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Citations de Bernard Chambaz (245)


"Tant de gens ont perdu des enfants." Puis elle répète que la peine est la chose la plus individuelle qui soit sur terre et, en même temps, une expérience universelle.
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Lorand Gaspar

Des mots.Quelque chose pourtant de notre chimie y bouge, les lie, les oppose, les tend, les disperse.Leur donne une vitesse, une intensité, un timbre, un poids.L'étonnant est qu'un autre puisse parfois détecter ces choses qui ne sont pas dans les mots.Le front, les yeux appuyés contre leurs vitres.
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                   « ... INDÉFINIMENT MA JOIE » //C
  
  
  
  
Les vents ultimes cousaient leurs violences
pourléchaient semblablement les sables
les poètes comptaient l’iambe et l’anapeste
trafiquaient leur pidgin de contre-
bande, signaient
saignent, bricolent
« Ventre affamé n’a point d’oseille »
Ca n’empêche pas la monnaie de la pluie, ni les ressou-
venirs (moi je connais un talus gauche...)
les ressouvenirs, le saute-mouton clandestin
du bonheur

Les vents dérapent sur les haies
la mer heureuse se déride
passagèrement et j’y vais, j’y vais.
Gare aux murs.
                  31 octobre – 1er novembre 1972


//Henri Droguet (29/10/1944 -)
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PÂQUES 1957 10
  
  
  
  
rien à dire – tout à attendre
rien à assurer – tout à faire
rien à réclamer – tout à obtenir
d’ailleurs ce qu’est la poésie,
qui le sait, le sait vraiment ?
personne ne l’ sait – personne ne l’ fait
à coups sûrs, à coups sûrs dans la soupe,
dans la salade, dans le dessert.
Va te coucher et essaie dans ton sommeil
d’être.


// Jean-Paul Dadelsen (20/08/1913 -23/06/1957)
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On rencontre quelques fois son destin sur la route qu'on a pris pour l'éviter.
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Voudriez-vous
que je parle aux oiseaux ou aux poissons ?
" ça m'est égal, je suis foutu "
- son génie
pourtant ce n'est pas seulement son oeuvre en prose
ni même ses poésies
encore moins la malédiction qu'il assume
quand il évoque un prix à payer
dans un entretien exclusif pour Le Gaulois
- c'est davantage cette innocence
qui lui colle à la peau
aussi bien l'éclat des souvenirs d'enfance
que la façon qu'il a de brûler comme le culot de sa pipe

LA MORT DE VERLAINE
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Je m'en veux, mais c'est plus fort que moi. Ce qui se passe, en ce moment même, en direct, en live, me renvoie avec une violence insoupçonnée à notre histoire, à l'accident de Martin deux ans auparavant sur une route galloise, le 11 juillet.
Si je me retourne, la porte de sa chambre est entreouverte et je peux voir son bureau et la carte postale qu'il avait achetée pour la frise des petits chevaux dans une tombe étrusque.
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Quelques mots sont destinés à accompagner la contemplation. Sur le linteau, un aimable adage vous avertit : NOUS, OSSEMENTS QUI SOMMES ICI, ATTENDONS LES VÔTRES.
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La fenêtre de Tomar est "célébrissime". On a un peu honte de n'en avoir jamais entendu parler. Elle est partout, cette fenêtre, en cartes postales et en livres, en azulejos à 5 euros pièce et en tee-shirts à peine plus chers. Elle résume à elle seule la splendeur nationale, elle nourrit les réflexions sur la naissance du baroque. Elle est sûrement fascinante avec le lichen orangé qui mange le calcaire gris et on n'a pas à se forcer pour imaginer qu'elle remonte d'un long séjour dans l'océan avec ses cordages, ses madrépores, son varech.
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Ainsi le cavalier de bronze reste un prête-nom. Vladimir Vladimirovitch Poutine c'est Janus -avec ses deux têtes. Je ne me fais aucune illusion. L'innocente révolte du petit fonctionnaire est vouée à la folie et à la mort. Pouchkine n'a pas davantage le dessus dans sa révolte contre le nouveau tsar que moi dans ma dissidence mentale.
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Quant à la une de la Rossiskaia gazeta, elle résumait l'aventure à sa façon. "Poutine a appris aux grues à voler."
A cette lecture, Vladimir Vladimirovitch ne put s'empêcher d'y percevoir un écho et une sorte de régression. Staline, il le détestait, absolument, mais au moins il apprenait la musique à Chostakovitch.
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Il sait bien que le choix des premiers porteurs n'est pas innocent. Mais pourquoi serait il innocent ? Vladimir Vladimirovitch ressasse cette vieille question qui hante le monde russe sans qu'il y voie plus clair.
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C'en est trop pour Galina, car stalinisme ou pas,Staline ou pas, c'est sous le sceau du communisme et la férule du parti communiste que la Russie soviétique s'est abimée.
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Rouler, c'est aller de l'avant. Tant qu'on pédale, on est encore vivant.
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     (le Verre d’Eau)
  
  
  
  
IL ME SEMBLE QUE C’EST CLAIR,
TRANSPARENT ? LIMPIDE ?

CONTENANT COMME CONTENU ?

L’ALLÉGORIE ICI HABITE
UN PALAIS DIAPHANE !

ÇA VA ? VI, VA, VU ?

C’EST LU ? LI, LA, LU ?

C’EST BI ?

C’EST BA ?

C’EST BU ?

(FIN)


// Francis Ponge France (27/03/1899-06/08/1988)
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Alain affichait un sourire de jeune loup. J'aurais dû l'envoyer sur les roses, lui, et l'appareil dont il était le rouage, mais tout un réseau de liens me retenait au parti, comme du lierre, c'était mon estime pour Paul et pour les camarades de la base qui ne rechignaient pas à militer, à verser leur obole en vailants petits soldats d'une armée qui montait à à l'assaut contre les injustices, c'était l'atmosphère enjouée de la cellule de mon collège, c'était, sûrement l'influence équivoque de mon père, c'était ce sacré mouvement de l'histoire, ce foutu mouvement qui semblait encore obéir à des lois bien établies, c'était sans doute un brin de paresse, c'était cette affection inconsidérée du sentiment au détriment de la pensée et l'incroyable pouvoir qu'on a de se bricoler une petite philosophie commode où s'abriter sans forcément se rendre compte qu'on s'y abrite.
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Le ciel bricolait des boules de coton toutes rondes grâce auxquelles on était prêt à concevoir qu'il existât des corps qui échappaient à la loi de la gravitation universelle, un léger vent donnait le sentiment d'un élan républicain, le monde prenait des allures d'apéritif.
(pp.29-30)
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Manteg
à Daniel Boukman



5

Et peut-être faudra-t-il embrasser la terre de cendres
et descendre les escaliers de marbre ;
peut-être faudra-t-il chevaucher le cheval de misère
jusqu’au bord de la dernière mer ;
peut-être faudra-t-il combattre et tourner en rond
derrière son ombre !...
Aléliron ! Aléliron pour une ronde !
La ronde de l’homme-cerf-volant
qui virevolte après le vent.
Et vent sont les mots,
Et vent est la musique
et vent tout ce qui donne des ailes, Aléliron !

Aléliron pour l’homme-serpent
car il est celui qui sait s’enrouler sur lui-même et se mordre la queue ;
car il est celui qui sait changer de peau
et sait danser comme une flamme.
Aléliron !

Aléliron pour l’homme-cabri !
Car il est celui qui a le pied léger
et qui peut sauter de roche en roche
sur les roches des falaises ;
car il est celui qui peut vivre suspendu entre soleil et tuf,
Aléliron !

L’homme-du milieu du jour c’est celui qui sait
le temps de toute chose
« Aléliron !
L’homme est seul dans une ronde.
Aléliron !
L’homme est tout seul dans une ronde »,
Dit l’homme du milieu du jour. Dit encore :
« Fuis ! Fuis loin de tous les chemins qui mènent
dans le ventre de la Mort dévoreuse !
Car le pouvoir est ombre. L’ombre de l’homme. »


//Monchoachi (1946 -)
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Manteg
à Daniel Boukman



4

Si la vie dans la vie trouve sa promesse
– et la promesse de la vie est une ronde sans fin,
un commencement commencé à chaque instant
dans chaque semence, dans chaque fleur
comme une ronde d’étoiles dans un rêve d’enfant –

Si la terre dans la terre porte sa floraison
et jusqu’en sa source
arrache au frémissement de sa chair
un chapelet de musique cristalline

Si le vent dans le vent court après le temps,
sur la volée de la feuille,
et le saisit dans les stigmates de la pierre

Si le feu est flamme dans les entrailles de la terre
et éclair dans la déchirure du ciel

Si la mer dans la mer roule son écume de sel –
Et que moi-même
au fond de la mer de sel
veuille plonger
et renaître avec des ailes
et plus loin, et plus haut
tournoyer.

Le chemin de l’homme n’est pas dans l’homme
mais au-delà


//Monchoachi (1946 -)
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A onze ans, revenu en ville, Jack découvre la bibliothèque municipale. Il reste ébahi par tant de livres, tant de rayonnages, tant de vies de papier qui vous emportent dans des siècles passés et dans des pays où l'auteur lui-même n'a pas forcément mis les pieds mais dont il rapporte des histoires palpitantes (...)
Et le plus beau, c'est la gratuité. Jack s'émerveille qu'on puisse emprunter les livres. Il lit tout le temps, il lit en chemin, il lit à table, il lit au lit. (p. 62)
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