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Critiques de Céline Minard (457)
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Faillir être flingué

Très difficile d'entrer dans ce roman choral; il y a tant de personnages présentés longuement sans que se dégage un fil directeur. Il faut attendre le dernier tiers de la lecture pour que le scénario devienne intéressant. Le style me rappelle Paasilinaa pour le burlesque et on retrouve aussi Sergio Léone au final. C'est sûr on est intrigué mais pas conquis!

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Le Grand Jeu

Je pense être passée totalement à côté de l'intérêt de ce livre, qui à mon avis pousse à l'extrême tous les travers de la littérature française contemporaine : nombrilisme, abstraction, indifférence à l'autre...



En dépit de très belles descriptions de potager, j'y ai lu surtout l'histoire d'un femme riche, en bonne santé, qui décide de se couper du monde et de vivre seule dans son petit confort, en s'adonnant à des réflexions philosophiques inspirées par son environnement (qu'elle note soigneusement pour se repaitre de sa propre intelligence). Lorsque survient une marginale, qui la confronte à autre chose, elle parvient, à sa grande satisfaction, à l'accepter telle qu'elle est et à communiquer avec elle...



J'ai cherché le second degré, mais ne l'ai pas trouvé. Alors, blocage de ma part (probable vu toutes les bonnes critiques), ou tout simplement nous vivons une triste époque, si tant de monde se retrouve dans cette histoire ?
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Faillir être flingué

Faillir être flingué, c'est le wilderness sans échappatoire, c'est un livre qui sent bon la poudre et la poussière. Vous y trouverez bien les décors et la période qui correspondent aux poncifs rabâchés du registre mais, alors qu'il est facile de dépeindre un far west sans originalité, l'auteur offre un roman qui respecte toutes les règles du genre sans pour autant tomber dans ses clichés.



On y trouve les images des grands espaces. Là se joue une comédie humaine bourrue et virile. Des hommes s'y croisent. Ils ont le mot rare, ce qui donne d'autant plus de sens, de profondeur et de portée à leurs dialogues. Imaginez les plans serrés sur leurs regards pénétrants et chargés. Ce que vous pouvez y lire, c'est qu'ils ont conscience de la valeur de la vie. Et pour cause, dans cette nature sauvage, on peut si facilement faillir être flingué.
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Faillir être flingué

C'est un bien étrange équipage que l'on découvre dans les premières pages de ce roman. Dans un chariot bâché parcourant les prairies américaines : deux frères, Brad et Jeffrey mènent leur attelage de boeufs ; à l'arrière, leur mère mourante et tantôt dans le chariot, tantôt à la traîne, une jeune fille un peu sauvage recueillie sur le bord du chemin. Chevauchant à côté, Josh, le fils de Brad. On comprend vite que ces personnages ont fui une vie où ils n'avaient rien pour en commencer une autre ou ils peuvent espérer posséder quelque chose. Leur chemin va croiser celui d'autres êtres comme eux, mais aussi des tribus indiennes qui vivent encore dans la région. Pour l'instant, tous ces pionniers ont un même but, arriver jusqu'à la petite ville qui est en train de se construire de bric et de broc au milieu des steppes. Et ils vont s'y rencontrer....

Il ne manque rien dans ce western : le saloon y a bien sûr une place importante, avec ses filles et ses cow boys qui jouent à tirer plus vite que leur ombre. La diligence est régulièrement attaquée, non pas par les indiens qui ont d'autres chats à fouetter, mais par de redoutables bandits. Il y a des vols de chevaux, des massacres entre indiens, des cranes scalpés, des oreilles coupées. Une chamane, seule rescapée de son peuple garde un oeil sur tout ce petit monde et soigne aussi bien hommes que bêtes. Toute une galerie de personnages hauts en couleur.

J'ai littéralement dévoré ce roman. Même si le début est un peu lent - il faut laisser le temps au lecteur de faire la connaissance des personnages, - le rythme est soutenu et les mésaventures des personnages s'enchainent au gré de leur progression et de leurs rencontres. Tous les codes du western sont là. Mais attention, Faillir être flingué veut bien dire ce qu'il dit : tous les personnages risquent la mort à chaque instant, mais il n'y a pas de viol, pas de mort violente, même s'il y a quelques oreilles coupés et quelques scalps exhibés avec fierté. Céline Minard revisite le western épique avec humour et poésie et éclaire le genre d'un feu nouveau. Un roman à la fois passionnant, hilarant et jubilatoire.
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Le Grand Jeu

Céline Minard, née à Rouen en 1969, est un écrivain français. Après avoir étudié la philosophie elle se lance dans l’écriture. On lui doit déjà plusieurs romans comme le très remarqué Faillir être flingué (2013). Son tout dernier opus, Le Grand jeu, vient de paraître.

La narratrice, une jeune femme dont on ne saura jamais rien, pas même le nom, s’est installée dans un refuge construit tout spécialement pour elle en matériaux dernier cri, dans un massif montagneux non identifié (les Pyrénées ou les Apennins peut-être, puisqu’il y a des isards ? Mais on s’en fiche !). Seule au monde en mode survie, quoique bien équipée. Grosse activité physique entre la découverte du territoire qu’elle s’est approprié, escalades et alpinisme, et mise en chantier de son potager ou coupe de bois. Eventuellement elle joue aussi du violoncelle et rédige son journal. Jusqu’au jour où, désagréable surprise, elle s’aperçoit qu’une autre ermite partage son domaine de jeu…

Cette retraite choisie a un but, se découvrir elle-même et au-delà, trouver sa place dans l’univers et le monde. La narratrice est énergique, douée pour ainsi dire de toutes les aptitudes (jardinage, alpinisme, bricolage de haut niveau…) on sent qu’elle mène son monde à la baguette, tout est prévu, calculé, envisagé. Rien ne peut lui échapper et on a l’impression que sa quête spirituelle va être rondement menée, comme une formalité, même si elle impose d’en passer par des épreuves.

L’écriture de Céline Minard colle à l’image de son héroïne, énergique ; mais aussi épurée, dotée d’un vocabulaire particulièrement précis. Cette première partie du roman est presque trop clinique, voire froide, comme un rapport d’expédition scientifique dont on commence à se lasser. Entre en scène alors, le second personnage. L’écrivain la joue maintenant intrigante, mystérieuse presqu’inquiétante et relance le bouquin. Sauf que le lecteur commence à perdre pied, on ne comprend plus très bien ce qui se passe et dans les faits et dans l’exploration spirituelle qui tourne en un méli-mélo de New Age/Bouddhisme zen dont on n’est même pas certain que ce ne soit pas une invention intellectuelle délirante résultant d’un retour d’acide ! (« Cette eau était bien meilleure que tout le LSD que j’ai absorbé dans ma vie »)

Si j’ajoute que le texte est truffé d’aphorismes – à moins que le terme koan soit mieux adapté ici - qui sonnent souvent creux (« Quelle limite y a-t-il à la durée du présent ? », « Est-ce que se gouverner soi-même, c’est nécessairement gouverner les autres ? »), quand j’ai refermé le livre, j’étais plus que dubitatif sur ce que je devais en penser : était-ce un roman intelligent ou bien un roman rusé fait d’un blabla joliment agencé ? A cette heure, je m’interroge encore.

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Le Grand Jeu

Une femme décide de s’installer dans un abri high-tech en pleine montagne. Décidée à vivre en autarcie, elle se prépare pour vivre seule, cultivant un jardin, coupant des arbres, aménageant un vivier. Le reste du temps, elle parcourt la montagne, escalade les sommets, découvre l’univers qui l’entoure. Mais au bout de quelques temps, elle se rend compte qu’elle n’est pas seule.



Ce roman alterne les descriptions de la vie de cette femme, ce qu’elle fait, ce qu’elle escalade; avec des extraits de son journal ou de ses pensées où elle s’interroge sur la Vie avec des thèmes comme le jeu, la solitude, la retraite, le secours…



Le récit est assez immersif, mais comporte aussi de nombreux défauts. Premièrement les réflexions quasi métaphysiques sont à la fois parfois compliquées et coupent le récit. Dans les passages plus narratifs, on assiste à de grosses ellipses (par exemple, elle monte en haut d’un sommet durant plusieurs pages et la ligne suivante, elle est redescendue) ce qui rend le récit plus haché. De plus, on ne connait rien ni sur elle (son nom), son passé, les raisons qui l’ont poussée à venir là, où elle est (on parle d’un sommet de 2871m, ça a l’air d’être dans une faune et flore alpine (j’ai pensé au Mont de la Fouly, en Suisse où il y a trois lacs « pas loin » par exemple), etc.



Si certains détails sont inutiles, d’autres auraient pu aider à comprendre et apprécier ce personnage qui ne se remet jamais en question et se comporte un peu comme si elle était seule dans l’univers.



Au-delà de ça et d’un vocabulaire parfois très technique, la lecture est assez fluide et agréable. On atterrit en pleine haute montagne, on imagine assez bien son campement (où d’ailleurs elle a une sacré réserve de rhum pour quelqu’un qui veut vivre avec le strict minimum !), sa maison, son petit jardin et on l’accompagne dans toutes ces escalades. Les amateurs d’escalade y trouveront sûrement leur compte, et auront sans doute envie de se lancer à l’aventure eux aussi. Quant à la venue du deuxième mystérieux personnage, je pourrais dire un peu la même chose que pour le premier : on ne sait quasi rien, un peu trop rien du tout même.



Mais dans l’ensemble c’est un roman qui se lit bien, qui donne une bonne bouffée d’oxygène et qui, par certains côtés, peut ressembler au Grand Marin de Catherine Poulain qui décrivait elle aussi une femme décidée à vivre dans des conditions extrêmes !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Le Grand Jeu

Texte surprenant, à la fois poétique, philosophique voire sociologique;Une jeune femme s'isole en montagne, non sans avoir fait un installer un abri high-tech et mis en place tout un environnement afin de demeurer là en ermite. Autarcie et escalade sont au programme. S'isoler pour mieux se retrouver, prendre la mesure de soi-même de ses limites, mais surprise ! Elle n'est pas seule dans la montagne.Un grand roman qui va faire parler à la rentrée!
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Faillir être flingué

Ce livre m'a emporté dans ce monde rude empli de sueur, de rêves, d'ambitions , d'histoires intimes entremêlées, menant chacun des personnages à l'accomplissement de ses rêves .

Cette ville qui se construit de leurs destins les lient d'une solidarité sans faille.

Bref, j'ai adoré et je l'ai dévoré!

Cerise sur le gâteau, l'auteure a mis en mots tous mes sentiments pour la forêt.Merci
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Faillir être flingué

C'est une vraie petite merveille à ne pas rater.

La structure du début du livre est très proche de la structure de beaucoup de romans américains avec un personnage ou groupe de personnages par chapitre. Mais ensuite tout ce petit monde se retrouve pour construire une ville....

C'est un de ces livres que l'on ne veut pas finir pour ne pas quitter ces personnages auxquels nous nous sommes attachés.
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Faillir être flingué

je confirme : magnifique, endiablé, à lire d'une traite de préférence à cheval !
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Faillir être flingué

S'agissant d'un audiolib, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié la voix du lecteur, Féodor Atkine. Sa voix, sa lecture et le tempo qu'il propose ont fait que j'étais réellement transportée dans l'histoire, dans les paysages, à la rencontre des personnages. Il y a vraiment des voix qui savent captiver l'auditeur! Et je pense que cela a eu un impact favorable pour que je continue l'écoute!



Le roman commence avec un ensemble de personnages dignes d'un western. Les débuts sont plutôt confus, on passe de l'un à l'autre, sans lien particulier entre eux. Je me suis un peu perdue dans cette diversité mais après tout, cela nous plonge dans l'ambiance (j'étais perdue et en quête comme les personnages)! J'avoue que parfois mon attention s'est trouvée très très flottante à force de confusion. C'est au fil de l'histoire que les personnages se retrouvent tous au même endroit et que l'on fait des liens.



La qualité de l'écriture est indéniable: l'ambiance du western (saloon, indiens, brigands, chevaux, bagarres, etc...) , les descriptions détaillées, l'humour aussi... Mais cependant cela n'a pas suffi pour que j'apprécie vraiment ce roman. Je pense que c'est cette multiplicité des personnages qui ne m'a pas convenue.
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Faillir être flingué

Lecture abandonnée à la page 168 après une longue persévérance.

Décidément perdue dans les personnages, dans une histoire à la trame trop broussailleuse, je n'ai pas eu le courage de pousser plus loin mon effort de lecture....

Un roman de l'ouest un peu trop à l'ouest à mon goût....
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Faillir être flingué

La première partie du roman qui consiste à présenter les personnages souffre de beaucoup de longueurs et le style très impersonnel n'aide pas à s'identifier aux personnages ou au moins s'y attacher.

Néanmoins, la seconde partie, où les personnages se retrouvent en ville et constituent une nouvelle société, est beaucoup plus rythmée et intéressante . L'auteure sait nous faire voyager dans les grands espaces désertiques du Far West et nous plonger dans les péripéties des hommes blancs et des indiens.

Un bon sentiment d'ensemble.
Lien : http://milleviesenune.com/fa..
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Faillir être flingué

Un livre superbe que je ne suis pas près d’oublier! Et pourtant, si j’ai vu beaucoup de westerns et si j’aime encore les regarder, c’est le premier roman de ce genre que je découvre. Je l’aurais su avant, je crois que je ne l’aurais pas choisi de peur de m’ennuyer parce que, curieusement, il me semblait que les cavalcades et les affrontements hommes blancs/ Indiens, les arrivées en chariots des émigrants dans les immenses espaces sauvages à couper le souffle de l’Ouest américain étaient plus propres à être vus que lus. C’était une erreur. J’ai aimé ce roman des origines à l’égal des meilleurs «Nature Writing» lus ces derniers temps. Je découvre par là-même une romancière que je veux absolument mieux connaître car j’apprécie sa manière d’écrire à la fois sobre et inspirée mais d’un lyrisme réaliste très maîtrisé. Elle dit juste ce qu’il faut sans partir dans de grandes envolées mystiques ou poétiques, sans perdre en route son lecteur. Le récit s’organise autour de faits et de détails très précis et concrets. On s’y croit. Les personnages sont nombreux, variés, attachants: Josh, le fils si fantasque, Brad et Jeffrey, si déterminés, les premiers, qui enterrent leur aïeule en cours de route, Xiao Niù, la gamine, Sally, la tenancière du bordel, énergique et efficace, Zébulon, le bon négociant courageux, et tellement d’autres mais il faut bien les cerner dès le départ sinon on risque de s’y perdre au début. Le rythme, qui m’a paru un peu se ralentir au milieu, repart de plus belle par la suite avec des épisodes de toute beauté. Le début est magnifique, la fin très réussie.

Ce livre a reçu le prix Inter. Comment s’en étonner?
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Faillir être flingué

Une lecture fort réjouissante que ce western dans la plus pure tradition de l'Ouest sauvage.



Céline Ménard développe un récit assez audacieux, commence par sculpter ses pions, les place habilement sur l'échiquier en de nombreux petits récits qui évoluent en parallèle, puis les fait peu à peu s’entrecroiser, pour tous les réunir au final dans une ville en train de prendre son essor,  où tout le monde finit par se retrouver, et où les destins se nouent. Là, tout prend corps, les  dynamiques individuelles qui ont poussé tous les personnages dans ce lieu perdu au milieu de la prairie prennent leur essor, les relations se tissent, les aspirations personnelles servent le destin collectif de la ville dans un sentiment général d’amicalité et de bonhomie joyeuse.



On retrouve avec plaisir tous les clichés et les nombreuses péripéties sans lesquelles un western n'est pas un western,  c'est même ce qui fait l’un des  charmes du livre, que vraiment tous les stéréotypes soient là, (le livre est donc moins surprenant que le titre pourrait le laisser attendre) avec cependant une note d'humour qui n'est jamais bien loin. Les personnages quoique nombreux, sont attachants, les situations ne manquent pas de sel, il y a une pointe de sagesse et un peu de suspens: du tout bon,  on passe un excellent moment.
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So Long, Luise

Ce livre est une très belle découverte... La narratrice, 80 ans bien sonnés, écrivain célèbre qui a gardé non seulement toute sa tête mais, intacte, la capacité à s'émerveiller, à se souvenir, et à raconter, avec humour, fantaisie, poésie et verdeur, rédige un dernier livre-testament pour sa compagne des cinquante dernières années, Luise. Elle revient sur leur éblouissante rencontre et leurs aventures, entre réalité et fiction. On croise aussi bien des amis que des nains, des fées, des carpes ou des boucs. La langue de la narratrice mêle poésie, scènes érotiques, références à François Villon, contes fantastiques, mais de ce roman étonnant émane, tout le long, l'amour profond qui l'unit à Luise.



"Tout cela m'habite encore. Et je ne devrais pas dire encore car c'est une part de notre royaume de vie, une part vive, qui ne passera pas. Qui se tient – stare – dans une brèche du temps. Comme toutes les évasions réussies."



"Je te regarde du coin de l'œil et ton profil de page découpe le monde qui m'entoure et l'enchante. Les lointains flottent comme des mirages, les collines sont plus rondes, les roches plus claires, les forêts plus coulantes. Le glamour qui saisit le monde où tu passes émane d'un philtre fabriqué dans les samovars du train de ce lent plongeon prolongé qu'on appelle la vie, d'un don passé au prisme du travail et des jours."



Même si j'ai moins aimé la seconde partie, dans laquelle les nains, pixies, brownies et autres créatures féériques anglo-saxonnes du même genre, j'ai quand même savouré ce testament d'amour hors du commun par cette femme dont l'écriture est une des raisons d'être : « nous ne possédons rien si ce n'est la puissance et, peut-être, le talent de recréer, allongé sous un saule dans un fauteuil articulé, ce que nous avons soi-disant déjà vécu. »
Lien : http://dautresviesquelamienn..
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Faillir être flingué

Toutes sortes de personnages parviennent à une ville naissante qu'ils vont contribuer à développer.

Les codes du western sont à la fois présents ( le saloon, le barbier, des chariots, du bétail...) et réinventés, dépoussiérés.

Les personnages sont fouillés, les descriptions de la nature magnifiques. L'écriture est d'une grande puissance d'évocation.
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Faillir être flingué

Céline Minard, née à Rouen en 1969, est un écrivain français. Après avoir étudié la philosophie elle se lance dans l’écriture. On lui doit déjà plusieurs romans comme Le Dernier Monde (2007), Bastard Battle (2008), Olimpia (2010) et So long Luise (2011). Faillir être flingué vient de paraître.

« Le chariot n’en finissait plus d’avancer. La grand-mère à l’arrière criait de toutes ses forces contre la terre et les cahots, contre l’air qui remplissait encore ses poumons. » Ainsi débute le dernier roman de Céline Minard, une épopée sauvage au cœur du Far-West, ce territoire immense propice au romanesque qu’on pensait propriété intellectuelle exclusive des écrivains américains. Le thème semblait casse-gueule pour un écrivain français et pourtant, la dame s’en sort avec les félicitations du jury.

Magistralement construit, le roman est à priori une succession de scènes ou d’histoires dépareillées où chacune met un scène un ou deux personnages différents, mais au fil de la lecture on s’aperçoit que tout se tient par des liens rendus évidents à postériori. Tous ces personnages agissent et interagissent dans un mouvement d’ensemble qui les mènent vers la petite ville qui se construit, première étape du monde moderne qui s’ébauche.

Nous ferons ainsi connaissance avec Eau-qui-court-sur-la-plaine, une Indienne dont le clan a été décimé, et qui, depuis, exerce ses talents de guérisseuse auprès des Blancs comme des Indiens, les frères Jeff et Brad McPherson qui traversent la plaine avec leur vieille mère mourante dans un chariot tiré par des bœufs, la très jeune Xiao Niù, qui comprend le chant du coyote. Ou bien encore Elie poursuivi par Bird Boisverd, Arcadia Craig une contrebassiste et j’en passe !

Toutes les scènes de westerns vues au cinéma ou à la télévision sont ici compilées dans l’ouvrage et il s’en faut de peu que les visages de nos acteurs favoris, le Dustin Hoffman de Little Big Man par exemple, ne viennent se superposés aux héros imaginés par l’écrivain. Attaque de banque, scalps, bagarres de saloon et entraineuses, règlement de compte final, Indiens et chasseurs de primes, scène de barbier dans son échoppe, tout est présent dans ces plus de trois cents pages.

L’écriture très fluide de Céline Minard emballe l’affaire avec maestria et sait nous faire ressentir les émotions primitives de ses héros (Bird Boisverd seul dans une grotte et sans ressources, Eau-qui-court et ses rites chamaniques) ou leurs péripéties dans l’Ouest sauvage dignes des romans de Nature Writing des plus grands. Moi qui vénère ce genre, j’avoue avoir été bluffé par ce bouquin écrit par « une petite française » qui y ajoute sa patte, faite d’un humour subtile ou carrément cocasse.

Un grand roman d’évasion, un roman complètement épatant, un roman à lire évidemment.

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Faillir être flingué

Le moins que l'on puisse dire de Céline Ménard c'est que l'espace temps n'a pas de limites pour elle. Dans "Faillir être flingué" elle aborde le western avec l'aisance, la truculence et le brio d'une habituée des saloons et de l'Amérique de l'époque des chariots, des indiens, des cow-boys, tous en quête de l'Eldorado dans des contrées vierges où tout était en devenir. Il y a d'abord Jeffrey, Josh et Brad Mc Pherson qui partagent l'aventure avec la grand-mère en fin de vie qui vont recueillir une petite chinoise, une jeune indienne guérisseuse nommée Eau-qui-court et son disciple Gifford, médecin reconverti en sauvage, la tenancière de saloon, Sally et tous les bagarreurs du coin venus en découdre après s'être copieusement alcoolisés. La nature, sauvage et grandiose est aussi présente et le rythme qu'elle impose aux hommes comme aux animaux nous permet de mieux entendre le chant de la liberté, de la violence mais aussi celui de l'entraide et du partage. Un très beau moment de lecture.
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Faillir être flingué

La lecture de Faillir être flingué était jouissive, c’est l’histoire de la bonne fortune au Far West, d’une utopie et de ses aléas, les raids indiens sur les troupeaux de bœufs, les vols de moutons, les picoles au bar à putes et les conversations de comptoir bien arrosées.



C’est aussi l’écriture, belle, fluide, dansante à certains moments de Céline Minard, qui donne sa cohérence au roman. J’aurais peut-être aimé un peu plus de profondeur sur certains aspects. Mes moments préférés restent ceux de la guérisseuse indienne et de son disciple, Gifford, médecin tourmenté reconverti en sauvage dépouillé collectionneur de plumes, amateurs de chants d’oiseaux, artiste du nouveau monde, et ceux avec la roulotte de famille, les deux fils, le petit-fils, et la grand-mère au bord de la mort qui recueillent une gamine chinoise au regard mystérieux. Ces moments-là, pleins de grâce, plus profonds et touchants, auraient dû être un peu plus nombreux.



On s’attache beaucoup aux personnages, assez caricaturaux - mais bien caricaturés - bagarreurs, à la morale parfois douteuse, de bons bougres qu’on a envie de voir accéder au succès. Mais le personnage principal c’est cet Ouest, enchanteur, ravageur, fatal pour certains et le début du bonheur pour d’autres. Comme tout bon western, il y a des colts, il y des bagarres, il y a des vainqueurs et des vaincus, il y a des gentils et des méchants, même si les uns ne sont pas beaucoup mieux que les autres. J’ai aimé Faillir être flingué pour son atmosphère poussiéreuse et guerrière, ses personnages rêveurs et heureux de vivre, son western assumé qui donne la pêche.
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