AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alice Moine (68)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Faits d'hiver

Un immeuble, 10 histoires d’hommes et de femmes s’y entrecroisent avant qu’une explosion de gaz ne se produise et ravage tout l’édifice. Chaque chapitre concerne un appartement, son ou sa occupant(e), des fragments de sa vie. Parfois, les vies se croisent.



Bien que publié il y a plus de 3 ans, j’ai envie de parler de ce livre car :

. j’adore ce type de « construction » : un livre choral, un personnage principal par chapitre, comme des nouvelles qui suivent le même fil conducteur.



. on sait, ne serait-ce que par la 4è de couverture, qu’une explosion va avoir lieu, mais le suspense reste. Quand, chez qui, pourquoi ?



. j’ai rencontré Alice Moine au Salon du Livre de Boulogne-Billancourt de 2018. Sa vivacité et sa sympathie, qui m’ont beaucoup plu, je les ai retrouvées dans son écriture. Un style et une conduite de l’histoire qui n’ont rien à envier à d’autres auteurs beaucoup plus connus.
Lien : https://top-topic.com/faits-..
Commenter  J’apprécie          40
La femme de dos

Jane, alias l’Œil, alias Mademoiselle H, qui a une démarche légèrement claudiquante, ne vit que pour son métier de casteuse. Le casting sauvage, c’est son art, comme un chasseur, elle affûte à la sortie du métro, dans la rue, partout où il y a des passants. « Transparente dans la cohue et le vacarme, elle dévisageait les inconnus ». Elle ne vit que pour son agence qu’elle tient à bout de bras, je devrais plutôt dire à bout d’œil, avec l’aide de Nicolas, grosse fashion victim. D’ailleurs, elle habite un loft juste au-dessus de ses bureaux. La lutte est rude avec les agences étrangères qui proposent leur catalogue à des prix au rabais.

Lorsqu’un producteur lui propose de trouver la perle rare qui serait la vedette du film « La femme de dos », film de Telo Ruedigger, photographe d’art de renommée mondiale Ce ne doit pas être quelqu’un de connu. Une grosse commande.

Sonnerie du portable Souad Chad, la personne qui vit et s’occupe de sa mère « AVC, réanimation, coma… C’est très grave. Ils peuvent pas encore se prononcer. Magda est en soins intensifs… Tu dois venir, ils veulent parler à un proche. » Voici Jane de retour dans le sud, le sud de son enfance, son adolescence, la maison familiale où je sens un lourd contentieux entre la fille et la mère.

L’Œil va devoir gérer les deux choses de front, chacune ayant son urgence, l’une plus primordiale que l’autre pour Jane, surtout lorsqu’elle aperçoit Charline qui, pour elle, EST La femme de dos. Elle fera tout pour entrer en contact. Elles feront connaissance, Jane voudrait tellement qu’elle accepter le tournage, mais bon, le frère n’est absolument pas d’accord car il a besoin de sa sœur pour son petit trafic.

.

Les souvenirs sont de retour à la villa « Les Vignettes » demeure familiale, où un film de Téchiné fut tourné et où, à seize ans, elle connut l’amour. Les souvenirs, car elle fouille son ancienne chambre, raconte à sa mère, sur la demande des soignants. Tous ces souvenirs la perturbent, des bribes lui reviennent dont son histoire d’amour avec le photographe de plateau, Tristan, qui a disparu du jour au lendemain. Pourquoi n’y aurait-il pas un lien entre Tristan et Ruedigger… Ne peuvent-ils être la seule et même personne ? Cela expliquerait la disparition de Tristan.

Son séjour à Toulon auprès de sa mère sera un instant de recherches. Recherches pour l’incarnation du personnage du film, recherches pour retrouver un passé qui lui échappe. Parler à sa mère dans le coma de ce passé, permettra t-il à mettre un terme à leurs contentieux très profond ?

Une multitude de personnages s’entrecroisent. Alice Moine m’a tenu en curiosité de la suite, même si certains personnages sont un peu trop caricaturaux, mais nous sommes à Toulon !

J’aurais peut-être aimé que le roman se resserre sur les trois femmes de la villa « Les Vignettes », la mère, la fille et Souad, la présence souvent silencieuse… Mais c’eût été un autre livre, une autre histoire.

Une lecture divertissante, agréable, entre romance et énigmes. Alice Moine a su me perdre avec de fausses pistes, me surprendre par des pirouettes avec son écriture efficace, maîtrisée, très visuelle aux dialogues fort bien ficelés.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          40
La femme de dos

Directrice de casting, Jane est habituée à capter d'un seul regard l'intimité que peut entretenir un visage inconnu avec le rôle d'un personnage. Lorsqu'un producteur lui demande de trouver l'interprète principale de "La Femme de dos", le film que s'apprête à réaliser Telo Ruedigger, photographe d'art, elle relève le défi sans se douter que sa recherche va remuer sa mémoire amputée. De retour à Toulon pour être près de sa mère dans le coma, les souvenirs affluent en puzzle que Jane ne parvient pas à rassembler. En juin 1987, le tournage du film "Les Innocents" par Téchiné est venu bouleverser sa vie d'adolescente délaissée. Elle n'a jamais pu oublier son seul amour, Tristan, le photographe de plateau, disparu à la fin du tournage. Comme les visages qu'elle a l'habitude de scruter, les lieux, les objets, les êtres, les évènements du présent semblent se superposer à ceux du passé. Il suffit de gratter un peu pour que rejaillissent les images cachées. Mais cela ne va pas sans douleur, ni culpabilité...

Agréable à lire, plein de rebondissements et de suspense, le roman d'Alice Moine aurait peut-être gagné, me semble-t-il, à être davantage resserré autour de ce qui, pour moi, est son point nodal : le regard et le découpage que celui-ci opère dans la réalité.

Victime d'un accident lors de ce fameux été 1987, Jane avance dans sa vie en claudiquant alors que, comme pour compenser, ses yeux ont acquis une exceptionnelle acuité. Pourtant ce regard habitué à voir au-delà des apparences, ne parvient pas à percer l'opacité de sa propre histoire. Sauf peut-être à la voir à travers le filtre d'un objectif photographique ou d'une caméra ? Qu'est-ce que les images révèlent de nous, que l'on soit photographe ou modèle, spectateur ou acteur ? Qu'est-ce qui se joue, se noue et se dénoue entre notre regard et le reflet que les photographies et les films nous livrent ? J'aurais aimé que le roman puise davantage et plus nettement dans ces interrogations, plutôt que de risquer de s'égarer dans des péripéties à la frontière du polar. Une lecture plaisante, donc, mais que j'aurais souhaitée plus stimulante.

Commenter  J’apprécie          40
Les belles plantes

SORORITÉ ET HUMANITÉ 👭



Stella, 37 ans est une céramiste de renom mais elle souffre de problèmes d'inspirations dûs à un manque profond. Celui de sa jumelle monozygote, l'instable et enflammée Louna dont elle est sans nouvelle depuis quinze ans...

Un jour à l'atelier, un sans-papier se présente avec un bébé, celui de Louna disparue depuis un mois. Stella n'a d'autre choix que de partir à la recherche de sa soeur. Des Charentes au Pays basque, elle va revisiter leur passé, remonter la trace de leurs souvenirs et tenter de ne faire qu'un avec les pensées de sa jumelle atteinte de bipolarité...



Dès la première page j'ai été embarquée par la magnifique plume d'Alice Moine. Avec justesse et sensibilité, l'autrice nous embarque dans un sublime roman, une histoire d'amour sororal malmené par ces humeurs qui fluctuent sans cesse...



"Moi qui était un peu ta mère. J'avais seulement sept minutes de plus que toi."

"... rapporté à toute une vie, ça ne compte presque pas. Les gens de chez nous disaient que j'étais l'aînée. J'ai pris ce rôle que l'on m'avait attribuée."



La lune et les étoiles. Louna et Stella. A tout jamais. L'aînée va tout tenter pour retrouver sa trace, remonter le temps, rendre visite à leurs souvenirs pour ne faire qu'une avec cette autre partie d'elle même dont elle si proche et si différente à la fois.



J'ai été tellement touchée par ce roman. Les émotions sont démultipliées et les personnages si attachants. Une magnifique ôde à la sororité. A ce lien si particulier qui perdure malgré l'absence, la maladie, le temps qui passe...



Bref, une très belle histoire portée par une plume qui l'est tout autant. Je recommande grandement ! 🤗



Commenter  J’apprécie          30
Les fluides

C’est décidé, demain elles iront à la piscine, passer du temps ensemble, essayer de retisser ce lien qui s’est délité entre elles.



Julie n’a jamais aimé les piscines municipales.



Depuis l’incident, Julie a perdu la garde de sa fille et son mari, qui n’a pas compris son changement de comportement, l’a quittée et a refait sa vie.



Julie n’aime plus l’eau.



Depuis l’incident, Julie mange. Elle mange pour ne pas couler. Pour se protéger.



Julie est à la dérive.



Mais aujourd’hui, elle décide de sauter dans le grand bain. Julie ne veut plus se laisser faire, se taire. Elle veut reprendre le contrôle de sa vie.



C’est dans cette piscine municipale que Julie décide de surmonter ses angoisses, et dire au monde qu’elle est vivante.



Ce court roman, intense, raconte l’histoire d’une mère à la dérive qui trouve, en elle, la force de ne pas couler.



Un court roman intense et touchant. En quelques pages, Alice Moine dresse le portrait d’une femme forte, qui cache un lourd secret et qui va réussir à reprendre le dessus. A lire d’une traite !
Commenter  J’apprécie          30
Les fluides

Dans ce roman court et efficace, l'auteure nous raconte l'histoire d'une femme brisée, au bord de l'implosion.



Que s'est-il passé ?



Au fil des pages, le lecteur comprend qu'un événement terrible s’est déroulé dans le passé de Julie.



Ce drame l'a tellement anéanti que son couple n'a pas survécu...



Trop engluée, trop dévastée par ce traumatisme que tous ignorent.



↜↝↜↝↜



Dans ce huit clos, la parole de Julie se libère peu à peu !



Le déclic s’amorce doucement lors d'une sortie, à la piscine, avec sa fille.



Julie subit violemment les regards des autres, le contact des corps, les bruits et les voix abrutissants, les sollicitations et le flot de paroles de la petite Charlotte.



Ce voile qui l'empêchait de respirer, de vivre depuis des années, se déchire progressivement à fur et à mesure qu'elle nous confie son histoire.



Une nouvelle vie se profile alors, c'est le début d'une résilience tant attendue où l’espoir est possible.



J'ai trouvé très judicieux d'associer l'élément de l'eau dans ce récit, comme le symbole de la naissance et de la pureté qui joue un rôle essentiel dans la reconstruction de cette femme écorchée.



C'est une belle métaphore qui prend tout son sens, dans ce livre percutant.





Un texte sur la renaissance d'une femme atteinte au plus profond d'elle-même, se débattant contre ses démons.



↜↝↜↝↜



Un récit habilement bien écrit et intelligemment construit, allant à l’essentiel.



L'auteure a une plume délicate et subtile qui m'a plu.



Il vous faudra le lire, pour comprendre toute la détresse et le parcours enduré d'une femme qui avait tout et qu'un instant d'insouciance l'aura fait basculer dans l'horreur.



Parce ce qu'elle s'est tue, qu'elle n'a rien dit, son monde bascula...





Un roman poignant qui aborde les violences faites aux femmes.



Un concentré d'émotions réussi !



A lire !
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
Commenter  J’apprécie          30
Faits d'hiver

Un immeuble de cinq étages, dont chaque appartement va nous révéler les personnes qui y vivent ou le fréquentent. Un très court roman écrit dans un style remarquable. Alice Moine déroule avec une petite musique douce amère dix petites histoires d'une densité incroyable. On s'attache à chaque personnage, à leur histoire. Ce qui caractérise tous ces personnages c'est leur grande solitude, leur incompréhension des autres et leur difficulté à partager, communiquer. Au travers des personnages qui habitent cet immeuble ou qui ont un lien avec une personne y habitant Alice Moine peint un résumé assez triste de notre société. Chaque chapitre de ce roman pourrait être une petite nouvelle tant l'écriture dense d'Alice Moine est efficace.
Commenter  J’apprécie          30
La femme de dos

Jane, une parisienne casteuse à l'oeil aiguisé doit mettre entre parenthèses

une recherche qui la passionne : trouver une actrice pour une sorte de JR de la photo qui va réaliser un film dont personne ne sait rien, elle a pour presque seul élément une photo d'une jeune femme de dos... un cliché ressemblant beaucoup aux trois clichés que son premier amant, le photographe de plateau sur le film tourné dans la maison familiale à Toulon, avait pris d'elle alors qu'elle avait 16 ans, avant qu'elle ne soit victime d'un accident que sa mère nie, avant qu'elle ne quitte sa ville pour ne plus y revenir.

Mais sa mère, une créature froide à qui elle n'a jamais pu se confier, est hospitalisée, inconsciente, Jane doit être présente et elle revient dans la maison de son enfance. Mais pas question de renoncer à sa quête de la perle rare, un visage nouveau et différent qu'elle croit avoir trouvé lorsque le hasard lui fait rencontrer Charline, une employée de péage autoroutier au caractère bien trempé mais un ange qui protège sa mère brisée par son patron.

Voilà pour la mise en place de l'histoire, celle qui m'a le plus intéressée, le fait que l'auteure soit une professionnelle du cinéma apporte une crédibilité aux détails du travail d'une directrice de casting ou du photographe sur un plateau. Mais au fur et à mesure de ma lecture, je trouvais que les choses se dispersaient, que l'histoire avait de moins en moins de force. Je n'arrivais vraiment pas à m'intéresser à l'histoire ancienne l'héroïne qui se dévoile petit à petit, au lien qu'elle croit exister entre cette parenthèse amoureuse vécue ado et le projet du mystérieux photographe. Je ne sais pas à quoi attribuer cette sensation : à l'écriture qui agréable mais qui n'a rien de marquant, à la narration qui perd un peu son intérêt, à mon sens, ou simplement à moi sans vraiment de raison...
Commenter  J’apprécie          30
Faits d'hiver

Un puzzle de vies dans le même immeuble.

Histoires banales de gens ordinaires qui vivent les uns à côté des autres sans jamais se connaître, à part un bonjour de temps en temps, et qui s'ignorent la plupart du temps.

Chacun court de son côté, vaque à ses occupations, fait face à ses problèmes, à ses joies , à ses peines.



Pas bien gai finalement, mais tristement actuel.

Commenter  J’apprécie          31
Faits d'hiver

Un immeuble. Cinq étages. Dix appartements et autant d'histoires saisies dans l'instantané qui précède l'explosion.

Ce pourrait être dix nouvelles si les personnages de l'une ne se retrouvaient nécessairement dans les autres, si leur histoire n'était pas insensiblement modifiée par la présence des autres.

On suit la vieille dame acariâtre du 2ème droite qui n'aurait peut-être pas tout déclenché si elle n'avait croisé la jeune femme triste du 5ème droite. A moins que l'élément fatal ne soit la cigarette qu'allume le psychanalyste du 1er droite au moment où il reçoit un patient trop faible pour s'exprimer autrement que par la violence ?

A quoi tiennent finalement nos existences ? Au choix de rester un peu plus longtemps au square avec la fille de la voisine ?

Quels infimes hasards infléchissent nos vies ? Chacun de nos choix, même le plus dérisoire, fait varier la courbe de nos destins mais aussi celle de ceux qui nous entourent. Effet papillon, théorie des dominos, rien de bien nouveau me direz-vous !

Sauf qu'Alice Moine nous rappelle subtilement, sans appuyer le propos, cette sorte de solidarité involontaire qui lie les individus.

De la même manière que la jeune fille du rez-de-chaussée devient capable de distinguer les visages et les lieux, ce bref roman à l'écriture fluide et efficace, nous interroge sur l'égocentrisme et l'individualisme... qui peuvent conduire à l'explosion.

Les histoires en elles-mêmes semblent banales et peuvent être vite oubliées, mais cette impression d'isolement, que seul rompt un regard brutalement décillé, persiste longtemps dans la mémoire. Un premier roman prometteur et que j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          30
Les belles plantes

Merci aux éditions Plon pour m'avoir confié cette lecture. Ce roman n'est pas le type de lecture que je fais principalement, préférant le polar, mais je me suis clairement laissé séduire par ce récit, qui transpire l'humanité. Je m'explique...



On fait la connaissance de Stella Morte, artiste céramiste de talent, qui malgré un passé difficile a tout pour être heureuse. Enfin selon les apparences... Un métier qui la passionne, un mari qui la soutient, un appartement/atelier magnifique, et un avenir radieux. Mais lorsque son passé re-surgit, sous les traits du mari et l'enfant de sa soeur jumelle disparu, tout bascule. Car même si la maladie de sa soeur et leur histoire commune les a éloignées, elle ne peut s'empêcher de tout plaquer pour partir à sa recherche, et peut-être se trouver elle-même...



Dès les premières pages, on se retrouve embarqué dans un voyage émotionnel qui va laisser des traces. La plume, très vivante, et fluide même s'il m'a fallu quelques pages pour m'adapter à la forme, mais j'ai été très vite prise au jeu. Elle livre une cascade d'émotions que l'on ne peut que ressentir.



L'amour sororal bien sûr, qui lie avec force deux soeurs jumelles, mais aussi cette quête de soi qui prend tout son sens. La remise en question de qui on est, et de ce qu'on veut, des priorités de sa vie force par l'intermédiaire de Stella, chaque lecteur à s'interroger sur son propre compte.



Peu à peu, l'héroïne suit les fils du passé qui vont la mener jusqu'à cette soeur, perdue de vue et pas toujours comprise, mais qu'elle ne peut s'empêcher de vouloir sauver. Une ode à la relation entre soeurs, au retour à ses racines, et à la force des émotions.



Porté par des personnages très attachants, et de toutes générations, ce récit m'a touché au-delà de ce que j'attendais. Je ne saurais donc que vous conseiller de le lire au plus vite.
Lien : https://livresforfun.overblo..
Commenter  J’apprécie          20
Les fluides

Julie a eu un travail, un mari qu’elle aimait et une petite fille, Charlotte. Jusqu’au jour où un « incident » a tout fait basculer et où elle a tout perdu.



Son silence et sa peur l’ont enfermée en elle jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus s’appartenir.



« Les fluides » raconte cette peine immense, la solitude et le poids du bonheur de l’autre qui pèse sur les épaules des femmes.



Un joli roman.



A lire à la piscine.


Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
Commenter  J’apprécie          20
Les fluides

Voici le premier roman grâce auquel je découvre la plume d’Alice Moine. Et je l’ai lu d’une seule traite.



L’auteure décrit avec finesse et beaucoup de sensibilité les répercussions d’une agression que Julie a tue à tout le monde . Et l’auteure lève peu à peu le voile sur les conséquences de ce silence mais surtout de cette pression subie par Julie. Toute sa vie et toute sa survie plutôt, ai-je envie d’écrire, est liée à cet événement traumatique.



Julie alors qu’elle était une jeune mère et semblait tout avoir pour être heureuse a subi une agression. Elle a décidé de la taire, même à celui qui partageait alors sa vie. Et Julie s’est progressivement fermée au monde extérieur. Y compris à sa fillette. Oui mais voilà, Charlotte grandit et elle a envie d’avoir une « vraie » maman. On sent parfaitement le mal-être de Julie, les difficultés qu’elle doit surmonter pour pouvoir apporter un semblant de normalité dans ses courts moments passés avec sa fille.



« Les Fluides » est un magnifique roman dans lequel on plonge au coeur de la puissance de l’amour. Et Julie va renaître après trois ans de survie. Elle va enfin s’autoriser à exister et quitter la honte et la peur qui l’ont dominée trop longtemps, pour finalement vraiment exister dans le regard de sa fille et faire en sorte que Charlotte puisse être fière de sa maman.



Je vous conseille vivement ce très beau roman. Et je remercie les éditions Belfond qui m’ont permis de le lire en avant-première.
Lien : https://jadorelalecture.com/..
Commenter  J’apprécie          20
Les fluides

Roman court et très fluide

Un catharisme

Comment prendre soin de son enfant vouloir le protèger lorsque l on a été victime d une barbarie

Comment protéger sa famille et se reconstruire

Très beau roman
Commenter  J’apprécie          20
Faits d'hiver

Dans une résidence cossue, Faits d'hiver découpe des tranches de vie par étage, en s'attachant à saisir l'instant qui précède un drame, l'explosion de l'immeuble suite à l'implosion de la voisine qui a décidé de se suicider au gaz.

Ce court roman se lit avec fluidité, en suivant le fil d'une plume agréable. Il est dommage, néanmoins, que, comme dans beaucoup de romans choraux, les personnages confondent un peu leur singularité, tous n'ayant qu'une seule voix et un seul style, celui de l'auteur.

Il m'a, aussi, beaucoup rappelé Providence de Valérie Tong Cuong, dans la structure narrative comme dans le propos (l'instant qui change tout, les personnages qui se croisent, le rendez-vous chez le notaire, l'accident et même l'explosion d'un immeuble), avec d'ailleurs les mêmes qualités (lecture aisée et récréative) et les mêmes défauts (brièveté de la rencontre des personnages et uniformité de ton qui font de ces romans choraux davantage des recueils de nouvelles juxtaposées). Si cette réminiscence m'a d'abord placée sur la réserve, je suis passée outre dans la mesure où le livre demeure appréciable et sans prétention (mais sans originalité non plus, donc).
Commenter  J’apprécie          20
Mère nature

Grand coup de cœur pour ce livre



Ce livre aborde le sujet grave des violences obstétriques, des accouchements volés, des manqués involontaires, des dégâts que tout cela créé chez une mère.



Ce livre est merveilleux car bien que le sujet soit sérieux, que l'on sent la souffrance de Elle, le livre reste doux, parsemé d'humour, de douceur qu'apporte le deuxième personnage principal, Salomé, la fille de Elle.



Et c'est ça qui fait toute la beauté de ce livre car on navigue entre le récit de la mère, ses points de vue, ses ressentis et celui de sa fille de 9 ans, la naïveté, la douceur mais aussi l'impact des non-dits. C'est très touchant de voir tant d'amour niché dans tant de souffrance.



Et puis, très collé au réel, à la vie, le livre est piqué de référence politique, médiatique, historique qui nous ramène à nos vécus. L'auteur ancre cette histoire dans notre histoire, la voisine que l'on aurait pu avoir, le chauffeur que l'on aurait pu prendre.



Et puis, toute cette fougue environnementale qui nait dans les tripes de Salomé lors de ces instants volés devant la télé, recolle parfaitement aux révoltes étudiantes ou même à la force de Greta Thumberg.



Ce livre parle de mère, de mère nature, de nature et de naturel. Il parle de vie, d'amour, de résilience, de croissance, de pardon. Il met l'accent sur l'importance de l'autre dans notre survie et sécurité, de la force qui nous anime, nous transcende et de nos racines.



Je recommande ce livre à toutes les femmes, les mères, jeunes ou passées, à toutes celles qui se posent des questions sur leur(s) futur(s) enfant(s), sur leur choix et leurs désirs.



🍀Nau mai, haere mai🍀
Commenter  J’apprécie          10
Mère nature

Salomé, fillette de dix ans surdouée et ultra-sensible, est préoccupée par l'état du monde et par celui de sa mère, Elle Faure, dont le ventre s'arrondit et dont les angoisses grossissent elles aussi. Après un premier accouchement traumatisant, Elle a du mal à vivre cette nouvelle grossesse. En nous amenant à partager ces 9 mois de gestation, Alice Moine nous fait entrer dans la tête de sa petite Salomé si attachante et dans le corps d'Elle Faure dont nous partageons, en totale immersion, l'expérience la plus intime et la plus bouleversante. Bravo pour ce roman organique et engagé!
Commenter  J’apprécie          10
Mère nature

Après un accouchement traumatique pour donner naissance à sa fille Salomé, aujourd'hui âgée de 9 ans, Elle s'était jurée de ne plus jamais être enceinte. Mais si elle menait cette seconde grossesse bien différemment ? Loin des hôpitaux, du surmédicalisé ?



On suit, semaine après semaine, son cheminement, ses changements de pensée, ses prises de décision. Le tout pendant 9 mois. C'est difficile de ne pas donner naissance comme tout le monde, dur d'assumer ses choix auprès du corps médical, de son conjoint, de son entourage...



Ce que j'ai aimé dans ce roman :

- le sujet : donner naissance sans intervention médicale, bien sûr que j'en rêve, les récits d'accouchements à domicile m'ont toujours fascinée donc là j'étais servie !



- le découpage semaine par semaine qui nous place dans une attente, un compte à rebours, une identification au personnage et nous fait vivre la grossesse comme si on y était



- la place donnée à Salomé, la future grande sœur impliquée dans cette naissance, autant voire plus que sa mère ou son beau-père. Très touchant !



Ce qui m'a déplue, gênée :

- l'actualité omniprésente : covid, guerre en Ukraine, élections présidentielles... C'est un contexte anxiogène que je connais, dont on nous parle tous les jours à la radio et le retrouver dans un roman, ça a tendance à m'agacer prodigieusement...



- les chapitres avec la voix de Salomé, l'enfant de 9 ans, hypersensible et en avance sur son âge. Je ne les trouvais pas naturels, je n'arrivais pas à voir l'enfant qui parlait et en plus, c'est sans virgule pour montrer que ses idées fusent à toute vitesse mais ça m'obligeait à tout relire plusieurs fois !



- le côté trop documentaire parfois, quand les sage-femmes s'expriment,notamment, où on ne se croyait plus dans un roman mais dans un plaidoyer pour l'accouchement chez soi



Trois aspects qui m'ont sortie du roman et m'ont empêchée d'être "à fond dedans"...
Commenter  J’apprécie          10
Les belles plantes

Des jumelles Louna et Stella, une maman trop tôt disparue Sylvaine, et un papa Yann, qui tient le routier dans le plat pays que sont les Charentes. Et un nom de famille comme une sanction "Morte".

Stella est devenue céramiste de talent et vit à Bordeaux. Elle a un conjoint, galiériste, Joshua Stamp et elle doute : de son art, de son couple, de sa vie. L'alcool est le cataplasme qu'elle a choisi pour apaiser sa peine. C'est alors que surgit le mari de Louna, Sofiane et leur fils, Eddy. Louna a disparu une nouvelle fois : Louna est malade, Louna est bipolaire. Sofiane aime Louna, mais il est en situation irrégulière et ils voulaient se marier pour qu'il puisse rester officiellement.

Alors, pour retrouver sa soeur, Stella va remonter le temps : Pau, les Charentes, La grotte de la Verna, la maison familiale, toujours plus profond, toujours plus éloigné des hommes pour surmonter la crise et celle de sa soeur, pour devenir une et non être deux.

Il y a le pays basque de Hautes-Soules, celui de la mère, indomptée et lieu de bonheur pour les soeurs lorsqu'elles étaient petites, les chansons d'Eddy Mtichell, la fascination des trains de Louna, ses colères, son parcours chaotique, ses disparitions. Deux faces d'une seule médaille : l'une sage, l'autre folle, mais en fait deux personnes différentes, deux individualités qui renaissent dans des processus d'accouchements différents : celui de Stella, passe par le retour au pays basque et une rencontre avec un homme qui explore les profondeurs, pour Louna, c'est l'acceptation de sa maladie et son suivi.

J'ai été très touchée par ce livre car il décrit un univers que je ne connais que trop bien malheureusement, la bipolarité familiale. L'histoire ne finit pas toujours aussi bien que celle de Louna, mais la science fait des progrès tous les jours.



Commenter  J’apprécie          10
Les fluides

En cohérence avec son titre, ce court récit (100 pages) découpé en séquences simples et concrètes utilise une écriture fluide. On entre petit à petit dans la psychologie des deux personnages comme on s'immerge par paliers dans l'eau froide d'une piscine. C'est justement le décor. Alice Moine ménage son·sa lecteur·rice avec respect, pour aboutir à un tableau (comme on le dirait d'un tableau clinique) particulièrement juste. Délicat !

Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Alice Moine (116)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature classique européenne

Auteur Allemand né à Weimar en 1749, romancier, dramaturge, poète, théoricien de l'art et homme d'État allemand, passionné par les sciences, notamment l'optique, la géologie et la botanique, et grand administrateur. Il est connu pour avoir écrit "Faust" et "Les Souffrances du jeune Werther"...

Friedrich von Schiller
Heinrich von Kleist
Friedrich Hölderlin
Johann Wolfgang von Goethe

8 questions
232 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , europe , classiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}