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Critiques de André Brink (255)
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Un acte de terreur, tome 2 : Lisa

lu en 2018

Dans sa fuite, désormais accompagné par Lisa dont il tombe amoureux, Thomas tentera de passer la frontière par le nord. Durant ce road movie, ce sont d’autres rencontres - la bêtise des uns et la résignation des autres - et pour finir celle du père de Lisa, un pasteur, qui fera tout basculer. Ainsi, ils n’auront pas la possibilité d’y parvenir et Lisa perdra la vie.

Sur l’île de Gorée, dans la maison des esclaves, cette inscription : Savoir n’est pas accepter, se taire n’est pas oublier, la mémoire fait la force des peuples. (p405)

Sans être allée à Gorée, je ne sais donc pas si cette inscription est réelle. A. Brink l’y a située dans ce roman. Alors oui, ce 2ème tome résume bien la dénonciation de l’esclavage, de l’apartheid, et du régime Sud-Africain du parti national de 1948 à 1991 où les massacres de masse des noirs ont épargnés peu de familles. Cette politique de ségrégation raciale a été en vigueur en Afrique du Sud depuis la fondation par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la colonie du Cap en 1652.

A. Brink écrit beaucoup et bien, 2 livres fleuves. Le second aurait mérité d’être moins dense, mais il a voulu décrire le cheminement d’une famille Afrikaner depuis le départ de Hollande vers 1650, jusqu’au XXème siècle. Treize générations qui ont occupé les terres, partagé la vie, utilisé et guerroyé contre les autochtones, les Hottentots ou Khoïs, les Xhosas (N. Mandela, Miriam Makeba, Desmond Tutu) jusqu’à briser leurs cultures. Cette famille, qui durant plus de trois siècles, accompagnée au quotidien des lectures de la bible, a parcouru cette terre, la jugeant sienne, utilisant la violence pour ne pas la partager, tout cela au nom de Dieu. A. Brink aime son pays, l’Afrique du Sud, et il écrit avec lyrisme et émotion son amour pour la beauté de cette terre et le peuple qui l’habite. Un Livre d’amour et de rage, une réflexion sur l’utilité de la violence comme moyen politique, et l’éternelle question de la responsabilité individuelle face à l’Histoire.




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Un instant dans le vent

Envoûtant. Une histoire ancienne 18eme siecle) qui aborde la condition des femmes, des esclaves ... conseillé par mon libraire de Dole la passerelle.
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Un instant dans le vent

Un roman superbement écrit .. à lire absolument !
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Un instant dans le vent

L’auteur s’inspire d’un fait divers du 18e siècle pour construire son roman.

En avril 1749, l’expédition menée par un explorateur suédois Erik Larsson dans des terres sauvages sud-africaines connaît des revers. Suicide du guide, disparition des porteurs, vols de leurs équipements et enfin, décès de Larsson. Seule une personne survit : son épouse Elisabeth. En février 1751, elle revient au Cap en compagnie d’un esclave en fuite, Adam Mantoor. Aucune trace ne subsiste dans les archives sur ce qui s’est passé entre Elisabeth et Adam. Un trou que l’auteur va combler en restant fidèle aux conventions de l’époque et en entremêlant des thèmes qui lui sont chers : amour, liberté, place des femmes dans la société et regard sans complaisance sur l’esclavage.



Dès le début, nous connaissons les aboutissants de la survie d’Adam et Elisabeth. Dramatiques et si prévoyants. Connaître la fin n’empêche pas de découvrir avec plaisir et suspense l’intrigue imaginée par André Brink.

Elisabeth et Adam survivent donc pendant près de deux ans dans le veld avec comme objectif de rejoindre Le Cap. Entre ces deux êtres que beaucoup séparent va naître une attirance, une passion sans cesse remise en question par l’un et par l’autre. Elle est blanche, il est noir. Elle est de la haute société, il est esclave. Elle est cultivée, il est ignorant. Elle est libre (croit-il), il est en fuite. Leur relation, malgré les élans passionnels, n’est jamais idéalisée. Ces deux années représentent une étrange expérience faite de douleurs et d’amour suspendue dans le temps et l’espace. C’est une parenthèse dans laquelle chacun se révèle à lui-même plus qu’à l’autre.



L’auteur s’est emparé de cette histoire avec brio. L’écriture nous emporte dans la nature sauvage africaine. On entend les cris des oiseaux, le rugissement du vent qui balaye tout sur son passage. J’ai été captivée par la relation entre les personnages, par leurs caractères et leurs difficultés à s’ouvrir à autre chose que ce à quoi ils étaient destinés. « Immobiles, ensemble, nous voyageons plus intensément que nous ne l’avons jamais fait. Qui es-tu ? Je n’ai jamais connu personne comme je te connais, toi. Tu m’es pourtant complètement étranger. » Un beau roman empli d’humanité et de soif de liberté.
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Un instant dans le vent

J'ai abandonné Un instant dans le vent.





Pourtant l'histoire était prometteuse, une traversée des grands espaces sud africain, une histoire d'amour entre un esclavage qui vient de s'échapper et une jeune femme riche qui a suivi son mari dans cette expédition.





Déjà j'ai fais l'erreur de lire la préface, je ne le fais jamais normalement et dans celle ci on découvre le dénouement... J'avoue que ça m'a refroidi.

Ensuite pour moi trop de description tue la description, je ne me suis pas attachée aux personnages ce qui est essentiel pour moi. Adam ne me touchait pas et Elisabeth se posait trop de question. J'étais aussi perdue parfois par un changement de narrateur ou de retour en arrière sans ce que soit très clair dans la construction du récit.

Pour finir trop de blabla et pas assez d'action, j'ai lâchée autour des 160 pages sur 318...
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Un instant dans le vent

Très beau roman sur une époque (longue) de ce pays rongée par la question raciale où se confronte deux cultures, deux approches de l'autre bien différentes.

Très belle épopée à travers l'Afrique du sud mais aussi introspection.

Mais surtout et avant tout c'est vraiment dans l'adversité que l'on se découvre et que l'on fait fi de tout ce qui a pu nous être transmis par notre culture.

C'est aussi une bouffée d'optimisme et un beau pari sur l'avenir.
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Un instant dans le vent

Nous sommes en l'an de grâce 1749. Une expédition menée à des fins scientifiques par Erik Larsson, afin d'établir une cartographie de l'intérieur du continent sud-africain, de ses richesses zoologiques et de sa flore, disparaît corps et biens : le guide s'est suicidé, les porteurs hottentots se sont égaillés dans la nature, un raid boschiman a tout emporté des marchandises et des animaux ou presque, Erik Larsson s'est volatilisé; seule son épouse Elisabeth a survécu. Elle réapparaît en février 1751, et fait sa rentrée au Cap accompagnée par un esclave en fuite, Adam Mantoor, dont la chronique nous apprend qu'il est flagellé et étranglé un mois plus tard par un exécuteur des basses œuvres. C'est par ces quelques données factuelles et semble-t-il réelles que s'ouvre le récit; ainsi l'auteur entreprend de conter ce que l'on ignore de ces deux années d’errements dans le Veld, mais que les mémoires de la rescapée aurait laissé entrevoir et deviner.



L'auteur nous plonge donc dans l'Afrique du Sud des colons, à la moitié du XVIIIème siècle, alors que ces derniers étaient cantonnés à la région du Cap et dissuadés par les autorités d'explorer l'intérieur du pays. Il s'agit d'un évident jeux de miroir avec l’Apartheid qui sévissait toujours à la parution du roman (1976). Cet homme et cette femme que tout oppose - préjugés raciaux, traumatismes des blessures et des humiliations endurées, vont accomplir l'inconcevable rapprochement. Les éléments déchaînés, les dangers du Veld, la souffrance endurée ralentissent leur progression certes, mais en s'imposant à eux, ils dépouillent ces oripeaux que les conventions humaines ont tressés, et les ramènent à leur conditions premières, tel le couple originel (les prénoms des personnages sont suffisamment évocateurs) en une montée des sentiments d'amour et dans la fusion des corps. Leur passion impossible et condamnée dès le début est une des plus belles histoires d'amour qu'il m'ait été donné de lire. La maîtrise d'André Brink des ressorts de l'intrigue est magistrale ; la richesse des modes narratifs employés, l’entremêlement des flux de consciences des personnages, des réminiscences personnelles, tout est exposé sans véritable indication et nécessite la participation active du lecteur.



Hymne à la liberté, à la résistance face à l'oppression, un Instant dans le vent peut fort bien se lire comme un roman d'aventures tant les péripéties et les souffrances endurées dans cette terre sud africaine, chère au cœur de l'auteur - sorte de monde en résumé, tant par la diversité de son climat, la richesse de ses paysages et de sa faune, sont nombreuses et passionnantes. André Brink est un digne représentant de la littérature de son pays.
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Un instant dans le vent

L'auteur s'inspire d'un fait divers du18e siècle pour construire son roman.

En avril 1749, l'expédition menée par un explorateur suédois Erik Larsson dans des terres sauvages sud-africaines connaît des revers. Suicide du guide, disparition des porteurs, vols de leurs équipements et enfin, décès de Larsson. Seule une personne survit : son épouse Elisabeth. En février 1751, elle revient au Cap en compagnie d'un esclave en fuite, Adam Mantoor. Aucune trace ne subsiste dans les archives sur ce qui s'est passé entre Elisabeth et Adam. Un trou que l'auteur va combler en restant fidèle aux conventions de l'époque et en entremêlant des thèmes qui lui sont chers : amour, liberté, place des femmes dans la société et regard sans complaisance sur l'esclavage. Elisabeth et Adam survivent donc pendant près de deux ans dans le veld avec comme objectif de rejoindre le Cap. Entre ces deux êtres que tout sépare va naître une attirance, une passion sans cesse remise en question par l'un et par l'autre. Elle est blanche, il est noir. Elle est de la haute société, il est esclave. Elle est cultivée, il est ignorant. Elle est libre, il est en fuite. Leur relation, malgré les élans passionnels, n'est jamais idéalisée. Ces deux années représentent une étrange expérience faite de douleurs et d'amour suspendue dans le temps et l'espace. C'est une parenthèse dans laquelle chacun se révèle à lui-même plus qu'à l'autre. « Immobiles, ensemble, nous voyageons plus intensément que nous ne l'avons jamais fait. Qui es-tu ? Je n'ai jamais connu personne comme je te connais, toi. Tu m'es pourtant complètement étranger. »


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Un instant dans le vent

Tout commence, en Afrique du Sud, par une expédition dans le veld qui tourne à la catastrophe. Elisabeth, une femme blanche se retrouve seule au milieu de la forêt désertique. Elle fait la connaissance pas vraiment fortuite d'Adam, un esclave noir en fuite. Ils marcheront ensemble pendant des mois et apprendront à se découvrir l'un l'autre mais aussi eux-mêmes.

Tout est réuni pour que ce roman tombe dans la mièvrerie et pourtant l'écriture d'André Brink fait tout passer en finesse. Il nous décrit magistralement la naissance d'un amour. Et, au-delà de l'histoire d'amour, il nous parle de cette terre africaine qu'il adore et des rigueurs de l'apartheid qu'il a toujours condamné.

Chaleur, sensualité, interdits... De quoi réchauffer les longues soirées d'hiver.
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Un instant dans le vent

Dans les premières pages, l'auteur nous parle de l'expédition et des circonstances dans lesquelles vont se rencontrer deux êtres aux antipodes socialement parlant l'un de l'autre, Elisabeth, femme blanche de bonne famille, mariée à Alexis Larsson, explorateur et Adam, esclave noir en fuite. Il va donc nous dévoiler cette histoire à travers les voix d'Adam et d'Elisabeth. La narration se fait donc essentiellement à la première personne du singulier, avec quelques interventions éparses de l'auteur. Par contre, aucune indication sur qui prend la parole, ce qui pose souvent problème mais, au bout d'un moment, la difficulté s'amoindrit... J'ai aimé le style de l'auteur, très imagé. Moi qui ne suis pas friande de descriptions car j'ai beaucoup de mal à me représenter les lieux décrits, ici, je me suis surprise à « voir » les paysages défiler sous mes yeux.

Le livre peut être divisé en trois grandes parties : la rencontre plutôt houleuse au départ entre Adam et Elisabeth, le répit sur leur île, avant le retour au Cap. On se rend assez rapidement compte qu'il s'agit également pour nos deux héros d'une quête initiatique, à la recherche d'eux-mêmes et à la découverte de l'autre, celui que l'on craint ou que l'on méprise parce qu'il n'a pas la même couleur de peau. Ils ont finalement beaucoup de points communs tant au niveau de leur statut social : l'esclave et la femme ont une condition très proche, prisonniers tous d'eux de leur statut qui les enferme, les fait dépendre d'un autre qui leur est supérieur mais aussi au niveau du caractère. Ce sont des rebelles qui luttent pour retrouver la liberté dont on les a privés et petit à petit, ils vont se rapprocher. La deuxième partie marque une évolution dans leurs relations mais également en eux-mêmes : ils sont désormais libres de vivre comme ils l'entendent, loin des convenances et du qu'en-dira-t-on, libres d'être enfin eux-mêmes. Ils vont se redécouvrir intérieurement. C'est le retour à la nature (dans tous les sens du terme d'ailleurs), un instant de répit avant le grand départ, le retour vers la civilisation. Le tout est vraiment très long, finalement assez « statique » : ils avancent vers leur but, font des pauses et repartent, et cela du début à la fin du récit. J'ai décroché à la troisième partie, là je n'en pouvais plus, ça devenait ennuyeux.

Une fois que l'on sait où l'auteur veut en venir, je trouve que le récit n'a plus d’intérêt et qu'il aurait gagné à être écourté ! J'abandonne donc à la page 252 (sur 318).
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Un instant dans le vent

Attention, ici pas de suspens : on connait dès les premières pages du texte la fin. Mais que de poésie dans ce roman, une merveilleuse écriture permettant de décrire avec finesse la moindre nuance de sentiments. Le thème de l'apartheid (qui ne s'appelait pas encore comme ça à l'époque) encore revisité par Brink, mais toujours sur un autre ton. Les sentiments des personnages en plein milieu de la narration, sans transition, peut paraître déroutante. Mais en refermant ce livre, on se dit qu'on aimerait bien se replonger dans cette histoire.
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Un instant dans le vent

Cette lecture m’a été inspirée par Keisha dans le cadre d’une lecture commune, à laquelle participe également A girl. Je connais André Brink de nom mais je n’avais encore jamais lu une de ses œuvres. Le romancier sud-africain s’est inspiré d’un fait divers de la moitié du 18è S. comme trame de son roman. En avril 1749, l’explorateur suédois Erik Larsson, accompagné de son épouse Élisabeth (originaire du Cap) tourne au désastre. Le guide se suicide, les porteurs Hottentots s’enfuient, laissant seuls le couple de jeunes mariés au milieu du désert. La jeune femme avait épousé Erik Larsson sur un coup de tête, désireuse de quitter le Cap (petite ville bourgeoise isolée) pour le suivre dans ses explorations où son époux collecte plantes et animaux endémiques pour les envoyer à un ami en Suède. Mais très vite, la jeune épouse réalise son erreur. L’homme n’est passionné que par une chose : l’exploration. Il ne voit son épouse que comme un bagage de plus. Il n’accepte d’elle aucune aide, pourtant la jeune épouse est originaire de la région et sait lire une carte.



Larsson décide de laisser son épouse et s’embarque seule dans la nuit au milieu de l’immense veld après une énième dispute. Apparaît alors un homme noir, qui porte l’une des vestes de son époux. Il s’appelle Adam Mantoor. C’est un esclave en fuite qui suivait depuis plusieurs jours le convoi. Leur rencontre fortuite va leur permettre de survivre dans ces paysages rudes et peu accueillants et ils vont réussir à retrouver la civilisation, plus d’un an et demi après, en février 1751.



Elle a déja vu des esclaves nus, dans sa vie ; elle y a autant prêté attention qu’aux animaux de la ménagerie. Qu’est-il d’autre, après tout, qu’un esclave ? Il n’a jamais été autant un esclave qu’aujourd’hui, avec son réseau hideux de cicatrices sur le dos. Alors pourquoi ce tremblement dans les jambes ? (p. 123)



Aucune trace ne subsiste dans les Archives sur cette longue période et ce qui s’est passé entre cette jeune femme blanche de la haute bourgeoisie et cet esclave en fuite. Un mystère que l’auteur sud-africain va s’attacher à combler en racontant leur rencontre et leur cheminement. Le lecteur connaît dès le départ (j’ai cru d’abord à un récit) l’issue de ce périple et même leur avenir. Mais finalement, connaître la fin ne m’a absolument pas gêné pour découvrir l’histoire inventée par André Brink.



Pourtant les débuts ont été difficiles, en premier lieu, l’auteur raconte le fait divers et les trouvailles dans les archives dont les carnets du défunt Larsson, que la jeune femme avait complétés avec une phrase mystérieuse qui porte tout le roman :

"Ceci, personne ne peut nous l’enlever, pas même nous."



La suite sur mon blog !
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Un instant dans le vent

Un instant dans le vent c’est des instants de lecture magique … Des instants en Afrique où on se sent enveloppés dans une nature aride et généreuse à la fois. Un instant dans le vent, c’est des instants d’amour, des instants de calme, de sérénité, des moments d’angoisse, de peur et de solitude.

L’histoire part d’un fait divers, on connait la fin, donc. Mais ceci n’empêche absolument pas de savourer l’histoire. L’auteur a surtout imaginé le cheminement de deux individus que tout oppose, le cheminement que chacun accomplit en lui-même et envers l’autre. Un huit clos trépident, tourmenté, oppressant, sensuel. Des dialogues perçants et une réflexion qui nous plonge au fin fond de l’âme humaine. Qui sommes nous ? De quoi avons-nous besoin ? Quelle est notre place dans la civilisation ? Dans l’humanité ? Quelles sont nos forces et nos limites face à notre survie. Le style est simple, sans artifices, poétique. En fermant la dernière page, j’avoue avoir eu les larmes aux yeux et la gorge nouée, ce qui est rare. Ravie d’avoir découvert cet auteur.
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Un instant dans le vent

Nous sommes au Cap, en Afrique du sud, l'apartheid règne encore. Erik Larsson est empailleur. Il conduit une expédition à l'intérieur du pays. Celle-ci se termine par un désastre: le guide se suicide, les porteurs s'enfuient attaqués par une bande de Hottentots, les deux Blancs de l'équipe meurent. De tous, seule Elisabeth Larsson survit. La voici, seule, au milieu de l'innocent veld. Apparaît alors Adam, un Noir. Peut-elle faire confiance à cet esclave en fuite? Malgré son sentiment de répulsion, son habitude de ségrégation raciale, il y a cet instinct de conservation, il y a la nécessité de survivre. Elisabeth choisit de survivre et par ce fait, accepte de cheminer pendant des mois avec Adam.

Un Instant dans le vent est le roman d'une époque mais aussi de toutes les époques. Au-delà de la question raciale, l'auteur soulève l'épineux problème des valeurs, de la civilisation. Peut-on faire confiance à un système autant aveugle que désespérément inapte à se contrôler? Dans un tel univers, une nécessaire redéfinition de l'homme et partant de l'humanité s'impose à tous. C'est la raison pour laquelle le roman est surtout la mise en lumière d'un cheminement s'accomplissant entre ces deux êtres que tout sépare. Un cheminement qui leur permet de faire l'expérience de la joie mais aussi et surtout de la douleur; une tentation de fusion avec le monde végétal. La nature serait alors le lieu de référence idéal pour une vie simple et réfléchie.
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Un instant dans le vent

Ma découverte d'André Brink se solde par une déception. L'auteur sud-africain s'inspire ici d'un fait divers survenu entre 1749 et 1751, fait dont on a retrouvé quelques traces écrites. L'expédition dirigée par un aventurier suédois Érik Alexis Larsson a tourné au désastre. Seule, sa jeune épouse a survécu dans ce qu'il reste du campement, perdue en plein bush sud-africain, quand apparaît Adam, un esclave en fuite. Dans le journal d'Élisabeth qui a été retrouvé, André Brink y a décelé qu'une histoire intime avait lié ces deux êtres que tout opposait, son imagination a fait le reste.

Si j'ai été séduite au début par la narration de leur rencontre, j'ai rapidement déchanté, gênée par le caractère imprévisible et manipulateur de la jeune femme, qui à mes yeux a du mal à faire abstraction de ses origines et de son intérêt. J'ai douté de sa sincérité.

D'autre part, je n'ai pas apprécié ce récit souvent écrit à la première personne où alternativement Adam et Elisabeth prennent la parole. Difficile de savoir qui parle...

Autre regret, rapidement l'histoire s'enlise et l'ennui gagne. Surtout que le prologue dévoile une grosse partie du dénouement.

Un récit sur le combat de deux êtres, celui d'une femme pour échapper aux carcans de son éducation et celui d'un homme pour survivre à sa condition, mais qui, au final tourne court. Si je comprends la révolte d'un écrivain contre la colonisation et l'apartheid dans son pays, je ne pense pas que cette histoire à laquelle j'accorde un 8/20, ne défende correctement cette cause.
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Un instant dans le vent

Cette histoire part sur un fait divers, ou du moins une anecdote historique.

Une expédition est menée en Afrique du Sud en 1749 par un groupe d'Européen, mais elle tourne au désastre... Rapidement, la femme du commandant de l'expédition de retrouve seule survivante. Elle croise alors le chemin d'un esclave en fuite et commence pour eux deux une longue marche vers Le Cap. Ils mettront presque 2 ans à atteindre leur but. Voilà l'anecdote dont s'empare André Brink pour construire son roman.

Pendant ces deux années se noue alors une étrange relation entre les deux personnages que pourtant tout oppose: la couleur de peau (rappelons que nous sommes en 1750); la culture; l'ascendance;... Mais cela ne suffit pas à les empêcher de s'aimer, et finalement de réaliser dans ce voyage incroyable un chemin énorme vers la connaissance de soi et de l'autre.

Une très belle écriture, dont j'ai beaucoup aimé la poésie et les fidèles descriptions.
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Un instant dans le vent

Un instant dans le vent/André Brink

Odyssée dans le veld et le karoo.

Ils sont nus. Elle est blanche. Il est noir. Ayant perdu leur équipage, ils errent échevelés, épuisés et brûlés par le soleil implacable de l’Afrique du Sud pour tenter à pied de rejoindre Le Cap.

Dans ce très beau roman, deux personnages principaux : Élisabeth et Adam. Les autres personnages ne sont que des fantômes surgis du passé par intermittence dans ce récit palpitant du début à la fin avec pour cadre une nature sauvage et dangereuse.

En 1749, Elisabeth d’origine franco-hollandaise accompagne son mari Erik Larsson, explorateur suédois, dans une expédition au nord de la ville du Cap en Afrique du Sud.

L’affaire tourne au désastre quand leur guide Van Zil se suicide et que les Hottentots porteurs fuient. Peu de temps après, Larsson meurt. Elisabeth se retrouve seule au milieu du veld avec le convoi de chariots tirés par des bœufs.

Elle est découverte peu après par Adam, un esclave en fuite qui suivait discrètement le convoi depuis un certain temps.

Va alors commencer un retour épique de la blanche et du noir durant des mois vers la civilisation.

Une errance de deux années que André Brink nous conte dans un style somptueux avec le talent qu’on lui connait. Un voyage à risque. Et la découverte réciproque de deux êtres que tout sépare.

Après une introduction explicative, le roman débute au moment où Adam découvre Elisabeth perdu dans l’immensité de l’arrière pays du Cap de Bonne Espérance, le pays des lions.

Avec une technique de narration très au point, André Brink nous fait vivre cette épopée avec des retours en arrière qui nous permettent de connaître mieux le passé de ces deux êtres qui tout deux ont vécu déjà une existence difficile. Et puis tous deux poursuivent alternativement une conversation muette tout en vaquant à leurs occupations, évoquant leurs espoirs et leurs déceptions, leurs joies et leurs drames passés.

Extrait : ils sont au bord du gouffre et ne voient d’autre issue que d’attendre la mort, et Adam admirant Élisabeth exténuée et squelettique, songe : « Tu es si calme près de moi. Voici les vautours. Tu es sale et couverte de poussière. La sueur a dessiné des arabesques sur ton visage brûlé. Tes cheveux sont maculés de boue, la souffrance cerne ta bouche ; tes yeux sont injectés de sang, apeurés ; tes seins pendent ; les aréoles sont noires et brulées. Etre humain réduit en poussière. Je te reconnais. Je ne t’ai jamais aimée autant que je t’aime aujourd’hui. »

Cette histoire est inspirée d’un fait divers qui s’est produit en 1749 dans le même cadre.

Un très grand roman de l’humaniste qu’était André Brink qui nous a quitté il y a quelques mois, où s’entremêlent l’amour et la sensualité, la liberté et l’esclavage.

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Un instant dans le vent

Le roman du grand auteur sud-africain André Brink est très intéressant mais je mettrais une légère altération,ça s'appelle un bémol.Publié en France vers 78 le voyage d'une blanche européenne et d'un esclave noir dans la région du Cap,Un instant dans le vent,est aussi la fusion improbable de deux êtres,corps et âme,au milieu du XVIIIème Siècle,dans un pays neuf,pays qui s'avérera au fil des décennies comme une capitale de la douleur.Epreuve physique terrible, privations, faim et froid,Elizabeth et Adam, après une stupéfaction mutuelle de se retrouver liés de la sorte,vont entreprendre après la mort des compagnons et du mari d'Elisabeth d'une part,et d'autre part la fuite d'Adam qui a voulu tuer son maître,un voyage de retour vers Le Cap,voyage sans espoir pour ainsi dire car au cas inattendu où ils survivraient la colonie hollandaise de Cape Town serait quoiqu'il en soit bien incapable de les accepter et de les comprendre ensemble.Chronique d'un échec annoncé,cependant il n'est pas interdit d'entreprendre.



Un instant dans le vent est une aventure,une sorte de Robinson Crusoe au coeur du veld sud-africain,désert et glacial parfois,torride souvent.Presque un manuel pour résister aux conditions extrêmes.Violent donc,car conserver la vie dans ces circonstances implique parfois d'égorger une jeune biche ou de massacrer une tortue.Comme un retour aux origines,Adam et Elisabeth vivront dans les grottes et mangeront parfois crû.Le pays est si extraordinaire mais si brutal.En cela l'Afrique du Sud s'est perpétuée. Bien sûr,combattant historique de l'apartheid, catégorie intellectuel blanc,André Brink a un peu tendance à prêcher, parfois dans le désert au sens propre. La faute est vénielle et la cause est juste.Parfois les causes justes me fatiguent un peu.Et puis je le confesse, si André Brink et J.M.Coetzee sont de grands écrivains, Karel Schoeman me touche plus. La rédemption par l'amour du couple Elizabeth et Adam qu'on aimerait saluer demeure pour moi comme théorique.



Au rayon des certitudes celle que l'Afrique du Sud,tourmentée et plurielle, déchirée mais prometteuse peut-être, dispose d'une richesse littéraire qui a l'étendue de la savane et le goût brûlant du bush."Tu enfanteras dans la douleur" semble être sa devise
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Un turbulent silence

Une des meilleures lectures de ma vie, sans exagération aucune. On ne sort pas indemne d'une telle lecture, d'une histoire si réelle et intense. J'ai été touché au plus profond de moi, en tant que personne de couleur mais aussi et surtout en tant qu'être humain. Je conseillerais à tout le monde de lire ce roman absolument. Il déchire le coeur, mais pour la bonne cause.
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Un turbulent silence

Intéressant. Mais il y a beaucoup de passages...dont on pourrait se passer, parce que ce sont des redites. Résultat : à certains moments, je perdais patience, alors qu'à d'autres, je savourais l'instant. Donc, mitigé. Mais le fait d'adopter le point de vue des esclaves et des maitres est vraiment intéressant.
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