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Citations de Christine Angot (352)


L'inceste est une mise en esclavage. Ça détricote les rapports sociaux, le langage, la pensée...vous ne savez plus qui vous êtes, lui, c'est qui, c'est votre père, votre compagnon, votre amant, celui de ôtée mère, le père de votre sœur ? L'inceste s'attaque aux premiers mots du bébé qui apprend à se situer, papa, maman, et détruit toute la vérité du vocabulaire dans la foulée.
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Donne-moi tes yeux, ta bouche, ta voix, ta peau et tes doigts
Pour toucher ce qui me touche et que je ne connais pas.
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J'arrive pas à te dire les choses exactement comme je voudrais. C'est difficile quelquefois d'exprimer certains sentiments. J'aimerais tellement pouvoir exprimer ce que je ressens. Mais les choses intimes sont les plus difficiles à exprimer.
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J'avais cessé de l'appeler maman. Ça s'était fait comme ça, tout seul, sans intention, sans décision. Peu à peu. Ça n'avait pas été prémédité. Au début, la fréquence du mot avait baissé. Comme s'il n'était plus nécessaire. Ensuite, il avait pris une tonalité gênante. Il était devenu bizarre, décalé. Puis il avait disparu. Totalement. Il m'était devenu impossible de le prononcer.
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Elle a recueilli une petite chatte qui errait dans le quartier, qu'elle a appelée minette. Souvent elle l'appelait bichette et moi minette. Elle lui parlait avec la voix qu'elle avait eue pour me parler et sur le même ton.
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La femme qui pleure
Couchée dans son lit, sur le côté, un bras sous l'oreiller, elle dit à l'homme couché à côté d'elle qu'elle est à bout, et qu'elle voudrait qu'on lui dise "je te comprends". Qu’on lui dise "ça va aller", qu'on lui dise que c'est normal qu'elle soit dans cet état. Qu'on est là, qu'on est avec elle, qu'on va l'aider. Que vu tout ce qu'elle a supporté, c'est tout à fait normal, qu'elle n'a qu'à se reposer, qu'on ne lui en veut pas d'être fatiguée, injuste, énervée. Qu'on lui dise qu'on est là avec elle.Et qu'on ne lui dise pas que puisque c'est comme ça ils vont se séparer, qu'on lui dise au contraire qu'on la comprend. Qu'on l'aime. Qu'on ne lui en veut pas de pleurer. Qu'on la remercie pour tout ce qu'elle a fait jusqu'à aujourd'hui, qu'on comprend qu'elle n'y arrive plus, que c'est momentané, que c'est énorme ce qu'elle fait, qu'on comprend qu'elle soit à bout. Qu'on lui dise de ne pas s'inquiéter. Qu'on sait ce qu'elle ressent. Qu'on l'imagine. Qu'on la prenne dans ses bras et qu'on se serre contre elle en lui disant que ça va aller. Que la façon dont elle a fait face ces dernières semaines est extraordinaire. Qu'il serait surhumain de ne pas craquer, qu'on est conscient de ce qu'elle vient de traverser, qui s'ajoute à ce qu'elle traverse depuis des années. Depuis si longtemps. Mais qu'on est là, qu'on va l'aider. Et qu'on ne lui dise pas que la seule solution est de se séparer. Elle voudrait qu'on arrête de batailler avec elle. Qu'on lui dise au contraire :"Je te comprends, c'est une période, ça va passer". Qu'on l'aide. Qu'on la prenne dans ses bras, qu'on la soutienne. p32
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Quand on regarde un spectacle, on ne pense pas à ce qu'on voit. Mais derrière à d'autres images. Dans sa tête à soi. Enfin moi.
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L’Inceste est vraiment le livre où je me présente comme une grosse merde, tout écrivain doit le faire une fois, après on verra. Ou peut-être le faire plusieurs fois, ou peut-être ne faire que ça. Écrire c’est peut-être ne faire que ça, montrer la grosse merde en soi. Bien sûr que non. Vous êtes prêts à croire n’importe quoi. Écrire ce n’est pas une seule chose. Écrire c’est tout. Dans la limite. Toujours. De la vie, de soi, du stylo, de la taille et du poids.
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-" Est-ce qu'on demande à un enfant battu s'il a eu mal? Pourquoi demande-t-on à un enfant violé s'il a eu du plaisir ? Un enfant battu est humilié par les coups, un enfant violé par les caresses. Ce sont des stratégies d'humiliation dans les deux cas. L'inceste est un déni de filiation, qui passe par l'asservissement de l'enfant à la satisfaction sexuelle du père. Où du personnage puissant de la famille. Savoir qu'il est asservi, humilié, déclassé, que sa vie est foutue, et son avenir en danger, quel plaisir un enfant peut éprouver à ça ?
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P96
Tu sais que mon père est mort deux mois après la publication de mon livre, l'inceste, et dix ans d'alzheimer.
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Ça m'etait souvent arrivé de vivre des scènes, qui n'étaient pas moi, des choses, qui ne me concernaient pas, des vraies scènes de la vraie vie que je vivais vraiment, mais qui étaient comme un grand écart, je l'avais souvent fait.
J'avais souvent vécu des choses qui n'étaient pas ma vie.
Comme une aventurière, récemment un ami m'avait dit : en fait tu es une aventurière. Ce n'était pas ça non plus
Je n'étais pas une aventurière. Ce que je ressentais, c'était : être à l'extérieur de soi et pourtant dans une cavité interne de soi-même, inexploité, qu' on n'a pas choisi de développer, mais qui, à une occasion ou à une autre, se trouve sollicitée, comme un muscle qu'on n'aurait pas l'habitude de faire bouger, et qu'on aurait un certain plaisir à faire bouger.
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Donc, il transgresse cet interdit pour te faire comprendre, in extremis, puisque tu t'obstines à lui mettre sous le nez que je suis sa fille, que ça ne marche pas comme ça, pas chez eux, il te fait descendre d'un cran de plus. […] Lui il reste stable et il assure son rang, et toi tu descends. […] et ce qu'il a fait avec moi est le dernier moyen qu'il a trouvé, en fin de course, pour te claquer la porte au nez, et en donnant en prime un tour de clé supplémentaire dans la serrure.
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Vous vous êtes rencontrés parce que les contraires s'attirent, mais vous êtes trop différents, vous ne resterez pas ensemble. Les différences ça s'attire mais ce n'est pas durable.
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Christine Angot
Christine Angot entre à l'académie Goncourt : ça va être rock and roll au Drouant, elle va se battre comme une chienne pour imposer ses vues
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J'ai rencontré mon père dans un hôtel à Strasbourg, que je ne saurais pas situer. L'immeuble faisait environ quatre étages. Devant, il y avait quelques places de parking. On entrait par une porte vitrée. La réception se trouvait sur la gauche. Il y avait un ascenseur au fond. Un escalier en bois avec un tapis qui parcourait les marches, et assourdissait les pas. La façade était plutôt moderne. La pierre, blanche. Il y avait des bas-reliefs de forme géométrique. Je crois. C'était pendant les vacances d'été. J'avais treize ans. Je venais de finir ma cinquième. Ma mère avait eu l'idée d'un voyage dans l'est de la France. On a quitté Châteauroux au début du mois d'août. On s'est arrêtées à Reims, à Nancy et à Toul. On est arrivées à Strasbourg un jour de semaine, en fin de matinée.
Ma chambre se trouvait au deuxième étage, et donnait sur la rue. Celle de ma mère à l'étage du dessus, dans la partie latérale. La mienne devait être à l'est ou au sud-est. Car il y avait une très forte lumière. Le papier peint était jaune. J'avais ma salle de bains, mes toilettes. Ma mère et moi partagions habituellement la même chambre. Mon père avait fait la réservation et téléphoné. Elle me l'avait passé. J'avais éclaté en sanglots en entendant la voix.
J'étais assise sur le lit, anxieuse. On a frappé à la porte. Ma mère est entrée.
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Le sentiment qui dominait chez moi était la honte. J'avais une impression de déchéance, de perdition, de fin de vie. Plus aucun espoir. Une sensation d'échec total. De la peur.
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Une chape de plomb était en suspension au-dessus de nos têtes, en permanence. La hauteur variait. Sa présence nous empêchait de respirer. Parfois elle s'abattait sur nous. On ne pouvait plus faire semblant.
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- Tu te souviens du poème de Victor Hugo ? "Oh, l'amour d'une mère, amour que nul n'oublie... Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier..." ?
Bon, c'est ça, l'amour entre une mère et son enfant. Il ne meurt jamais. Il ne se finit jamais. C'est un amour éternel. L'amour entre un homme et une femme, c'est autre chose. Il peut ne pas être éternel. Mais il est très fort aussi;
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J'entourais de mes bras le cou de ma mère quand j'étais petite, elle me disait "c'est mon plus beau collier". Tu parles, un collier d'ordure.
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- Est-ce que je peux te poser une question ?
- Bien sûr Christine.
- Pourquoi tu n’as rien vu ?
- Je peux te dire que toute ma vie je le regretterai.
- Rétrospectivement, tu as compris pourquoi ?
- J’avais perdu confiance en nous.
- C’est-à-dire ?
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