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Citations de Christine Angot (352)


Ce livre va être pris comme un témoignage sur le sabotage de la vie des femmes. Les associations qui luttent contre l’inceste vont se l’arracher. Même mes livres sont sabotés. Prendre ce livre comme une merde de témoignage ce sera du sabotage, mais vous le ferez. Cela bousille la vie d’une femme, cela bousille la vie d’un écrivain, mais ce n’est pas grave comme on dit.
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" elle a reçu une deuxième lettre quelques jours plus tard. Il annoncçait son arrivée pour la fin du mois ou le début du suivant. Probablement un dimanche. La phrase roulait dans sa tête : j'ai envie de vous voir, j'en ai très envie. On n'écrivait pas cela sans raison. Ce " vous n'était pas anodin"
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Depuis deux mois, j'essaye de faire un livre qui serait une longue lettre où je te parlerais. ça me donne du mal. Je pleure souvent. Je ne sais pas ce que ça donnera, je n'en ferai peut-être rien. Je suis arrivée à un terme heureusement. Cela commençait à me faire souffrir de parler de toi, surtout de notre amour, de l'image que j'ai de toi, faite de souvenirs, d'attente, de tellement de bonheur. J'espère que tu continueras à m'aimer.
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Première lecture de cet auteur et une très bonne surprise. Dès les premières pages le style est dérangeant, haché et distancié. Sans sentiments : de simples descriptions. Mais en avançant dans cette histoire, le style prend tout son sens. Dans les années 50, une belle jeune fille modeste tombe aveuglement amoureuse d'un homme éduqué, de bonne famille. Elle va tout accepter de cet homme : ne pas se marier, élever sa fille seule et rester disponible quand il voudra les revoir des années plus tard. Christine Angot décrit avec beaucoup de finesse la relation entre ses parents, lui reste toujours incroyablement bien élevé et courtois,mais totalement sadique. La relation de la mère et de sa fille,évolue quant à elle de l'amour exclusif à la haine puis à l'apaisement . La narration de la découverte de l'inceste est très digne, le silence de la mère pose question. Un magnifique livre qui secoue !
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Le risque de l’amour pour un être humain, je ne l’avais jamais pris, comme ça je n’étais jamais emportée par la vague. Je me dégoûtais. Au sens propre j’avais la nausée, après un repas j’étais dégoûtée pendant des heures, j ‘avais une impression de faim et de satiété. Le soir, en me nettoyant le visage, je me regardais dans la glace, et je pleurais. Je ne pouvais pas vivre comme tout le monde. Et je ne pouvais plus donner le change.
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Le but était de te faire perdre. Vous pouviez avoir une relation, mais à condition de respecter certaines règles, qui garantissaient que tu ne t'infiltrerais pas dans son monde. Qu'il y aurait des limites.
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Sur Internet, il y avait une photo de Bruno, où il avait les yeux hagards, et un sourire ébloui, qui me bouleversaient. Ses yeux étaient des soleils trop brillants pour ce monde, trop fous, trop beaux, trop à part.
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Je m’appelle Angot depuis mes quatorze ans, où il m’a reconnue, loi sur la filiation de 72, avant je m’appelais Christine Schwartz, mais ça vous le savez, je l’ai écrit dans presque tous mes livres ; ou alors c’est que vous n’avez pas fait attention.
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Elle m'a pris dans ses bras. J'ai accroché mes doigts derrière sa nuque, et j'ai posé ma tête sur sa poitrine. Elle caressait mes avant-bras et mes poignets.
- Il est là mon plus beau collier. C'est les deux bras de ma petite fille.
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Physiquement, mon père ne correspondait pas aux goûts de l'époque. On aimait les hommes grands avec les cheveux coupés en brosse. Il était de taille moyenne, plutôt maigre, il était très myope, il avait les yeux un peu globuleux, des verres de lunettes épais, et n'était pas soucieux d'élégance vestimentaire. Mais il avait un charme, une assurance, un sourire, qui faisait que les autres hommes n'existaient plus pour elle.
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Elle était heureuse de l'avoir vu. Triste de le voir partir. C'était tout le temps une arrivée un départ. Rien n'était stable. On était derrière la voiture qui démarrait, et elle pleurait en silence. J'ai tendu la main vers elle. Et j'ai serré son poignet.
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Les gens veulent l'amour conjugal, Rachel, parce qu'il leur apporte un bien-être, une certaine paix. C'est un amour prévisible puisqu'ils l'attendent, qu'ils l'attendent pour des raisons précises. Un peu ennuyeux, comme tout ce qui est prévisible. La passion amoureuse, elle, est liée au surgissement. Elle brouille l'ordre, elle surprend. Il y a une troisième catégorie. Moins connue, que j'appellerai... la rencontre inévitable. Elle atteint une extrême intensité, et aurait pu ne pas avoir lieu. Dans la plupart des vies elle n'a pas lieu. On ne la recherche pas, elle ne surgit pas non plus. Elle apparaît. Quand elle est là on est frappé de son évidence.
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Elle voudrait lui demander quelque chose. Elle lui dit que, comme preuve de cet amour qu'il a pour elle, elle voudrait que la prochaine fois, quand ils se verront, il ne se passe rien de physique, pas de gestes. Même, si c'était possible, dès le lendemain. Juste pour voir, pour savoir si c'est possible. Pour savoir si des relations non physiques entre eux sont pour lui envisageables. Elle l'interroge du regard, pour deviner s'il accepterait de continuer à la voir dans ce cas. Ou s'il préférerait cesser. "Bien sûr." Il dit que ce serait tout à fait possible. "Bien sûr voyons, on fera exactement comme tu voudras, nos caresses sont une conséquence merveilleuse, mais pour moi ce n'est pas l'essentiel, ce n'est pas le plus important. Ce n'est pas ce qui compte." Elle lui a déjà demandé la veille, elle n'osait pas lui redemander. Il promet. Il rit. L'assure que c'est sans difficulté. Elle lui demande pardon d'insister, de lui avoir fait promettre, mais comme la dernière fois il avait déjà dit que ça ne se reproduirait pas, et que ça a lieu quand même...
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« Si l’avorton avait vécu, même deux mille ans, il n’aurait pas goûté le bonheur. C’est ce qu’on pense ta mère et moi, même trois mille ans, il n’aurait pas goûté le bonheur.»
(p59)
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Vois-tu, on ne meurt jamais entièrement, parce qu'on transmet aux autres, aux survivants, surtout à ceux qui vous aiment et vous connaissent bien, un peu de son être.
(...)
Quand on le comprend, la mort de ceux qu'on aime est beaucoup moins triste. Il dépend de nous de les faire vivre au-delà de leur disparition physique en pratiquant et en transmettant leurs qualités.
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Il y a une logique maman, il y a une logique dans tout ça. Il y a une logique de fer.
C’est pas une petite histoire personnelle tu comprends, ce n’est pas une histoire privée. Non. Ce n’est pas ça qu’on appelle la vie privée. Là c’est l’organisation de la société qui est en jeu, à travers ce qui nous est arrivé. La sélection des gens entre eux. C’est pas l’histoire d’une petite bonne femme, aveuglée et qui perd confiance, c’est pas l’histoire d’une idiote, non. Si c’est bien plus que cela. Car pourquoi elle perd confiance ? Tu as raison de dire que tu as été rejetée. C’est une vaste entreprise de rejet. Social, pensé, voulu. Organisé. Et admis. Par tout le monde. Toute cette histoire c’est cela. Et jusqu’à la fin. Y compris avec ce qu’il m’a fait à moi. C’est quelque chose qu’il t’a fait à toi aussi, avant tout. C’est la continuation de ce rejet. Pour humilier quelqu’un, le mieux c’est de lui faire honte, tu le sais. Et qu’est-ce qui pouvait te rendre plus honteuse que ça, que de devenir, en plus de tout le reste, alors même que tu penses être sorti du tunnel, la mère d’une fille à qui son père a fait ça ? Tu as été rejetée en raison de ton identité maman. Pas en raison de l’être humain que tu étais. Pas de ceux qui étaient là. Pas de la personne que tu étais. Et ce rejet allait jusqu’à faire ça à sa fille. Ça été jusque-là. Ça été loin. Tout ça s’inscrivait dans une même logique. Et il a fallu que la logique soit poussée jusqu’au bout. Puisque tu as essayé de la contrer. Tu ne devais pas sortir de ton tunnel. Tu pouvais juste rêver d’en sortir. Quelqu’un comme toi devait rester dans la voie sans issue. Un intérieur du tunnel, là où on voit rien justement.
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Ils entrent dans l'église par une petite porte latérale. La lumière traverse les vitraux et caresse leurs visages. Puis ils s'approchent du confessional. Il ouvre le rideau, s'assoit sur le petit banc du prêtre, et lui dit de venir s'agenouiller entre ses jambes, d'ouvrir son pantalon et de le sucer un peu. Il caresse ses seins derrière le rideau tiré.Il lui demande de le sucer rapidement avant que quelqu'un entre et voit ses chevilles, ses orteils qui dépassent derrière le rideau.
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Anonyme veut dire collectif. Un mot qu'on ne signe pas, ça veut dire qu'il représente la collectivité, quand on ne s'individualise pas.
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« J’étais tellement fatiguée, et je n’en pouvais tellement plus, que j’en étais arrivée à la conclusion qu’il fallait que j’organise ma vie en fonction d’un bien être physique. Et que j’évite tout le reste, c’est-à-dire l’amour. Longtemps je me suis demandée comment faisaient les autres. Je ne pouvais plus me régénérer. Il m’arrivait de rencontrer des gens comme moi, ils n’en pouvaient plus non plus. J’étais tellement fatiguée, tellement épuisée, je n’en pouvais plus, je me demandais combien de temps j’allais encore tenir. C’était trop. Je ne tenais plus. J’étais tellement à bout que, à l’époque, j’aurais aimé qu’on m’emporte sur une civière ou dans une clinique. »
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On avait prévu : Plus encore que les morts je félicite ceux qui ne sont jamais nés. Il faut qu’il entende des choses comme ça. Il va mourir. Dis-lui qu’on regrette. Qu’on n’aurait pas dû lui donner la vie. Ton père et moi, on félicite ceux qui ne sont jamais nés. Parce qu’ils n’ont pas vu l’œuvre mauvaise qui se pratique sous le soleil. (p58)
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