Citations de Charlotte Erlih (183)
Je voudrais ne vivre qu'avec maman et ne vivre qu'avec papa.
Charleene
Etre belle ou ne pas être belle ?
Telle est la question...
Apprêtée ainsi, je suis peut-être la plus jolie, mais pendant que mes amies rient, qu'est-ce que je m'ennuie"
Dans la tragédie de Racine, quand le rideau se lève, tout le monde sait que l'histoire va mal finir. Ce qui est intéressant, ce n'est pas la FIN en elle-même, on la connaît déjà plus ou moins, c'est la MANIERE dont la catastrophe se produit.
» D’en haut, il ne reste rien des passions des uns ni des désespoirs des autres. Rien des estomacs vides, des ossements laissés derrière soi dans de lointains pays, ni des corps éreintés ayant passé une nouvelle nuit dehors. À quatre-vingts mètres au-dessus du sol, la souffrance et la saleté sont invisibles. »
» Le sourire de Judith s’épanouit. Son plaisir se libère. Elle relâche la main de Julien, s’en détache. Elle bat des bras pour conserver sa stabilité. Tient seule. Fait un pas, bientôt un autre. Le fil se coule dans ses pieds nus, un picotement tiède se diffuse dans son ventre, résurgence indéterminé d’enfance. Cette période lointaine où, chaque jour, elle se dépassait, et croyait que cela durerait toujours… »
La vie est vraiment étrange. Pendant des semaines, parfois des mois, il ne se passe rien, on est englué dans la répétition du quotidien, et tout d'un coup, ça s'emballe et tout arrive en même temps.
Selon maman, si on laisse son portable en mode général, c'est qu'on se met potentiellement dans la situation d'un esclave. Et si on répond tout de suite à un message, on confirme qu'on en est un.
Si tu n'as pas confiance en toi, tu tombes. Si tu as trop confiance, tu tombes aussi. Il faut se tenir pile entre les deux. Sur le fil du rasoir...
Aux échecs c’est plus dur que dans la vie : on n’a pas le droit de passer son tour. On est obligé de jouer, même si ça nous fait perdre. Alors, quand je ne suis pas dans une partie d’échecs, j’en profite. Même si, j’avoue, ce n’est pas très courageux…
J’essaie de visualiser un échiquier et de me représenter quelques ouvertures – défense sicilienne, variante du dragon, attaque anglaise. Jouer en premier donne aux pions blancs un léger avantage, sauf que, contrairement à la plupart des gens et notamment à Anna qui fait partie du même club d’échecs que moi, je préfère quand même avoir les noirs. Ça me plaît de me battre pour essayer de compenser une position plutôt déséquilibrée au départ. Récemment, j’ai découvert une ouverture que j’aime bien. Le système hérisson. Dans cette ouverture, les noirs font exprès de se faire manger des pions au début. Ça leur permet ensuite de contre-attaquer plus facilement puisqu’ils ont plus d’espace pour manœuvrer et qu’ils peuvent alterner plus aisément les menaces d’une aile à l’autre. Comme l’adversaire a plus de pièces sur l’échiquier, il est moins mobile et se retrouve un peu coincé.
— Pourquoi tu mets du rouge à lèvres alors, si tu ne veux pas plaire aux hommes par ton physique ?
Maman a levé les yeux au ciel, puis elle a expliqué que ça n’avait rien à voir. Qu’elle mettait du rouge à lèvres parce qu’elle voulait être belle pour elle-même, pas particulièrement pour les hommes. Qu’elle se maquillait pour se sentir bien dans sa peau. Que ça lui donnait confiance en elle, de se sentir belle.
Une femme qui porte du rouge à lèvres foncé devrait toujours avoir un miroir dans son sac, parce que quand ça déborde, ça se voit. Ma mère, elle, n’en a pas. Elle dit qu’elle ne veut pas avoir un sac à main qui ressemble à un sac à main – comprendre : à une caricature de sac de femme. Une large besace avec du maquillage, et toute la panoplie de la parfaite secouriste de façade : pince à épiler, brosse à cheveux pliable, lime à ongles, crème hydratante, aspirine, dosettes d’homéopathie ou flacons d’huiles essentielles selon les cas et, évidemment, l’incontournable paquet de mouchoirs.
Elle a plein de théories comme ça, Maman. Avoir un sac à main de femme, par exemple, c’est le signe qu’on accepte d’être une femme-objet. Et au ton qu’elle emploie pour dire “femme-objet”, on comprend que ce serait vraiment grave d’en être une.
Même si l' Homme cherche à dépasser la nature, ses ouvrages finissent toujours, avec le temps, par lui ressembler.
"[...] ça ne me gêne pas de mourir. Mais seulement quand j'aurais tout tenté."
Bacha Posh - Charlotte Erlih
(Extrait choisi par Albane)
Les livres ne parlent que de ça : de ceux qui se battent jusqu'à faire triompher leurs désirs, de ceux qui malgré les efforts ne parviennent pas à faire plier la réalité, ou de ceux qui baissent les bras sans lutter. De ces trois catégories, les seuls vraiment malheureux sont ceux qui n'essaient pas. qui renoncent, qui subissent.
Je ne veux pas me morfondre dans mon coin en maudissant le sort. je n'aime pas ce rôle. Je vais continuer à me battre.
« Pied droit... Pied gauche... Pied droit... Et un nouveau mètre de franchi. Combien au total, depuis le départ ? Sept ? Huit ? Dix ?
Ne te pose pas cette question. Tu peux compter les pas à partir de maintenant, un par un, mais interdiction de penser aux précédents. C'est pourtant élémentaire. « EN ARRIÈRE, TU NE REGARDERAS POINT. » L es deux commandements du funambule. » p.36
« La peur, en revanche, ne se dissipe pas. Elle s'englue, solidement amarrée dans les replis de mes viscères, les alvéoles de mes organes, les pores de ma peau. C'est peut-être une chance, ces papillons dans l'estomac, le cœur qui pompe, incisif, le sang qui pulse dru. C'est peut être parce que tout à l'heure j'avais oublié la peur que j'ai frôlé la catastrophe.
Quand on perd la peur, on perd le danger, et alors on risque l'accident. C'est la peur qui maintient vivant. » p. 34
« Ne plus le regarder, ne plus faire attention à lui, me concentrer. La séparation est en route. Le compte à rebours est engagé.
Plus rien ne doit compter que moi, mon corps, mon souffle, ma sphère. Je, je, et encore je.
Dans quelques instants, je m'élancerai. Dans quelques instants, je serai ailleurs, dans une autre dimension.
Je dois respirer lentement, profondément, gonfler la poche tout en bas de mon ventre. Dans quelques instants, je serai libre. Je serai vivant. Vivant et si proche de la mort... » p.13
Qui va oser dire : "Théo est mort" ? Cette phrase que jamais ils n'auraient pensé à avoir prononcer et qu'à partir d'aujourd'hui, ils vont devoir dire, redire, rabâcher, expulser, vomir. Théo est mort. Sujet, verbe, complément - syntaxe de CP. Le chat mange la souris, vous aimez le sport, Théo est mort. Trois petits mots de rien du tout. Pour l'instant, trop. Beaucoup trop. Beaucoup trop tôt.