Citations de Anne Tyler (274)
Je trouve toujours que c'est rassurant, quand un homme aime les chats. Ça prouve qu'il n'a pas besoin de tout dominer.
Dans la vie il faut perpétuellement poser des étais, se battre contre une chose ou une autre, simplement pour empêcher que tout se désagrège.
Il devrait y avoir un langage à part, pour les mots qui sont plus vrais que les autres, pour les mots chargés de la parfaite, de l'absolue vérité.
"Je ne t'ai pas parlé de ça, mais les trois années que je passe ici sont difficiles, reprit-il. Des années de solitude. Compliquées. Tout le monde il fait comme si être en Amérique c'est une chance, mais ce n'est pas cent pour cent une chance. Les Américains ils disent des choses fausses. Ils font toujours comme s'ils sont vos amis ; ils appellent tout de suite par le prénom. Ils ont l'air tellement détendus et simples. Et après ils coupent leur téléphone. Je ne les comprends pas !"
Dans mon pays on a un proverbe : " Méfie-toi des gens sucrés, parce que le sucre, il ne nourrit pas."
" Si vous n'avez rien d'aimable à dire, ne disez rien"
En fait, ils se voyaient probablement beaucoup plus que la plupart des familles heureuses. C’était un peu comme s’ils devaient, puisqu’ils n’arrivaient pas à atteindre leur but, le poursuivre sans relâche.
C'était étonnant à quel point le caractère des gens se montre dans les petites choses qu'ils entreprennent.
" Je suis une salle remplie de coeurs brisés"
Je connais le vocabulaire, mais je n'arrive quand même pas à manier la langue comme je veux. Il n'y a pas de mot exprès pour dire "tu" quand je parle juste à toi en anglais. Il n' y a que le "you" pour tout le monde, et je dois dire le même "you" à toi et à un inconnu ; et je ne peux pas exprimer comment je suis proche.
Ah, quel terrible fardeau, quel oppressant, quel écrasant fardeau font peser sur vous les gens qui pensent que vous leur appartenez !
Je comptais sur l'effet voiture. Tu sais, quand les enfants qui refusent de parler à leurs parents s' épanchent dés qu'ils sont dans un véhicule en mouvement. Comme si ce qu'on disait dans une voiture ne comptait pas.
- Dans mon pays, on a un proverbe : "Méfie-toi des gens sucrés, parce que le sucre, il ne nourrit pas."
C'était une remarque intrigante. " Eh bien dans mon pays, on dit qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre.
- Oui, c'est sûr ils disent ça", dit Pyotr de façon énigmatique. Il marchait un peu devant Kate, mais ralentit soudain pour revenir à son niveau et, sans crier gare, passa un bras autour de ses épaules et l'attira contre lui. "Mais pourquoi vouloir attraper des mouches, hein ? Réponds-moi ça, mademoiselle au vinaigre."
C'est difficile d'être un homme. Tu y as déjà songé ? Les hommes croient qu'ils doivent avoir l'air responsable et tout maîtriser ; ils n'osent pas montrer leurs vrais sentiments. Peu importe qu'ils soient blessés, désespérés ou abattus, qu'ils aient le cœur brisé ou le mal du pays, qu'ils soient rongés par une énorme culpabilité ou sur le point d'essuyer un échec cuisant… Ils disent : " Oh, ça va. Tout va bien." Ils sont beaucoup moins libres que les femmes quand on y pense. Les femmes étudient ce que ressentent les gens depuis qu'elles sont toutes petites ; elles perfectionnent leurs radars - leur intuition, ou leur empathie, ou leurs je ne sais quoi relationnelles. Elles savent comment les choses fonctionnent sous la surface, alors que pour les hommes ça a toujours été les compétitions sportives, la guerre , la réussite et la notoriété. C'est comme si hommes et femmes vivaient dans deux pays différents !
Mais comment en suis-je arrivée là ? Comment ai-je fait pour devenir cette femme qui n'a rien à voir avec moi ?
Il paraissait tout simplement se soumettre au principe que, dans la vie, tout ne se déroulait pas toujours comme prévu.
La chambre était agréable, spacieuse et joliment décorée, mais elle avait le confort suranné des lieux que leurs habitants ont cessé de voir depuis longtemps.
Et il n'avait que neuf ou dix ans, encore loin de l’âge où les garçons ont honte de leur mère ; mais apparemment il avait eu honte d’elle dès sa plus tendre enfance. Il se comportait comme si on lui avait attribué la mauvaise mère et qu’elle n’était tout simplement pas à la hauteur.
Elle avait aussi toujours supposé qu'il y aurait dans sa vie un tournant décisif, une illumination qui lui ferait découvrir brusquement le secret de l'existence. Un jour elle se réveillerait plus sage, plus heureuse, plus sereine. Mais ce n'était pas arrivé.
Depuis quelques temps elle se sentait si… Comment dire ? Vide, abattue, à plat. ET cela ne faisait que s’accentuer de jour en jour. Le matin, c’était un cadavre qu’elle avait l’impression de traîner hors du lit. Dans son assiette, plus rien n’avait de goût. La moindre conversation l’obligeait à mobiliser tous ses muscles, à requérir ses dernières parcelles de force. Elle ne cessait de constater qu’il y avait bien peu de choses dont on pouvait parler en ce monde.