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Citations de Alejo Carpentier (117)


Arriva l'époque du carnaval. Ce furent de tristes fêtes; avec des enfants déguisés, seuls dans les rues désertes; des comparsas qu'une averse dispersait; des loups qui dissimulaient des visages longs; des dominos du Saint-Office. Les jeunes filles qui allèrent au bal ne trouvèrent pas de fiancés. Les orchestres jouaient à contre-coeur. Les musiciens de la fanfare avaient des gestes d'automates. Les langues de belle-mère étaient faites de papier grossier et les trompettes en carton lançaient des cris de paon.
Ramollis par une sueur aigre, les masques laissaient sur les lèvres un goût de colle de poisson. Les confettis n'étaient pas arrivés à temps et, dans les boutiques, les faux nez étaient las d'attendre. Un enfant, déguisé en ange, se trouva si laid quand il se vit dans un miroir qu'il fondit en larmes. (Office des ténèbres)




















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En un ciel gris d'eau et de ciel embrumé, malgré, cette année-là, la douceur de l'hiver ; sous la grisaille des nuages colorés de sépia lorsqu'ils se reflétaient, en bas, sur les larges ondulations, molles et arrondies, alanguies en leur flux et reflux sans écume, qui s'amplifiaient ou s'entremêlaient quand elles étaient poussées d'une berge à l'autre ; parmi les teintes floues d'aquarelle très délavée qui estompait le contour des églises et des palais ; dans une humidité que rendaient sensible les tons d'algues sur les perrons et les débarcadères, les reflets de la pluie sur le carrelage des places, les suintements le long des murs léchés par de courtes vagues silencieuses ; parmi des évanescences, des sons assourdis, des lumières ocres et la tristesse de la rouille à l'ombre des ponts jetés sur la quiétude des canaux ; au pied des cyprès qui étaient comme des arbres à peine ébauchés ; au milieu de grisailles, d'opalescences, de reflets crépusculaires, de sanguines éteintes, de fumées d'un bleu pastel, avait éclaté le carnaval, le grand carnaval de l’Épiphanie, en jaune orange et jaune mandarine, en jaune canari et vert grenouille, en rouge grenat, rouge de rouge-gorge, rouge de coffres chinois, en costumes à carreaux bleu indigo et jaune safran, en devises et cocardes, en torsades de couleurs comme berlingot et enseigne de barbier, en bicornes et plumets, en chatoiement de soies fondu dans un tourbillon de satins et de rubans, de turqueries et de grotesques déguisements, avec un tel fracas de cymbales et de crécelles, de tambours, tambours de basque et clairons, que tous les pigeons de la ville, d'un seul envol qui, l'espace de quelques secondes, obscurcit le firmament, s'enfuirent vers des rivages lointains.
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Petits-fils d'Espagnols nés en quelque coin perdu entre Colmenar de Oreja et Villamanrique del tajo, et qui pour cette raison avaient conté merveilles des régions laissées derrière eux, le Maître s'était fait une autre idée de Madrid. Ayant grandi dans le luxe et les palais en tezontle de Mexico, cette ville lui semblait triste, terne, pauvre. Excepté la Plaza Mayor, tout ici était étroit, crasseux, rabougri [...].
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Une fois le pays frontière découvert, la première fournée de civilisateurs aborda sur ses rives; gouverneurs, encomenderos, hidalgos ruinés, truands des pêcheries de thon de Séville, tous grands manieurs de dés truqués, grands buveurs de vin vieux et de vin aigrelet; tous grands fornicateurs avec des Indiennes. Puis débarquèrent ceux de la seconde fournée: magistrats, avocassiers, agents du fisc et auditeurs, et la colonie se transforma, pour plus de deux siècles, en un vaste enclos de bétail et en cultures de maïs qui s'étendaient à perte de vue, coupés de potagers, où poussaient les légumes d'Espagne...
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Au moment où je me laissais le plus aller à l'enchantement de cette nuit qui me révélait le sens exact de certains souvenirs vagues, mon amie détruisait les délices d'une paix oublieuse du temps qui aurait pu me mener à l'aube.
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En argent la fine coutellerie, les élégantes fourchettes ; en argent les plats où un arbre d'argent ouvré dans la concavité du métal recueillait le jus des rôtis ; en argent les compotiers à trois coupes, couronnés d'une grenade en argent ; en argent les cruches à vin martelées par les orfèvres ; en argent les plats à poisson avec leur pagre en argent au ventre rebondi sur un entrelacs d'algues ; en argent les salières, en argent les casse-noisettes, en argent les gobelets, en argent les petites cuillères ornées d'initiales... Et tout cela était emporté, lentement, avec des gestes réguliers, en prenant soin que l'argent ne heurtât pas l'argent, vers les sourdes pénombres de caisses en bois, de paniers en attente, de coffres aux solides verrous, sous Ia surveillance du Maître qui, en robe de chambre, se bornait à faire résonner l'argent, de temps à autre, en pissant magistralement, d'un jet précis, abondant et percutant, dans son pot de chambre en argent, dont le fond s'ornait d'un œil malicieux en argent, vite aveuglé par une écume qui, de tant refléter l'argent finissait par paraître argentée ...

De plata los delgados cuchillos, los finos tenedores ; de plata los platos donde un árbol de plata labrada en la concavidad de sus platas recogía el jugo de los asados ; de plata los platos fruteros, de tres bandejas redondas, coronadas por una granada de plata ; de plata los jarros de vino amartillados por los trabajadores de la plata ; de plata los platos pescaderos con su pargo de plata hinchado sobre un entrelazamiento de algas ; de plata Ios saleros, de plata los cascanueces, de plata los cubiletes, de plata las cucharillas con adorno de iniciales... Y todo esto se iba llevando quedarmente, acompasadamente, cuidando de que la plata no topara con la plata, hacia las sordas penumbras de cajas de madera, de huacales en espera, de cofres con fuertes cerrojos, bajo la vigilancia del Amo que, de bata, sólo hacía sonar la plata, de cuando en cuando, al orinar magistralmente, con chorro certero, abundoso y percutiente, en una bacinilla de plata, cuyo fondo se ornaba de un malicioso ojo de plara, pronto cegado por una espuma que de tanto reflejar la plata acababa por parecer plateada ...
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La forêt vierge était le domaine du mensonge, du piège, du faux-semblant ; tout y était travesti, stratagème, jeu d’apparences, métamorphose. Domaine du lézard-concombre, de la châtaigne-hérisson, de la chrysalide-mille-pattes, de la larve à corps de carotte, du poisson-torpille, qui foudroyait du fond de la vase visqueuse. Lorsqu’on passait près des berges, la pénombre qui tombait de certaines voûtes végétales envoyait vers les pirogues des bouffées de fraîcheur. Mais il suffisait de s’arrêter quelques secondes pour que le soulagement que l’on ressentait se transformât en une insupportable démangeaison causée, eût-on dit, par des insectes. On avait l’impression qu’il y avait des fleurs partout ; mais les couleurs des fleurs étaient imitées presque toujours par des feuilles que l’on voyait sous des aspects divers de maturité ou de décrépitude. On avait l’impression qu’il y avait des fruits ; mais la rondeur, la maturité des fruits, étaient imités par des bulbes qui transpiraient, des velours puants, des vulves de plantes insectivores semblables à des pensées perlées de gouttes de sirop, des cactées tachetées qui dressaient à un empan du sol une tulipe en cire safranée. Et lorsqu’une orchidée apparaissait, tout en haut, au-dessus des bambous et des yopos, elle semblait aussi irréelle et inaccessible que l’edelweiss alpestre au bord du plus vertigineux abîme. Mais il y avait aussi les arbres qui n’étaient pas verts, qui jalonnaient les bords de massifs couleur amarante, s’incendiaient avec des reflets jaunes de buisson ardent. Le ciel lui-même mentait parfois quand, inversant sa hauteur sur le mercure des lagunes, il s’enfonçait dans les profondeurs insondables comme le firmament. Seuls les oiseaux étaient vrais, grâce à la claire identité de leur plumage. Les hérons ne trompaient pas, quand leur cou s’infléchissait en point d’interrogation ; ni quand, au cri du vigilant coq-héron, ils prenaient leur vol effrayé dans un frémissement de plumes blanches.
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Mais, comme il est évident qu'il n'est pas possible d'évangéliser ces cannibales, à cause de notre ignorance de leurs langues (elles sont très nombreuses et d'une trop grande variété), je crois que la solution de ce grave problème, qui ne peut laisser l’Église indifférente, est de les transporter en Espagne, en qualité d'esclaves. J'ai dit d'esclaves.
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"Silence" est un mot de mon vocabulaire. Ayant travaillé la musique, je l'ai employé plus que les hommes d'autres métiers. Je sais comment on peut spéculer sur le silence; comment on le mesure et l'encadre. Mais maintenant, assis sur cette pierre, je vis le silence; un silence venu de si loin, épais de tant d'autres silences, qu'une parole prononcée y retentirait tel un fracas de création.
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En un gris d'eau et de ciel embrumé, malgré, cette année là, la douceur de l'hiver ; sous la grisaille des nuages colorés de sépia lorsqu'ils se reflétaient, en bas, sur les larges ondulations, molles et arrondies, alanguies en leur flux et reflux sans écume, qui s'amplifiaient ou s'entremêlaient quand elles étaient poussées d'une berge à l'autre ; parmi les teintes floues d'aquarelle très délavée qui estompaient le contour des églises et des palais ; dans une humidité que rendaient sensible les tons d'algue sur les perrons et les débarcadères, les reflets de la pluie sur le carrelage des places, les suintements le long des murs léchés par de courtes vagues silencieuses ; parmi des évanescences, des sons assourdis, des lumières ocre et la tristesse de la rouille à l'ombre des ponts jetés sur la quiétude des canaux ; au pied des cyprès qui étaient comme des arbres à peine ébauchés ; au milieu de grisailles, d'opalescences, de reflets crépusculaires, de sanguines éteintes, de fumées d'un bleu pastel, avait éclaté le carnaval, le grand carnaval de l'Epiphanie, en jaune orange et jaune mandarine, en jaune canari et vert grenouille, en rouge grenat, rouge de rouge-gorge, rouge de coffres chinois, en costumes à carreaux bleu indigo et jaune safran, en devises et cocardes, en torsades de couleurs comme berlingot et enseigne de barbier, en bicornes et plumets, en chatoiement de soies fondu dans un tourbillon de satins et de rubans, de turqueries et de grotesques déguisements, avec un tel fracas de cymbales et de crécelles, de tambours, tambours de basque et clairons, que tous les pigeons de la ville, d'un seul envol qui, l'espace de quelques secondes, obscurcit le firmament, s'enfuirent vers des rivages lointains.
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Ils disaient que nos maisons puaient la graisse rance; nos rues étroites, la merde; que nos plus fringants chevaliers sentaient du gousset et que si nos dames portaient tant de jupes, de corsages, de colifichets et de falbalas, c'étaient qu'elles voulaient cacher des difformités et des plaies qui les rendaient répugnantes, ou bien qu'elles avaient honte de leurs seins, si gros, qu'ils semblaient toujours prêts à déborder de leur décolleté! Nos parfums et nos essences - y compris l'encens - les faisaient éternuer; ils étouffaient dans nos appartements étroits et s'imaginaient que nos églises étaient des lieux de châtiment et d'épouvante, à cause des nombreux infirmes, estropiés, pouilleux, nains et monstres qui s'entassaient sur les parvis.
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Maintenant, assis sur cette pierre, je vis le silence ; un silence venu de si loin, épais de tant d'autres silences, qu'une parole prononcée y retentirait tel un fracas de création.[...] Quand une mouche se prend, dans son vol, dans une toile d'araignée, le bourdonnement qui naît de sa terreur acquiert la valeur d'un tumulte. Puis l'air redevient calme, d'un horizon à l'autre, sans un bruit.
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Puis, il consolida la fermeture avec une barre de bois. Soudain, toutes les lumières de la façade s'éteignirent, les rosaces s'estompèrent et l'église se confondit avec l'ombre des palmiers et des figuiers sauvages subitement agités par un vent chargé d'odeur de pluie.
"Ne mange rien, après minuit."
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Mais à présent tous les instruments éclataient à la fois, derrière la trompette de Louis Armstrong, en un énergique strike-up aux éblouissantes variations sur le thème de I Can't Give You Anything But Love, Baby - nouveau concerte baroque auquel par un prodige inattendu vinrent se mêler, tombant d'une lucarne, les heures que sonnaient les Maures de la Tour de l'Horloge.
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En argent la fine coutellerie, les belles fourchettes: en argent les plats où un arbre ouvré dans la concavité du métal recueillait le jus des rôtis; en argent les compotiers à trois coupes, couronnés par une grenade en argent; en argent les cruches à vin martelées par les orfèvres; en argent les plats à poisson avec leur pagre en argent au ventre rebondi sur un entrelacs d'algues; en argent les salières, en argent les casse-noisettes, en argent les gobelets, en argent les petites cuillères gravées d'initiales... Et tout cela était emporté lentement, d'un geste toujours égal, soigneusement, afin que l'argent ne heurtât pas l'argent, vers les sourdes pénombres de caisses de bois, de corbeilles en attente, de coffres aux solides ferrures, sous la surveillance du Maître, qui, en robe de chambre, se contentait de faire résonner l'argent, de temps à autre, en pissant magistralement d'un jet précis, abondant et percutant, dans un pot de chambre en argent, dont le fond s'ornait d'un oeil malicieux, en argent, vite aveuglé par une écume qui à force de refléter l'argent finissait par paraître argentée...
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Ce qui m'étonnait le plus était l'infini mimétisme de la nature vierge. Ici rien ne répondait à son aspect ; il se créait un monde d'apparences qui cachait la réalité, qui remettait en question beaucoup de vérités. Les caïmans à l’affût dans les bas fonds de la forêt inondée, immobiles, la gueule prête, ressemblaient à des troncs pourris, recouverts d'anatifes ; les lianes avaient l'air de reptiles, les serpents de lianes, quand leur peaux n'avaient pas des nervures de bois précieux, des ocelles d'ailes de phalènes, des écailles d'ananas ou des anneaux de corail ; les plantes aquatiques formaient le tissus serré d'un tapis touffus, cachaient l'eau qui coulait en dessous, prenaient l'aspect d'une végétation de terre ferme ; les écorces tombées prenaient tout à coup une consistance de laurier en saumure ; les champignons étaient des coulées de cuivre, des saupoudrages de souffre, près de l'aspect trompeur d'un caméléon un peu trop branche, un peu trop lapis-lazuli, un peut trop plomb strié d'un jaune intense, lequel simulait à présent des éclaboussures de soleil tombées à travers des feuilles qui ne laissaient jamais passer le soleil tout entier. La forêt vierge était le domaine du mensonge, du piège, du faux semblant ; tout était travesti, stratagème, jeu d'apparences, métamorphoses. Domaine du lézard concombre, de la châtaigne hérisson, de la chrysalide mille-pattes, de la larve à corps de carotte, du poisson-torpille, qui foudroyait du fond de la vase visqueuse. pp 222 et 223

tel que copié pour "les fils de la pensée"
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Mais après le nécessaire, le juste, l’héroïque ; après les temps du Tribunal, ce furent les temps du butin. Libérés des représailles, les mécontents se mirent à exploiter le risque, par équipes, par bandes armées, qui trafiquaient de la violence, proposaient des tâches en échange d’une récompense, pour déchaîner à nouveau les furies à la lumière du soleil, au profit de Tel ou Tel. La police elle-même fuyait ces hommes redoutables, à la solde de puissants protecteurs, pour qui les murs des prisons avaient toujours des brèches.
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En Afrique, le roi était guerrier, chasseur, juge et prêtre ; sa précieuse semence engrossait des centaines de ventres d'où naissait une vigoureuse lignée de héros. En France et en Espagne, en revanche, le roi envoyait combattre ses généraux ; il était incompétent dans le réglement des procès, se faisait rabrouer par le premier moine venu, son confesseur, et en fait de virilité se contentait d'engendrer un prince malingre, incapable de tuer un cerf sans l'aide de ses veneurs, à qui on donnait, inconsciente ironie, le nom aussi inoffensif et frivole que le dauphin.
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Tout un rythme se crée dans les frondaisons, rythme ascendant et inquiet, avec des houles et des reflux, des pauses, des respirations, des chutes, qui sont joie et sont tourbillon, en une soudaine et prodigieuse musique de verdure. Rien n'est plus beau que la danse d'un bouquet de bambous dans la brise. Nulle chorégraphie humaine n'a l'eurythmie d'une branche qui se dessine contre le ciel. Je me demande parfois si les formes supérieures de l'émotion esthétique ne consisteraient pas simplement en une suprême intelligence de la création. Peut-être les hommes découvriront-ils un jour un alphabet dans les yeux des calcédoines, dans le velours brun des phalènes, et l'on saura alors avec étonnement que chaque coquillage tacheté était depuis toujours un poème.
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Notre art a toujours été un art baroque: depuis les splendides sculptures précolombiennes et les codex, jusqu'aux meilleurs romans contemporains américains, en passant par les cathédrales et les monastères coloniaux de notre continent. Même l'amour physique devient baroque avec l'obscénité du guaco péruvien. Il ne faut donc pas craindre le baroquisme dans son style, dans sa vision des contextes, dans sa vision du visage humain enchevêtré dans les enroulements du verbe et du contexte chtonien: c'est notre art, il est né des arbres, des nefs, des retables, des autels, des sculptures.
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