AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alain Vircondelet (126)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'art jusqu'à la folie

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions du Rocher qui m'ont gentiment fait parvenir ce livre dont j'ai apprécié la lecture.



A travers ce livre, Alain Vircondelet nous immerge dans la vie de trois artistes, trois femmes, Camille Claudel, Séraphine de Senlis et Aloïse Corbaz. Ces trois artistes ont en commun plus que leur talent artistique, la folie, une folie qui les conduira toutes trois au fin fond d'un asile à une époque où les personnes internées étaient traitées de piètre manière et étaient totalement laissées à l'abandon.



L'enjeu de ce livre était pour l'auteur de nous montrer de quelle manière leur folie résultait de leur talent ou tout du moins qu'il avait pu contribuer ou exacerber leur propension à la folie.



Ce livre m'a permis par exemple d'en savoir davantage plus sur les circonstances de la rencontre entre Camille Claudel avec Rodin, la nature de la relation qu'ils entretenaient. En Camille, Rodin trouvera sa muse mais bien plus encore puisqu'il verra très vite en elle une artiste à la hauteur de son propre talent. de cette proximité artistique naîtra une sorte de compétition, une compétition qui semblera dans un premier temps salvatrice pour Camille éloignant d'elle ses penchants paranoïaques au profit de l'exacerbation de son talent puis qui se révélera ultérieurement destructrice. Camille Claudel sombre dans la folie et sera internée à la demande de sa famille mais surtout de sa mère à l'asile de Ville-Evrard. Elle sera transférée dans un hôpital psychiatrique situé dans le Vaucluse dans lequel elle mourra après trente ans de vie asilaire.



J'ai aussi eu le plaisir de découvrir à travers ce livre Séraphine de Senlis, de son vrai nom, Séraphine Louis. Issue d'une famille très modeste, elle se retrouve orpheline à l'âge de sept ans et de fait livrée à elle-même alors qu'elle n'est encore qu'une enfant. Elle trouvera refuge dans la religion intégrant un couvent entre 1881 à 1901 en tant que domestique. C'est durant cette période que son talent se serait révélé, ses oeuvres s'en ressentiront puisqu'on y verra clairement son attachement à tout ce qui a trait à la spiritualité. Alors qu'elle est employée comme femme de ménage dans des familles de la bourgeoisie senlisienne, elle fait la rencontre d'un collectionneur et critique d'art allemand du nom de Wilhem Uhde. Ce dernier prend rapidement conscience de l'étendue de son talent et lui permet de réaliser des toiles gigantesques allant jusqu'à deux mètres de hauteur. La guerre séparera Uhde et Séraphine qui se mettra à peindre à un rythme effréné sombrant petit à petit dans la folie, laquelle la mènera elle aussi dans un hôpital psychiatrique dans lequel elle décèdera après dix années d'internement.



L'auteur évoque enfin la vie asilaire d'Aloïse Corbaz, artiste suisse née en 1886, figure de l'art brut. Tombée amoureuse d'un prêtre défroqué Aloïse est contrainte par sa soeur aînée de partir en Allemagne afin de préserver la réputation de la famille. Elle officiera en tant que gouvernante à Potsdam, à la cour de Guillaume II. Elle tombera éperdument amoureuse de l'empereur et se construira une histoire d'amour imaginaire. La guerre la contraint à renter en Suisse. Dès son retour, elle commence à montrer certains symptômes de schizophrénie mais son état ne semble par trop inquiéter, ce n'est qu'en 1918 qu'elle sera internée. Elle se mettra à dessiner sur des supports de fortune, ses dessins seront fait d'assemblage. le dessin sera pour elle un moyen de dissiper ses tourments et d'adoucir ses psychoses. Aloïse Corbaz décèdera après quarante-six années d'internement.



Si je me suis passionnée pour le destin hors du commun de ces trois artistes féminines au génie aussi puissant que la folie à laquelle il les a conduites, j'ai néanmoins quelque peu regretté que n'aient pas été insérées plus d'oeuvres au fil des pages. Même si ce livre n'avait pas pour vocation d'exposer les oeuvres des trois artistes, cela aurait permis à mon avis de prendre davantage conscience de l'ampleur de la folie de ces trois femmes, dégringolade dans la folie que l'on aurait pu percevoir et mesurer à travers l'évolution de leurs oeuvres respectives.



Je salue au passage le talent de conteur d'Alain Vircondelet dont la plume et la richesse de vocabulaire ont accru mon immersion dans ce livre dont on ressort enrichi.
Lien : https://parlesyeuxdesonia.wo..
Commenter  J’apprécie          60
La cathédrale

Alors que Durtal, le personnage récurrent de Huysmans ne pensait guère au Divin au cours de ses frasques parisiennes ou de ses recherches sur le satanisme exposées dans l'ouvrage « Là-bas », il fut saisi par Dieu, capté pour son amour de l'art, du plain-chant et de la mystique. « En route » relate ensuite comment il fut habilement conduit par son confesseur vers une trappe et comment après bien des tergiversations, son âme se rendit au Très Haut.

Dans « La cathédrale », quittant Paris pour poursuivre sa quête mystique et ses écrits sur l'art, il s'installe à Chartres et y fait la connaissance d'un autre prêtre érudit. Ensemble ils vont décrypter minutieusement les symboles utilisés par les artisans imagiers du moyen-âge.

Ouvrage d'érudition artistique et religieuse, exposé sur l'art des primitifs flamands, détours par quelques hagiographies peuvent lasser les plus dévots des quelques lecteurs qui le seraient encore. Fort heureusement soutenu par la beauté et la poésie du style de Huysmans, on poursuit son chemin avec Durtal pour compagnon. L'ironie, le regard amusé de l'auteur sur les extravagances de la piété féodale alternent avec les remuements et contorsions d'âme d'un homme qui ne sait encore s'il doit céder à Dieu ses conforts et curiosités de vie pour s'encloîtrer à jamais.



J'ai eu le plaisir de lire ce livre pour le site Littérature audio.com. Vous en trouverez les fichiers téléchargeables gratuitement ici : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/huysmans-joris-karl-la-cathedrale.html
Commenter  J’apprécie          100
L'art jusqu'à la folie

Un livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Si j'ai choisi cet ouvrage, c'est parce que le thème de la folie m'intéresse ; encore plus lorsqu'il est associé à l'art.

Ce fut intéressant de découvrir la vie de ces trois femmes, même si je dois avouer que j'ai eu du mal à accrocher au style de l'auteur. La façon dont les choses sont racontées semble parfois un peu brouillonne, on ne comprend pas tout, certaines phrases sont particulièrement sibyllines.



Les quelques pages en couleurs présentant les œuvres sont les bienvenues : elles m'ont permis de mieux appréhender le travail de ces artistes — même je dois avouer que j'aurai aimé en voir encore plus, mais je me rend bien compte du prix de reproduction et des droits à payer. En outre, la couverture est très belle.
Commenter  J’apprécie          20
La cathédrale

Après les débauches parisiennes et l’apaisement au sein de la Trappe, Durtal a suivi son ami, l’abbé Grévesin à Chartres. Il espère pouvoir poursuivre sereinement la rédaction de ses biographies de saints. Mais le doute le tourmente. Il cherche l’apaisement dans la grande cathédrale. « Et au-dessus de la ville, indifférente, la cathédrale seule veillait, demandait grâce, pour l’indésir de souffrances, pour l’inertie de la foi que révélaient maintenant ses fils, en tendant au ciel ses deux tours ainsi que deux bras, simulant avec la forme de ses clochers les deux mains jointes, les dix doigts appliqués, debout, les uns contre les autres, en ce geste que les imagiers d’antan donnèrent aux saints et aux guerriers morts, sculptés sur des tombeaux. » (p. 24) Durtal s’abîme dans la prière et déchiffre ses chapiteaux et toutes ses dentelles de pierre pour y lire l’histoire biblique. Et surtout, il découvre la puissance du culte marial. « Elle ne s’exhibe qu’aux pauvres et aux humbles. Elle s’adresse surtout aux simples qui continuent, en quelque sorte, le métier primitif, la fonction biblique des patriarches. » (p. 14) Progressant lentement et douloureusement sur le chemin de la foi, Durtal doute d’être plus heureux qu’avant sa conversion. Il est tourmenté par son orgueil qui interfère dans ses prières et sa volonté d’humilité. Fasciné par la foi solide de Mme Bavoil, la bonne de son ami Grévesin, il cherche en lui des ressources pour converser plus intimement avec Dieu. La solution serait-elle de se retirer au monde et d’entrer au couvent ? Mais comment vaincre la terreur de la claustration et du renoncement ? « Le cloître ! Ce qu’il fallait longuement réfléchir avant de se résoudre à s’y écrouer ! Et le pour et le contre se pourchassaient, à tour de rôle, en lui. » (p. 229)



Joris-Karl Huysmans ne parle jamais de religion sans parler d’art. Dans son œuvre, l’une ne va pas sans l’autre et chacune justifie l’existence et la gloire de l’autre. Ainsi, les déambulations fiévreuses de Durtal donnent lieu à de puissances évocations où éclate le talent descriptif de l’auteur. L’architecture est décodée du point de vue mathématique, artistique et spirituel. Au gré d’un catalogue comparatif d’autres édifices religieux, Huysmans célèbre la majesté de la cathédrale de Chartres. Vient ensuite l’exaltation de la peinture religieuse et l’explication minutieuse de la symbolique des couleurs et des visages. Dans le roman de Durtal, avec Là-bas et En route, il y a de quoi contenter les amateurs d’art et les âmes spirituelles. Les réflexions sur la foi, la prière et la façon d’être à Dieu naissent toujours d’une observation à la fois sensuelle et mystique des productions artistiques humaines.



Au détour d’un paragraphe, Joris-Karl Huysmans donne un nouveau coup de griffe à Émile Zola, comme s’il n’en finissait pas de brûler ses idoles de jeunesse. Il évoque aussi Sainte Lydwine de Schiedam dont il fera le sujet d’une hagiographie brillante et exaltante. Et toujours cette langue riche, puissance, complexe et inspirée. Lire un texte de Huysmans, c’est un exercice exigeant, mais tellement satisfaisant : à mesure que se déploient les longues phrases, on se rapproche un peu du sublime. Artistique ou religieux, c’est tout comme !
Commenter  J’apprécie          152
L'art jusqu'à la folie

Tout d'abord un grand merci à Masse Critique et aux éditions du Rocher pour m'avoir fait découvrir ce livre.

Le titre de ce livre m'a tentée et je n'ai pas été déçue. Autant en arriver à la conclusion ce livre m'a plu.

Mis à part peut-être deux bémols :

- l'auteur cite de nombreuses oeuvres, il est dommage de ne pas en avoir une reproduction. Certes je les ai cherchées sur internet, mais j'aurais apprécié de les avoir à l'instant (surtout que lisant dans mon bain ou mon lit, je n'ai pas d'accès internet....). J'imagine que les artistes étant actuelles, reproduire les oeuvres en question signifie coût et droits d'auteur.

- l'autre bémol n'en est pas un vrai en fait. le livre décrit l'évolution de 3 artistes, Camille Claudel, Séraphine de Senlis et Aloïse Corbaz. Chacune fait l'objet d'un chapitre, il n'y a pas d'étude parallèle. J'aurais aimé que leurs évolutions ne soient pas décrites si séparément. Mais j'excuse l'auteur, il aurait fallu que chaque lecteur ait déjà un bagage suffisant sur ces 3 personnages pour suivre leur évolution vers la folie. Bagage que je n'avais pas je l'avoue !



Revenons au livre. Il décrit la vie puis la folie de 3 artistes :

- Camille Claudel, sculptrice

- Séraphine de Senlis, peintre

- Aloïse Corbaz, peintre.

Toutes trois ont plusieurs points communs. D'abord ce sont des femmes et des artistes mais surtout elles ont toutes les 3 fini leur vie dans un asile psychiatrique.

L'auteur essaie de dégager la part de la folie dans la constitution de leur oeuvre.



Pour Séraphine de Senlis et Aloïse Corbaz, il semble clair à la lecture du livre que la peinture a été un moyen d'éviter de sombrer davantage dans la folie. On s'interroge surtout de savoir si leur art n'est pas issu de cette folie qui les habite. Cet aspect du livre est à mon goût le plus intéressant.



Je suis plus dubitative pour Camille Claudel. Sa folie (paranoïa) est-elle à l'origine de son talent ? Etait-elle vraiment folle ? Au XIXe siècle, Camille Claudel était différente voire dérangeante dans la culture de l'époque : une femme, artiste plus que douée, indépendante, qui vit sans les hommes, non mariée, le contraire de la coquetterie, plus passionnée par son art que par ce qui l'entoure. Serait-elle internée au XXIe siècle ?



En conclusion un livre que j'ai aimé lire, intéressant, qui m'a donné envie de découvrir plus encore ces 3 femmes.

Commenter  J’apprécie          40
Les derniers jours de Casanova

Bof, y a pas grand chose là dedans. Tout est dans le titre, mais est-ce vraiment de Casanova dont on parle ?

Difficile d’accrocher.
Lien : http://noid.ch/les-derniers-..
Commenter  J’apprécie          10
L'art jusqu'à la folie

Si j'ai choisi ce livre lors de la dernière opération Masse Critique c'est que j'ai une réelle fascination pour l'artiste Camille Claudel. Depuis mes études en fac d'arts, je suis en adoration devant cette femme qui se pensait persécutée par sa famille, par son amant.

Sa sensibilité artistique en a fait une femme aux sentiments exacerbés. Tout ce qu'elle vivait était plus fort, plus intense. Même son art était d'une intensité sans égale.

J'aime la pureté de ces oeuvres, cette innocence qu'elle détruit dans ses accès de folie.



J'ai aimé ce livre écrit comme une nouvelle. Le lecteur n'est pas assommé de dates, ni d'éléments historiques gênants pour la compréhension. On suit tout simplement la vie de trois artistes dont la vie mouvementée en on fait des héroïnes post-mortem. Je les ai trouvé fortes dans leur folie, fortes et belles à la fois. C'est passionnant de voir ce parallèle entre leur vie et leur art, Comment leur art s'est imprégné de ce qu'elles étaient...



Je regrette un manque de photographies, ou de visuels de leurs oeuvres. Peut-être était-ce une question de droits ? C'est donc essentiellement le point négatif que j'ai noté mais heureusement, internet est là pour compléter.



J'aurais vraiment aimé avoir ce livre lors de mes études d'art. Il se laisse lire facilement et est loin d'être ennuyeux. Je le recommande aux férus d'histoire de l'art !! ;)
Commenter  J’apprécie          50
Marguerite Duras et l'émergence du chant

La rencontre d'Alain Vircondelet avec Marguerite Duras est déterminante dans sa carrière d'écrivain. Ami de la romancière dès 1968, il lui consacra plusieurs ouvrages grâce auxquels il est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de son oeuvre.

Ce petit livre intitulé "Marguerite Duras et l'émergence du chant" est le texte d'une conférence qu'il a donné le 19 janvier 1993 aux "Midis de la poésie" à Bruxelles.

Le concept est intéressant. Chaque mardi midi, dans le petit auditorium des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, des conférenciers et des comédiens viennent parler d'un sujet faussement inactuel pour transmettre, questionner et faire entendre un auteur, une thématique et surtout, des textes.

Alain Vircondelet à choisi de parler de l'écriture poétique de Marguerite Duras même si jamais elle ne parla de poésie à propos de son travail.

Les textes de Duras rythment les explications de Vircondelet et beaucoup d'extraits sont issus de "L'amant de la Chine du nord".

Il cherche à monter la dimension poétique de son oeuvre sans faire une analyse de style approfondie.

A l'appui de repères biographiques il évoque "l'émergence du chant" dès les premiers textes durassiens, en échos à une voix singulière que l'on retrouve dans ses récits courts, ses textes brisés où une syntaxe poétique s'impose au lecteur.

Quand on aime Duras on aime effectivement la musique de ses mots qui forment des phrases comme des incantations sacrées, scansions, rythmiques musicales. Et dans ce domaine Marguerite Duras est vraiment une virtuose.





Commenter  J’apprécie          40
Sur les pas de Marguerite Duras

Alain Vircondelet était un ami de Marguerite Duras. D'ailleurs, il a écrit plusieurs biographies sur l'écrivaine française (Duras utilisait le masculin et aimait à se dire écrivain mais à l'époque on ne féminisait pas certains noms par tradition). "Sur les pas de Marguerite Duras" en fait partie et c'est un très beau livre au format paysage avec des dessins que j'aime beaucoup d'Anne Steinlein. Il s'agit de pastelles souvent réalisées à partir de photos et c'est très réussit.

Les chapitres reprennent de façon chronologique la vie de la femme. Il y a peu de choses sur son oeuvre littéraire, même si quelques livres importants sont cités. C'est la même chose pour son théâtre et son cinéma. Par contre, ses lieux et ses amours rythment sa vie passionnante.

Les lieux de l'enfance de Marguerite Donnadieu (elle ne s'appelait pas encore Duras) en Indochine sont particulièrement détaillés et je les ai noté pour un futur voyage que j'ai en projet. Elle est née à Gian Din puis a vécu à Sadec (où sa mère, Marie Legrand, était institutrice), près de Vinh Long et du Delta du Mékong. Elle a été au pensionnat à Saïgon et surtout il y a la concession de Prey Nup, celle du barrage contre le pacifique, au Cambodge actuel et des noms qui font rêver comme le Siam ou Kampot…

J'ai donc pris plaisir à lire ce livre bien que je reproche à Alain Vircondelet quelques phrases ampoulées et une fin équivoque. Les deux derniers mots sont "Pour rejoindre." Et je ne vois pas où il veut en venir d'autant plus qu'il évoque déjà le rapport à dieu dans le livre. Mais c'est un détail et j'ai encore appris des choses sur mon auteure préférée alors je suis enchantée.





Commenter  J’apprécie          60
C'étaient Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry

Ce libre est une biographie « conjuguée » comme l'écrit Alain Vircondelet, celle d'Antoine de Saint Exupéry et celle de son épouse Consuelo Suncin de Sandoval , biographie d'un couple uni, pour le meilleur , pour le pire, pendant quatorze années. Ils s'attirerent par leurs différences et se déchirent par leur soif d'absolu et de besoin de liberté.

D'autres biographies consacrées à Saint-Ex sont des hagiographies qui occultent certains travers de l'un de l'autre, où Consuelo fait pâle figure. Ici on découvre deux êtres à la fois antinomiques et complémentaires, deux personnalités attachantes avec leurs qualités et leurs défauts intrinsèques qui ont vécu leur vie de couple, souvent, dans un exil solidaire.

J'ai découvert aussi une Consuelo cultivée, artiste, attachante .



Commenter  J’apprécie          50
Mémoires de Balthus

Un livre magnifique ,à lire absolument
Commenter  J’apprécie          00
Albert Camus : Fils d'Alger

«…on dit encore à l’artiste : «Voyez la misère du monde. Que faites-vous pour elle ?»

À ce chantage cynique, l’artiste pourrait répondre : «La misère du monde ? Je n’y ajoute pas. Qui parmi vous peut en dire autant ?» Mais il n’en reste pas moins vrai qu’aucun d’entre nous, s’il a de l’exigence, ne peut rester indifférent à l’appel qui monte de l’humanité désespérée. Il faut donc se sentir coupable, à toute force. Nous voilà trainés au confessionnal laïc, le pire de tous.», Ainsi parlait Camus, à un meeting international d’écrivains en 1948. À peu près 10 ans avant son prix Nobel, l’homme était déjà en procès sommé de se défendre et apparemment il n’était pas doué. Plus il répondait, plus il s’enfonçait dans un monde «divorcé» de l’homme, «absurde».

Pour lui l’absurde ne veut pas dire «qui-n’a-pas-de-raison, mais qui-a-reconnu-que-tout-est-sans-raison»(1). On ne peut pas tenir la plume avec brio et caresser avec doigtier un micro. Dans le livre «Albert Camus fils d’Alger» du biographe Vircondelet, un autre fils d’Alger, on est étonné de lire comment Camus, étudiant pauvre atteint de tuberculose, passait ses journées à faire d’Alger, la fêtarde, un pôle culturel tout en travaillant la nuit sur l’Étranger, l’Homme révolté et Le Mythe de Sisyphe. À peine sorti de l’adolescence, il avait tout compris : le déracinement, la révolte et le suicide. Une dette à payer. L’enfant malade sous-alimenté n’aurait jamais survécu sans la générosité des autres. Ah si Alger pouvait parler, elle se souviendrait de cet étudiant atypique qui voulait ajouter à sa beauté l’intelligence tout en défendant la veuve et l’orphelin. Mais Alger indépendante ne se souvient même plus qu’elle a une université tellement cette structure a cessé de donner signe de vie sauf en 1999 afin de lancer une grève illimitée pour une augmentation de salaire devenue par la suite une maladie chronique. «…dérèglement qui frappe un secteur censé privilégier les débats d’idées sur ceux, bien que légitimes, à caractère professionnel et matériel.»(2) Or que peut bien revendiquer l’«intellectuel» algérien d’aujourd’hui sinon un couffin mieux rempli comme n’importe quel bougnoul qui veut éviter la cravache du chef.

Les autorités coloniales se contentaient de mettre des bâtons dans les roues endiablés du petit monstre ou pire le pousser à s’exiler à Paris le temps de se calmer. Paris où on pouvait faire carrière sans attachement, sans joie. «Avec la France, il a «noué une intrigue», avec l’Algérie, c’est «la passion sans frein et l’abandon à la volupté d’aimer.» De créer aussi, le prix Nobel était déjà acquis sur les bancs de l’université d’Alger. Marqué à vie par la mort du père, victime de la boucherie de la Première Guerre mondiale entrainant le traumatisme irréversible de la mère. «Enfance pauvre. J’avais honte de ma pauvreté et de ma famille…J’aimais ma mère avec désespoir. Je l’ai toujours aimée avec désespoir…Sans père. La mère singulière…Se débrouiller seul…Un peu monstrueux…» Qu’aurait-il dit s’il avait vécu maintenant au sujet des bombes qui ont éclaté à Alger dans les années 1990, du terrorisme de masse qu’a connu l’Algérie, du FIS en terre musulmane à 100%, de l’amnistie des émirs égorgeurs et le silence imposé aux victimes ? Il l’avait prévu : il vaut mieux utiliser sa langue que son arme. Ceux qui s’entendent ne s’entretuent pas et ceux qui s’entretuent ne s’entendent pas. Palissade : ceux qui s’entendent ne sont pas ceux qui s’entretuent. Qui a dit que les guerres sont déclenchées par des gens qui se connaissent et ceux qui en paient le prix sont ceux qui ne se connaissent pas ? Pythagore avant lui avait affirmé que même le massacre d’animaux fait de l’homme un danger pour l’homme. Aujourd’hui les psychologues nous disent que les enfants qui martyrisent les animaux ont de fortes chances de devenir plus tard des serials killers. Pythagore, né 580 ans avant J-C, ce n’est pas n’importe qui.

Les Américains en envoyant Pionner dans l’espace ont utilisé son théorème comme message pour prouver aux extraterrestres que sur la planète Terre, il y a des êtres intelligents. Alors, les attentats à Alger ou ailleurs quels que soient leurs initiateurs ne pouvaient avoir l’aval d’un Camus. Il n’attend même pas d’être un courtisan déçu comme Voltaire pour acquérir un peu d’indulgence et d’expérience. N’appartient à aucune tribu ni arabe ni coloniale encore moins gauloise, il parle au nom de toutes les victimes. Mais c’est en tant que fils d’une femme qu’il a été lapidé par un jeune militant du FLN à Stockholm. Choisir entre la mère et la liberté ? Une question «terroriste» pour un méditerranéen. Ce serait vraiment intéressant de savoir ce qu’est devenu ce jeune qui a liquidé avec le verbe le nobélisé en littérature. Pour l’histoire il n’a pas de nom. Il a juste été un outil de démolition jeté avec les gravats. A-t-il réalisé ses rêves de liberté en préservant sa mère ? Dommage, la caméra a glissé sur lui pour se concentrer sur la Bête qui se prenait pour la Belle. Camus parlant de sa mère, il évoque un malheur qu’il ne pouvait comprendre, la comparant à l’Idiot de Dostoïevski «… son maigre dos courbé…». «O mère pardonne à ton fils d’avoir fui la nuit de ta vérité.» Pas de fuite puisque tout le génie camusien repose sur «ce maigre dos courbé…». Sur cette petite chose insignifiante, illettrée, sourde et carrément muette depuis son veuvage, condamnée à la misère avec deux enfants dans une seule pièce, comme une Fatma à faire le ménage chez les autres. Il avait peur qu’elle meure dans un attendant à Alger parce que les attentats à Alger, on le sait ne tuent que les mères lambda.

La "handicapée" ne voulait pas vivre loin des Arabes, elle refusait l’hospitalité du fils nobélisé. Têtue et lucide tel un poisson dans sa goutte d’eau. Ni victime ni bourreau, écrivait-il imprudemment et pourquoi faudrait-il choisir entre victime et bourreau quand on ne sait plus les discerner, quand tous sont téléguidés l’un pour frapper l’autre pour subir ? Plus d’un demi-siècle plus tard, rien n’a changé ou tout a changé avec l’anesthésie des cités algéroises et parisiennes avec un va-t-en-guerre latent bien entretenu, on ne sait jamais. Pendant que le parfait amour soude la dictature florissante d’Alger et la démocratie vieillissante de Paris. N’est-ce pas Mitterrand qui a fait le nid de Le Pen avec son SOS-Racisme dans une France où 1 Français sur 3 est d’origine étrangère pendant que le Terminator Boumediene liquidait les adeptes du dialogue, les humanistes à la Camus. Le pire est que le terme même de populaire est devenu synonyme de honte de mépris dont les médias aux ordres usent et abusent. On aime Alger avec les yeux de Camus, c’est ses dieux qui veillent sur les splendides ruines de Tipaza et Feraoun n’est pas le seul à se dire "Le Fils du Pauvre". Dans "Misère de la Kabylie", il écrit : "À cette heure qui n’était plus le jour et pas encore la nuit, je ne sentais pas ma différence avec ces êtres…Il y a des jours où le monde ment.» Il était de tous les combats dénonçant la guerre civile en Espagne, l’enfer du Goulag… quitte à se mettre à dos les puissants du monde. On lui reprochait tout et son contraire : sa sympathie pour les indigènes, sa méfiance pour le «bon»FLN sa sympathie pour le «mauvais», son hostilité à Staline, ses affinités communistes, son ambigüité concernant la religion, trop algérien pour les eux, trop français pour les autres etc. Vircondelet note : «… déchiré par le conflit algérien sur lequel il ne veut plus s’exprimer, comme s’il ramassait pour lui tout seul toute sa douleur, préférant le mutisme dont il sait par sa mère combien il peut receler de forces de vie.» Il a fini par haïr Paris et dans l’impossibilité de revenir vers son pays, il acheta une maison au soleil grâce à l’argent du Prix Nobel. «De l’Algérie, Camus garde un souvenir si ébloui qu’il fait d’elle une terre mystique… «Son Algérie existe-t-elle vraiment… ? Comment la relier à ce désastre où toutes les valeurs en lesquelles il croit, fraternité, solidarité, respect mutuel, et surtout amour d’une terre unique au monde, «habitée par les dieux» sont balayées par les idéologies meurtrières, les violences et les destructions ?» Choisir entre la liberté et la mère, comment a-t-il pu tomber dans ce piège ? C’est qu’il n’était pas un homme politique rompu aux sournois mensonges et aux réponses mielleuses pour un parterre d’idiots bien choisis. Il clame : «Je me refuserai toujours à mettre entre l’homme et la vie, un volume du Capital». D’Alger à Paris, c’est la chasse aux sorcières. Vircondelet précise : «Prémonition des mots de Stockholm : entre l’Algérie et sa mère, il ne mettra pas non plus les manifestes «coraniques» des «libérateurs» du FL N…».

Excommunié, ridiculisé condamné même par l’ami Sartre qui lui reprochait sa fibre méditerranéenne. Sartre, enfant gâté rebelle. Sartre malgré son refus du Nobel appartenait au clan, au réseau. Il pouvait, sans heurt, dérouler le tapis rouge à Staline et s’apitoyer sur les malheurs d’un Soljenitsyne ; il pouvait refuser d’être un résistant et jeter la première pierre sur le collaborateur. Dans son livre Les Philosophes sur le divan, Charles Pépin a fait parler Sartre en ces termes : «Je n’ai jamais été sincère, du plus loin que je remonte, je ne trouve rien qu’une personne, un masque ou un autre, je trouve tant de masques et cette évidence abyssale que ma personne n’est faite que d’une succession de personnages. Je sais aujourd’hui que toute ma philosophie ne fut qu’une tentative pour justifier mon trouble identitaire... Je n’ai de sincérité que dans la force inégalée de mon insincérité, je ne suis rien, vraiment rien que cette suite de masques…» On comprend pourquoi Sartre ne pouvait que mépriser Camus tout en le jalousant intérieurement, car ce dernier dépourvu du moindre masque poussait la folie jusqu’à refuser toute insincérité qui pouvait le protéger du lynchage médiatique. C’est que les défenseurs des masses sont vulnérables quand ils ne sont pas des chefs d’où leur solitude. Les psychologues connaissent le phénomène : il faut être fort pour se faire entendre du faible. La logique de ce dernier se défend bien : si tu n’es même pas capable de te protéger comment peux-tu me protéger ? On le voit en politique dans le monde arabo-musulman : même avec un vote libre et transparent, on ne se débarrasse du bâton du dictateur que pour se jeter dans les griffes d’un mollah. Aux extrémités tous les ressorts se brisent. Camus, le non-croyant, s’interrogeait en vain avec les mots de Saint-Augustin, un autre fils de l’Ogresse : «Je cherchais d’où vient le mal et je n’en sortais pas.» Entre deux mondes, forcé de choisir, alors que dès le berceau deux accoucheuses, l’une Arabe l’autre Française l’attendait. Dehors, la même diversité : le père et le cocher qui lança : «Allah soit loué !» à l’annonce «c’est un garçon !» Camus était condamné à la double appartenance, à l’exclusion totale, à la suspicion sartrienne : «Dieu vous préoccupe dans le fond plus que tout.» Dieu et ses pauvres créatures. «Les reproches… parce que mes livres ne mettent pas en relief l’aspect politique. Traduction : ils veulent que je mette en scène des partis. Mais moi je ne mets en scène que des individus, opposés à la machine d’Etat…». Et les individus qui l’approchaient de près ne pouvaient que l’aimer. Même dans ses amours, l’épouse trahie se muait en sœur, la maitresse délaissée, en amie. Mais aucune femme ne pouvait rivaliser avec Alger. «J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a été fastueuse, puis j’ai perdu la mer, tous les luxes alors m’ont paru gris, la misère intolérable. Depuis, j’attends. J’attends les navires de retour, la maison des eaux, le jour limpide…»

Le temps lui a donné raison, Alger libérée au lieu de le fêter en Mandela, perpétue son bannissement au-delà de la mort, l’Ogresse est habituée à dévorer avant de vomir le meilleur de ses entrailles. Elle fête aujourd’hui, en l’absence de colons, l’amnistie totale des poseurs de bombes comme elle a fêté hier leur héroïsme. Camus en prophète l’avait prédit, la violence est une absurdité et le terrorisme, une fin en soi : l’humain désintégré, le socle social pulvérisé. Poser une bombe dans un café ou sous un camion militaire c’est différent, assassiner un politicien avec ses gardes ou un pauvre bougre avec toute sa famille c’est différent. On n’en sort jamais indemne devait penser Camus, une mère ou pas... «J’ai voulu vivre pendant des années selon la morale de tous. Je me suis forcé à vivre comme tout le monde. J’ai dit ce qu’il fallait pour réunir, même quand je me sentais séparé. Et au bout de tout cela, ce fut la catastrophe. Maintenant j’erre parmi des débris, je suis sans loi, écartelé, seul et acceptant de l’être …dans une sorte de mensonge.» Sa femme a parlé de son état dépressif, de ses envies suicidaires. Si le platane l’avait épargné, il se serait sans doute suicidé.

Finir comme Nietzsche qu’il admirait et tant d’autres génies incompris. Le suicide, affirmait-il «seul problème philosophe vraiment sérieux». C’est un fait, on aime ou on n’aime pas Camus, il ne laisse pas indifférent. Un bulldozer qui parle au nombre, à ceux qui subissent la fatalité, aux laissés-pour-compte, aux cibles faciles, aux étrangers sur le sol natal. En 1999, la FNAC et Le Monde ont demandé à 6000 Français de désigner, dans une liste de 200 titres, les 50 livres du siècle. L’Etranger a été classé 1er avant Proust et sa Recherche du Temps Perdu, "le Procès" de Kafka, Le Petit Prince de Saint-Exupéry (phénomène qui se vend pourtant par millions chaque année), La Condition humaine de Malraux, Voyage au bout de la nuit (Céline), Les Raisins de la colère(Steinbeck), "Pour qui sonne le glas" (Hemingway) "le Deuxième Sexe" (Simone Beauvoir), "L’être et le Néant" (Sartre), "l’Archipel du Goulag" (Soljenitsyne) etc. (3) "L’Etranger", un petit livre de rien du tout qui arrive à fasciner même les Japonais, la race dite à part. Un livre de paresseux de cancre, 123 pages gros caractères .Premier roman d’un étudiant à lire en une demi-heure maximum. Phrases simples, courtes à la portée d’un enfant studieux au primaire. Une atmosphère de nonchalance de boursoufflure avec un héros creux ; un aliéné, une légume énervante. Ce qui n’empêche pas le châtiment tranchant de la guillotine pour le meurtre d’un Arabe tout aussi flou, déroutant. Sans oublier cette indifférence qui ne pardonne pas dès les premiers mots et qui nous entraîne dans son tourbillon malgré nous : «Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais plus…»



Commenter  J’apprécie          90
Mémoires de Balthus

Ces mémoires entraînent dans une longue méditation sur la peinture ce qu'elle devrait être, ce qu'elle représente pour Balthus : lumière et prière.

La lumière avant toute chose et l'espérance à chaque touche du pinceau, "apprivoiser le mystère" dans la lenteur du temps, le silence. Il prend le temps qu'il faut pour achever un tableau. Il sait en le contemplant quand il doit s'arrêter mais cela peut prendre parfois des années.

"Chaque matin, je regarde l'état de la lumière. Je ne peins que dans la lumière naturelle, jamais dans la lumière électrique, seulement celle qui change avec les mouvements du ciel, ondoie, moire et organise le tableau." p 45



"J'ai souvent pensé que la plus grande qualité, la plus belle vertu, était de se taire, de faire silence. je n'ai jamais interprété mes tableaux, cherché à comprendre ce qu'ils pouvaient signifier. Et d'ailleurs doivent-ils forcément signifier quelque chose ? C'est pourquoi j'ai si rarement évoqué ma vie, trouvant inutile de la raconter. Plutôt que de m'exprimer, c'est d'exprimer le monde par la peinture qui m'a toujours occupé." p 53

Et c'est ce qui fait tout l'intérêt de ces mémoires. Balthus ne raconte pas sa vie. Il parle de ses amis, Giacometti, Picasso, de sa mère Baladine, dernière muse de Rilke, mais sur le ton de la confidence, en douceur et avec réserve. Il nous dit aussi ce qu'il rejette dans la peinture moderne, sa séparation d'avec la nature, son oubli de ceux qui ont précédé, les anciens qui lui ont tout appris comme Piero della Francesca ou Poussin.

Il aime aussi la musique, plus particulièrement son cher Mozart :

p 156 "Écouter Mozart comme on prie aussi parce que son chant a su capter les vibrations secrètes du monde. En peinture, la même grâce doit habiter l'artiste. La même quête d'harmonie."

Les écrivains, Albert Camus, Maurice Blanchot, Henri Michaux ou Artaud, des cinéastes comme Fellini, "Tous les deux nous voulions traverser, franchir, et on revient toujours à ce mot, atteindre." p 144

La liste est longue de tous ceux qu'il a admiré et aimé.

Ces "mémoires" sont d'une grande richesse car elle font revisiter tout l'art du XXème siècle à travers le regard d'un homme qui s'efforce d'être sincère et s'incline humblement devant le mystère et l'exigence auxquels il a subordonné sa vie : la peinture

Et nous dit-il , en s'inscrivant dans la lignée des maîtres siennois dont il respecte les méthodes, "Le temps vaincu : n'est-ce pas peut-être la meilleure définition de l'art ?"

C'est une belle leçon de vie, secrète et intense, que nous offre là cet homme dont j'ai plaisir à prononcer et écrire son beau nom : Balthazar Klossowski de Rola
Commenter  J’apprécie          502
Cet été-là, de braise et de cendres

Il est fréquent de faire d’un personnage historique, voire d’un romancier, un personnage de romans. Je pense notamment à ces romans policiers qui transforment des écrivains connus en enquêteurs, comme dans la série des Oscar Wilde de Gyles Brandeth. La situation est différente ici puisqu’il ne prétend pas transformer Duras en personnage, mais révéler un pan de la vie du personnage Duras. Ce livre a été écrit par un spécialiste de Marguerite Duras, plus encore devrais-je dire, par un passionné de l’écriture de Marguerite Duras, de la femme qu’elle a été. Il suffit de lire pour cela l’imposante biographie finale. Il suffit aussi de lire ce livre, qui ne sombre pas dans l’écueil de l’anticipation.

Duras avant Duras, Duras et ses contradictions, Duras pendant la guerre, quand celui qui était alors son mari fut déporté puis revint, avant de revenir à la vie, alors qu’elle-même était amoureuse d’un autre homme. Les pièges de l’anticipation sont évités. Même si le lecteur sait que cette jeune femme deviendra une des plus grandes écrivains du XXe siècle, il n’est pas fait allusion aux oeuvres futures, aux succès, aux amours non plus. Mais il parle des circonstances qui ont fait naître le désir d’écrire, le désir d’écrire autrement, des compromissions aussi que Marguerite fit pour être publiée. Nous voyons l’oeuvre de Duras en 2016, nous avons oublié qu’être publié pendant la guerre, ou juste après la guerre nécessitait des compromissions (avec l’ennemi), du matériel (pourquoi user du papier pour une écrivain inconnue ?) ou entraînait des prises de risques importantes. Marguerite fréquenta collaborateurs et résistants, cherchant à savoir ce qu’il était advenu de son mari, le retrouvant presque par le fait du hasard.

Le rythme est lent, comme est lent le retour à la vie de ceux qui sont revenus, de Robert. Les descriptions de la campagne montre que la nature est toujours là, belle, apaisante. La guerre n’est pas terminé pour autant, l’épuration débute, les bombardements se poursuivent, ailleurs.

Cet été-là, de cendre et de braises offre un éclairage romanesque sur les premières années d’écrivain de Marguerite Duras. Je pense cependant qu’il touchera essentiellement les passionnés de l’oeuvre de Duras.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          20
Le Paris de Sagan

Livre reçu dans le cadre de Masse critique qui m'a offert l'opportunité de découvrir cette très intéressante collection "Le Paris des Ecrivains" qui comprend également ; le Paris de Cocteau, de Dumas, de Duras, de Modiano, de Prévert, de Sartre et Beauvoir, de Proust et celui reçu sur Sagan écrit par Alain Vircondelet , auteur déjà d'une biographie sur Sagan "Un Charmant petit monstre" , surnom que lui avait donné François Mauriac.

Ravie, surprise mais un peu déçue au premier abord par le format minimal de ce livre , j'attendais sans doute des photos avec un format plus important , mais qui vite se révèle être un atout. On est immédiatement baigné dans le monde de cet écrivain, courte biographie passionnante.

Une difficulté me semble- t-il pour l'auteur qui devra faire vivre deux protagonistes : Sagan et Paris - parlez de l'un en le situant dans une ville. Mais ici c'est Sagan qui est en lumière, il ne s' agit pas de psychologie environnementale , ne pas penser que l'on pourra dans cet ouvrage apprendre beaucoup sur Paris et son influence exercée sur l'auteur malgré les nombreux lieux évoqués - Françoise Sagan, nomade déménage souvent et fréquente la nuit les endroits prisés à cette époque ; mais une seconde lecture effacera un peu cette première impression.

Paris me sembla en second plan et je trouvais cela juste. Dans ce livre, il s' agit surtout de Sagan et cela me convenait, Paris je connais parfaitement, c'est pourquoi mon attention s'est surtout focalisée sur Sagan, mais pour un autre lecteur cela pourrait être différent.

Je partage avec l'auteur totalement l'attachement qu'il éprouve pour cette romancière. Je la défendrai car comment l'accuser d'arrogance, simplement parce qu'elle est bourgeoise, parce qu'elle est différente , libre et peu sensible au monde extérieur alors qu'elle n'est que désinvolture, grâce, naturel, mutine, timide comme le sont les personnes réellement intelligentes et son "bafouillement" était un charme supplémentaire, bien supérieur à l'arrogance oratoire des gens gonflés d 'eux-mêmes.

Pour ma part et l'auteur le confirme, elle était dotée d'une grande douceur, généreuse, aimant le calme mais aussi l'effervescence dans une vie trépidante et souvent chaotique toujours bohème. Elle traînait quelquefois injustement une légende de paresse, on la croit très parisienne avec tout ce que cela peut évoquer de positif ou de négatif alors qu'elle était très fidèle à Carjac sa vie natale - "Paris et le Lot seront ainsi les deux poumons de Françoise. (P..18) et elle séjourna de longs moments en province, en Normandie, à Cahors, Lyon, à Milly la Forêt , Jérusalem, en Irlande; elle a la "bougeotte" mais revient toujours à Paris son lieu d'encrage.

Dès son plus jeune âge, elle a le nez toujours plongé dans un bouquin même pendant les cours. A peine sortie de l'enfance , elle a lu de grands classiques, aime Proust et Stendhal et plus tard Sartre et Camus. Elle admettra volontiers qu'après Stendhal et Proust, "il était difficile d'atteindre à quelque chose de plus grand et de plus fort, mais ayant accepté quand même le défi avec modestie mais surtout docilement, car ce dont elle était sûre, c'était de sa vocation d'écrivain. " p. 72



La critique était parfois très favorable mais souvent féroce ; on fustige son style, on ironise sur le décors de ses romans. Robert Kanters dans le Figaro l'a lacérée à pleines dents..." p.62

C'est un portrait très attachant, écrit finement par cet auteur et cela m'incite à lire son autre livre sur Sagan "Un charmant petit monstre".

Sagan aurait -t-elle été cet écrivain si elle n'avait pas vécu à Paris ? Sans doute non, mais il serait intéressant d'en débattre!



D'autres titres de cette collection m'attirent ; c'est une bonne première et plaisante approche de la vie d'un auteur qui peut convenir à des ados en leur permettant de mieux comprendre l'oeuvre d'un écrivain sans pourtant lire une longue biographie, dans un premier temps.

Au prochain livre de cette collection et un grand merci à Babelio qui m'a fait connaître les Editions Alexandrines qui ont eu la gentillesse de me transmettre ce livre.







Commenter  J’apprécie          171
Le Paris de Sagan

Voilà un petit livre sympathique des Editions Alexandrines que j'ai découvert grâce à l'évènement Masse Critique.

Il y a eu beaucoup d'écrits sur Sagan, encore dernièrement j'ai lu un article sur "les enfants des grands écrivains" dans lequel son fils revenait sur sa vie ; il y a eu des films sur elle également (notamment Sagan avec Sylvie Testut) ; des romans mis en scène (Bonjour Tristesse pour n'en citer qu'un) ; Françoise Sagan fait partie de ma vie depuis toujours et avec Colette, ce sont les deux auteures dont j'ai dû lire l’œuvre assez tôt, très rapidement.

Ici dans ce petit livre, on découvre un passé simple et à la fois riche. Je serai parisienne, j'adorerai découvrir les endroits où Françoise Sagan est passée. On les connaît tous plus ou moins, mais faire un circuit Sagan (cela n'existe t-il pas ?) serait des plus intéressante, avec nonchalance et ferveur.

Car Sagan est pleine d'oppositions.

Car Sagan est l'image de la liberté.

Elle est paradoxalement attachée à certains lieux et malgré tout toujours en mouvement (!), et cela se confirme à la lecture de ce petit livre.

Elle passe d'un lieu à un autre. A des habitudes. Des amis fidèles. Des lieux qu'elle hante par habitude, d'autres avec passion et des lieux qu'elle finit par fuir, excédée.

Elle ne s'arrête jamais si ce n'est vers la fin de sa vie, par obligation et maladie.

Ce livre est à l'image de Sagan, précis et rapide. J'ai lu certains passages rapidement et je me suis arrêtée sur d'autres, j'ai même googlisé certains lieux avec curiosité.

Ce livre m'a donné envie de relire tous ceux que j'ai dans ma bibliothèque Bonjour Tristesse, Aimez-vous Brahms, La femme fardée, Un certain sourire, Dans un mois dans un an ... et d'en lire deux que je n'ai jamais lu Un orage immobile et Un sang d'aquarelle.



Merci à tous pour ce Paris de Sagan, le Paris de Proust me tente également ... je vais me le procurer.





Commenter  J’apprécie          30
Le Paris de Sagan

De Françoise Sagan, j'ai tout lu. Tout. Mis à part quelques rares pièces qui n'étaient plus éditées. J'ai consulté des ouvrages la concernant. J'ai vu des films et des documentaires. Aussi, quand j'ai découvert ce petit livre, j'étais intriguée. Paris, une ville que j'adore et cette curieuse petite bonne femme à la mèche sur l’œil et à l'élocution précipitée, voilà qui promet un bon cocktail.

En quelques pages, Alain Vircondelet met l'accent sur les événements et les lieux importants de la biographie de Françoise Sagan. Tout en nous promenant dans la vie de l'écrivain, il nous emmène en balade sur ses traces. Et c'est hallucinant.

A moi qui ai en horreur jusqu'au mot « déménagement », la bougeotte de la romancière donne le tournis.

La voici à Carjac, dans le Lot, où elle est née. Elle y passe ses vacances en famille. La voilà à Cahors, Lyon, Saint-Tropez ou encore au manoir de Breuil, en Normandie, acheté sur un coup de tête, la seule propriété qu'elle ait possédée. Et puis, bien sûr, l'objet de cet opuscule, Paris. « Paris et le Lot seront les deux « poumons » de Françoise », écrit Alain Vircondelet.

Paris où vit sa famille, dans « un vaste appartement au 167, boulevard Malesherbes, dans le 17e arrondissement, tout près du parc Monceau » au « charme civilisé, proustien ». De Paris, Françoise Sagan a fréquenté plus d'un établissement scolaire, car, si elle est « une bonne élève, aimant particulièrement le français, rendant des rédactions et, plus tard, des dissertations de très bon niveau », elle apparaît quand même aux yeux du corps enseignant, comme « indocile et quelque peu séditieuse », « dilettante », « indifférente au monde extérieur, tournée vers la lecture, les romans, les écrivains de l'évasion », « impertinente, audacieuse, rebelle », des traits de caractère qui ne plaisent pas aux sévères institutions religieuses qu'elle fréquente dans les années 40. Aussi, très vite prend-elle « l'habitude de fuguer » et de partir « à la découverte de Paris en solitaire ».

La voici qui flâne le long de la Seine, puis sur la rive gauche. Certes, elle est inscrite à la Sorbonne, mais, « plutôt que de chercher désespérément une place dans les amphithéâtres bondés », elle « préfère lire au Luxembourg et rêvasser au club Saint-Germain-des-Prés ».

A dix-huit ans, avec le succès de son premier roman « Bonjour tristesse », « elle devient la petite Parisienne, la préférée des Français » courant « les vernissages et les soirées de gala , les dîners en ville et les nuits dans les caves ». On la voit hanter les Places Vendôme et de la Concorde, la Rotonde et la Closerie des Lilas, l'hippodrome de Saint-Cloud, le Théâtre du Gymnase ou le Vieux Colombier.

Elle rêve de « vivre dans l'appartement de Colette au Palais Royal ». Pourtant, ce Paris qu'elle adore n'est pas au cœur de son œuvre, contrairement à « Marcel Proust ou Patrick Modiano, dont l'imaginaire rejoint la topographie de la ville ».

Il est surprenant de découvrir avec quelle virtuosité Alain Vircondelet nous emmène à travers la vie de Sagan, nous lance à sa poursuite dans mille lieux différents, nous fait croiser les gens qu'elle aime : Florence Malraux, Peggy Roche, Juliette Gréco ou François Mitterrand, évoque ses œuvres principales et nous conte des anecdotes curieuses et divertissantes.

Tout un univers bruyant, coloré, composite, qui se trouve enfermé dans les 95 pages d'un si petit format (le livre fait à peine dix centimètres sur quinze!). Comment est-ce possible ?

Cela m'a emportée, ravie, grisée comme une coupe de champagne.

Je suis donc comblée d'avoir pu découvrir cet ouvrage grâce à l'opération Masse critique et aux éditions Alexandrines, auxquelles j'adresse mes plus vifs remerciements.
Commenter  J’apprécie          70
Le Paris de Duras

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Alexandrines de m'avoir permis de découvrir cette collection "Le Paris des écrivains" et plus particulièrement celui de marguerite Duras.

Ce petit livre se visite comme un album photos où l’on découvre les différents endroits qu’aimait tant Marguerite : au fil des pages se dessine un panorama Durassien vibrant des teintes auto-biographiques où, dans l’ombre, s’exprime le chatoiement de sa fiction. Marguerite s’est nourrie de ses lieux pour en exprimer une encre riche d’où s’échappent les personnes et les personnages de sa vie. Sa vie fut un roman ou la voulut comme tel. Ses amitiés et ses amours se rencontrent au coin des rues, dans les cafés. Ce livre est un écrin, une boîte remplie des souvenirs tels ceux des vacances : des coquillages, des fleurs séchées, un petit morceau de papier où danse une écriture, une affection, une émotion, une larme, un rire…..On puise dans ce Paris des pépites aux accents nostalgiques et qui pourtant vibrent dans notre présent. Pour ceux et celles qui apprécient cette femme et son œuvre et pour ceux qui souhaitent la découvrir, lisez-le puis revenez-y par petites touches, ouvrez le n’importe où et délectez-vous….comme un rendez-vous « imprévu » avec Marguerite….chut ! page 43, à la terrasse du petit Saint Benoît…. la voici !
Commenter  J’apprécie          90
Le Paris de Duras

J'ai été très heureuse de recevoir le message de Babelio m'annonçant que j'allais pouvoir lire « le Paris de Duras » d'Alain Vircondelet dans le cadre d'une opération Masse critique.

De toute façon, je l'aurai acheté car je suis une duracienne dans l'âme. Alors, quand j'ai su qu'Alain Vircondelet avait écrit un livre sur le lien entre Paris et Marguerite Duras, une impatience de lecture m'a envahie car je suis aussi très attachée aux lieux et à Paris en particulier.

Pourtant, quand j'ai ouvert la petite enveloppe des éditions Alexandrines, ma première réaction a été la déception : un tout petit format, un papier de qualité moyenne, une police pas très agréable, une mise en page sans originalité, bref, pas terrible sur la forme. Je ne l'ai donc pas ouvert tout de suite, ma motivation étant émoussée.

Et puis, quand même, le sujet étant passionnant, je m'y suis mise. Et là, miracle !!!!

Je me suis délectée ! Même le format est devenu un atout car très facile à mettre dans une poche ou un sac. J'ai essayé de faire durer cette lecture le plus longtemps possible et j'ai eu la preuve qu'il n'est pas nécessaire d'écrire beaucoup pour dire des choses importantes : l'essentiel et plus y sont car l'idée de la biographie thématique permet de suivre un fil conducteur qui a du sens.



Les chapitres vont ponctuer son rapport à la ville capitale de façon chronologique.

Tout d'abord, Marguerite Donnadieu adolescente va vivre un « avant Paris » en Indochine. Elle rêve déjà de Paris mais c'est dans le Lot-et-Garonne, dans sa famille paternelle, qu'elle découvre la France.

En 1931, la jeune fille de 17 ans va « vers Paris ». Elle monte à Paris comme on dit mais elle n'oubliera jamais ses terres d'origine. Elle va vivre à Vanves dans les Hauts-de-Seine, au 16, avenue Victor Hugo, dans une HLM de la ville de Paris mais sa mère l'inscrit dans un lycée privé dans le 16ème arrondissement.

Après le bac, c'est donc à Vanves qu'elle va vivre seule et s'émanciper.

« A Paris », l'étudiante va s'installer dans un foyer de jeunes filles, rue Chomel près de Sèvres-Babylone, où elle restera jusqu'en 1937. C'est à cette époque qu'elle découvre la lutte politique, le militantisme, l'activisme que provoquent en réaction les montées des fascismes. Elle a des amants mais c'est Robert Antelme qu'elle épousera en 1939.

Marguerite a déjà établi sa carte de géographie intérieure, repéré ses lieux, ceux qui devenue écrivain à part entière, seront les témoins de son existence et de son oeuvre en attendant d'établir la carte la plus chère à ces yeux, celle de l'imaginaire que Claude Roy a nommé la carte de la durasie.

Dans « Paris occupé », elle est fonctionnaire au ministère des colonies mais la ville va vite trouver les vraies couleurs de Duras : la nuit, les braises, le feu. Et la douleur va d'abord venir de la mort de son enfant en 1942. Elle vivra dans le quartier de Vaugirard mais peu à peu, elle va se rapprocher du coeur profond de son écriture, du lieu même où elle va accomplir son oeuvre, le quartier de Saint-Germain-des-Prés.

C'est son appartement au « 5, rue Saint Benoît » qui va devenir le coeur des rencontres de l'intelligentsia germanopratine. Elle y vivra avec Dionys Mascolo, son nouveau compagnon et père de son fils Jean dans un « Paris d'après-guerre » où elle milite au parti communiste. Mais la vie de quartier ne se limite pas à la vie militante, Marguerite sort car elle aime danser et boire et écouter du jazz au Tabou ou au bar vert et aime les lieux de rencontre et de débats comme le Flore, le Montana, le Civet ou le petit Saint-Benoît.

Dans les années 50, elle rompt avec le PCF et va se sentir plus reliée à l'écriture dans un Paris qu'elle vivra différemment. Avec Neauphle et Trouville, maison et appartement qui lui permettent de vivre à la campagne et en bord de mer, sa vie à Paris sera plus occasionnelle et plus « intériorisée ».

Mais Marguerite Duras a toujours eu en elle, logée, cette fureur de la justice, cette violence farouche qui la saisit et l'étreint quand l'humanité des hommes est mise en cause ou quand la liberté, quelle qu'elle soit, d'opinion ou de libre circulation, est confisquée. Alors elle va participer au « Paris, théâtre de l'histoire » à travers des évènements politiques : la guerre d'Algérie au côté des révolutionnaires et de l'Armée de Libération algérienne, mai 68 (on prétend que c'est elle qui inventa l'adage : « Sous les pavés la plage ») et mai 1981 avec l'élection de François Mitterrand.

Les années 80 deviendront pour elle celles de la gloire absolue.

Et puis, Marguerite Duras va déserter « Paris dans la splendeur de l'âge ». Elle vivra plus souvent à Trouville avec Yann Andréa, son dernier compagnon. Malade, elle reviendra cloitrée dans son appartement de la rue Saint-Benoit ou seule.

C'est là que « Paris la mort » survient le 3 mars 1996. « Morte d'avoir trop écrit » commentera sobrement et si justement Yann Andréa. Elle est enterrée au cimetière Montparnasse.

Paris a ainsi scandé tout le parcours humain de Marguerite Duras. « Qui dira assez la beauté de Paris ? » sont ses propres termes.



Ce livre m'a donné des repères d'autant plus qu'un index des lieux cités va me permettre de construire un parcours de la « durasie parisienne ». J'en suis très émue.





Commenter  J’apprécie          40
Les trésors du Petit Prince

Un bel ouvrage, je le recommande a tous les fans d' Antoine de Saint-Exupéry.
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain Vircondelet (532)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le foot

Quel est le seul joueur à avoir gagné 3 coupes du mondes

Lionel Messi
Diego Maradona
Pelé
Johan Cruyff

10 questions
753 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}