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Critiques de Andreï Makine (964)
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Le testament français

Pour un petit garçon russe né en Sibérie orientale guère après la mort de Staline, avoir une grand-mère française qui lui a appris la France et le français à travers ses souvenirs corroborés par de vieilles photos et des coupures de journaux jaunies, lui avait ouvert une fenêtre vers un pays de rêve dont il connaissait les personnages éminents et les faits marquants du début du siècle. Pour lui c’était la France, la seule qu’il connaissait et qui lui semblait enviable.



Irréfragablement russe, né au plus profond de ce pays aux frontières fermées, ce façonnement involontaire à une double culture a fait de lui un bilingue à l’identité ambigüe, si bien que les divers groupes que le déroulement de sa vie l’a amené à fréquenter l’ont immanquablement appelé « le Français ». Il faisait peut-être involontairement un peu trop allusion à la France et à son histoire.



Andreï Makine raconte, comme un long conte russe mais dans un français à faire pâlir de honte nos étudiants actuels, le repliement progressif de celui qui est « différent », pas qu’il soit rejeté, mais dont les intérêts discordent.



Ce langage est une friandise dont on ne saurait se passer quand on y a goûté.

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La femme qui attendait

Je ne sais pas si c'est la neige de Russie qui me laisse assez froide devant la prose d'André Makine mais je reste une fois de plus peu sensible à sa poésie. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, je suis restée à distance d'une belle histoire de rencontre entre un homme et une femme.



Véra est "La femme qui attendait", celle qui espère le retour de l'homme aimé parti à la guerre lorsqu'elle avait seize ans, à qui elle avait juré fidélité il y a trente ans de cela. Mais l'histoire d'amour de ce roman n'est pas celle-là, elle concerne le narrateur venu de Leningrad faire un reportage dans un village au bord de la mer Blanche, resté sous le charme de Véra, cette femme plus âgée que lui. Si cette institutrice garde une part de mystère, elle est généreuse et s'occupe des vieilles femmes du village, seules et abandonnées dont les maris et les fils ne sont jamais revenus de la guerre.

Le jeune journaliste est fasciné par le besoin de comprendre cette femme instruite qui refuse de se libérer du joug d'un homme qui a construit sa vie ailleurs. Il en tombe amoureux et tente d'être digne d'elle.



Malgré une intrigue alléchante sur fond de Russie soviétique, je n'ai pas eu de compassion pour ces personnages aussi hermétiques les uns que les autres. C'est sans doute le style d'écriture d'André Makine qui me laisse ce sentiment déjà éprouvé à la lecture de ses autres romans.





Challenge Entre-deux 2024

Challenge Solidaire 2024

Challenge Cœur d'artichaut 2024

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Une femme aimée

Je n'ai pas reconnu l'écriture de Andréï Makine, je me suis ennuyé, mais ennuyé. Je n'aime pas faire cela, et je le fais très rarement, mais j'ai abandonné la lecture au tiers environ. Avec beaucoup de regret du geste, je n'aime vraiment pas, mais avec un tel soulagement !!!!
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L'archipel d'une autre vie

1952 Extrême Orient soviétique

Un jeune garçon va recueillir les confidences d’un trappeur, à moins que ce ne soit un chercheur d’or, un homme qui l’intrigue en tout cas suffisamment pour que, sur un coup de tête, il le suive dans la taïga.

L’homme, qui jadis s’appelait Pavel Gratsev, est un vétéran de la deuxième guerre mondiale. Il a été appelé comme réserviste pour participer à un exercice grandeur nature de simulation de guerre atomique.

En but à l’autoritarisme d’un sous-officier ambitieux, le voici embringué dans un chasse à l’homme à travers la taïga, un détenu du goulag s’étant échappé. Les cinq hommes détachés doivent le capturer en vie à des fins de torture et d’exécution exemplaire.

A travers la taïga sibérienne en cette fin d’été, leur troupe poursuit le fugitif qui , étrangement, maintient une distance raisonnable et constante entre lui et ses poursuivants.

Les jours s’égrènent u fil de ce paysage somptueux mais dangereux, ponctué de tentatives maladroites de capturer le fuyard qui échappes à tous le spièges.

Cette marche forcée va révéler des hommes, va révéler des natures humaines en but à un régime totalitaire impitoyable et barbare et laissera entrevoir aux chasseurs capables de mettre à distance à la fois les diktats politiques du système et leurs instincts les plus bas, une autre vie possible…

Splendide !

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L'archipel d'une autre vie

Ce roman regroupe tout ce qui me plait dans une histoire : un cadre de nature sauvage, une intrigue simple et efficace (un groupe d'humains doit capturer une personne en fuite), des personnages bien construits, des réflexions philosophiques et politique, un style fluide, des rebondissements crédibles et de l'humour bien dosé.



C'est un énome coup de cœur qui m'a rappelé par moments la série McGyver avec des trucs et astuces improbables mais tout à fait logiques pour survivre à la nature et aux humains.



Challenge Multi-défis 2024

Challenge Solidaire 2024
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La femme qui attendait

Le thème de notre club de lecture de Mars 2024 est original et, pour moi, très intéressant : la bibliothécaire est allée chercher dans la médiathèque des romans qui ont eu du succès il y a 20 ans , donc en 2004 !



J’ai beaucoup lu Andreï Makine et souvent avec grand plaisir, je n’avais pas lu ce beau roman d’amour désespéré – nous sommes en URSS !- je n’ai pas du tout regretté cette découverte . Donc après « la vie d’un homme inconnu« , « Le livre des brèves amours éternelles » « L’archipel d’une autre vie », voici le destin de cette femme qui depuis trente ans attend le retour de son grand et seul amour.



Ce roman nous permet de découvrir les ravages de l’hécatombe d’hommes soviétiques morts lors de la deuxième guerre mondiale. Véra vit dans un village près de la mer blanche, Mirnoïe, elle est institutrice mais passe aussi toute sa vie à s’occuper de vieilles femmes complètement seules car leurs maris et leurs fils sont morts à la guerre. La description de ces destinées est vraiment tragique. Le narrateur est un jeune homme de Léningrad et il est séduit par Véra qui a l’âge d’être sa mère, nous dit-il.



Il va l’aimer mais ne saura pas l’embarquer dans sa propre vie, elle qui n’avait été que la fiancée de seize ans d’un jeune homme qui ne revient pas.



On vit avec l’auteur le froid et la violence des rapports humains en URSS, ce n’est sans doute pas son meilleur roman, mais c’est un bel hommage à son pays en particulier aux femmes russes. Les tragédies russes nous donnent souvent envie de pleurer (encore plus fort dans notre actualité de 2024 !)
Lien : https://luocine.fr/?p=17933
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Le testament français

Un des meilleurs livres que j'ai pu lire en ce début 2024. Le style est doux et me fait penser aux livres Ava Audur Olafsdottir, nous suivons le personnage principal dans sa quête d'identité avec un coeur partagé entre sa Russie natale et la France de sa grand-mère, entre la découverte du présent et les souvenirs du passé, entre la confrontation entre la réalité et l'imaginaire décrit.



Nous grandissons aux côtés du personnage en nous replongeant dans nos propres souvenirs, notre imaginaire de jeunesse pour les confronter aux réalités parfois crues que nous avons découvert en avançant vers l'âge adulte.
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Le testament français

Un roman autobiographique très émouvant où se mêle deux cultures pour notre auteur. A travers sa grand-mère maternelle, qui représente pour lui la grande racine française et qui ne souhaite pas que d'en rester là, se limiter à être une simple racine, mais en elle , c'est la France elle-même qui s'invite dans la vie de Andreï Makine, donc à travers sa grand-mère, c'est la France avec les moments forts de son histoire du début XXe s qui l'envoute et le fascine au point d'influencer intégralement sa culture de naissance, la culture russe. Entre un pays où la soif de la liberté est une quête quotidienne dans tous les domaines et un pays où l'espoir de la lutte de classes se transforme vite en un champs de tragédie, notre narrateur se retrouve dans une spirale où son moi semble piégé, coincé, c'est la guerre de l'identité
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L'archipel d'une autre vie

Un jeune homme, un peu perdu, suit un homme à travers la forêt dans l’Extrême-Orient russe. Il se fait surprendre et les deux hommes s’assoient autour d’un feu. L’homme, Pavel, se met à raconter son histoire, sa vie dans cette région difficile.



Quelle aventure. Quelle traque. La traque d’un homme à travers les paysages d’été de Sibérie par d’autres hommes, militaire, réserviste ou ancien prisonnier. La traque prendra un tour d’incroyable violence quand ces hommes sauront qui est leur proie.

L’histoire de Pavel se situe pendant la guerre froide mais raisonne tristement avec l’actualité.

Ces hommes qui ont vécus et fait des choses terribles pour rester en vie. Il y a-t ’il une échappatoire à tout cela ?

Lecture haletante sans temps mort, seule la fin est un petit peu longue.

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L'archipel d'une autre vie

"À cet instant de ma jeunesse, le verbe "vivre" a changé de sens."

Ça vous dit, la Sibérie orientale, là, tout au bout du monde, face à la mer d’Okhotsk ? Moi, les bouts du monde ça me parle. J’y vis.

Un jeune géomètre désœuvré piste un voyageur isolé, à pied dans la taïga. Une fois rattrapé, le voyageur lui livre le récit d’une autre traque, une traque qui a changé sa vie, alors qu’il était soldat au début des années 50.

J’ai eu un peu de mal au début avec le style : le récit du soldat notamment débute dans un style ampoulé, trop littéraire et peu naturel pour un homme de sa condition.

Puis j’ai eu un peu de mal aussi avec les personnages, ces relations masculines de pouvoir et de domination ne me disaient rien qui vaille ; je me suis dit "Ça va vite me gaver, ça".

Et puis le charme a opéré.

C’est qu’il intrigue, ce soldat, parti en commando mais dont toutes les certitudes vont se dissoudre au fur et à mesure que le commando perd ses membres.

C’est qu’il est bien mystérieux, cet évadé des camps qu’ils sont chargés de traquer et de ramener vivant.

C’est qu’elle est fascinante, cette taïga, monde hostile pour les uns mais univers naturel et généreux pour les autres.

C’est que cette traque est bien plus qu’une expédition militaire : elle révèle la vraie personnalité de chacun, des traits les plus sombres aux plus humanistes. Elle permet de se débarrasser des faux-semblants, des regrets, des aspirations matérielles.

De se réaliser, en quelque sorte ; d’accomplir "...deux destins qui s’opposaient à tout ce que convoitaient les humains."

Elle permet de révéler, d’une certaine façon, le sens de la vie.



Challenge Solidaire 2024

Club de lecture avril 2024 : "Un livre offert ou emprunté"
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L'ami arménien

Juste wowww! Dès la première phrase, j'étais déjà conquise : "Il m'a appris à être celui que je n'étais pas". Bam! À la 7e page seulement, je pleurais: re-bam! (et je ne suis pas facile à verser des larmes quand je lis, encore moins au début d'un livre!).



Magnifique roman autobiographique, où Makine rend un vibrant et touchant hommage à son ami arménien Vardan, rencontré alors qu'il était adolescent, en racontant l'histoire de cette amitié improbable entre un russe et un arménien durant les années 70. Cette amitié sera définitivement marquante et déterminante pour tout le reste de la vie de Makine et il sait bien nous le rendre.



La profondeur et la beauté de son écriture m'ont complètement séduite. Les mots me manquent pour décrire toute la délicatesse et la magnificence de cette oeuvre. Bref, Makine sera sans aucun doute ma plus belle découverte de 2024. Ça y est: je suis accro!
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La vie d'un homme inconnu

Ce livre démarre très fort, avec une évocation de la vie très occidentalisée/américanisée en Russie après l'effondrement du régime communiste. Andreï Makine (lui-même d'origine russe) fait voyager l'écrivain-dissident troublé Shutov de Paris à Saint-Pétersbourg. À son grand dégoût, il registre à quel point le pays a changé. Tout cela est très clairement décrit. Mais ensuite, au bout d'environ 100 pages, nous découvrons soudainement l'histoire de la vie de George Volsky, un ancien combattant qui a enduré le siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale. Ceci est raconté dans un ton complètement différent, trop sentimental, presque dans le style des films patriotiques et sociaux-réalistes de l’ère soviétique. Le lien avec sa bien-aimée Mila en particulier est mis en valeur de manière exagérément pathétique. Seuls le sort tragique de la population éprouvée de Leningrad et les persécutions staliniennes qui ont repris en force après la guerre confèrent encore à ce livre un côté documentaire intéressant. À bien des égards – notamment en termes de structure et de style – il s’agit d’une copie plus complète d’une des premières œuvres de Makine, La musique d’une vie. Non, cela ne m'a pas plu, et c'est dommage, car le message central de l'auteur – montrant comment un petit homme maintient son humanité au milieu de la misère et des forces du mal – est tout à fait louable.
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La Musique d'une vie

Cette première rencontre avec Andreï Makine, auteur français d’origine russe, fut une déception. J'ai trouvé ce livre, qui n'était en réalité qu'une nouvelle, trop sentimental. Je ne comprends pas non plus pourquoi Makine en a fait une histoire-cadre, comme si la vie tragique du musicien Alexei Berg ne pouvait pas être une histoire indépendante. Ce court roman n’a de valeur que comme illustration du règne de la terreur en Union Soviétique.
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Une femme aimée

Oleg Erdmann, cinéaste russe d'ascendance allemande, est obnubilé par le personnage de Catherine II, elle aussi d'origine allemande. Il écrit un scénario qui montre l'impératrice comme une femme aimée. Cette vision de la grande Catherine se heurte à l'image que le régime communiste en donne, à savoir celle d'un monstre sanguinaire doublé d'une nymphomane.

Après, la chute du mur, la Russie s'occidentalise et Erdmann écrit le scénario d'une vulgaire série consacrée à l'impératrice.

Avec l'argent ainsi gagné, il va visiter le pays de ses ancêtres, retrouve Eva Sander, actrice qu'il a connu autrefois et vit une histoire d'amour avec elle.

Dans une langue accessible mais recherchée, Makine dresse en filigrane le portrait d'une Russie à la recherche de ses racines.
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La Musique d'une vie

La Musique d'une vie d'Andreï Makine ( Editions du Seuil - 127 Pages)



127 Pages d'une vie qui passe comme une mélodie bien triste. Une vie brisée par la dictature de Staline.



Le roman démarre dans un hall de gare d'une ville d'Oural.



Un homme attend un train pour Moscou qui a des heures de retard.



Il observe les formes allongés qui dorment et attendent.



Je suis certaine que vous aussi dans l'attente d'un train, d'un métro etc... vous observez autour de vous les gens.



J'aime imaginer leurs vies, leurs professions ...



Le roman repart en arrière dans la jeunesse d'Alexis est raconte avec talent et douceur...



Pas de haine, pas de révolte mais une vie sans espoir. C'est beau car Makine est grand écrivain.



Mireine
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L'archipel d'une autre vie

L’Archipel d’une autre vie. On ne saura la signification de ce titre qu’à la fin du livre. Car l’Archipel existe. Et l’autre vie aussi (forcément)

Un récit de poupées russes évidemment.

La première (ou qui est pris qui croyait prendre) est la rencontre du jeune homme (Makine lui-même ?) et de l’homme à capuche, Pavel dans un lieu improbable du fin fond de la Sibérie, Tougour. Pavel va lui raconter son histoire en commençant par les mots : « Je suis rentré chez moi au mauvais moment. »

Ce sera la deuxième poupée, le corps du récit (je veux dire le core) où se fondent toutes les émotions et où se transmutent les sentiments. L’histoire de Pavel est fantastique, effroyable. Cela se passe sous Staline en 1952. Pavel est un soldat réquisitionné. En compagnie de Vassine et de deux gradés tortionnaires (certains Russes aujourd’hui, diraient nazis) doivent chasser et récupérer un évadé d’un camp. Cette chasse à l’homme dans la taïga est une épopée mortifère qui met à jour les penchants les plus vils chez les deux gradés (qui m’ont rappelé Au revoir là-haut …) La nature est omniprésente, toute puissante, écrasante.

Pavel termine son récit par ces mots qui nous ouvrent les bras : « Nous allons y vivre »

Vivre différemment.

Après maintes péripéties, Pavel se retrouvera à l’extrême Est de la Sibérie, dans une île, Bélitchy, de l’archipel des Chantars où la survie est minimaliste. Son existence fruste et solitaire lui convient. Il y restera des années. (« J’avais voulu tuer pour mériter un rôle dans la bouffonnerie du monde où depuis toujours les hommes vivent en se haïssant. »)

Enfin, dernière poupée, le jeune garçon revient. Il a vieilli et songe au récit qui l’avait tant bouleversé et qui le mène à une réflexion métaphysique sur le sens de la vie et comment vivre. : « Il m’a fallu de longues années pour comprendre : non, c’est notre vie à nous qui était démente ! Déformée par une haine inusable et la violence devenue un art de vivre, embourbée dans les mensonges pieux et l’obscène vérité des guerres. »

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La Musique d'une vie

Il faut être soit même un grand amoureux de la musique pour imaginer qu’elle a le pouvoir d’illuminer les vies les plus rudes et d’adoucir les souvenirs les plus douloureux.

Je ne sais pas si je crois au pouvoir de la musique à ce point…

J’aime le musique, ma vie est accompagnée de musique un bon 60% du temps je crois. Pourtant je ne suis pas certaine que j’arriverais à y puiser assez de réconfort si j’avais vécu la vie de Berg.



Quoi qu’il en soit, j’ai bien aimé ce petit roman. L’écriture de Makine est fluide et l’histoire se déroule à une bonne vitesse, ralentissant à certains épisode clés du récit mais sans jamais s’attarder plus que nécessaire.



On voit les épisodes les plus marquants dans la vie de ce pianiste qui n’aura jamais pu donner son premier récital. Empêtré dans une fausse identité pour sauver sa vie, elle deviendra la fin de sa carrière de musicien. C’est d’une grande tristesse pour cet homme qui est resté fasciné par les pianos pour le restant de son existence.



C’était ma première rencontre avec Makine, ça ne sera pas ma dernière, j’ai aimé sa narration simple tout en ayant un mordant particulier (comme son jugement sur les Homo sovieticus qui l’entoure). J’ai aimé ses descriptions efficaces, il n’y a pas de mots inutiles mais nous avons tout de même droit à quelques détails du décor.

Une belle rencontre!

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L'ami arménien

Défi solidaire 2024



Une citation attribuée à Staline est que des millions de morts, c'est de la statistique, alors qu'une mort est une tragédie. Dans ce roman, la démarche de singularisation confirme ce que je considère comme un biais cognitif - mais pour Makine, c'est ce qui fait notre humanité. Une interview de Makine à propos de cette œuvre confirme mon intuition : https://www.livreshebdo.fr/article/andrei-makine-ce-qui-nous-manque-cest-lincarnation.



Quelle beauté et quelle sophistication dans l'écriture ! Chaque fait, parole, ou épisode de ce roman/anamnèse prend une valeur symbolique et humaniste. L'incipit me plut immédiatement et Vardan, l'ami arménien, comprend ce qui est très joliment dit (vous verrez comment) et qui fut dit autrement par Montaigne "chaque homme porte en lui la forme de l'humaine condition".(d'où mon choix du terme "humanisme"). Le choix stylistique s'oppose à une simplicité brute et utile typiquement soviétique (c'est plus ou moins dit) et l'humanisme aux antagonistes sociaux (ce que, même pour moi qui tend à tout voir en classes sociales, je trouve beau).



Un peu d'action, surtout vers la fin, mais Makine n'est pas, du moins pas dans ce roman, un écrivain du spectacle, mais un écrivain de la finesse des sentiments, de la profondeur du quotidien. La façon de voir, la conception du monde, et de ce qui s'y déroule, par exemple la métaphore des figures inscrites dans un cercle (vous saurez de quoi c'est la métaphore !) font l'intérêt du livre (pour m'être un peu initiée aux maths au lycée, je pense que Makine convoque ici la question des limites et de "tendre vers").







Et puis, l'anamnèse est belle, et tandis que le pays devient capitaliste, Et les observations finales donnent à penser : Et l'amitié (maintenant que j'y pense, Montaigne a aussi écrit à ce sujet !)



Une œuvre belle à lire, avec juste assez d'action pour penser, mémorielle mais intime, accrochée au cruel réel mais atteignant le ciel (et, si vous le lisez, vous saurez pourquoi je dis cela). L'écriture de Makine est un polygone inscrit dans un cercle : alors que ses côtés/facettes tendent vers l'infini, son ensemble tend vers un : l'individu.

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Confession d'un porte-drapeau déchu

un peu mitigée sur ce livre

il donne tout de même un très bon aperçu de la vie à cette époque et à cet endroit, avec une enfance rythmée par le régime et les conditions de vie.

Mais l'écriture destinée au meilleur ami d'enfance du narrateur instaure une distance que je n'ai pas réussie à dépasser totalement.
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L'archipel d'une autre vie

Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : Andreï Makine est un magnifique écrivain!

L’écriture est d’une finesse rare et d’une poésie insensée. La réflexion est profonde, sincère et tellement actuelle. L’histoire est prenante à chaque seconde avec une alternance parfaite entre moments de réflexion et d’action. Les personnages sont complexes, magnifiques dans leur évolution et dans leur humanité.

Absolument merveilleux!

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