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Citations de Antoine Choplin (344)


PAROLE


Je rêve d’une parole qui se dédierait au silence
Consentante à s’éteindre à ses paumes nues
D’affamé

Je guette leur baiser
Leurs langues mêlées
Ce qui se dit
Et ce qui se tait

Je rêve d’une parole et d’un silence
Miracles l’un de l’autre

Et pas loin
Le murmure du fleuve
Qui sait combien tous deux sont libres
Et égaux en droit
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J'aimerais bien écrire quelque chose de gentil pour elle. Tu comprends. Quelque chose qu'elle pourra lire quand je serai passé et que ça lui fera du bien de le lire. Qu'elle pourra même garder avec elle, si elle veut, comme ça dans la poche de son tablier pour se le relire de temps en temps et se souvenir de tout ça.
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On nous emmenés dans un camp vers ces coins-là, près du village de Tchestoganivka. On était une douzaine, peut-être un peu plus. Le chef a expliqué ce qu'on avait à faire. Il a dit, et je te jure que c'est exactement ce qu'il a dit : les gars, on va enterrer ce champ. On l'a regardé sans comprendre, et il a répété les mêmes mots. Alors, ce qu'il faut faire, a fini par demander l'un d'entre nous, c'est ni plus ni moins qu'enterrer la terre.
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On avait pas besoin de se raconter nos vies, juste une petite clope qu'on se fume ensemble, rien que ça, c'est vrai que c'étaient des bons moments
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Ce n’était pas la guerre, ni un tremblement de terre. Nul effondrement, nul cratère d’obus. N’empêche, il fallait partir.
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Il lui apparaît que la vérité de ce qu’ils sont en train de vivre, lui et ceux de Guernica dont le cœur n’a pas cessé de battre, ne peut s’accommoder de découpages. C’est un tout dont on ne peut rien extraire sans risquer la supercherie. Ce qui se voit ne compte pas plus que ce qui reste invisible, que ce qui pourrait apparaître, ou qui se tient en attente derrière les angles des murs ; que ce qui va surgir, d’un instant à l’autre, du ventre des nuages.
Non, décidément, cette vignette dérisoire s’enracine dans un espace bien plus vaste. Ça n’est rien d’autre que le fugace point d’émergence d’un temps en train de s’écouler, portant l’espoir ou la crainte, et dont la photographie ne saura rien dire, ou si peu.
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On voit ainsi combien la silhouette rondouillarde et équilibrée de l'arbre résulte de l'agrégat d'élancements brisés, de lignes rompues et poursuivant autrement leur courses, de désordres. Dans ce chaos qui ne tempère que cette tension partagée vers le haut,l'oeil a tôt fait d'imaginer des corps décharnés, souffrants, empruntant à une gestuelle de flamme ou de danseuse andalouse, implorant grâce ou criant au visage de leur bourreau la formule d'un ultime sortilège, résistant un instant encore à l'appel du gouffre que l'on croirait s'ouvrant à la base du tronc. Antoine Choplin
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Il n'a fallu que quelques semaines pour que de ces retrouvailles quotidiennes s'efface toute marque d'effusion. Doucement, la rencontre a pris les apparences d'un simple côtoiement. Et ce n'est pas que les sentiments s'estompent, ou que diminue le désir de se retrouver. Non, ce serait plutôt par l'effet de la multitude; car il faut bien s'accoutumer à cette entrevue au milieu des autres, des dizaines, des centaines d'autres.
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Je vais aller m’asseoir au bord de la rivière et vous serrer dans mes bras, toi autant que Branimir. Je vais regarder passer l’eau et attendre. Demain je mettrai en marche ma scie à ruban et je regarderai les planches défiler. Le soir j’irai boire avec Herman, le contremaître. Je boirai comme un cochon et tous les deux nous aurons les larmes aux yeux. Un jour, toi et Branimir me manquerez à nouveau.

Un jour je t’écrirai.
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La bête n'a pas d'odeur et ses griffes muettes zèbrent l'inconnu de nos ventres. D'entre ses mâchoires de guivre jaillissent des hurlements des venins de silence qui s’élancent vers les étoiles et ouvrent des plaies dans le noir des nuits. Nous voilà pareil à la ramure des arbres dignes et ne bruissant qu'à peine transpercés pourtant de mille épées à la secrète incandescence
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Basilio se lève. Il pose sa peinture toujours solidaire du carton à dessins contre la souche. S'éloigne de quelques pas.
Son regard fait plusieurs fois l'aller-retour entre son esquisse et le héron étrange, désormais dénué de cou et de tête.
Il goûte quelque chose de cette œuvre inachevée.
Inachevée, c'est-à-dire en devenir, avec tous les espoirs que cela porte encore. Avec les libertés que ça laisse aussi, dans la lecture des espaces vides.
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Il conviendra seulement, comme les autres fois, mieux que les autres fois, mieux qu'il ne l'a jamais fait jusqu'à présent, d'ausculter ce héron du regard, avec un application parfaite, d'en cueillir quelques traits cachés, et surtout une petite lueur de vie. Et c'est tout. (p.56/57)
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Toutes les choses quon ne voit pas . Tout ce qui palpite sans figurer sur les images , ce qu'on éprouve avec force et qui se refuse à nos sens premiers . Et dont on voudrait tellement témoigner pourtant .
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Il lui apparaît que la vérité de ce qu'ils sont en train de vivre, lui et ceux de Guernica dont le coeur n'a cessé de battre, ne peut s'accomoder de découpages. C'est un tout dont on ne peut rien extraire sans risquer la supercherie. Ce qui se voit ne compte as plus que ce qui reste invisible, que ce qui pourrait apparaître, ou qui se tient en attente derrière les angles de murs; que ce qui va surgir, d'un instant à l'autre, du ventre des nuages.
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Cest drôle quand même. Moi je parle de gars qui se font tuer pendant que toi, tu t'emmerdes à peindre le plumage d'un héron.
Je m'emmerde pas.
Un temps.
Quand même, il doit falloir une sacrée patience, dit le soldat.
Faut surtout avoir très envie de regarder, dit Basilio. De bien regarder les choses. Le héron, ce qu'on peut en voir, et ce qu'on ne peut pas. Aussi, tout ce qui l'entoure. Tout ce qu'il y a dans l'air qu'on respire, le héron, toi et moi. C'est surtout cette envie-là qu'il faut.
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Vous parlez de nos premiers pas comme si nous allions en faire beaucoup d’autres ensemble...
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La chanson raconte les plaines d'Ukraine, les cieux de la couleur du métal, les chevaux de trait, forts et courageux qui un jour ou l'autre finissent par se coucher pour mourir.
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La ruine est une chose. Le vide infect installé désormais au revers de ces murs, une autre chose. C'est ce que Gouri tâche de se répéter au pied de ces immeubles. Car, de retour chez lui, il cherche une fois de plus à se convaincre des nécessités de l'exil ; flairer la réalité de ces puissances cruelles imperceptibles et assassines, et préservant si étrangement l'apparence du monde. En découdre avec elles, comme il l'avait fait, d'une autre manière, à coups de pelletées brûlantes sur le toit du réacteur numéro 4. (page 98)
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Sur l'échiquier finement marqueté, les pièces projettent leurs ombres élégantes. Avec nonchalance, l'index de l'homme qui s'est assis en face de moi glisse un instant sur le plateau pour épouser les contours de deux ou trois d'entre elles.
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Il se souvient que les eaux du marais étaient alors tellement scintillantes à l'avant des roseaux qu'on ne se posait même pas la question de leur couleur. À présent, leur teinte violacée, celle des fins de journée, est comme un ultime salut avant le noir. Elle leur donne une lourdeur d'huile.

p.146
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