Citations de Antoine de Saint-Exupéry (3245)
Le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu'on en possède les murs. Mais bien qu'elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du coeur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de sources, les songes...
Je lutte contre le désordre, je m'épuise contre le désordre, je m'épuise à remettre sur pied un gigantesque château de cartes qui s'écroule indéfiniment.
Je ne regrette rien, J'ai joué, j'ai perdu. C'est dans l'ordre de mon métier. Mais tout de même, je l'ai respiré le vent de la mer. Ceux qui l'ont goutté une fois n'oublient pas cette nourriture [...]. et il ne s'agit pas de vivre dangereusement. Cette formule est prétentieuse. Les toréadors ne me plaisent guère. Ce n'est pas le danger que j'aime. je sais ce que j'aime. C'est la vie. [...]. Si vous aviez objecté à Mermoz, quand il plongeait vers le versant chilien des Andes, avec sa victoire dans le cœur, qu'il se trompait, qu'une lettre de marchand ne valait pas le risque de sa vie, Mermoz eut ri de vous. La vérité, c'est l'homme qui naissait en lui quand il passait les Andes.
Si vous aviez objecté à Mermoz, quand il plongeait vers le versant chilien des Andes, avec sa victoire dans le coeur, qu'il se trompait, qu'une lettre de marchand, peut-être, ne valait pas le risque de sa vie, Mermoz eût ri de vous. La vérité, c'est l'homme qui naissait en lui quand il passait les Andes
Aimez ceux que vous commandez . Mais sans le leur dire .
Berlin fait des gestes. Trop. Pourquoi cette assurance qu'il dépouillera dans l'intimité? Elle le regarde avec inquiétude. Cet homme pousse en avant un personnage qu'il se compose. Non par vanité, mais pour croire en soi.
L'ordre pour l'ordre châtre l'homme de son pouvoir essentiel, qui est de transformer et le monde et soi-même. La vie crée l'ordre, mais l'ordre ne crée pas la vie.
Le coup de pioche du bagnard, qui humilie le bagnard n'est point le coup de pioche du prospecteur qui grandit le prospecteur. Le bagne ne réside point là où les coups de pioche sont donnés. Il n'est pas d'horreur matérielle. Le bagne réside là où des coups de pioche son donnés qui n'ont point de sens, qui ne relient pas celui qui les donne à la communauté des hommes.
Pour comprendre l'homme et ses besoins, pour le connaître dans ce qu'il a d'essentiel, il ne faut pas opposer l'une à l'autre l'évidence de vos vérités. Oui vous avez raison. Vous avez tous raison. La logique démontre tout. (...) Mais la vérité vous le savez, c'est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos. La vérité c'est le langage qui crée l'universel.
Heureux cette nuit bien degagee pu l'avion lui semblait dangereusement enfonce et si difficile a secourir on suivait du poste radio de BuenosAires sa plainte mêlée au grésillement des orages.sous cette gangue sourde sourde,l'or de l'onde musicale se perdait.
Quelle détresse dans le chant mineur d'un courrier jeté en flèche aveugle vers les obstaclés de la nuit
Rivière pensa que la place d'un inspecteur une nuit de veille est au bureau
Ainsi les trois avions postaux de la Patagonie, du Chili et du Paraguay revenaient du sud,,de l’ouest et du Nord vers Buenos-Aires on y attendait leur chargement pour donner le départ,vers minuit,à l’avion d’Europe.
🛫 le récit sur la Terre de feu est exaltant .
Ainsi, nous, du Groupe 2/33, pourquoi acceptons-nous encore de mourir ? Pour l'estime du monde ? Mais l'estime implique l'existence d'un juge. Qui d'entre nous accorde à quiconque le droit de juger ? Nous luttons au nom d'une cause dont nous estimons qu'elle est cause commune. La liberté, non seulement de la France, mais du monde, est en jeu : nous estimons trop confortable le poste d'arbitre. C'est nous qui jugeons les arbitres. Ceux de mon Groupe 2/33 jugent les arbitres.
Que l'on ne vienne pas nous dire, à nous qui partons sans un mot avec une chance contre trois (...), ni à cet ami dont un éclat d'obus a détruit le visage, qui a ainsi renoncé pour la vie à jamais émouvoir une femme, frustré d'un droit fondamental aussi bien qu'on est frustré derrière les murs d'une prison, bien à l'abri dans sa laideur, bien installé dans sa laideur, que l'on ne vienne pas nous dire que les spectateurs nous jugent ! Les toréadors vivent pour les spectateurs, nous ne sommes pas des toréadors.
Il est difficile d'exister. L'homme n'est qu'un noeud de relations, et voilà que mes liens ne valent plus grand-chose.
L'angoisse est due à la perte d'une identité véritable. Si j'attends un message dont dépend mon bonheur ou mon désespoir, je suis comme rejeté dans le néant. Tant que l'incertitude me tient en suspens, mes sentiments et mes attitudes ne sont plus qu'un déguisement provisoire.
La mort est une grande chose (...). Elle est un nouvel arrangement du monde. Rien n'a changé en apparence, mais tout a changé. Les pages du livre sont les mêmes, mais non le sens du livre. Il nous faut, pour ressentir la mort, imaginer les heures où nous avons besoin du mort. Alors il manque.
Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort.
Seul l’inconnu épouvante les hommes. Mais pour quiconque l’affronte, il n’est déjà plus l’inconnu. Surtout si on l’observe avec cette gravité lucide.
Il est des victoires qui exaltent, d'autres qui abâtardissent. Des défaites qui assassinent, d'autres qui réveillent.
L'amour, on ne le discute pas, il est.
On ne connaît que les choses qu'on apprivoise.