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Critiques de Alain Vircondelet (126)
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De l'or dans la nuit de Vienne selon Klimt

Bonsoir,

L’histoire d’un chef d’œuvre ce soir avec De l’or dans la nuit de Vienne selon Klimt de Alain Vircondelet aux Ateliers Henry Dougier que je remercie. Une nouvelle collection qui nous raconte l’histoire d’un tableau, ici le Baiser de Klimt. Entre documentaire et roman, j’ai découvert quelques pans de la vie de Klimt et de son œuvre. Ses relations avec les femmes, avec l’or et le divin. Je me suis transportée dans l’atelier d’un artiste à Vienne en écoutant du Mahler. J’ai peint avec Klimt pour atteindre cette grâce dans ce tableau. Un voyage ! j’ai beaucoup aimé.

Quatrième de couv. Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.

" La toile aux dimensions inhabituelles sortait peu à peu de sa solitude de lin. Klimt l'avait recouverte d'une ample couche d'or mat, au cuivré profond, d'une densité puissante propre à accueillir le motif. Il se souvenait des fonds des fresques de Ravenne et des coupoles de San

Marco et de Torcello, tous dorés eux aussi, aptes à recevoir. L'or comme un ciel offert à toutes les promesses, disait-il. Car de lui naîtrait l'objet même du tableau... "

Le Baiser de Klimt est devenu le tableau de tous les records : le plus connu du XXe siècle, le plus admiré, le plus copié, le plus " marchandisé "... Mais que sait-on de sa création ? Et surtout, quel sens Klimt a-t-il voulu donner à son chef-d'oeuvre ?



Extraits :

« Vous voyez, Josef, c’est cet enchâssement que je veux peindre dorénavant, cette laideur dans l’or éternel, ces hideurs dans l’éternité de l’or. Parce que Vienne est devenue cela, et, en même temps, sauver l’amour, les champs de fleurs, les arbres qui croulent sous leurs fruits, et la plainte amoureuse des femmes quand elles aiment, en les sertissant d’or, pour que tout reste dans cette beauté impeccable, séparé du reste du monde. »

« Ce qu’il voulait montrer, c’était l’idée que seule l’union de deux corps que l’or transmue en âmes est capable de vaincre le malheur humain, universel, celui qui oblige au dépérissement du corps, à sa décrépitude, à sa déchéance. »

« Ce ne serait pas un baiser, mais l’haleine d’un baiser, ainsi déposé sur la joue droite de l’Aimée, parole transmise dans l’invisible de l’amour. »
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Rimbaud : Dernier voyage

La vie de Rimbaud fascine, et cette année, commémoration oblige, il y a beaucoup de livres sur le sujet.

Alain Vircondelet a choisi la dernière année du poète, les derniers mois même.

Gravement malade, il doit partir d'Aden et rejoindre Marseille par bateau pour se faire amputer de la jambe.

La traversée est difficile, il souffre et ne sait pas s'il doit se réjouir ou non de regagner la France.

Une fois l'opération réalisée, il retourne dans son village natal dans les Ardennes, avant de finalement revenir à Marseille où sa soeur l'accompagnera jusqu'à la fin.



La biographie romancée est un exercice difficile.

Vircondelet fait deux choix :

L'emploi d'une prose poétique très « rimbaldienne » qui tente de recréer un monde vu par le prisme de Rimbaud.

Et une narration à trois voix : celle du « je » de Rimbaud (ou comment se mettre dans la tête de Rimbaud), celle du « tu », c'est-à-dire du narrateur s'adressant à Rimbaud, et celle du « il », plus factuelle, qui s'appuie sur des dates et des faits avérés.

Je mesure la difficulté de l'exercice mais je dois avouer que je n'ai pas été convaincue, et je vois que les avis sur Babelio sont partagés.

Néanmoins cela m'a permis de renouer avec le poète et je note le conseil d'un membre de Babelio de lire « Rimbaud le fils » de Pierre Michon.



Je remercie Babelio / Masse critique et les éditions Ecriture pour ce livre.

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Rimbaud : Dernier voyage

C’est un beau texte que nous offre Alain Vircondelet. Quel défi que de se mettre dans la tête celui qui voulait se faire voyant ! Le pari est réussi. Dans les mots de l’auteur, on retrouve les fantaisies rimbaldiennes, les illuminations qui rendent sa poésie si belle et si absconse en même temps, on retrouve les contradictions du mourant d’une trentaine d’années qui aime sa mère autant qu’il la déteste, qui veut toujours quitter les Ardennes mais rentre à Roche, qui se moque de Dieu mais a peur de mourir…



Pour autant, le charme n’a pas vraiment opéré avec moi. Déjà, retracer les derniers mois d’un homme souffrant, amputé et peu à peu paralysé, c’est un choix qui empêche d’emblée un certain nombre d’actions. Je me suis un peu ennuyée, mais c’était inévitable, du fait qu’on ne se concentre que sur les pensées d’un homme qui ne fait que se rappeler l’Afrique et tout ce qu’il n’a pas fait, et qu’il ne fera jamais.



En outre, la complexité de Rimbaud me fascine, mais elle me perd aussi. Le talent de l’auteur qui parvient à rendre les pensées de cet éternel rebelle m’a donc aussi perdue, mais finalement c’est un gage de réussite.



Enfin, les choix narratifs ne m’ont pas convaincue. On ne sait pas trop si l’on est dans la tête de Rimbaud. Les « je », les « tu » ne s’adressent pas toujours à la même personne et je ne connais pas assez la biographie du poète pour suivre les déambulations de la pensée du narrateur.



En bref, si vous aimez la poésie de Rimbaud, ce court texte devrait vous séduire. Si comme moi, vous l’aimez, mais vous y perdez parfois, sachez que vous risquez de vous perdre ici aussi. Mais l’auteur, et j’insiste sur ce point, fait preuve d’un grand talent, que je tiens à saluer. Il est juste des textes auxquels on est moins sensibles. Et tant mieux finalement…

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Rimbaud : Dernier voyage

Rimbaud est un auteur que j'ai étudié pendant mes années d’étude et dont j'avais beaucoup apprécié ses textes, peu nombreux d’ailleurs, mais très marquants. J'ai dans ma bibliothèque « L'autre Rimbaud » de David le Bailly qui parle de son frère, Frédéric. Quand j'ai vu ce roman de Alain Vircondelet, avec ce portrait ultra célèbre de Rimbaud, j'ai eu envie de le lire, et comme le titre l'indique et le laisse supposer, il va s'agir de la fin de la vie de l'écrivain, j'avais donc très envie de savoir comment et pourquoi il est mort si jeune, il n'avait que 37 ans.



 



J'ai ainsi suivi les derniers mois de Rimbaud, cela s’étend du 9 mai 1891 au 10 novembre 1891, jour de sa mort. Le livre est divisé en trois parties qui correspondent aux temps forts.



La première qui s’étend du 9 au 20 mai 1891 va concerner son rapatriement en France. Il quitte Aden, au Yemen, où il est tombé gravement malade, un ulcère à la jambe, un épanchement de synovie dans le genou, mal soignés, il a continué à marcher dans le désert malgré la douleur, son état a empiré, le genou et la jambe gonflés, suintants, et son impossibilité de marcher. Le médecin décide donc de le renvoyer en France pour être mieux soigné. La traversée en bateau jusqu’à Marseille se passe allongé sur une civière pour lui, avec de fortes douleurs.



La seconde partie se passe du 20 mai au 23 août 1891, elle commence par son arrivée à Marseille où il va être hospitalisé, l'amputation de sa jambe est inévitable. Une fois opéré, sa mère viendra de ses Ardennes natales au chevet de son fils. Celui-ci se rétablissant peu à peu, il peut enfin rentrer chez lui, à Roche. Tout le temps de son trajet en bateau ou de son hospitalisation à Marseille, il n'a cessé de penser à la Meuse, à cette rivière, et aux paysages des Ardennes. Mais sa santé va une fois de plus se dégrader là-bas et il va devoir à nouveau être hospitalisé à l’hôpital.



La troisième et dernière partie va du 2e août au 10 novembre 1891, où Rimbaud revient à l’hôpital de Marseille, cette fois-ci avec sa jeune sœur Isabelle  Son état empire, la paralysie le gagne de plus en plus. Il sent, il sait que c’est la fin, il repart dans le passé, cherche un Dieu pour se réconforter.



 



Ces trois parties sont très intenses en émotions, en ressentis, et la dernière est vraiment la plus forte puisqu’elle concerne la fin de ce poète. Avec tous les doutes qu'elle peut amener, toute la vie que l'on se refait à ce moment là. C’est vraiment très triste de partir si tôt et surtout dans de telles souffrances. On rentre alors intimement dans la tête de l’écrivain, et c’est souvent très poignant. Je ne me souvenais pas, au moment où je l'ai étudié au lycée, qu'il avait fini ainsi. Comme j’étais en train de prendre connaissance de la fin de sa vie, j'avais aussi envie d'en savoir plus sur sa vie, car il parle de son séjour en Extrême-Orient et de son travail, et j’étais persuadée qu'il avait tout le temps écrit. Mais non, en fait il a écrit très jeune, pendant son adolescence et pendant la vingtaine. Et il a eu ensuite envie de gagner de l'argent et de voyager, il s'est donc mis dans le négoce de marchandises et à ainsi parcouru plusieurs pays. C’est comme ça qu'il s'est retrouvé malade au Yemen.



 



Il parle aussi des relations qu'il a avec sa famille, et notamment sa mère, puisque le père est parti depuis bien longtemps. Sa mère est le pilier de cette famille, sur qui tout repose. Arthur a toujours été son petit préféré, mais lorsqu'elle sera à son chevet à Marseille, elle aura vite envie de revenir à Roche. Arthur a aussi une relation très privilégiée avec sa sœur cadette, Isabelle. Celle-ci sera à ses côtés tout au long de la fin de sa vie, à prendre soin de lui, à le laver, lui donner à manger. Elle sera près de lui lors de sa mort. Et bien sûr, qui dit fin de vie, dit remise en question, et il le fera surtout sur sa foi, il se sent trahi par Dieu, il n'y croit pas et en même temps voudrait y croire pour être en paix. C’est un cruel dilemme pour lui. Il a peur de mourir, il est même terrifié, et croire en quelque chose pourrait être plus simple pour lui, mais son côté rebelle et d’éternel enfant ne lui fait pas croire facilement.



 



J’ai beaucoup aimé comment l'auteur, Alain Vircondelet, a écrit son texte, d'une façon où l'on pourrait penser qu’il se trouvait aux côtés de Rimbaud dans ces moments là. Il parle à Rimbaud directement, le tutoie, et en même temps il raconte comment il va, ce qu'il se passe. Cela donne un style narratif très particulier et original. Il n'est pas constant, il change selon ce que l'auteur veut faire ressentir. Et cela crée pour le lecteur un mimétisme. J'ai vraiment eu l’impression d’être auprès de l’écrivain, de lui parler, de l’écouter, de le soigner. C’est un style très intimiste, qui m'a beaucoup touchée et m'a permis de ressentir pleinement tout ce que pouvait vivre cet homme.



 



La lecture se fait facilement et est très prenante. Le roman n’est pas très long, un peu moins de 200 pages, je n'ai pas vu le temps passer et en même temps je ralentissais ma lecture pour rester avec Rimbaud un peu plus longtemps. De lire ce livre, j'ai eu envie de relire ses poèmes, Le bateau ivre et mon préféré, Le dormeur du val, un très très beau poème, qui commence sur des notes bucoliques et s’achève avec la mort d'un soldat. Quand on apprend qu'il a écrit ce texte si profond à l’âge de17 ans, on en reste interloqué. Quel talent, quelle belle façon de dire en quelques mots, des faits si graves que la mort, comme s'il avait déjà vécu cela. Ce livre de Alain Vircondelet aura eu le mérite de me repencher sur les écrits de Rimbaud, d'en apprendre de un peu plus sur sa vie, outre ses écrits et sa relation célèbre avec Verlaine. J'ai également découvert qu'un film existait sur Rimbaud et Verlaine avec Léonardo de Caprio dans le rôle de Rimbaud, je vais le regarder très prochainement.



 



Bref, je m’éloigne de ma chronique de ce livre, mais j’aime quand mes lectures me font dévier du livre et me font aller chercher des infos plus précises, j'aime quand ma lecture a ce double pouvoir de m'instruire et de me divertir en même temps. C’est très enrichissant.



J'ai beaucoup aimé découvrir Alain Vircondelet qui a un style très poétique, il fait de très belles phrases, il recrée l'ambiance que Rimbaud mettait dans ses poèmes. Ce livre aurait pu être écrit par Rimbaud. L'auteur brosse un portrait, il met des couleurs, des parfums dans ses mots, c’est vraiment très beau et très plaisant à lire. J'ai vu dans sa biographie qu’il avait écrit de nombreux essais et documents, des romans, il a écrit sur d'autres romanciers célèbres et je pense que je vais m'en procurer certains qui m’intéressent beaucoup, notamment sur Saint-Exupéry.



 



Je suis vraiment très contente d'avoir fait cette lecture et cette belle découverte. Je me suis régalée avec ce livre, j'ai passé deux après-midi de lecture avec Rimbaud, je jonglais entre le livre et mes recherches sur internet et des lectures des textes de cet auteur que j'ai appris à redécouvrir. Un livre passionnant, intéressant, enrichissant, il restera un très bon souvenir de lecture. Je vous le recommande sincèrement, si vous avez envie d'en apprendre plus sur la fin de vie du célèbre poète. C’est très accessible, c’est aussi un point très fort de Alain Vircondelet, les mots ne sont pas compliqués ou trop pompeux, ce livre peut être lu par tout le monde. Et s'il peut donner en plus envie d'aller lire les écrits de Rimbaud, alors c’est encore mieux. N'hésitez vraiment pas.




Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Rimbaud : Dernier voyage

Rimbaud Dernier voyage est le récit des derniers jours du poète. Malade, l'homme aux semelles de vent quitte Aden avec l'espoir fou d'y revenir très vite lorsque les médecins marseillais l'auront soigné. Le voyage est un périple tant la douleur est grande et le désespoir de quitter l'Afrique omniprésent. A Marseille, l'amputation de la jambe droite devient inévitable. Roche, la ferme familiale et les Ardennes, lui semblent le seul refuge pour soigner ses douleurs et ses désillusions. Isabelle, sa soeur célibataire et bigote, l'entoure de soins et d'attentions. Mais Arthur n'abandonne pas son rêve de soleil et de chaleur suffocante : il retourne à Marseille, escorté par sa soeur, retient un billet de bateau malgré sa peur de mourir et le mal qui le ronge un peu plus chaque jour. Isabelle sera le seul témoin de ses derniers jours, créant le mythe d'un Rimbaud repenti sur son lit de mort et retrouvant in extremis la foi.



Alain Vircondelet retrace les derniers jours du poète d'une plume délicieuse et poétique. Rimbaud Dernier voyage se présente comme un "récit" et non comme une biographie d'une période précise de la vie du poète tout en étant très documenté. Les narrateurs et pronoms personnels sujets virevoltent d'une page à une autre : les premières et deuxièmes personnes du singulier nous laissent entendre tour à tour les voix d'Arthur, du narrateur et d'Isabelle. Certains vers sont insérés dans ce récit et nous font redécouvrir la plume du poète pour le plus grand plaisir du lecteur qui se laisse bercer par la mélodie.

Je remercie Babelio et les éditions Ecriture pour cette découverte.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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Rimbaud : Dernier voyage

En mai 1891, le poète Arthur Rimbaud qui est devenu négociant en Afrique, doit rentrer en France pour se faire soigner de la jambe. En effet, il souffre depuis quelque temps et ne peut plus se déplacer en marchant. Son voyage de 12 jours à bord de l'Amazone sera particulièrement difficile et marqué par la douleur permanente. Il arrive à Marseille où il est pris en charge à l'Hôpital de la Conception où sa mère Vitalie vient à son chevet avant son amputation de la jambe. Rimbaud a du mal à accepter le retour de celle-ci dans les Ardennes quelques semaines plus tard et tout ce qu'il espère, c'est d'être vite soigné pour repartir à Aden où l'attend sa vie qu'il aime tant. Rimbaud va passer quelque temps à Roche où il est né et a grandi, entouré de l'affection de sa sœur Isabelle. Voyant que la maladie reprend, il décide de repartir pour Aden mais il n'ira pas plus loin que Marseille où Isabelle l'accompagnera durant ses dernières semaines.



Je remercie Babelio à travers cette opération Masse Critique et la maison d'éditions Ecriture de m'avoir permis de découvrir cette biographie d'Arthur Rimbaud, poète que j'ai beaucoup apprécié plus jeune.

J'avais lu il y a quelque temps deux biographies sur ce poète, Vie prolongée d'Arthur Rimbaud de Thierry Beinstingel et Les jours fragiles de Philippe Besson qui m'avaient bien plu et permis d'en savoir plus sur les dernières années du poète, plus méconnues du grand public que son adolescence fougueuse ou ses amours avec Verlaine.

J'ai apprécié cette nouvelle biographie consacrée aux 6 derniers mois de Rimbaud. J'ai notamment aimé l'écriture d'Alain Vircondelet qui prend la plume de Rimbaud en disant "Je" et transcrit parfaitement ses souffrances, sa nostalgie d'Aden, son désir intense d'y retourner mais aussi son envie de revenir chez lui, à Roche dans les Ardennes, où il éprouvera vite une sensation d'étouffement devant cette vie si différente de celle qu'il a connue en Afrique. Ses sentiments ambivalents pour sa mère sont aussi bien retranscris.

Alain Vircondelet réussit à intégrer des phrases du poète dans son récit et certaines de ses expressions , cela nous rend plus proche encore l'écrivain.

Par contre, j'ai fait quelques recherches car je trouvais étrange que dans le récit, Rimbaud décède mi-novembre alors que la chronologie à la fin de la biographie date sa mort du mois de septembre, ainsi que son retour en France de 1890 alors que vraisemblablement, il est revenu en mai 1891. Cela m'a un peu perturbée car je me suis demandée si ce récit prenait des libertés avec la vie de Rimbaud, la romançait, ou s'il y avait des erreurs chronologiquement. C'est dommage que certaines dates de cette chronologie soient fausses.

Ce livre intéressera les lecteurs curieux d'en découvrir plus sur Rimbaud et plus spécifiquement ses dernières expériences à Aden et sa fin de vie. Il se lit agréablement et vite.
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Saint Exupéry : Vérité et légendes

Oui.

Ce livre s'attaque à un monstre de la littérature et tente une chose a priori bien impossible... Pourtant à chaque page on apprend des faits réjouissants sur un immense écrivain

Si les nombreux ouvrages sur Saint Ex sont assez inégaux dans l'ensemble, celui-ci, encore trop peu connu, permet de comprendre l'influence réelle de l'homme sur son oeuvre.
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Les couples mythiques de l'histoire de l'art

Un livre magnifique qui nous présente des couples qui ont marqué le monde de l'art de la Renaissance à nos jours.

On y rencontre différentes formes de l'amour : l'amour torride, l'amour tragique, l'amour discret, le grand amour, ...

Dans certains de ces couples les deux sont artistes et se complètent, font carrière tous les deux ou ont des projets artistiques communs. Dans d'autres couples, la compagne est la muse de toute la création de l'artiste. On rencontre également la passion destructrice, on ne peut ni vivre ensemble ni séparément.

Un livre que je ne peux que conseiller à tous les amateurs d'art.
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Joris-Karl Huysmans

Ecrire une biographie n'est jamais un travail facile surtout si son sujet est un homme d'une grande complexité intellectuelle comme le fut Joris-Karl Huysmans.



Alain Vircondelet réussit l'exercice avec brio. D'abord parce que son style fait honneur au plus grand ciseleur de mots de la littérature française, puis parce qu'il a su comprendre l'itinéraire chaotique d'une âme rebelle et originale, et qui presque jusqu'au bout s'est voulu « en marge ».

Il reste à Robert Baldick d'avoir presque été exhaustif dans sa monumentale biographie de l'auteur de « Là-bas », ce n'est pas le but que s'est donné Vircondelet qui a voulu toucher à l'intimité de son sujet.

Aussi rien de sa vie sexuelle débridée, de ses errements auprès de personnages douteux, de ses atermoiements mystiques n'est oublié ici.

On peut juste regretter l'absence totale de la presque moitié de la vie de cet écrivain ! Son travail au ministère de l'intérieur jusqu'à sa prise de retraite dont il n'est absolument rien dit !

Vircondelet a dû considérer que cela n'avait aucun intérêt dans la compréhension morale de monsieur Huysmans, on peut en douter…

Exception faite de cela, c'est un excellent et passionnant travail.
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Marguerite Duras : La traversée d'un siècle

J'ai toujours confondu les deux Marguerite - Duras et Yourcenar - même si je n'ai pas lu beaucoup d'oeuvres de ces deux autrices. D'ailleurs c'est peut-être pour cette raison que je les confonds tout le temps. Seuls deux romans de Marguerite Duras sont passés entre mes mains, et je les ai d'ailleurs plutôt appréciés: " L'amant " et "Moderato cantabile ".



Marguerite Duras. C'est une femme forte, de caractère, dont l'écriture moderne a révolutionné la littérature de son époque. Pour présenter et parler de cette personnalité si particulière, Alain Vircondelet a écrit des biographies de plusieurs auteurs français tels qu'Albert Camus, Arthur Rimbaud, Françoise Sagan, etc. Marqué par sa rencontre avec la romancière, alors qu'il était tout jeune. Au gré des rencontres, il apprend à la connaître, publie un mémoire qui lui est dédié et qui sert de base à tout les travaux qui suivront sur Marguerite Duras. Cette biographie est une réédition et s'joute aux autre ouvrages qu'il a écrit sur cette femme déterminée, qui n'a pas sa langue dans sa poche.



En plus de l'énoncé d'événements biographiques qui composèrent la vie de l'autrice, l'essentiel du travail du biographe et de saisir le fil invisible et transparent de la vie cachée, celle qui se déroule à l'intérieur de la femme. Cette vie qu'elle ne montre pas, mais qui est son moteur au quotidien. Et c'est le plus délicat car c'est le ciment qui lie tous les éléments qui ont motivé ses choix et ses expériences de vie.



Alors bien sûr il y a l'Indochine, l'amant, le retour en France. Pour information, c'est là, dans ce petit village de Lot-et-Garonne, que Marguerite va créer son nom de plume: Duras. Ensuite viennent la vie avec Robert Antelme son premier mari, l'entrée en résistance et la rencontre avec Dionys Mascolo puis la déportation d'Antelme. C'est également une femme engagée et féministe. Après la guerre, elle commence un second mariage, la publication du roman qui va la faire connaître "Un barrage contre le Pacifique". Séparée de son second mari, elle met un pied dans l'univers du cinéma puis dans le théâtre. Puis c'est le début de la fin avec l'addiction à l'alcool, la solitude jusqu'à sa rencontre avec Yann Andréa. Enfin en 1984, elle obtient le prix Goncourt pour son roman "L'amant". Puis progressivement l'alcool a raison de son corps...



Cette biographie, rédigé dans un style parfois complexe, est dense et aborde en profondeur son oeuvre aussi bien littéraire que cinématographique et artistique. L'ayant connu personnellement, Alain Vircondelet permet à l'auteur de saisir l'intensité de la vie de Marguerite Duras avec ses apogées et ses bas-fonds, car elle a connu aussi bien la reconnaissance internationale qu'une précarité très marquée et de violentes critiques.
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Marguerite Duras : La traversée d'un siècle

Marguerite Duras fascine depuis toujours aussi bien le grand public que les romanciers actuels ée en 1914 dans l'Indochine coloniale, elle traverse le siècle au coeur de ses turbulences, de la trouble période de l'occupation aux mouvements ultra-gauchistes de l'après 68, en passant par le communisme.

La biographie de référence de Duras, par l'un de ses amis les plus intimes.
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L'enfance de Jean-Paul II

Voici la biographie la plus complète et la plus précise à ce jour de la jeunesse de Karol Wojtyla qui devint pape, sous le nom de Jean-Paul II, en octobre 1978.

De sa naissance en 1920 à Wadowice à ses tout premiers pas dans la prêtrise en 1946, c'est l'itinéraire d'un jeune homme d'exception qui est ici raconté : les blessures d'enfance du petit Lolek, sa passion pour le théâtre, ses premiers émois amoureux, les travaux forcés sous l'occupation nazie, l'appel mystique, le séminaire clandestin dans les caves du palais épiscopal de Cracovie, les études en Europe de l'Ouest.

Itinéraire d'une jeunesse semblable à un grand roman slave, qui explique pour une large part un pontificat grandiose et néanmoins controversé.
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Guernica : 1937

Le roman de Vircondelet raconte la genèse de Guernica et la relation contemporaine de Picasso et Dora Maar. C'est un livre passionnant qui donne une visibilité à cette artiste qui a influencé Picasso. Elle est sortie exsangue de cette courte relation, comme s'il l'avait en quelque sorte vampirisée. Personnellement, je ne m'étais jamais intéressée à Dora Maar que comme"muse de", et je découvre grâce à ce livre, une véritable artiste, dont les photos surréalistes valent le détour. Un autre intérêt du livre concerne Guernica, toujours en lien avec la relation de Dora Maar et Picasso. Beaucoup d'oeuvres sont abordées, comme les portraits de Dora que Picasso a réalisés après Guernica et qui replacés dans le contexte de leur relation complexe prennent une toute autre dimension. Ce livre pose la question de la femme artiste, comme Gabriele, par exemple.
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Des amours de légende

Des artistes engendrent-ils des relations hors normes ? C'est ce que l'on se demande en lisant A. Vircondelet.

Avec la verve d'un chroniqueur d'art, il nous narre dix histoires de couples singuliers, avec un angle et une interrogation sur les répercussions de la relation sur l'œuvre de chaque artiste. Parfois les histoires se recoupent, dressant un tableau de la vie culturelle du Paris des années 20.



Il ou elle, tour à tour ou en même temps, muse, égérie, inspiratrice, ange gardien, souffre douleurs, double, épouse, sœur, mère, miroir, madone protectrice, maître de vie...



Au premier couple Camille Claudel/Auguste Rodin, j'ai lâché l'ouvrage car j'ai eu envie d'en savoir plus dans le livre cité d'Anne Delbée : "Une femme", qualifié de révélation.



Retrouverez -vous Consuelo Sucin (désolé, je ne sais pas faire l'accent aigu sur le i), la femme de Saint-Exupéry dans ses dessins? Leur histoire est entre les lignes : la rose, c'est Consuelo, lui est le Petit Prince à qui s'adressent les leçons de conduite : "tu deviens responsable de ta rose " dit le renard.



A chaque fois, la recherche des œuvres picturales sur le net a interrompu ma lecture.



"Des amours de légende" est un livre enflammé comme l'est l'amour de ces dix couples, avec des ingrédients qui colorent la relation : perversion, violence, dépendance, indépendance, misère, alcool ...cependant chaque fois l'auteur nous ramène à l'influence de la relation sur l'œuvre.



Le concept de ce projet biographique est une réussite.

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Le grand guide de Venise : Sur les pas de C..

Un livre magnifique qui met en parallèle les œuvres de Canaletto et Guardi avec leur situation actuelle ; et , miracle de Venise , il y a peu de différences . J’espère bien ajouter encore une fois mes modestes photos à ces images qui transcendent les siècles.
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Chez Barbara : La dame brune

Voilà plus de vingt années que s’est tue l’une des plus belles voix de la chanson française, l’un des talents les plus originaux et une poétesse qui avait l’art de magnifier les mots pour enchanter et troubler l’auditeur. Barbara reste associée à plusieurs standards de la variété, dont « L’aigle noir » et « Göttingen » demeurent pour beaucoup le sommet de sa création. Plutôt que de rédiger une banale biographie ou une apologie à la manière d’un fan, Alain Vircondelet a choisi de revenir sur le destin exceptionnel de cette artiste, en n’oubliant jamais de rester clair dans ses propos, de ne pas accumuler inutilement les anecdotes et les détails et de se positionner en admirateur qui a pris sur lui de parler d’une de ses idoles sans accumuler les superlatifs. Livre sensible, il évoque l’enfance, les débuts, les désenchantements, l’époque de la reconnaissance, les complicités et les amours d’une auteure-compositrice-interprète rebelle et désireuse de ne jamais se voir brider de sa liberté durement acquise. Pour illustrer son manuscrit, il a su compter sur les dessins légers et fragiles de Philippe Lorin, qui avait déjà participé à la réussite des ouvrages « Jean Ferrat », « Chez Brassens », « Chez Coluche » et « Chez Dalida ». Au fil des pages, le lecteur se rend à l’évidence que le destin nous a enlevé une grande dame qui chantait vrai, ne jouait pas et qui faisait de son désespoir existentiel et de sa volonté de vivre, malgré les affres et les ornières, sa marque de fabrique. Le public ne s’est jamais trompé. Sa meilleure histoire d’amour, elle l’a vécue avec lui.
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L'exil est vaste mais c'est l'été

"L'exil est vaste mais c'est l'été" est un roman biographique sur la vie de Dora Maar, en particulier sur la période allant de 1935 à 1945, période durant laquelle elle a été l'amante du peintre Pablo Picasso. Cependant il ne traite pas que de cette période puisque l'on s'intéresse également au rapport que Dora a eu avec son père durant son enfance, avec son ancien précédent compagnon Bataille, et ensuite avec son ami Lord James. Ce roman est différent des livres biographiques que l'on peut connaître dans le sens où l'auteur ne raconte pas sa vie de façon plate et sans émotion, mais parle de ses sentiments, de ce qu'elle a pu ressentir lorsque Picasso voulait la "tuer" psychologiquement.

Pour finir je dirais que ce livre n'est donc pas uniquement consacré aux fans de Dora Maar, il peut parfaitement être lu par n'importe qui, bien qu'il y ait des références aux oeuvres des deux artistes.
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La véritable histoire du Petit Prince

Cet ouvrage est une très agréable synthèse du parcours et des œuvres d'Antoine de SAINT EXUPERY. Tout en finesse stylistique.



Un portrait intimiste d'un auteur aujourd'hui classique dont la personnalité réelle fut longtemps masquée pour lui donner des traits posés par les vainqueurs d'un combat lié à son image et à des rivalités féminines.



J'ai beaucoup aimé l'homme sensible présenté ici. L'homme tourmenté depuis l'enfance qui, longtemps, n'est pas parvenu à exorciser ses démons intérieurs. L'homme à la personnalité complexe qui a su, dans la douleur, tuer le vieil homme en lui et faire naître le Petit Prince. Tout en poésie dans son approche du monde mais également dans l'expression de son attachement intime à sa "Rose".



Sans parti pris, Alain VIRCONDELET nous prend par la main et nous accompagne sur les pas de SAINT EXUPERY en route vers la libération intérieure et la Lumière.



A lire.
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Guernica : 1937

Dora Maar ou Guernica, ce beau roman raconte une femme, comme un détour indispensable avant la visite à l'Expo Dora Maar Pompidou, il nous dévoile un destin méconnu, si déchiré de passions pour l'Art.

De la femme inconnue farouche et sublime à la fois découverte par Picasso dans le studio-atelier de Man Ray, au tableau de Guernica peint par Picasso, il y a une déchirure amoureuse, celle de Dora Maar.





L'exposition qui est consacrée au mois de juillet 2019 à Dora Maar, trouve dans le livre d'Alain Vircondelet publié en 2018, quelques clés indispensables pour comprendre l'oeuvre et la personnalité de cette femme singulière dont le destin a voulu qu'il soit incrusté dans le tableau de Pablo Picasso Guernica.





Loin de lever toutes les circonstances de leur rencontre et du déroulement minutieux de leur vie amoureuse, Alain Vircondelet, a eu l'intuition que le tableau Guernica racontait bien plus que le massacre perpétré contre une petite localité espagnole proche de Bilbao.





Le Livre est aussi l'histoire de leur rencontre, la rencontre de deux artistes, qui n'ont pas cessé de se mesurer, de se défier et peut-être de s'aimer un peu. Chaque soir Dora Maar revenait dormir chez elle, rue de Savoie au numéro six. C'est dans son atelier, rue de Savoie qu'elle attendait l'appel de Picasso pour le rejoindre. Cependant près de Paris, Picasso veillait sur Marie-Thérèse et sa fille Maya, qui s'installaient au Tremblay-sur- Mauldre dans une maison que Vollard leur céda.





Ayant quitté Bataille et ses amis, Dora avait mis définitivement, un terme à cette relation surréaliste faite de soirées sadomasochistes, rencontres mystérieuses entre anarchisme, ésotérisme et érotisme. Dans cette pagaille, elle ne trouvait plus aucune raison de vivre, leur dégradation intellectuelle perverse la vouait au désespoir.





Picasso pouvait nourrir beaucoup de fantasmes face à cette femme si étrange et par laquelle son énergie et sa virilité pensait-il, pouvaient une nouvelle fois s'exprimer. C'est en Minotaure qu'il voyait l'espoir de dominer et de séduire cette femme étrange et envoûtante qui semblait prête à le défier.





Le véritable défi c'est Guernica, c'est un séisme que signe la destruction de la ville. Pablo Picasso s'effondre peut-être pour la première fois. Il ressent le désarroi du monde, et pour les femmes le sentiment de devoir les protéger, le sentiment d'avoir à porter le lourd fardeau de ce chagrin immense déversé sur les terres d'Espagne.



C'est ensemble que Pablo et Dora feront grandir le tableau, il va se déployer se métamorphoser au fil des mois. Picasso insista auprès de Dora pour que toutes les phases de construction de cette fresque soient photographiées, étape par étape, avec l’œil de Dora, avec œil de la femme ensevelie de Guernica qui pleure..





Ce que Dora n'imaginait pas c'est que Picasso par sa peinture a identifiée Dora à Guernica. Picasso décréta que chaque jour dora devait poser pour lui. Picasso va sacrifier Dora à cette fresque, la transformant elle, l'artiste en une femme qui pleure ses enfants.





C'est le tournant de leur histoire c'est le tournant de la vie de Dora Maar qui va jour après jour repeindre les mêmes tableaux, ses portraits avec sa façon à elle de les peindre.

À chaque toile qu'il faisait, elle répondait par une autre, presque la même, comme si elle voulait par là récupérer son image, se la réapproprier, ne pas la lui laisser. C'était un acte de survie décrit page 165.





Quand Picasso les vit, il ne fit guère de commentaires, il ne voyait rien du drame qui se jouait. l'exhibition de ses autoportraits lui fut cependant irréparable, il y voyait une manœuvre magique presque du maraboutisme ce dont il se méfiait par-dessus tout.

Il fallait que tout ou tard elle soit punie. Qu'elle en meurt même.



La déchirure entre eux est consommée au moment où Picasso lui offre une villa à Méherbes.

Quand un artiste iranien profanera Guernica écrivant : tuer tous les mensonges, cette injonction fit pâlir Dora dans sa solitude. Elle lui donnait raison, tout avait été que mensonge et poursuite du vent.
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La cathédrale

Antoine Compagnon, dans l'histoire de la littérature française à laquelle il a collaboré, sous la direction de Jean-Yves Tadié, décrit avec justesse la crise que le roman traverse dans les dernières années du XIX°s, à la fin du naturalisme. Il signale que "l'écriture romanesque a donc été tentée de s'éloigner de la présentation dramatique de la vie. Sur le modèle de L'Education Sentimentale, on a rêvé d'un roman où il ne se passait rien, à l'envers du roman d'aventures.(...) Avec Huysmans, toutes sortes de développements non narratifs ont pu s'intégrer au roman, comme les chapitres de critique littéraire dans A Rebours (1886) ; dans Là-Bas (1891) et En Route (1895), le truchement de la fiction servait à l'écrivain pour faire part de ce qui lui tenait à coeur : le satanisme, l'histoire de Gille de Rais, la religion, tandis que les personnages restaient vagues." (La littérature française, dynamique et histoire, tome II, p. 605). C'est aussi le cas des "Trois Villes" de Zola, ou de ses "Quatre évangiles", ses très médiocres derniers produits.



Ceci vaut pour la Cathédrale, roman où il ne se passe absolument rien. Durtal, le héros converti du tome précédent, a suivi son père spirituel à Chartres et il contemple la cathédrale. Il la décrit par le menu, en détaille tous les motifs, toutes les statues, tous les symboles, en compagnie d'un abbé local dont c'est la passion. Ceci est donc moins un roman qu'un traité d'architecture et de symbolique médiévales, et si l'on veut à toute force trouver un fil narratif, ce sera celui des hésitations du héros à transformer sa conversion (relatée dans "En Route") en vocation monastique. Mais même ces tergiversations d'une âme à entendre Dieu manquent singulièrement d'énergie, puisque Durtal est définitivement passé du bon côté, le péché tel que nous le connaissons n'ayant plus de prise sur lui.



Reste, de ce roman raté, la splendeur de la prose, qui est l'écho fin de siècle du Génie du Christianisme. Je crois qu'il faut une érudition phénoménale et une attention de tous les instants pour bien comprendre "La Cathédrale" et j'ai toutes les chances d'être passé complètement à côté, car j'attendais, en somme, le roman d'une âme, comme Bernanos en fit plus tard. C'est plutôt ici le poème d'un édifice, de la foi manifestée dans la pierre, d'un Moyen-Age rêvé et célébré en couleurs, lumières et mots.
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