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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Comment dire tout, clairement mais fermement en 44 pages ?

C'est ce que nous livre l'autrice féministe nigériane dans ce discours prononcé en 2012 lors d'un colloque annuel consacré à l'Afrique.
La traduction littérale du titre est « Nous devrions tous être féministes » ce qui est un peu plus nuancé que le titre retenu par l'éditeur français. Celui-ci évoque un slogan finalement assez éloigné du propos tenu dans le discours.

En effet, Chimamanda Ngozi Adichie donne des pistes pour améliorer la reconnaissance des droits de la femme et pas seulement en Afrique. Elle explique que c'est l'affaire de tous, des hommes comme des femmes. Elle décrit les ravages de l'appel à la masculinité qui complexe les hommes, miroir de ce que subissent les femmes avec les injonctions à la féminité. Elle redéfinit les termes et démontre le bien-être que chacun peut espérer en se débarrassant de ces stéréotypes.
Elle nous invite à rêver avec elle d'un « monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. »
Elle pose aussi des solutions pragmatiques à la portée de chacun, notamment celle de reconsidérer l'éducation genrée que l'on donne aux enfants.
C'est un discours très riche que vous pouvez retrouver sur Youtube (sous-titré en français).

L'édition Folio fait suivre un autre texte d'une vingtaine de pages, texte cité dans le discours sur le féminisme. Il évoque les dangers de la pensée unique et de la nécessité d'ouvrir son esprit pour ne pas réduire ce et ceux qui nous entourent aux préjugés.

Des textes à faire lire, à mettre au débat, partout dans le monde.
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1e discours: Témoignages de l'autrice nigériane sur les idées préconçues dues à l'éducation et à la société sur le manque de parité.

2e discours : Elle parle de l'histoire unique qui appauvrit la vision que nous pouvons avoir d'un pays, d'une culture. C'est un danger immense, une perte de contrôle qu'elle a combattue elle-même. Par exemple, elle s'est rendue au Mexique, nourrie de la vision politique des États-Unis sur ce pays et son apport à l'immigration.
Elle parle ensuite de sa volonté de créer des structures au Nigéria pour amener les gens vers la culture et en particulier la littérature.

Cette autrice démontre que l'on peut lutter contre la pensée unique, les inégalités, les perceptions négatives pour avancer vers plus de justice sociale.
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Nous sommes sous des féministes est une conférence remaniée de l'écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie.
Dans cet écrit, elle montre et démontre que notre société et particulièrement la société africaine, malgré de profondes évolutions, reste toujours patriarcale, machiste.
A travers ses témoignages, elle explique qu'être féministe est souvent mal vu alors qu'au contraire, c'est cette vision féministe qui pourra changer notre société.

Je ne me considère pas comme étant féministe. Je suis une femme et je n'ai pas forcément été face à des situations qui m'ont fait hurler d'indignation. J'estime que jusqu'à présent, j'ai été relativement protégée, par mon entourage, mon travail. Cependant, je ne porte pas d'oeillères et je sais (et je vois parfois) que les femmes ont de part leur statut de "sexe faible" (je n'aime pas ce terme) une place moins importante dans notre société.
Cet essai de Chimamanda Ngozi Adichie m'a beaucoup fait réfléchir. Et à chacune des ses propositions, témoignages, je hochait la tête comme si j'assistais réellement à sa conférence. C'est vraiment très bien écrit, court, mais suffisant pour dénoncer la situation actuelle et donner des pistes pour l'améliorer (notamment bien éduquer nos jeunes enfants).
J'ai moi-même 3 filles et j'espère pouvoir les libérer un peu du carcan dans lequel leur sexe les a enfermés depuis la naissance.
Alors peut-être qu'au fond, je suis un petit peu féministe. Peut-être que la lecture de "nous sommes tous des féministes" a fait éclore en moi cette graine qui était pour le moment bien enfouie.
Ce qui est certain c'est que j'ai apprécié ma lecture, et je l'ai même trouvé un peu trop courte.

Dans cette version du livre, le discours "Nous sommes tous des féministes" est suivi d'un autre sur les dangers de l'histoire unique qui est tout aussi intéressant que le premier. L'histoire unique, c'est lorsque l'on connaît qu'une version d'une histoire, on pense qu'elle fait loi. Chimamanda Ngozi Adichie nous alerte donc sur la nécessité de ne pas se contenter d'une seule version d'une histoire pour se faire son opinion et que la culture est importante pour éviter de sombrer dans les stéréotypes.

La plume de Chimamanda Ngozi Adichie m'a complètement séduite et j'ai hâte de découvrir l'un de ses romans
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Les programmes de français sont parfois l'occasion de faire des lectures intéressantes. Cette année, c'est le cas à plus d'un titre et notamment grâce à la découverte de ce discours que je proposerai aux élèves.

Nous sommes tous des féministes par Adichie
Je connaissais Chimamanda Ngozi Adichie pour ses récits et je la découvre à travers ses discours. le premier discours sur lequel mon attention s'est portée a pour sujet plus que le féminisme l'éducation, les codes sociaux que chacun intériorise. Elle invite chaque lecteur et peu importe son sexe à se décentrer des apprentissages que la famille, la société ont construits depuis des centaines d'années. Elle invite à une évolution qui selon elle est possible si l'on accepte de déconstruire les évidences, les cadres dans lesquels on s'est enfermé par facilité et habitude.

Et aucune excuse pour les « petits » lecteurs. le tout fait moins de 100 pages et ne coûte que 2 euros !

En résumé : un discours à découvrir et surtout une autrice à lire !
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Le texte est, comme l'autrice en avertit, une conférence remaniée, qu'elle avait présentée au TEDxEuston en décembre 2012 dans un colloque "sur l'Afrique" : dans "Le Danger de l'Histoire unique" (2009), qui est le deuxième texte présent dans l'opuscule, elle dira assez ce qu'elle pense de cette espèce de fourre-tout qu'on appelle l'Afrique qui représente aux yeux d'étrangers ignorant une unité pour des pays et des ethnies si diverses, pour me faire sourire pendant que je reporte cette dénomination.

Je le trouve un peu rapide, se bornant à narrer quelles objections on rencontre quand on est féministe au Nigeria. Mais certaines anecdotes, certains propos sont représentatifs d'un patriarcat très répandu sur toute la surface de la terre, à savoir par exemple que l'institution du mariage est construite sur un schéma patriarcal qui donne à penser qu'épouser une féministe est risqué, qu'être féministe vous sort du club des "épousables"... alors qu'il suffirait que les rapports et les soi-disant rôles des hommes et des femmes au sein d'un couple évoluent pour que ça ne soit plus un problème. Elle évoque la dissymétrie des obligations à la virginité, à la disponibilité à l'autre, au victim blaming, de l'éducation ; les échappatoires ultra-connus du not all men et du faux universalisme qui permet de retourner contre vous l'accusation de sexisme (pourquoi parlez-vous des femmes en tant que femmes au lieu de vous battre pour elles en tant qu'humaines ?), le pouvoir souterrain - sexuel - des femmes, soupçonné d'être supérieur à celui, avoué, des hommes, l'alibi culturel... le titre m'a quand même paru curieux, vu que le tableau qu'elle fait des préjugés sexistes rencontrés est accablant, peut-être propitiatoire ? Vérification faite, c'est un abus de traduction, car le titre original était We should all be feminists et convient mieux, à mes yeux, au ton et aux propos tenus.

Le texte suivant, "Le Danger de l'Histoire unique", m'a intéressée en tant qu'expérience personnelle d'une écrivaine nigériane partie étudier aux États-Unis d'Amérique, de la déculturation opérée en Afrique d'abord par la colonisation, ensuite par la mondialisation, de l'ignorance abyssale des Nord-Américains sur la réalité de la vie des Africains, à commencer par l'indifférenciation qu'ils ont des nombreux pays qui composent ce continent. Sa thèse est que la littérature en est à la fois une des causes et la conséquence, avec des traditions, des schémas littéraires, du stéréotype de l'Afrique en tant que continent à catastrophes, malheurs, misères.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
" Nous apprenons la honte à nos filles. " croise les jambes.Couvre toi" Nous les persuadons qu'elles sont coupables simplement parce qu'elles sont de sexe féminin.Aussi, en grandissant, deviennent-elles des femmes incapables d'exprimer leur désir. Qui s'imposent le silence."
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J'ai décidé de ne plus mettre un bémol à ma féminité. Et je veux qu'on me respecte en tant que femme. J'y ai droit. La politique et l'histoire m'intéressent, le débat d'idées me passionne, ce qui ne m'empêche pas d'être une fille. Et contente de l'être.
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D'autres diront : « Eh bien, les hommes pauvres souffrent également. » Sans aucun doute.
Mais ce n'est pas le sujet de la conversation. La question du genre se distingue de celle de la classe sociale. Quelle que soit leur pauvreté, les hommes ne perdent pas leurs privilèges d'hommes, quand bien même ils ne jouissent pas des privilèges procurés par la richesse. En discutant avec des Noirs, j'ai beaucoup appris sur les systèmes d'oppression et le fait que les uns ne prennent pas en compte les autres.
Un jour où je parlais de la question du genre, un homme m'a lancé : « Pourquoi faut-il qu'il s'agisse de vous en tant que femme ? Pourquoi pas de vous en tant qu'être humain ? » Ce type de question est une façon de réduire au silence une personne et son expérience propre. Je suis un être humain, bien sûr, mais il m'arrive un certain nombre de choses en ce monde parce que je suis une femme. Soit dit en passant, cet homme ne se privait pas d'évoquer son expérience en tant que Noir.

[Gallimard, 2020, p. 47-48]
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Certains me demandent : « Pourquoi employer le mot "féministe" ? Pourquoi ne pas vous contenter de dire que vous croyez profondément aux droits de l'homme, ou quelque chose comme ça ? » Parce que ce serait malhonnête. Le féminisme fait à l'évidence partie intégrante des droits de l'homme, mais se limiter à cette vague expression des "droits de l'homme" serait nier le problème particulier du genre. Ce serait une manière d'affirmer que les femmes n'ont pas souffert d'exclusion pendant des siècles. Ce serait mettre en doute le fait que ce problème ne concerne que les femmes. Qu'il ne s'agit pas de la condition humaine mais de la condition féminine. Durant des siècles, on a séparé les êtres humains en deux groupes, dont l'un a subi l'exclusion et l'oppression. La solution à ce problème doit en tenir compte, ce n'est que justice.

[Gallimard, 2020, p. 45]
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Le pouvoir est la capacité non pas seulement de raconter l'histoire de quelqu'un d'autre, mais d'en faire l'histoire de référence de cette personne. Le poète palestinien Mourid al-Barghouti écrit que, si l'on veut déposséder un peuple, la façon la plus simple de procéder est de raconter son histoire, et de le faire en commençant par le "deuxièmement". Commencez par les flèches des Américains autochtones plutôt que par l'arrivée des Britanniques, et vous aurez une histoire entièrement différente. Commencez par la faillite des états africains plutôt que par le découpage colonial de l'Afrique, et vous aurez une histoire entièrement différente.

[Gallimard, 2020, p. 65]
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Videos de Chimamanda Ngozi Adichie (83) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chimamanda Ngozi Adichie
Présenter les succès des femmes comme des évidences plutôt que des exceptions : voilà le précieux conseil de l'écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie pour éduquer un enfant de manière féministe.
#feminisme #education #cultureprime _____________
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