Citations de Anne Plantagenet (134)
« Et chez Lorca Horowitz, le ravissement de la personnalité n’avait pas pour but de dissimuler, ni de s’enrichir, ni de s’élever socialement, c’était en soi l’objectif à atteindre. Mais je persistais à penser qu’il y avait tout de même au fond des cartons consciencieusement rangés dans le grenier de l’étrange secrétaire une part du délire maniaque d’Hitchcock »
« Je connaissais bien aussi cette douleur de l’exclusion, pire encore, celle du cœur qui se brise et n’en finit pas de se briser, du cœur déjà en miettes et qu’on peut, aussi inconcevable et cruel que cela paraisse, réduire en morceaux toujours plus petits, car il faut de nombreux coups pour arrêter l’amour, il faut le tabasser à plusieurs reprises »
Je suis une des dernières étoiles liées à la terre. Et tout ce que nous voulions était notre droit à scintiller.
L'habitude est un mot trop usé pour dire cette liaison passionnée de notre corps qui n'oublie pas...
Je n'ai jamais eu l'habitude du bonheur,
c'est pourquoi je n'ai jamais considé qu'il allait de soi.
J'ai été élevée différemment du petit Américain moyen qui grandit avec l'idée qu'il va être heureux
Elle l'imaginait déjà : la vraie parisienne, sûre d'elle, hautaine, mi-Marion Cotillard mi-Charlotte Gainsbourg, grande, la frange qui ne rebique pas, filiforme, pimbêche, 48 kg, 1.73m.
Sur les dessins, la ferme semble immense. Sur le cliché, toute petite. J'ai toujours eu l'impression troublante qu'il ne s'agissait pas du même endroit.
L’amour ça va ça vient, c’est pas pour toujours (…). Un feu il faut forcément qu’il s’éteigne à un moment ou à un autre (…). On a beau rajouter du petit bois, arrive une heure où on a épuisé ses réserves et puis c’est tout.
[...] je suis persuadée que la cuisine révèle chez un être son rapport à la terre, aux sens, au corps, au... sexe. Nous y revoilà. Qui aime la chère aime la chair. Qui est capable de passer trois heures à palper, pétrir, émonder, peler, râper, émincer, pour un plaisir aussi éphémère qu'un repas, est un jouisseur de premier ordre. Un obsédé sensuel.
Elu au Sénat en 1953, John Kennedy s’est marié lui aussi cette année-là, condition nécessaire à la poursuite de sa carrière politique ; Il lui faut désormais être plus discret, du moins en public, quand il part en chasse. Ou mieux organisé.
Certain prétendent que Marilyn et lui se connaissent depuis 1946, quand nymphette en bikini et encore Norma Jeane, elle fréquentait les fameuses parties nocturnes de Hollywood, et que lui, jeune représentant de la Chambre de Boston, amant de Gene Tierney et de bien d’autres, il venait rassasier son besoin de jeunes corps offerts. Elle n’était rien. Il était célèbre. Peut-être se sont-ils croisés en effet, peut-être même ont-ils couché ensemble. Comment Marilyn se souviendrait-elle de tous les hommes qui l’on empoignée, quelques minutes, délicieusement ivre, dans une chambre prêtée, et qu’elle n’a jamais revus ? Et lui de ses innombrables conquêtes d’un soir ? Mais Monroe n’est pas une blonde comme les autres et Kennedy pas n’importe qui.
Nous partons, ils restent. Ici, c'est chez eux maintenant. C'est peut-être pour cela que nous sommes venus, pour leur remettre symboliquement les clés, quarante quatre ans après. Tout est en ordre.
C’est presque du théâtre, il y a réunion, suspension, etc., c’est à l’usure, un jour on a fini à la bougie. On défend les collègues, on ne monte pas pour soi. Avec l’âge, j’ai appris à tempérer, ça ne sert à rien de foncer tête baissée, il faut réfléchir. Malgré tout, on a moins de syndiqués, ou alors les gens prennent la carte un an ou deux quand ils ont un problème avec le patron et après on ne les revoit plus ! C’est dommage, parce qu’il faut continuer de se battre pour garder ce qu’on a acquis.
Il n’y avait plus qu’une petite fille blaisée, rongée par le remord, absolument seule sur terre. Et désormais bègue. Avait-elle fauté ? Avait-elle livré sa mère aux infirmiers de l’asile ? Elle se retrouvait sans famille. Son corps pâture désormais publique, se préparait en sourdine à prendre sa revanche. Souillure originelle qui bâtit et déconstruit en même temps. Le corps violé de Norma Jeane expédie sa mère à l’asile et elle à l’orphelinat. C’est l’irrémédiable chute sur le versant d’une colline qu’on ne remonte pas, l’instant ou tout bascule, ou Norma Jeane Mortensen, fille de Gladys Baker, meurt aux yeux de la société, est dépouillée de son identité originelle.
Par un stupéfient revirement de situation, Marilyn est réengagée pour terminer le film avec un nouveau réalisateur de son choix et un contrat d’un million de dollars. Du jamais vu. L’actrice exulte. Pourtant, elle sait qu’elle doit cette pirouette finale à un seul coup de fil, celui passé par Bobby Kennedy au grand patron de la Fox.
Sa carrière est entre les mains du ministre de la Justice. C’est le moyen qu’il a trouvé pour acheter son silence.
La mémoire de mon père m’impressionne. Celle d’Amin, me stupéfie. Ce n’est pas celle d’un garçons d’une trentaine d’années qui aime avant tout s’amuser et dont le caractère a priori joyeux n’a rien de nostalgique. En aucun cas il ne peut s’agir de ses propres souvenirs, on les lui a transmis. Il a reçu l’Algérie française en héritage, comme moi.
Comme elle se trouve au fond du bassin sur le dernier vélo, Charlotte bénéficie d'une vue imprenable sur les fessiers des autres participantes. La plupart du temps c'est plutôt rassurant (pour elle).
Les sportifs, rien à faire, ce n'est pas notre genre. Quitte à tomber dans les amours ancillaires nous pencherions plutôt pour un jardinier ou un garde-chasse, c'est notre côté Lady Chatterley.
Entre deux dossiers, elle a à peine eu le temps d'avoir deux enfants et de perdre le désir qu'elle a pu éprouver pour son mari, ça n'a pas traîné.
Leur divorce s'était bien passé, "c'était presque ce qu'on a fait de mieux en quinze ans de vie commune" [...]
[...] la plupart du temps, elle est à pied parce que c'est moi qui me déplace dans son quartier, qui viens jusqu'à elle afin de lui éviter, précisément, d'avoir à affronter l'adversité du monde qui commence au-delà du 6e arrondissement.