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Citations de Christian Bobin (6231)


« Toutes les maisons ont leur enfer ».
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«  Qu'est-ce donc que cet amour qui n'a besoin d'aucun mot pour nous appeler, de quoi sommes nous l'image pour nous réjouir ainsi d'une simple image, d'un carré de lumière sur un mur noir ? »
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Il y a un instant où la Mort a toutes les cartes et où elle abat d'un seul coup les 4 as sur la table.
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Entre la terre et le ciel, une échelle. Le silence est au sommet de cette échelle. La parole ou l'écriture n'en sont que des degrés intermédiaires. Il faut n'y poser le pied que légèrement, sans insister.
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Ainsi perd- on toutes forces , dans l'impur mélange des jours .Qu'est - ce donc que la vie ordinaire , celle ou nous sommes sans y etre ? C'est une langue sans désir , un temps sans merveille. C'est une chose douce comme un mensonge .Je connais bien cet état .J 'en sais_ par le cœur _ la banalité et la violence .L'ame ,c'est à dire le corps , c'est à dire l'aube ,c'est à dire tous les noms sont les pétales d'une unique fleur de songe ,l'ame donc ,s'abstrait ,s'évade ,s'ennuie S'étiole
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Durant tous ces jours , une pensée ,éclose au plus sombre de la mémoire .Elle est là. On sait qu'elle est là ,proche ,à portée de mot ,mais on la cherche en vain , on ne la trouve pas et ce sont d'autres pensées qui viennent et s'imposent ,celle d'un voyage ou d'un chagrin ,d'autres encore , jamais celle désirée ,jamais celle vous concernant .J'écris dans un carnet bleu-noir .Les mots peuvent aider ,pour peu qu'ils conduisent jusqu'au moment de leur insuffisance éternelle. Je nomme "bonheur" cette absence de repos ,"calme " cette sollicitation ininterrompue des pensées . Je vous écris l'évidence :que chaque soir je vais m'endormir dans le lit que me fait votre voix .
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La peur ,le froid ,personne ne sait .Le désarroi sans cause .La machine des sentiments ,elle est rudimentaire ,elle est bruyante. La fabrique du désespoir .Les memes émotions reviennent depuis l'enfance .Il n'y en a guère plus de cinq ,moins peut-être .La courroie des mots ,elle saute .A vide. Les dégâts sont à chaque fois considérables : ces lettres ,empéchées .Le bruit du papier déchiré est doux à entendre. L'amertume m'instruit de votre existence ,incline les pensées vers les plus sure douceur ,celle de votre disparition définitive.
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L'interprète oublie brusquement la musique , toute cette masse de musique depuis de premier soir du monde . Il joue à deux notes du silence ,Il invente une émotion pure , effrayante ,qui n'aurait avant cet instant emprunté aucun corps , sauf peut-être celui d'un simple d'esprit ou d'un fou .La musique tombe de plus en plus surement , elle va vers le bas , elle tend le jour comme le fil à plomb. L'ame glisse au fond du corps , à la verticale .Elle se volatilise durant la chute . Avec la fin du mouvement , tout est désert . Il n'y a plus rien , pas meme la musique qui continue encore. Quoi dire .Quoi en dire .Les mots n'ont plus cours à ce niveau de langage , c'est le niveau de la mer , le repère absolu .Les pensées viennent au début , la mémoire , le faible ressac des mots .Puis on ne pense plus à rien .
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C'est l'effet que le font ses paroles sans miséricordes : elle creuse dans mon ame et elles en extraient chaque fois(...) ,un peu de bonne terre ,un peu de joie .Ce trou -là ,on dirait qu'il est sans fond.
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Je sais très bien de quoi j'ai peur. J 'ai peur qu'on ne m'aime plus -de rien d'autre .Si peut-être :des araignées .Pour la première peur ,je suis rassurée ,comme ma mère l'est pour elle-même : il se trouvera toujours quelqu'un pour m'aimer .Et s'il n'y a personne ,il y aura toujours l'air ,le sable ,le sable ,l'eau ,la lumière .Je ne serai jamais abandonnée.
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Il souffrait de mélancolie. Tu sais ce que c'est la mélancolie ? Tu as déjà vu une éclipse ? Et bien c'est ça : la lune qui se glisse devant le cœur, et le cœur qui ne donne plus sa lumière. La nuit en plein jour. La mélancolie c'est doux et noir. Il en a guéri à moitié : le noir est parti, le doux est resté.
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Elle pleurait à nouveau, désolée d'être là, désolée d'être elle-même, et je me suis dit que la folie venait peut-être à la place des larmes qu'on ne sait pas pleurer.
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Tous les enfants ne sont pas Mozart, mais Mozart est toute l'enfance: une manière de danser sur l'eau, une façon de dormir sur l'abîme. Tous les enfants ne sont pas Rimbaud, mais Rimbaud est toute l'enfance: un goût innocent de la ruse, une joie des ritournelles et des pierres brillantes.
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Le soir, avant de m'endormir, il faut que mon père m'emporte en pyjama devant la cage et que, quelques minutes, je regarde les yeux jaune soleil dans la nuit d'encre, que je m'avance et que je me perde dans ces yeux-là.
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"J'ai seulement besoin de sentir l'air frais dans mon cou, entre la peau et le chemisier, de tacher mes yeux avec le vert des sapins, un vert foncé, fort. Je me sens comme celle que j'ai entrevue tout à l'heure, au-dessus d'un pré, une alouette. Elle filait de la terre au ciel, droit d'elle-même à elle-même, dans un palpitement de plumes et de chant. Le loup, c'était moi, derrière les barreaux, ensomeillée. L'alouette, c'était moi, dans l'air bleu, vibrante de petit délire calme. Hier une cage, aujourd'hui un ciel. Je fais des progrès."
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Nous avonçons dans la vie avec des mains rougies de criminel .Le déluge de notre mort les blanchira.
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C'est le trésor que tu me laisses :manque , faille ,déchirure et joie. Un tel trésor est inépuisable .Il devrait me suffire pour aller de "maintenant" en "maintenant" jusqu'à l'heure de ma mort.
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L'homme d'enfance est le contraire d'un homme additionné sur lui-même : Un homme enlevé de soi ,renaissant dans toute naissance de tout. Un imbécile qui joue à la balle .Ou un saint qui parle a dieu .Ou les deux à la fois .
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Une alouette parle : je suis l'ultime soupir du Christ ,je monte droit au ciel ,je cogne du bec au ciel bleu clair ,je demande que l'on m'ouvre ,j'emmène dans mon chant toute la terre ,je demande,je demande,je demande.
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Les livres d'aujourd'hui sont en papier .Les livres d'hier étaient en peau .La bible est le seul livre d'air- Un déluge d'encre et de vent .Un livre insensé ,égaré dans son sens ,aussi perdu dans ses pages que le vent sur le parkings des supermarchés ,dans les cheveux des femmes ,dans les yeux des enfants .
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