Citations de Charlotte Erlih (183)
« Ca ne me gêne pas de mourir. Mais seulement quand j’aurai tout tenté. »
[...]
- Ouais, mais qu'un mec puisse être attiré par un mec... Ça me dépasse.
- Tu ne trouves pas ça beau, un corps de garçon ?
- Ben si ! Enfin quand il est bien foutu !
- Eh ben pourquoi un garçon ne pourrait pas trouver ça beau aussi ?
Séparer les rêves et la vie, c'est renoncer à changer les choses. Tu comprends ? On ne peut pas se contenter de baisser les bras en rêvant aux contes de fées...
Aux grands hommes, il faut toujours de l'altitude.
La honte, ça fonctionne comme ça. Un rôle de cinéma, un mensonge aux autres et à soi. Un confident à qui on ne peut rien avouer. On vit ainsi et en silence. Année après année, on sourit, fait semblant en cachant ce boulet aux pieds, aussi lourd qu’un sac de pierres. La honte en fin de compte, c’est porter un habit. Une fringue en laine et tant pis si ça pique.
Un schizophrène sur deux tente au moins une fois dans sa vie de se suicider... (p 66)
Les gens adorent les combats perdus d'avance. Les causes vaines légitiment leur impuissance.
Quand mes parents se sont séparés, je me suis fissurée. Je tenais encore debout mais j'étais lézardée sur toute ma hauteur.
Depuis la mort de son frère, elle passe son temps à frissonner.Les douches brûlantes qu'elle prend plusieurs fois par jours suffisent pas à réchauffer son corps transi.
Les Afghans sont tirés au sort pour courir en second. Depuis le rivage, ils observent les six premières équipes se mettre en place. Quelle n'est pas leur surprise lorsqu'ils s'aperçoivent que le barreur tadjik est... une fille. Farrukh n'en croit pas ses yeux. Il s'illumine. Son sang fait vibrer ses artères. C'est donc possible !
"...Bien fait pour sa gueule, c'était un bolosse, un privilégié dans ton genre qui voulait jouer au cow-boys parce qu'il se faisait chier dans sa petite vie de merde..."
Manon tape "Hyacinthe" sur son moteur de recherche. Son sang se glace. D'une beauté exceptionnelle, ce fils de roi était aimé à la fois d' Apollon et de Zéphyr. Alors qu'un jour, le dieu des arts apprenait à son jeune amant à faire du lancer de disque, le vent jaloux s'en mêla et dirigea le projectile d'Apollon droit sur Hyacinthe qui, frappé à la tempe, mourut sur le coup.
Qu'est ce qui est différent ? Je vis comme un garçon , je m'habille comme un garçon , je suis coiffé comme un garçon , je vais à l'école comme un garçon ,je gagne de l'argent comme un garçon , je me comporte comme un garçon , je prie comme un garçon ,je fréquente les garçons ...
Ça veut dire que dissimuler son identité permet d'être davantage soi-même que de se montrer sous son vrai jour ? Que parfois, le mensonge peut engendrer la vérité ?
On ne guérit pas d'être une femme.
Je remercie le ciel d'été de me trouver ici ce soir, à faire de la musique parmis tous les gens que j'aime. Oui, tous les gens que j'aime. Car Papa est là aussi. Il est là, en moi. Dans mon plaisir à jouer. Dans mon plaisir à faire vibrer mon violoncelle. C'est lui qui m'a transmis tout ça...
Ils courent après notre enfance perdue ou quoi ? Ils voient pas qu’ils pourront jamais retrouver ce qui est derrière nous ?
- Je sais très bien pourquoi je suis là.
- Pourquoi es-tu là ?
– Parce que j’ai tué un homme. Vous m’enfermez pour que je ne recommence pas. Mais moi je sais pourquoi j’ai dû tuer cet homme.
– Pourquoi as-tu “dû” tuer cet homme ?
– Ce n’est pas rien, de tuer un homme. Vous avez déjà tué quelqu’un ?
– …
– Vous ne répondez pas, c’est un aveu. Vous avez un silence d’égorgeur. Je suis sûre que vous tuez en sadique. Lentement. Vous faites durer la souffrance. Vous observez la vie qui tressaute. Vous jouissez du temps qui passe. Qui se perd.
– Le silence, pour toi, c’est la mort ?
» Un homme flotte entre deux arbres. Fragile. Puissant. Il se déplace avec une aisance prodigieuse, une fluidité fantomatique. Ses bras oscillent, lianes souples. La lueur de la lune se reflète sur son torse nu et révèle sur ses omoplates un ample tatouage que Judith n’arrive pas à déchiffrer. Reculant pour mieux admirer cet étrange Icare, elle fait craquer une branche. La surprise déséquilibre l’oiseau, qui bat des ailes avant de recouvrer sa stabilité. Il gagne l’extrémité de son fil – que Judith remarque seulement, et se pose sur une branche. »
Je tenais encore debout mais j’étais lézardée sur toute ma hauteur. Papa a assez vite retrouvé un logement près de chez Maman, et j’ai commencé à passer une semaine d’un côté de la fissure, et l’autre semaine de l’autre.