. Pourtant, il n’était pas prêt à rentrer dans l’EEIP… Et nous non plus ! C’est avec plaisir que j’ai fait la rencontre de duo de directeurs originaux, Sandrine et Jean-Louis, mais surtout de la nouvelle classe de Vladimir. Loïs (iel a une sexualité trouble et semble allergique à tout sans vraiment l’être), Reynaldo (avec sa belle moustache !), Castel (le p’tit bout de la bande), Lou-Maltais (aux yeux vairons et à l’intelligence incroyable) et Frédéric (le gréviste de la faim !). Si j’ai donné un petit atout pour chacun entre parenthèses, sachez que tous ont une spécificité physique et une spécialité dans laquelle ils excellent. Après tout, comme l’indique le résumé, notre jeune héros est dans une école remplie d’individus surdoués précoces et un peu marginaux. Ces derniers m’ont fortement rappelé la série Malcolm, avec les surdoués certes, un peu cas sociaux, mais terriblement attachants !



Cela dit, à l’inverse de Malcolm, Vladimir est un garçon parfaitement normal. Il est celui qui servira de lien au groupe. Un pilier, sans pour autant être un génie. Que j’ai aimé suivre ce jeune narrateur tisser des liens avec ses camarades ! C’est cocasse, tendre et adorable. Le tout est toujours saupoudré de beaucoup d’humour. Honnêtement, cet ouvrage se lit tout seul ! C’est également une belle ode à la tolérance, à la différence et à l’amitié. En outre, les leçons de vie transmises à la fin sont pleines de justesse et de douceur. Je ne peux que recommander ce joli roman au texte intelligent et aux illustrations très réussies. Nul doute qu’il séduira petits et grands lecteurs.
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L'éternel fiancé

La semaine passée, j'ai regardé Agnès Desarthe à La Grande Librairie. Je ne l'avais jamais lue ni entendue. Mais j'ai immédiatement été emballée par la femme qu'elle était, son intelligence, sa finesse, son rayonnement.

Le lendemain, je me suis précipitée à la librairie pour acheter le roman qu'elle était venue présenter sur le plateau de François Busnel :

L'éternel fiancé.

Et si j'ai été enchantée par la première moitié du livre, que j'ai trouvée drôle, sensible, pleine de vitalité et d'élégance, je dois avouer n'être parvenue à la fin qu'avec difficultés.





C'est le genre de romans au sujet desquels les chroniqueurs du Masque et la Plume sur France Inter disent habituellement : « On n'y comprend rien ! ».

Et il y a un peu de ça, je le confesse.

L'éternel fiancé m'a vraiment fait l'effet d'une porcelaine, raffinée et originale, que l'on s'était amusé à briser intentionnellement, petit à petit, pour le simple plaisir de la destruction.





Au début du roman, les personnages principaux (la narratrice, Etienne, Antonia) sont profonds, justes et pleins de grâce. Leur enfance et leur adolescence résonnent de mille couleurs, bariolées ou nuancées, vives ou fanées.

Et tout à coup, la magie disparaît. Ils se mettent à flotter dans un malheur qui sonne faux. Les traits sont tirés, le dessin grossier.

L'entrée en scène du personnage de Clyde Spencer, sensé réunir nos protagonistes, n'apporte rien et a quelque chose de terriblement factice, d'illusoire et de tiré par les cheveux.

Et la pseudo-philosophie sur le temps qui passe et le sens de la vie - ce roman serait, selon l'éditeur, une façon de conjurer l'oubli - qui emplit les dernières pages m'a dérangée voire gênée.





Vous l'aurez compris, c'est avec déception que je referme ce roman, pourtant entamé avec un plaisir non-dissimulé. Dommage !

Mais à la prochaine, tout de même, Madame Desarthe, car il y a fort à parier que je trouve mon bonheur un peu plus haut dans vos écrits.
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Comment j'ai appris à lire

Ca commence un peu comme une blague - comment une autrice (notamment de livres jeunesse) doublée d'une traductrice a-t'elle pu ne pas aimer lire jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge adulte?

Il y a beaucoup d'humour et de dérision dans les premiers chapitres, un peu trop même, mais petit-à-petit, Agnès Desarthe nous plonge dans le monde merveilleux des romans et de l'apprentissage de la lecture, pas B-A BA mais celle où il faut accepter de se laisser aller, celle où on entre dans un univers dont on ne sortira pas indemne.



Léger au début, profond ensuite, Agnès tente de comprendre pour quelles raisons, longtemps, elle s'est empêchée de lire: quelques années de psychanalyse sans doute lui ont permis de comprendre que le passé et les origines étrangères de ses parents y ont une part non négligeable, comme un refus de valider la langue française. Ce sont les polars qui la sauveront tout d'abord, Jacques Prévert et quelques autres.



J'ai énormément apprécié le style d'Agnès Desarthe ainsi que sa réflexion personnelle sur la lecture et l'écriture, un vrai bonheur pour tout grand lecteur!

Le livre se termine par un petit bijou: Agnès Desarthe nous fait entrer avec délice dans les coulisses de la traduction. Je finis en citant un extrait qui m'a plu, parmi beaucoup d'autres:



"Parfois, à cause de cette drôle de maladie, je vois le visage d'un traducteur ou d'une traductrice se dessiner en filigrane au-dessus ou au-dessous de celui d'un auteur. Tiens, me dis-je, il ou elle (le traducteur, la traductrice) a oublié de s'absenter. "
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Ce coeur changeant

"Le haut, le bas, murmure Rose en suivant d'un doigt le mouvement naturel des cheveux de sa fille qui s'enroulent hypnotiquement. Comment savoir? A droite,à gauche? Où aller? Car tout n'est qu' un cercle. Et toujours celle qui m'abandonne me sauve, ma mère d'abord,puis Zélada, et Louise enfin." (p 336)

Quelques mots et tout est dit. Le destin, le parcours de vie de Rose est tracé. Née au Danemark d'une femme aussi belle que nymphomane, Kristina, d'un père militaire de carrière René de Maisonneuve,grand adepte de Spinoza, Rose choyée par sa nounou Zélada, découvre très vite le monde.Elle revient à Paris toute jeune, sûre que sa connaissance des langues, son admiration pour Alexandre Dumas lui permettront de vivre ou du moins de survivre. De rencontres en rencontres, elle descend progressivement les échelons de la société et est sauvée in-extremis par Louise, avec elle Rose découvre la vie amoureuse , la ronde des artistes, le monde des années d'avant la grande guerre. Elle ne se pose pas de questions, elle se laisse porter par Louise et l'adoration qu'elle lui voue.

Roman romanesque qui traverse le début du 20ème siècle secoué par l'affaire Dreyfus, la guerre , le monde de la nuit, la féminité ,les mœurs qui se libèrent, les choix de vie qui s'affirment . Agnès Desarthe à travers la vie de Rose nous offre un texte à clef , un roman où choix et déterminisme politique ont leur mot à dire ! Ne vous fiez pas aux apparences, cette l'écriture légère, ces dialogues qui fusent et qui pétillent cachent, derrière une histoire de vie, des tiroirs à ouvrir pour découvrir la vie .

Un régal à lire voir même à relire .

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