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Critiques de Alain Vircondelet (126)
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Le Paris de Picasso

Un petit livre très instructif, une courte biographie de Picasso au prisme des lieux parisiens où a habité l'artiste.

On explore Paris en suivant l'évolution de sa carrière, de ses débuts bohèmes à Montmartre à ses années de succès qui l'amenèrent dans les beaux quartiers.

Ses déménagements successifs nous donnent à voir un artiste en perpétuelle mutation, toujours à la recherche de nouveauté, tant dans sa peinture que dans ses amours.

Car chaque lieu est marqué du seau d'une nouvelle conquête. Fernande, Eva, Olga, Dora, Marie-Thérèse, Françoise, Jacqueline, la vie parisienne de Picasso évolue aussi au fil de ses amours.



Un livre vraiment intéressant abstraction faite de la plume de Vircondelet, à la fois désuète et prétentieuse. Ce bouquin m'aurait séduite bien plus s'il avait bénéficié d'une écriture plus moderne et moins ampoulée.
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Le Paris de Picasso

J'ai demandé à recevoir ce livre dans le cadre de la Masse Critique car j'aime beaucoup les œuvres de Picasso mais je ne connais pas du tout le personnage.

Cette petite biographie a répondu parfaitement à ma demande en me livrant des informations succintes sur sa vie d'artiste.

L'originalité de ce livre est que sa biographie démarre au moment où il s'installe à Paris et l'auteur nous dépeint sa vie à travers les différents quartiers parisiens où il a vécu et à travers ses différentes fréquentations.

J'ai vraiment trouvé cela intéressant et passionnant.

Mon seul regret par rapport à ce livre est qu'il n'y a aucune illustration. Je comprends que ce n'était pas l'objet de cet ouvrage mais j'ai été obligée, tout au long de ma lecture, d'aller sur Internet voir les photos des tableaux et des personnages dont le livre faisait référence.

Cette biographie a néanmoins aiguisé ma curiosité et je ressens désormais le besoin de me plonger dans des livres illustrés pour mettre tout ça en images 😉

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Amours fous, passions fatales : Trente vies..

Livre acheté sur une table de librairie de musée, au vu du titre et d'un feuilletage rapide. Autant dire que mes attentes étaient... imprécises!

Au final, un livre intéressant, mais qui n'a aucune chance de prétendre à une présence parmi les "six livres pour une île déserte".

J'ai en particulier apprécié le parcours de 30 artistes d'un siècle de peinture (en 8 pages et 5/6 illustrations).

Bien que les développements soient un peu inégaux ou du moins trop succincts pour certains d'entre eux, le livre illustre en quoi différentes formes d'amour (version égérie, muse, passion mais aussi "amour raisonnable") ont pu influencer ou du moins impacter la vie d'un artiste.

Un autre intérêt est de ne pas examiner cette relation amoureuse uniquement coté Artiste, mais aussi de l'amante, épouse ou muse... quitte à écorner parfois l'image de l'Artiste!
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Amours fous, passions fatales : Trente vies..

Très beau livre et très instructif sur la construction de chef d'œuvre à 2 cœurs/corps emmêlés. L'amour comme un don ou l'amour comme un poison fatal, toujours le média du sublime pour l'artiste emporté
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Les couples mythiques de l'histoire de l'art

Un très beau livre parlant d'art et d'amour : Pierre & Gilles, Frida Kahlo & Diego Riviera, Munch, Bon gars, Cezanne, Renoir, Balthus, Picasso...: 32 portraits d'artistes a découvrir. De jolies photos et œuvres d'artistes.

Je recommande ce livre !
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Guernica : 1937

Guernica c'est le célèbre tableau de Picasso réalisé en 1937 pour dénoncer le massacre de civils par les nationalistes espagnols et devenu le symbole des horreurs de la guerre. C'est un tableau que j'adore et que je eu la chance de voir dans ses vraies dimensions (8m sur 3m ce qui est assez impressionnant). de plus, j'apprécie particulièrement Alain Vircondelet d'autant plus qu'il est le premier biographe de Marguerite Duras. Alors quand j'ai vu qu'il proposait un "Guernica 1937", roman relatant la relation amoureuse entre Pablo Picasso et Dora Maar durant une période créatrice pour les deux artistes, je n'ai pas hésité à l'acheter.

J'avais donc placé très haut ce livre qui n'a pourtant pas entièrement répondu à mes attentes.

D'abord il me semble difficile de faire la part entre la biographie et le roman. J'ai envie de tout prendre au pied de la lettre et j'ai donc été déçue par le portrait qui est fait de Picasso, montré comme un Minotaure, un maître entouré d'une cour servile dont Paul Éluard et encore plus de celui de Georges Bataille pervers et adepte du sadomasochisme (même si c'est vrai cela reste limité). D'ailleurs, dans la première partie du livre intitulé Avant Guernica l'ancien amant de Dora Maar est opposé systématiquement au nouveau. Je n'ai pas aimé cette première partie dans laquelle il y a beaucoup de répétitions à propos du duel amoureux entre Dora et Pablo qui mène une double vie puisqu'il a une femme et vient d'avoir une petite fille. Pourtant, les deux artistes de langue espagnole vivant à Paris semblent se complaire dans un jeu de dominations et de soumissions.

La deuxième partie intitulée Pendant Guernica est beaucoup plus intéressante puisqu'elle concerne la création de l'oeuvre. On y découvre aussi l'implication de Dora Maar en tant que photographe et son rôle qui va permettre de donner une portée universelle au tableau présenté au Pavillon espagnol de l'exposition universelle de 1937 qui s'est tenue à Paris.

Mais si Guernica a scellé l'intimité de Pablo et Dora il l'a en même temps délié.

Ce livre nous permet aussi de nous interroger sur la tyrannie comme moteur de la créativité car « le maître » n'est pas montré comme un tendre.





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Séraphine : De la peinture à la folie

C’est avec une grande émotion que j’ai refermé cette histoire de Séraphine, un degré d’émotion que je connais bien, quand, la dernière page tournée, en silence, je tournicote le livre dans tous les sens, sans pouvoir me résoudre à le poser, à l’abandonner…



Séraphine est un personnage bouleversant et son œuvre l’est tout autant, c’est un enfantement, ce n’est pas rien. Alain Vircondelet a magnifiquement su le faire vivre et partager son émotion et celle de Wilhelm Uhde qui avant lui était tombé sous le charme et grâce à qui une partie de son œuvre a pu être sauvée de la barbarie.

Si la création artistique est déjà un mystère, avec Séraphine tout est mystère, et il se déploie au centuple dès que l’on se frotte à la troublante et intense présence de ses floraisons. D’où viennent-elles ?



« Tout ce qu’elle a peint, tout ce qu’elle a fait naître vient de trop loin et répond à un ordre trop mystérieux, envoûtant et enchanteur qui n’appartient pas au registre de la folie, sauf à penser que la folie est un lieu encore inexploré que seuls pionniers, comme Séraphine, ont eu le « privilège » de traverser. Le prix à payer fut lourd et le tribut, écrasant. A coups de solitude et de désespoir, de pauvreté et d’abandon, de misère spirituelle. Au prix de ce que Jean de la Croix appelait « la nuit ».

Séraphine la connut. Elle fut immense, vaste et sans horizon. »



Où sont dispersées aujourd’hui les œuvres de Séraphine, la « sans rivale » comme elle se définissait ? Apparemment une pincée de musées en possèderait quelque unes, mais Alain Vircondelet est muet sur ce sujet, par contre il déplore à juste titre l’incroyable et injuste dédain dans lequel on continue de la maintenir, et aujourd’hui encore :



« L’œuvre néanmoins demeure, imparable, infracassable. Mais jusqu’à quand connaîtra-t-elle l’exil dans lequel elle est encore demeurée, loin des cimaises publiques, loin des expositions temporaires, loin des ouvrages de référence, loin de l’indifférence du grand public ? Jusqu’à quand subira-t-elle l’outrage des faux modernes, elle qui l’est si complètement ? …. Jusqu’à quand devra-t-elle attendre de rejoindre sa vraie place qui est parmi les premières de l’art moderne, aux côtés de ceux qui ont fait le XXe siècle, Picasso, Matisse, Braque, les surréalistes, les grands maîtres naïfs, les fauves et les expressionnistes ?



Celle qui sut transformer sa « vie minuscule » en destin grâce à la peinture, et qui mourut affamée, dans sa ville occupée par ceux qui traquaient ses fleurs gothiques au nom de « l’art dégénéré ».



Et l’on comprend mieux alors, s’il en était encore besoin, qui étaient les vrais fous ».

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Nulle part qu'à Venise

Venise décortiquée en histoires et en sentiments, mais aussi en impressions, et bien plus que cela... Le talent et la jolie plume de l'auteur nous emmènent à Venise et nous y immergent. On ressent la Sérénissime comme si l'on était Vénitien soi-même. Un must pour les amoureux de la Sérénissime.
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Le grand guide de Venise : Sur les pas de C..

Voici une passionnante visite de la Cité des Doges ! Sur plus de 150 lieux, au détour de 12 circuits dans les 6 Sestièri de Venise, que le lecteur peut situer sur des plans, on nous présente une toile en parallèle avec la photo de ce même endroit aujourd'hui, avec une analyse précise.

80 chefs-d'oeuvre de grands maîtres vénitiens dont plusieurs tableaux de Canaletto sont tous commentés afin de restituer la vie vénitienne au XVIIIe siècle. Chaque palazzo, chaque église sont passés au crible, les détails sont légion et l'ouvrage est de qualité.
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La maison devant le monde

« La Maison devant le monde (le désir du bonheur)» Alain Vircondelet (108p, Desclée de Brouwer).

Six petits chapitres dans ce récit autobiographique, un parcours que l'auteur décrypte pour nous mener de sa terre natale et d'enfance, l'Algérie d'avant l'indépendance, à son exil et à sa piété chrétienne dans laquelle il s'enracine. J'ai beaucoup apprécié les trois premiers chapitres, même si sa perception de la guerre d'Algérie laisse parfois perplexe ; cette terre, miraculeuse de lumière et de sensualité, comme Camus sait si bien la décrire, « ce lieu habité, chargé d'une énergie incomparable, qui donnait la mesure de soi, ne faisant d'aucun de ses habitants un étranger » ; mais l'immense majorité autochtone n'était-elle pas considérée comme étrangère chez elle ? Pourtant, « la force, la violence étaient du côté des miens » et le jeune Vircondelet, curieux et généreux, ne peut l'admettre. Puis c'est le départ contraint, toute cette énergie pour s'imprégner d'images de la terre à laquelle il est arraché, la transplantation dans une région nouvelle (dans des conditions quand même assez confortables). Et sa famille cherchera à (re)« faire l'Algérie en France », comme tant de « rapatriés ». Il consacrera alors une grande part de ses forces à s'imprégner de cette terre nouvelle.

Il y a aussi quelques beaux passages à propos de son lien avec Marguerite Duras, autre exilée, de ce qu'elle lui dit de son écriture et de son exil : « Ecrire, c'est prendre le même large que celui des vagues, perdre de vue les rivages, et partir là où l'on ne sait rien. Tout le reste, rajoutait-elle, ne compte pas, le style, la syntaxe, la tyrannie des romans. » Et un joli coup de griffe à Houellebecq (pan sur le becq).

J'ai moins goûté toute la partie imprégnée d'une spiritualité chrétienne que je ne partage pas. Reste un beau témoignage, très bien écrit, un récit de la perte, sensuel et émouvant, « une trame déchirée(…) que l'écriture s'obstine à recoudre et à recomposer ».

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La cathédrale

Bonsoir à vous chers lecteurs et chères lectrices !

Aujourd'hui , nous allons parler d'un auteur , dont à sa grande honte, votre serviteur ne savait rien avant d'écouter une serie d'émissions sur France Culture ...

Votre serviteur a eu l'occasion de mettre la main sur ce tome de l'œuvre de Huysmans , et Il en est plus qu'heureux ...

Pourquoi me direz vous ?

Cela faisait bien longtemps que votre serviteur n'avait pas etait mis KO par un livre ....

Votre serviteur est lui même athée, donc normalement un texte qui traite de religion , n'auraient pas dû susciter en lui un interet quelconque , sauf que ...

Sauf que Huysmans est un genie ...

Oui, un genie ...

Il faut etre un genie pour parvenir à allier dans un seul volume une passion dévorante pour l'architecture religieuse et ces mystères, pour les mystères de l'art religieux dans son ensembke , des interrogations philosophiques de très haut niveau, cela en utilisant l'un des styles parmi les plus beaux que votre serviteur n'a jamais lu ...

Le nombre de mots nouveaux que votre serviteur a decouvert avec cet opus, c'est tout simplement hallucinant ...

Les contemplations de Durtal devant la cathédrale , chers amis es, c'est genial, les discussions avec Ie pere Grevesin, c'est genial, ce texte mes amis es, c'est l'une des pièces maîtresses de la litterature de notre contree , et Il faudràit que chacun et chacune, comme votre serviteur, découvre Huysmans .....

Merci de votre attention, et lisez des livres !
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Guernica : 1937



Quand on se promène dans Ménerbes, un des villages perchés les plus pittoresques du Luberon, on passe, inévitablement devant une bâtisse cossue construite par le général d’Empire, Baron Robert, gouverneur de Tortosa en Espagne.

En façade, derrière une baie vitrée, une photographie en noir et blanc, le portrait d’une femme énigmatique, aimante le regard des passants, c’est Dora Maar (ThéoDORA MARkévich, née et morte à Paris 1907- 1997), peintre, et surtout photographe talentueuse , amie des surréalistes, qui devint propriétaire de cet hôtel cossu, somptueux cadeau de son amant Pablo Picasso qui concrétisa, ainsi , leur rupture, qui fut très douloureuse pour sa muse.

Alain Vircondelet nous livre un roman, un beau roman d’amour fusionnel, où il décrypte avec beaucoup d’émotion, de poésie, cette idylle corrodante.

Dora croyait apprivoiser Pablo, mais elle s’est brulée les ailes auprès de son génial amant.

Dora Mar photographia les différentes étapes de Guernica, - plus de cent clichés - que Picasso entrepris de peindre dans son atelier de la rue des Grands-Augustins dès février 1937

Les fortes personnalités de deux amants sont finement analysées, les caractères des protagonistes exposés avec justesse, perspicacité.

Quand Picasso , le Minotaure machiste, ténébreux, rusé, mettra un terme à cette relation incandescente qui dura huit ans, passion conflictuelle, destructrice, Dora l’adorée, femme-artiste au caractère de feu mais d’une sensibilité à fleur de peau, en sortira irrémédiablement , cruellement, fatalement, meurtrie , à tout jamais et pour la postérité « La femme qui pleure ».



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La cathédrale

Durtal, alter ego de Huysmans, après avoir tâté de la vie monastique, quitte Paris et, sur les conseils de l'abbé Gévresin, s'installe à Chartres pour être au plus près des rites liturgiques anciens et de l'art religieux élevé à son plus haut niveau. La cathédrale de Chartres trouve dans ces pages un de ses plus fameux hommages et l'auteur y décortique sa grandiose histoire, des péripéties de sa construction aux plus infimes détails de ses statues et de ses retables peints. Traité d'architecture, de peinture, de symbolisme, de mysticisme, La Cathédrale offre aussi d'intéressantes et curieuses hagiographies. Je poursuis mon incursion dans cet univers que j'avais depuis longtemps occulté avec L'Oblat.
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Guernica : 1937

Un roman sur l'histoire d'amour entre Picasso et Dora Maar mais aussi un roman sur la naissance et réalisation de Guernica...



C'est l'histoire....



De Picasso cet homme que l'on pourrait qualifier d'homme à femmes et de sa relation avec Dora.Il passe de femmes en femmes... Marie Thérèse, Dora puis Françoise.



On découvre Dora, cette femme forte mais aussi fragile et Picasso,cet homme pour qui rien n'est plus important que l'art. Dora est aussi un artiste, elle photographiera toutes les étapes de la création de Guernica.



On passe quelque mois avec eux et avec "la cour" de l'artiste. On assiste à la naissance d'une de ces oeuvres majeures . On découvre également quelques  failles de ces deux êtres.

J'aurai aimé qu'il soit un peu plus long mais j'ai pris beaucoup de plaisir à m'immerger pendant quelques heures dans la vie de ces deux artistes. C'est captivant, entraînant, passionnant...




Lien : https://justelire.wordpress...
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Guernica : 1937

Lorsque la littérature rencontre la peinture, cela suscite toujours mon plus vif intérêt. Et si à cette union s’ajoute une question de l’ordre de l’engagement de l’artiste, alors je ne résiste pas ! Je ne pouvais donc guère passer à côté d’un roman ayant pour titre celui d’une œuvre emblématique de l’un des plus grands peintres du XXe siècle.

Pourtant, je l’avoue, Picasso est loin d’être mon artiste préféré, même si j’ai évidemment pleinement conscience de son rôle déterminant dans l’histoire de l’art. Il n’en reste pas moins un monstre sacré, un personnage hors du commun offrant à n’en pas douter une très belle matière romanesque.



Pour l’auteur, au contraire, l’artiste était-il trop grand, trop imposant, trop impressionnant pour être appréhendé sans détour ? Alain Vircondelet a choisi de faire un pas de côté et de l’aborder par un angle particulier, passant par l’entremise de l’une de ses maîtresses, et non la moins illustre, pour l’évoquer. Dora Maar partage en effet avec Picasso la vedette de ce pénétrant roman.

En 1935, cette femme libre, talentueuse photographe, jette son dévolu sur Picasso. Entre eux débute un ténébreux jeu de séduction que toute la cour du maître espagnol épie et commente. Bien plus qu’une amante, c’est une muse que Picasso trouve en elle. «Vous êtes ma providence, lui dit-il. Avant vous, je ne peignais presque plus. Il me fallait quelqu’un pour déclencher à nouveau cette force que j’ai toujours eue, pour rejoindre la peinture.»



En 1937, alors que la guerre fait rage entre les nationalistes et les républicains espagnols, ces derniers demandent à Picasso de peindre une fresque destinée à orner le pavillon espagnol de l’Exposition universelle qui doit prochainement se tenir à Paris. Picasso accepte - la commande est prestigieuse et bien rétribuée. S’il ne sait trop ce qu’il va représenter, il ne s’en inquiète guère. L’œuvre jaillira le moment venu...

Mais le 26 avril, des avions allemands bombardent la petite ville basque de Guernica pour soutenir l’avancée des franquistes, faisant plus de 1600 morts, essentiellement civils. Picasso est foudroyé par la terrible nouvelle. Lui qui jouissait jusqu’alors de son succès et de sa gloire, lui qui préférait se placer sur le terrain symbolique plus que politique, lui qui l’année précédente n’avait pas vraiment réagi à l’assassinat de Garcia Lorca, se sent violemment meurtri et saisi par l’horreur et l’indignation. Son tableau, il le sait désormais, dénoncera la barbarie. Celle de Guernica, mais plus généralement aussi celle qui s’exerce sur tous les innocents.



Pour faire face à un tel poids et à une douleur si sourde, il a besoin de Dora, de son aide et de son soutien. Psychologique, bien sûr, mais pas uniquement. Il lui demande de photographier les étapes de l’évolution de son tableau. Elle sera ainsi partie prenante de son élaboration.

Dora pressent immédiatement qu’il constituera un tournant dans l’œuvre et la vie de Picasso. Et c’est aussi, pour elle, l’aboutissement ou la concrétisation de leur complicité tant amoureuse qu’artistique. Elle croit enfin accéder à un statut qu’aucune autre n’avait eu avant elle auprès du grand homme...



En choisissant de se concentrer sur un moment très bref, mais déterminant, de l’existence de Picasso, Vircondelet parvient à restituer à la fois la dimension colossale de l’artiste, élevé au rang de mythe, mais aussi à lui rendre sa part plus humaine. Comme de tous les génies qui révolutionnèrent leur art, on se fait une idée souvent très déformée. Or, ils ne sont que des hommes (ou des femmes) avec leurs failles, avec leurs petites bassesses ou leurs insuffisances, avec leurs doutes, des individus dont il faut accepter les défauts et les exigences comme on accueille aussi leurs élans de générosité, leur intelligence et leur talent. Des personnages souvent aux prises avec leur propre création qui les dépasse parfois. Mais aussi des individus travaillés et traversés par leur environnement social et historique.



C’est tout cela que Vircondelet parvient à mettre en lumière et à articuler, dans un texte servi par la force de sa concision. C’est brillant et ça donne vraiment envie de se replonger dans l’œuvre de cet homme en tout point extraordinaire.


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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La véritable histoire du Petit Prince

Le Petit Prince,

ces trois seuls petits mots suffisent à raviver en nous les personnages et quelques uns des plus beaux passages de ce conte mémorable.

Derrière cette oeuvre intemporelle, une haute histoire s'est écrite : celle de la genèse, celle qui l'a vu naître.



New-York, janvier 1941. Suite à l'armistice conclue avec l'Allemagne et à son désaccord avec le régime de Vichy, Antoine de Saint-Exupéry est venu trouver refuge aux États-Unis. Depuis sa récompense du National Book Award qu'il a reçue deux ans plus tôt pour la traduction de "Terre des Hommes" (Wind, Sand and Stars), l'écrivain jouit d'une belle réputation outre-Atlantique. À New-York, il retrouve un certain nombre d'autres ressortissants français mais au fil du temps, Saint-Exupéry est éprouvé moralement. Il vit mal son éloignement d'avec la France.



Soucieux de la torpeur dans laquelle se trouve l'écrivain, son éditeur américain Eugene Reynal va alors lui suggérer une idée très particulière : écrire un conte pour enfants.

Dans le Cafe Arnold de New-York où ils se trouvent, Antoine de Saint-Exupéry relève à peine l'idée. Son esprit est ailleurs : sur la nappe en papier, il est en train de dessiner un petit garçon aux cheveux hirsutes, portant une longue écharpe...



Voilà comment débute le très intéressant ouvrage d'Alain Virondelet "La véritable histoire du Petit Prince".

fil des pages, sans omettre le contexte historique et intellectuel du début des années 40, les pensées et des idéaux de Saint-Exupéry, de sa vie personnelle (une grande part est ici accordée à son épouse Consuelo, artiste peintre et sculptrice, et à sa mère Marie de Saint-Exupéry), Alain Vircondelet rend, par un minutieux et très abordable travail de recherche, le chef-d'oeuvre de Saint-Exupéry plus familier et plus appréciable encore.



Un ouvrage qui plaira assurément à tous les très nombreux passionnés du Petit Prince.
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La cathédrale

Durtal, jeune critique d'art parisien, souhaitant rester à proximité de son confesseur, l'abbé Gévresin, s'installe à Chartres. Il est alors ébloui par la cathédrale Notre-Dame dédiée, donc, à la Vierge Marie. Il va ainsi tenter d'en comprendre la symbolique, aidé par un prêtre érudit joliment nommé l'abbé Plomb.

Huysmans a construit une oeuvre bien étrange où l'intrigue se résume à l'indécision de Durtal quant à son entrée dans l'ordre des bénédictins de l'abbaye de Solesmes. Elle lui sert de prétexte à l'élaboration d'un projet plus ambitieux: comprendre les enjeux de la symbolique chrétienne du Moyen Âge pour retrouver la majesté perdue de l'Eglise catholique.

Ce faux roman séduit par sa liberté de ton. Cela vaudra à son auteur, paradoxalement, les foudres d'ecclésiastiques bornés. On ne pouvait pourtant pas lui reprocher de tout faire pour convertir de nouvelles âmes quand les rangs des églises avaient plutôt tendance à se vider chaque dimanche.

La truculente poétique de la Cathédrale s'apprécie au delà de toute considération métaphysique. Il y a des passages extraordinaires décrivant les visions de Durtal qu'un athée convaincu peut apprécier sans complexe.

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Chez Barbara : La dame brune

Un bel hommage aussi que ce 2. beau livre"Chez Barbara, la dame brune" d' Alain Vircondelet ( biographe de Marguerite Duras, B, Antoine de Saint-Exupéry ou , Arthur Rimbaud.) paru aux éditions du Rocher en cette rentrée de septembre .

Ce qui domine toujours, c'est l'idée qu'elle "chante vrai", qu'elle ne "joue" pas. Son désespoir et son désir de vivre et d'aimer rejoignent ceux de son public, les mêmes aveux en demi-teintes, la même inconsolable nostalgie, indéfinissable

pourtant, où se mêlent les souvenirs de l'enfance, la peur de la mort et sa fascination, et aussi le même émerveillement devant la nature entière que chaque saison renouvelle. »

Dans cette biographie, par touches sensibles, Alain Vircondelet évoque les histoires d'amour que cette artiste rebelle et solitaire a tissées avec son métier, son public, sa famille, ses hommes et son engagement, sa générosité auprès des blessés de la vie ou des malades du sida.

Un portrait au plus vrai de la « longue dame brune ».

Grace aux belles illustrations de Philippe Lorin le livre fait revivre, avec des portraits très réalistes accompagnés d'aquarelles fines et nuancées, cette grande très grande même figure de la chanson française .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Albert Camus : Fils d'Alger

Dans cette magnifique biographie, Alain VIRCONDELET porte un regard profondément humain sur l'homme fascinant qu'était Albert CAMUS. Loin des ouvrages d'analyse classique et des portraits sans âme tracés par bon nombre d'universitaires sur cette personnalité hors du commun et en perpétuelle évolution du fait des "coups" que la vie lui portait.



En effet, dans cet ouvrage c'est un homme à la personnalité complexe qui nous est décrit, qui nous parle. Un homme intérieurement déchiré du fait d'un cœur débordant d'Amour. Pour sa mère, pour sa terre et pour la Vie. Amour se traduisant souvent par une attitude et des mots de révolte face au tragique de l'existence que beaucoup approchent sous un angle réducteur. Qui montrent le tragique des choses sans en réduire la grandeur. Qui dénotent une souffrance intérieure vive llui permettant de transcender la prison des mots et de crier son amour pour la liberté. La liberté d'être et de penser. La liberté d'exprimer La vérité. Quitte à choquer et à ne pas toujours être compris.



J'ai adoré le Albert CAMUS d'Alain VIRCONDELET. Celui dont les mots éveillent en moi des sentiments partagés avec cet auteur passionné et passionnant. Cet auteur qui a toujours gardé au fond de son cœur et de son âme quelques magnifiques rayons du soleil de notre belle Algérie française. Dans ce que cette dernière avait de grand pour les hommes et les femmes vivant sur son sol, y puisant la force de leur être intérieur malgré leurs différences et divergences.



La force de l'auteur repose certainement en partie sur son appartenance à la communauté des pieds-noirs, facteur lui permettant une meilleure compréhension du ressenti de notre peuple.



A lire sans aucune hésitation.
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Ecrivains d'hier et d'aujourd'hui : Marguer..

Ce livre fait partie de ma collection Duras. J'ai la chance d'avoir un exemplaire orignal du « Marguerite Duras » d'Alain Vircondelet dans la collection "Ecrivains d'hier et d'aujourd'hui" des éditions Seghers, qui date de 1972. C'est le premier livre écrit sur Marguerite Duras car avant, il n'y avait eu que des articles publiés dans différentes revues. Il est donc très cher à mes yeux.

Le contenu ne m'a pourtant pas vraiment bouleversée car il est un peu trop universitaire à mon goût. Il s'agit d'une étude de l'univers romanesque de Marguerite Duras et plus particulièrement de la manière dont la romancière est passée du roman traditionnel à la destruction systématique de toute forme romanesque.

Alain Vircondelet fait une étude critique par thèmes qui se renvoient les uns aux autres. J'ai bien aimé la possibilité laissé au lecteur de naviguer dans les différents chapitres mais j'ai aussi trouvé qu'il y des citations à n'en plus finir, ce qui rend la lecture ardue.

Et puis en 1972, Duras n'avait écrit qu'une partie de son oeuvre alors on a l'impression qu'il manque quelque chose mais Alain Vircondelet a le mérite d'être le premier biographe et ami de mon auteure préférée.





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