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Critiques de Alexandre Jardin (828)
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Frères

Après la mort tragique de son frère, L' auteur se retrouve après de nombreuses années à faire le deuil de son frère. En ayant un regard très pointu sur tout les membres de la famille, et en finalement accepter l' inacceptable.

J' ai beaucoup aimé le style de l' auteur, ton très

juste et acerbe.

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Frères

« Frères » d’Alexandre Jardin.

Une déclaration d’amour posthume(fraternelle ) à un jeune homme décalé, poète et rêveur, sensible mais surtout furieusement brûlant, démesuré et passionné. Une passion pour la vie, les êtres et les choses qui aura raison de ce « déréglé du cœur ». Chef-d’œuvre..
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L'île des gauchers



Alexandre Jardin propose ici une utopie amusante sur l’art d’aimer.

Dans les années 1930, Lord Cigogne estime qu’il n’aime pas correctement sa femme. Certes, c’est une folle passion qu’il ressent à son égard mais ça ne suffit pas pour la rendre heureuse.

Il l’emmène donc sur l’île des gauchers, une terre ignorée du reste du monde où le fondement de la microscopique société repose sur la recherche du bien aimer.

Il a beaucoup d’imagination Alexandre Jardin, ses trouvailles sont inventives et amusantes. Elles sont aussi foisonnantes, tellement que, je dois reconnaître, l’effet catalogue a fini par me lasser.

Cependant, les personnages sont terriblement attachants, le couple formé par Lord Cigogne et Emily est développé comme l’union de deux individualités. C’est bien le tour de force de ce récit.

Classé dans les romans utopiques, L’Ile des gauchers pourrait aussi être mis en avant au rayon développement personnel. Mais à deux 😊



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Le zèbre

J'ai eu ma "période Jardin" à l'adolescence (comme plus tard celle d'Amélie Nothomb). Un auteur facile à lire, divertissant et en pleine gloire (commerciale) à l'époque.

Gaspard Sauvage s'afflige de la routine qui a rongé son couple. Dès lors, en chevalier de la passion, il entend bien reconquérir sa femme, Camille... Une petite pointe d'émotion pour ce titre là, car un homme qui s'abandonne totalement à l'amour, c'est assez touchant pour le faire remarquer.
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L'île des gauchers

Écrivain populaire des années 90, j'avais cédé facilement pendant le lycée à l'engouement général pour ce genre littéraire, léger et assez réjouissant.

Lord Jérémy réapprend à aimer sa femme, Emily, sur une île insolite du Pacifique, où seuls les gauchers ont droit de cité...
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Fanfan

Lu étudiante. Mon tout premier Alexandre Jardin.

Cette Fanfan m'avait enjouée par sa personnalité un peu loufoque, sa farouche indépendance, son politiquement "incorrect". Bref, le portrait d'une femme moderne qui peut attirer la gent masculine, pour ceux attirés par l'originalité et fuyant la routine, mais qui peut certainement aussi en dérouter et en lasser plus d'un à la longue...
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Fanfan

Quel besoin avais-je de lire ce roman ? oui, faire de la place dans ma bibliothèque qui explose et dans laquelle je ne sais plus où j'ai déposé mes préférés, un déballage de cartons à la va-vite et dont le rendu me déprime !

Mais pas seulement. Je crois que chaque livre m'apporte un petit bout de réponses à toutes celles qui m'embrouillent les neurones. Quand ma fille de vingt me pose des questions sur l'amour, il est probable que ce livre tombait à point nommer. Pas facile de trouver des réponses quand on a des années derrière soi et qu'on a oublié la difficulté de la passion contrariée. J'ai tendance à lui répondre aisément que ça va aller, que la vie va la pousser vers de nouvelles aventures qui se chargeront de lui faire oublier sa tristesse. Mais au fond, mes propos sont ridicules.

Parce que quand on a vingt ans, comme le chante Ferre:" Quand on aime c'est pour tout' la vie". Ce roman, c'est mignon comme tout. Et je repense à ma pitchoune, elle est romantique. Moi pas. Voilà pourquoi je suis à côté de la plaque. Difficile dès lors de trouver les mots justes.

Je lui dirai sûrement, ton julot est de « ceux qui ne s'engagent pas [ils] ne sont que des figurants, pas des acteurs. » wouai ! efficace, ça, hein ?

J'essaierais aussi d'éviter de dire, ma chérie, « on s'imagine riche d'un avenir toujours radieux, et le mot "toujours" est toujours de trop » ...ça nuirait au propos. ^^

Mais je vais vraiment faire plus attention à ses mots, à ses maux et lui trouver des espoirs dans ce charivari émotionnel, à défaut du désespoir dans lequel elle tourneboule.

Parce que :

"Quand on aime c'est pour tout ou rien

C'est jamais tout c'est jamais rien

Ce rien qui fait sonner la vie" Léo, toujours.

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Le Roman des Jardin

J'ai hésité pusieurs fois à l'abandonner en cours de route . Vrai ou faux , les élucubrations de cette famille "double rate" et de leurs amis m'ont laissée indifférente . Des suicides , des amants, des maîtresses en veux tu en voilà , des zoophiles . Même l'écriture ne m'a pas séduite ; bof bof , A oublier pour moi
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Fanfan

Ce fut avec plaisir et délectation que j'ai lu ce roman , j'ai non seulement apprécié l'histoire mais aussi les tournures de phrases contenant du vocabulaire que je croyais oublié.



Alexandre se voit dans l'obligation de s'interdire à l'amour vrai après avoir découvert que ses parents vivaient tous les deux dans l'infidélité.

Et pour combattre l'usure du temps dans le couple , il suffit, selon lui, de résister au désir et surtout de se trouver une femme dont il est certain qu'elle n'ira pas papillonner ailleurs .

Alors qu'il se prépare à se marier avec Laure , celle qu'il a choisi pour sa constance, il rencontre Fanfan, une magnifique jeune femme libre et désinvolte .

Alors qu'Alexandre se décide à faire la cour de Fanfan mais sans fléchir à ses besoins physiques , Fanfan utilisera toutes ses ressources pour pousser l'idalgo dans ses retranchements .



La question est de savoir où ce petit jeu va mener notre duo .
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Le zèbre

Livre moyen, un peu bête, un peu tendre, le Zébre est un notaire de province marié depuis quinze ans à Camille, la famille Sauvage a quatre membres Gaspard le père, Camille sa femme professeur de mathématiques, les deux enfants la Tulipe et Natacha, l'obsession du Zèbre est de faire renaître la flamme qu'il partage avec sa femme. Malheureusement la tâche est bien plus ardue que de séduire une jeune inconnue comme Shakespeare dans ses pièces, non personne ne continu de narrer l'histoire après ils se marièrent et eurent ...
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Des gens très bien

Alexandre Jardin nous conte son passé, enfin celui de sa famille, un livre glaçant, poignant, et parfois agaçant.

Ce grand-père qui a été le directeur de Pierre Laval au moment de la rafle du vel -d'HIV.



Il y raconte l'histoire de sa propre famille, notamment celle de son grand-père Jean Jardin, haut fonctionnaire sous le régime de Vichy. Ce livre aborde des thèmes tels que la collaboration, la résistance et la complexité des relations familiales. C'est un récit émouvant et introspectif qui interroge le poids de l'héritage familial.



Ce livre est pour l'auteur une délivrance, mais son grand-père n'a jamais été vraiment inquiété dans ce roman, il essaie tant bien que mal de lui rendre cet honneur tout en dénonçant son déshonneur vis-à-vis de la France.

Je pense que c'est chose faite désormais.



Un témoignage à lire pour comprendre.


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Faire lire pour les nuls : Comment partager..

Faire lire pour les nuls 📖

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Cet ouvrage que j’ai étalé sur tout le mois de février était ma foi fort divertissant ✨

.

L’auteur nous délivre des conseils de lecture (qui donnent envie de se replonger dans les grands classiques), des conseils d’écriture, comment faire lire les plus jeunes & plein d’autres conseils.

.

Avec parfois des avis assez tranchés et francs, j’ai aimé en découvrir plus sur des auteurs/œuvres que je ne connaissais pas plus que ça 🫶🏼

.

Petit bout par petit bout j’ai picoré des conseils de lecture et je n’avais encore jamais lu la @collectionpourlesnuls !
Lien : https://www.instagram.com/me..
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La plus-que-vraie

La plus-que-vraie D'Alexandre jardin, une danse aux rythmes endiablés et sensuels, des mots qui virevoltent et vous entraînent dans l'œil d'un ouragan nommé Passion.

Je me suis laissée emporter dès les premières pages dans cette partie de cache cache, des sentiments taillés à brut, sans filtre, seul le prisme arc en ciel d'un diamant qui vous chamboule le cœur.

Un roman écrit à 4 mains, un homme, une femme. Première découverte pour moi de cet auteur si connu, aimé ou détesté, c'est souvent ainsi lorsque l'on traite du sujet de l'amour, il est tant de façon d'aimer, idéalisé, standardisé ou passionné, à chacun son ressenti, son choix.

Faut il avoir vécu, un jour un amour passionné pour vibrer à la lecture de ce roman ?
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Il faut aider le petit chaperon rouge

Ce que j'aime dans les contes détournés c'est l'humour qui vient emporter le lecteur dans autre chose. Cela permet au jeune lecteur de découvrir qu'on peut transformer des textes qui peuvent l'effrayer. C'est une façon aussi de lui proposer des "exercices d'écriture", parfois juste à l'oral pour le faire parler et développer son imagination. Il faut aussi leur faire lire le conte classique pour qu'il comprenne où il y a détournement.



Il y a plusieurs titres dans cette collection avec des personnages archi connus : Petit Poucet, Petite Sirène, Jack, Hansel et Gretel ... Il existe une version offerte par Mac Do en 2015.



Le format 19,8x19,8 est un petit format facile à glisser dans un sac, mes illustrations mériteraient un plus grand format. La plupart des illustrations sont travaillées en double page complètes sans bord. On a de beau et terribles gros plans mais aussi des vues sur la forêt qui évoquent le mouvement.[blog]

Une bonne lecture et des dessins très expressifs et des couleurs intenses.
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Mademoiselle Liberté

Accueil » Mademoiselle Liberté



Mademoiselle Liberté



Image par Oberholster Venita de Pixabay

Si je devais le classer, je le mettrais juste après la tombe des lucioles. Un classement ? Quelle formidable idée !



Je commence par le résumé 😉 :



« Liberté a dix-huit ans. Elle refuse ce que la plupart des femmes tolèrent : un amour imparfait, sans folie. Inapte aux compromis, Mademoiselle Liberté ne conçoit pas d’être raisonnable, de se contenter d’une petite part de bonheur. L’infini est sa mesure, l’absolu son oxygène. Animée par un goût prodigieux pour le plaisir, elle bondit vers ses appétits. Horace, le proviseur de son lycée, sait lui aussi vivre la vie : ce furieux ne se repose que dans l’emphase. Mariée à une épouse « professionnelle », il rêve de foncer dans un destin superlatif.



Liberté décide de chercher avec lui la perfection : elle ne se contentera pas d’un brouillon de liaison, elle exigera la passion intégrale, portée à son comble, fignolée jusqu’au délire. Ces deux forcenés tenteront un amour idéal. Ils veulent un chef-d’œuvre sinon rien. »



Pour ne rien vous cacher, j’ai ramé. Qu’est-ce-que j’ai sué pour tourner les premières pages du livre, pardon, du Chef-d’œuvre, comme le dit si bien Mademoiselle Liberté.



« Un Chef-d’œuvre, sinon rien » Cette phrase est dite et redite et pourtant, elle prend une nouvelle tournure à chaque fois ! Les émotions diffèrent, les couleurs changent, s’estompent au fil des pages, reprennent subitement de la lumière, pour ne devenir finalement que poussière. Un livre qui appelle à s’improviser poète.



Au-delà de la plume de l’auteur, qui me paraît étrange, hors du commun, voire impalpable ; qui me donne parfois la difficulté de m’évader d’un paragraphe pour retomber dans un autre, au-delà de ça, l’histoire est d’une beauté effroyable. Elle me brûle de l’intérieur. Je me suis sentie m’embraser dans ce torrent d’émotions, dans ce tourbillon d’inconnu, qui me prend et me jette sans vergogne.



Ai-je besoin de vous le conseiller tout de même ? Ce texte sorti de ma tête ne suffit-il pas à vous donner envie de le lire ? Dans ce cas, je ne vaudrais plus grand-chose. Et ne resterai-je alors, qu’une coquille vide…
Lien : https://chroniquedange.wordp..
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Gare à l'ogresse Hansel et Gretel

Un petit tour revisité au pays du conte d'Hansel et Gretel de manière gentillet, c'était une bonne lecture, dans un décor coloré, accessible à la lecture avec des traits caractéristiques que l'on connait chez Le Goff et que l'on adore, les enfants adorent son style. ça nous a permis aussi de nous replonger dans le conte initial qui est bien plus sombre.
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Frères

Après le Zèbre ou Fanfan, Alexandre Jardin s’est détourné peu à peu des fictions pour se “perdre” dans les méandres sulfureux des romans dédiés à sa “folle famille” , des romans qu’on peut qualifier d’autobiographiques si l’on se fie à la sincérité de l’auteur.



C’est ainsi qu’il décide de nous parler tour à tour, de son père avec Le Zubial, puis de sa famille hors normes avec Le Roman des Jardin, puis de son grand-père dans son roman à l’eau de Vichy intitulé Des gens très bien et enfin de sa mère Stéphane dans Ma mère avait raison. Et dans la famille Jardin, il manquait “le plus atypique et déconcertant des Jardin”, son frère Emmanuel.

Ce roman est un émouvant hommage à ce frère fantasque, libre, immature, qui osait tout, jusqu'à posséder la dernière compagne de feu leur père, ce frère qui lui avait avoué un jour comme une vérité incontestable, qu’il n’était jamais né. Comme si son passage sur terre, n’était qu’une ébauche du grand poète qu’il aurait pu devenir, s’il ne s’était pas suicidé un jour d’octobre 1993.



C’est le 11 octobre 1993 qu’Emmanuel décide de quitter cette terre à laquelle il n’était pas adapté, cette vie qui n’était pas la sienne, cet avenir dans lequel il ne se sentait pas impliqué. Il se tire une balle dans la bouche, dans le jardin face à la fenêtre de la chambre de sa mère,

Terrassé en apprenant le suicide de son demi-frère, accablé par une culpabilité étouffante; Alexandre Jardin va abandonner ce douloureux événement dans l’ombre de sa conscience.



Pendant 30 ans, il va être hanté par cette idée, cette culpabilité qui le ronge secrètement. Et puis, une rencontre, celle de sa dernière compagne va lui donner la force d’affronter ses démons



C’est un récit qui m’a profondément touchée, émue, fait réfléchir sur nos actes et leurs intentions, sur le rôle que nous avons dans la vie de ceux que nous aimons. Il rend ainsi hommage à son plus jeune frère, le bien né des Jardin, Frédéric Jardin à qui la vie sourit et dont il est si fier.



Un récit qui ne ressemble à aucun autre d’Alexandre Jardin, un roman écrit avec le cœur saignant, un aveu, un hymne à l’amour.


Lien : https://livresquedumot.blogs..
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L'île des gauchers

La qualité de l'écriture est appréciable. Le critique de notre société est intéressante et traitée avec originalité . Mais quel ennui... les personnages ne sont pas attanchants, c'est répétitif, on finit pas s'y perdre... Je me suis vite ennuyée . Dommage car l'idée et l'originilité auraient pu faire un joli roman, mais non ca ressasse encore et encore, ca tourne en rond...
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Des gens très bien

Voilà, c'est fait ! J'ai enfin lu le récit-témoignage-enquête d'Alexandre Jardin sur ce fameux secret de famille que l'auteur a choisi de révéler au grand public (et à lui-même et à ses enfants par la même occasion) au grand dam d'une partie de sa famille, avec laquelle aujourd'hui il est irrémédiablement fâché !



Il s'agissait pour lui, alors âgé de 46 ans (livre publié en 2011), de démystifier la personnalité complexe, les dits et les non-dits, les actes et les non-actes de son grand-père adoré, Jean Jardin dit le Nain Jaune, qui a eu la fâcheuse idée d'être un fonctionnaire zélé du gouvernement de Vichy lors de la Seconde Guerre mondiale. En effet, d'avril 1942 au 30 octobre 1943, il fut selon son petit-fils "le principal collaborateur du plus collabo des hommes d'Etat français : Pierre Laval, chef du gouvernement du maréchal Pétain."



Puisque, manifestement, il ne reste aucune trace, dans les archives privées ainsi que dans les archives nationales publiques (bizarre, vous avez dit bizarre ?), Alexandre Jardin s'interroge sur quelle a pu être la responsabilité effective de son grand-père à l'occasion de la déportation des juifs et notamment lors de la rafle du Vél d'Hiv qui a eu lieu le 16 juillet 1942. Comment, en effet, en étant "son directeur de cabinet ; son double. Ses yeux, son flair, sa bouche, sa main. Pour ne pas dire : sa conscience" [NDLR de Laval] pouvait-il, à la place de donneur d'ordres qui était la sienne, ignorer et ne pas être complètement partie prenante de cette opération menée à l'encontre des hommes, femmes et enfants juifs de France ?



Il faut dire que la "légende familiale" sur Jean Jardin est à la hauteur de son parcours et particulièrement tenace. de plus, elle n'a pas manqué d'être régulièrement alimentée, dans le sens positif, par à la fois les écrits du père d'Alexandre Jardin (Pascal Jardin : La guerre à neuf ans 1971, le Nain jaune 1978) qui lui voue un vrai culte ; par les propos rapportés des "amis de la famille" (grands intellectuels du milieu littéraire ou hommes politiques divers) ; par sa biographie officielle écrite par Pierre Assouline en 1988 (Une éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976). de plus, il faut admettre que les choses ne sont pas toujours faciles dans la famille Jardin pour connaître la réalité des choses et pour parler vrai, puisque celle-ci s'évertue à vivre, au quotidien, sa légende familiale à contre-courant de tout, à savoir penser, vivre, agir, lire, écrire, aimer autrement que la norme...



Comment, dans ces conditions, faire le tri entre ce qui fut réellement et ce que l'on donne à voir, à croire au jeune Alexandre ? Néanmoins, il a toujours senti peser sur ses épaules, dans son coeur, un poids dont il ne savait à quoi attribuer la cause. de mal-être en mal-être, de volonté de vivre selon la ligne familiale à des velléités de faire voler ses masques derrière lesquels il se cache, de pertes difficiles à assumer (son frère, son père, ses amours) dont il ne mesure pas toujours les effets, l'auteur devenu adulte et déjà romancier reconnu, choisit à un moment donné, de prendre en catimini un chemin de traverse, de ne plus suivre la ligne "Jardin" : il décide de mener ses propres recherches pour, enfin, savoir mais aussi surtout pour "réparer" quelque chose qui selon lui a besoin d'être réparé. Il sera, sur ce chemin-là, aidé par certains de ses amis et connaissances dont on verra qu'eux aussi ont eu à vivre sous le coup de certains secrets familiaux.



De ce point de vue, j'ai reconnu dans cette démarche nécessairement difficile mais cathartique, les analyses théoriques et expériences pratiques de la papesse de la psychogénéalogie, Anne-Ancelin Schützenberger. Cette science (initiée dans les années 70) tend en effet à démontrer que "les événements, les traumatismes, les secrets et les conflits vécus par les ascendants d'un individu conditionnent ses faiblesses constitutionnelles, ses troubles psychologiques, ses maladies, voire ses comportements étranges ou inexplicables" (source Wikipédia). On le voit aussi dans la pratique actuelle des constellations familiales, et avec elles l'établissement des socio-génogrammes qui tendent à mettre en exergue les phénomènes de répétition dans une famille, jusqu'au moment où l'un de ses membres prend conscience du problème, le dénonce ou l'affirme, pour tenter certes de se réparer, mais aussi pour tenter de réparer le reste de la lignée à venir.



Donc, on ne peut que saluer la démarche très courageuse d'Alexandre Jardin qui, décidant de remuer la fange dans laquelle les secrets familiaux sont englués, prend le risque assumé de devenir le mouton noir de la famille, celui par lequel le scandale arrive. Et ce, d'autant plus, que cette histoire-là est mise, à travers ce récit, sur la place publique. Quitte à prendre aussi un risque en tant qu'écrivain...



Car mettre au jour cette histoire-là, c'est aussi pour Alexandre Jardin, montrer comment des "gens très bien" sous tous rapports, comment une certaine élite française (politiques, intellectuels, bourgeoisie, etc.) ont pu sciemment (ou inconsciemment) collaborer avec l'ennemi ou pour le moins, ne rien faire pour contrecarrer leurs projets de destruction d'une partie de l'humanité.

En élargissant son propos, il souligne la responsabilité qui a été celle de la France (les politiques au pouvoir, les fonctionnaires du gouvernement de Vichy en fonction, la police nationale, les financeurs, les personnes riches et aisées qui tenaient table ouverte en recevant l'occupant, mais aussi le collaborateur lambda désireux de profiter des biens d'autrui ou de se venger d'un voisin, etc.) dans les actes odieux et criminels perpétrés à l'endroit d'une minorité.

Car, qu'on le veuille ou pas, nous portons tous, nous Français, collectivement, cette responsabilité-là !

Ce qui est aussi particulièrement odieux, c'est la façon dont certains (dont Jean Jardin) sont, après-guerre, passés entre les mailles du filet... pour continuer à mener leur vie, comme si de rien n'était.



Donc, vous l'aurez compris, j'ai été particulièrement émue par ce récit très personnel, tant sur le fond que par la forme car au-delà de l'histoire familiale de l'auteur, il concerne tout un pan de notre histoire nationale.



J'ai apprécié la façon dont l'auteur nous fait partager à la fois ses réflexions, ses démarches d'enquête et d'analyse des informations trouvées, ses questionnements sur la démarche de "mettre au jour" qu'il entreprend et sur son ressenti au fur et à mesure qu'il avance (il a du mal avec ses loyautés vis-à-vis de son grand-père et de son père), ses doutes face à la contre-information qu'on lui oppose (fait-il fausse route ? se fourvoie-t-il ?).

Le style est à l'image du romancier qu'on connaît : concis, épuré, parfois très imagé, assorti d'une dimension plus ironique (voire cynique) qu'à l'accoutumée. A travers ce choix stylistique, il me semble qu'il entend nous dire, à nous lecteurs, que même s'il n'a rien trouvé qui "prouve" (puisque manifestement du nettoyage a été fait en temps et en heure a été fait), il n'est en rien dupe de ce qui a été.



Peut-être ai-je été aussi particulièrement touchée, car moi aussi, comme lui, je me suis toujours intéressée aux récits et témoignages de rescapés de la Shoah ou de la déportation en général (lui va même au-delà en choisissant de s'intéresser de très près à la religion juive). Je n'ai jamais bien compris le pourquoi ni le comment de cet intérêt manifeste pour cette période de l'Histoire (qui a débuté alors que j'avais 13 ans après le visionnage du film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais au collège), alors même que je ne suis pas de confession juive.

Comme lui, je ne sais pas grand chose de l'histoire familiale et de ses secrets. Ce n'est sans doute pas pour rien que j'ai fait de l'écriture mon métier et que j'en suis venue, à la presque fin de ma carrière professionnelle, à devenir "biographe pour des particuliers" tant cette notion de transmission de l'histoire familiale m'était chère. M'intéressant de près à la psychogénéalogie, je me suis longtemps interrogée : et si mes ascendants (qui ont connu la guerre tant en France qu'en Italie) avaient des choses à se reprocher qu'il m'appartiendrait de mettre au jour pour réparer ?

En cela, le récit d'Alexandre Jardin a trouvé un écho sensible dans mon propre ressenti auquel, pour ma part, je n'ai pas encore osé donner une suite quelconque.



Un livre excellemment bien écrit qui transporte dans le temps, qui interroge et dont on ne ressort pas indemne tant il marque de son empreinte ce que peuvent être les conséquences douloureuses de secrets de famille sur la vie de ses membres.











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Le loup devenu berger

un très court album qui revisite la fable de jean de la fontaine, une histoire court très bien écrite, colorée, accessible à la lecture pour les primaires, une chute assez drôle. de quoi passer un bon moment de lecture et peut être embrayé avec la vraie fable histoire de réviser ses classiques.
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Alexandre Jardin

Né à Neuilly-sur-Seine en ...

1955
1965
1975
1985

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