Citations de Charlotte Erlih (183)
Life is a bitch. Chacun sa peau.
Rien de plus terrible que ces réseaux qui marquent vu, lu, V, à chaque fois qu'ils nous envoient des messages. Big Brother en plein dedans. Mais je suis pas certain qu'Orwell avait prévu le cauchemar avec des filtres licornes, paillettes, mignons koalas.
- Il se sentait plus libre en écrivant masqué ?
- D'une certaine façon.
- Ca veut dire que dissimuler son identité permet d'être davantage soi-même que de se montrer sous son vrai jour ? Que parfois, le mensonge peut engendrer la vérité ?
Ma sœur a un don que je n'ai jamais eu mais que j'essaie de dompter dans ma vie virtuelle. Elle est elle-même. Elle est aimée, entière.
May et moi passons nos heures seules au monde, avec le regard des autres dans la tronche et les avis de la terre entière dans la paume.
Aujourd’hui, aucun homme, aucun aventurier, aucun explorateur ne lui arrive à la cheville. Les gens ont beau se dépasser, relever de grands défis sur les sommets du monde ou dans les déserts d’Afrique, il n’y a pas plus grand challenge que ce que nous deux et tant d’autres vivent.
Ça suffit pas d’être mince pour être en forme, pour se tenir droite. Ça suffit pas de rien bouffer, de faire le jeûne, de boire des litres d’eau pour se combler le bide, de se mettre sur la balance tous les jours comme une fracassée et si, malheur, y a deux cents grammes de plus sur le petit écran, c’est double ration de flotte. Néo a de l’énergie et ça lui vient pas des sucreries, ça lui vient des tripes.
Mais aujourd’hui, les fantômes, c’est pas ceux qui hantent les couloirs sombres de Disney. Les vrais fantômes, c’est nous. Quatre spectres paumés dans un monde de toc et de rêve forcé.
C’est dingue comment les gens font confiance à internet. Ils croient que c’est un territoire invisible, un endroit où rien ne se remarque. Y a pas pire que le net, bande de débiles. Internet, c’est comme fouiller dans les poubelles du voisin. On débusque tout. Et contrairement aux déchets, rien n’est recyclable. Tout reste. Gravé. Immortel. À vie, les ordures aux pieds.
On ne triche pas avec l’horizon. On le regarde comme une ambition. Je ne dis pas ça à la légère. Faut me croire. May, n’aie pas peur. Regarde l’horizon toi aussi. Si jamais une part de toi se réveille, un fragment infime, écris-moi.
Si elle savait à quel point elle a de la chance, May. Dans la vie, elle, elle n’a pas à mettre pause. Elle n’a pas à choisir la bonne case. D’emblée, elle sait. Elle sait rire, compatir, pleurer quand il faut. La bonne option à tous les coups. Moi, je suis à côté. J’appuie triangle quand il faut penser carré. Je dis rien quand il faut presser rond.
Dans les jeux vidéo, on croit que tout est permis, que rien ne compte. Rouler sur les bestioles. Tuer la cow-girl et la petite fille à nattes qui attend son papa en léchant sa glace. Briser les genoux du mec qui te propose gentiment de le prendre en stop. Faire ta loi, ta tyrannie, juste pour rire. Mais c’est archifaux. Pour moi, jouer, c’est vivre. C’est agir comme il faut, parce que dans la vie, j’ai compris depuis longtemps que j’avais pas la notice.
Benjamine aimerait en faire sa chasse gardée mais moi je me dis qu’un mec comme ça, c’est comme dans les films d’horreur, c’est chacun pour soi.
Tu préfères te couper un bras ou avoir toute ta vie une ribambelle de canards collés à tes basques ?
Quand j'ai décidé de devenir psychiatre, je savais qu'un jour ça arriverait. Je devrais me retrouver seule face à un patient, et face à sa famille. Mais les études de médecine sont si longues, le chemin paraît interminable... Je me disais j'ai le temps de me préparer. Quand ça arrivera, c'est que ce sera le bon moment. Je serai prête. Je ne sais pas si on est jamais prêt à annoncer à un parent que son enfant a une maladie grave. [...]
Comme a dit Xavier Tartakover, un grand joueur d'échecs : "La tactique consiste à savoir ce qu'il faut faire quand il y a quelque chose à faire. La stratégie consiste à savoir ce qu'il faut faire quand il n'y a rien à faire." (p.69)
Le problème, c'est que ce n'est pas toujours facile de rester parallèle quand on habite si près les uns des autres. (p.36)
La Sainte-Chapelle est posée en plein milieu de la cour comme un bouton d'acné sur le bout d'un nez. Je dis ça surtout pour le fait qu'on ne peut pas la rater et qu'elle paraît greffée à un endroit où elle n'a rien à faire, parce que évidemment, pour le reste, la Sainte-Chapelle est bien plus belle qu'un bouton d'acné.
« Mais je n'ai pas tenu le coup sans ma mère. C'était insupportable d'être si loin d'elle. Je ne sais pas exactement pourquoi. »
Sébastien DB
Citation par Dominique :
"Quand mes parents se sont séparés, je me suis fissurée."