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Critiques de Christophe Ono-dit-Biot (508)
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Plonger

Lettre d'un papa à son petit garçon de quatre ans. Il lui parle de sa mère, disparue.



Une histoire belle et riche, certainement, mais à laquelle je suis restée souvent insensible et que j'ai failli abandonner à plusieurs reprises.

A cause du ton, d'abord, de la voix d'un narrateur tellement parisien-snobinard, à la fois bobo et réac, de ses sentences sur le déclin de l'Europe et sur ces gens - nous - qui ne savent plus communiquer... Son mode de vie, sa vision du monde et son nombrilisme m'ont rappelé ce que j'aime le moins chez Carrère, Djian, Beigbeder, Chalandon.

L'intrigue ne m'a pas embarquée non plus.

L'auteur nous invite au plongeon. J'ai regardé cette étreinte de plage de loin, détournant les yeux, gênée par cette description de la femme aimée qui m'évoquait régulièrement le sirupeux 'Elle' de Barbelivien.

J'ai apprécié les références à l'art, mais là encore, j'y ai juste trempé les pieds, connaissant mal cet univers.

Le côté 'Grand Bleu' m'a coupé le souffle, non par sa beauté, mais parce que je suffoque quand j'ai la tête sous l'eau.



Seules m'ont touchée la douleur d'une femme en bout de course, et surtout les marques d'affection de ce père à son jeune enfant, à son 'petit mouflon' privé de maman. L'amour paternel est présent tout au long du roman, mais ce filigrane ne suffit pas à apprécier 450 pages quand le reste vous ennuie...



• De cet auteur, j'avais aimé 'Génération spontanée'.
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Birmane

Je reviens de trois semaines de voyage en Birmanie, et j’avais emporté ce livre dans ma valise. Quelle déception que ce roman ! Enfin, si on peut qualifier de « roman » ces 400 pages de phrases-clichés, d’invraisemblances et de pleurnicheries du narrateur sur son triste sort. En effet, celui-ci, prénommé César (j’ai supposé que c’était une allusion à Jules César, illustre personnage ayant marqué l’Histoire, mais la référence manque son but, parce que le César dont il est question ici correspondrait plutôt à l’effigie d’une marque de nourriture pour chiens, style gentil toutou à sa maîtresse), est correcteur pour un magazine féminin. Il trouve ça minable, et à force de corriger les articles du grand reporter maison, se prend à rêver de décrocher le scoop du siècle en allant interviewer l’un des personnages les plus inaccessibles de Birmanie (excusez du peu). Engourdi par le confort monotone de la vie du parisien-lambda, le voilà pourtant qui se secoue et décide de « prendre sa vie en mains » lorsque sa copine le plaque au cours d’un voyage au Laos. Ni une ni deux, notre héros en mal d’exotisme prend un billet pour Rangoon, envoyant au passage promener employeur et « vie occidentale si superficielle » pour chercher l’aventure et « l’authenticité de la vraie vie », retour « aux vraies valeurs » en prime (ramassis de clichés, je vous l’avais dit).

Les péripéties de ce roman sont toutes plus invraisemblables les unes que les autres, on n’y croit jamais, et on est en pleine caricature avec la « beauté des Birmanes », la « nature envoûtante », le « pouvoir corrompu » (bon, ça c’est vrai), la « lumineuse médecin humanitaire adorée par ses malheureux patients », l’expatrié « qui se trouve si bien dans ce pays qu’il ne lui serait plus possible de se réadapter à la France », et j’en passe.

Les personnages ne sont pas attachants, et le narrateur est franchement pathétique.

Et en plus c’est mal écrit. Je me demande pourquoi ce bouquin a obtenu un prix littéraire.



Un point positif tout de même : la bonne description du contexte politique de l’époque, et la recherche bien documentée sur les ethnies dont il est question dans l’histoire.



Mais à part ça, je vous conseillerais, plutôt que de lire ce livre, de boucler votre sac à dos et d’aller découvrir la Birmanie par vous-même…


Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Croire au merveilleux

Il est toujours intéressant de recevoir un livre qui a été pas mal médiatisé. C’est l’occasion de se faire sa propre opinion ; et nous voilà au pied du mur...

Je me suis donc lancé dans la lecture du récit de César, quadragénaire branché, qui survit après la mort accidentelle de sa compagne Paz, et hésite à mourir à son tour pour fuir son état, ou au contraire à se consacrer à son fils qui a besoin de lui.

Dans un premier temps il opte pour la première solution et entame un processus de destruction qui commence par la prise de calmants et somnifères. Mais il fera une rencontre bouleversante, Nana qui l’entraînera dans un univers mi onirique, mi réaliste. Elle-même étant peut-être issue de cet univers.

Nana sera le catalyseur d’une résurrection, où chacun se reconstruit en retrouvant son véritable rôle, le père comme le fils.



Ce livre tout en nous racontant une histoire d’amour, une histoire de deuil, nous entraîne dans un certain nombre de rêveries, de voyages à travers le temps, l’espace, les pays et le ressentit de chacun.

Le style est simple, narratif, avec quelques trouvailles sympathiques. C’est un livre qui se lit rapidement car on a envie de connaître la fin. Et celle-ci est originale, révélant enfin la construction du roman.

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Trouver refuge

Nous sommes en 2027 et la France a basculé dans l'extrême droite.

Sacha est écrivain,sa femme Mina universitaire, ils ont une petite fille Irène.

Un soir , sur un plateau télé , Sacha échappe une phrase de trop sur le président. Après cet incident,ils sont épiés , harcelés,menacés. Ils décident de fuir sur le Mont Athos en Grèce que Sacha connaît bien. Ce sanctuaire est peuplé par des moines orthodoxes qui vivent coupés du monde,dans plusieurs monastères,selon des règles byzantines anciennes. Sacha et Mina sont obligés de séparer et Sacha va partir seul sur le mont Athos avec sa fille. Ils vont vivre en immersion dans ces monastères aux règles immuables ,Sacha va initier sa fille à l'histoire de ce lieu .

Ce roman est à la fois un roman d'aventure car on a envie de savoir ce qu'il va se passer, un roman sur les relations père fille et sur la transmission,une ode à la nature magnifique des lieux, un roman enrichissant sur l'histoire du mont ,des moines orthodoxes ,il y a beaucoup de références culturelles sur cet empire byzantin déchu et sur l'amour des livres .

Je viens de finir ce roman alors que j'arrive de Grèce où l'histoire antique est omniprésente dans la vie moderne et ce roman m'a beaucoup plu ,peut-être que j'étais sensibilisée à ce sujet.
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Nuit espagnole

Quels rapports avons-nous exactement à l'art ? Et aux musées ?



Une grande lecture- choc !...





Grâce à une femme, Alina Gurdiel, initiatrice et directrice de cette nouvelle collection sensationnelle et originale , "Ma nuit au musée" [ ***voir à la fin de ma chronique la genèse de cette idée épatante ] nous pouvons lire ce dialogue croisé entre un écrivain et un de ses amis, artiste, Adel Abdessemed...Peintre et sculpteur algérien, rebelle engagé....



"Jamais assis. Ni à genoux. On n'est pas dans la religion, où l'on se prosterne. L'oeuvre d'art est la seule chose qui peut sauver l'âme, celle de la victime comme celle du bourreau. Mais debout, debout. On affronte. " (p. 200)





Un livre qui ne fait que passer rapidement entre mes mains, l'ayant choisi pour l'anniversaire tout proche, d'un ami... travaillant aux Musées Nationaux...



Découvert cette excellente collection, "Ma nuit au musée", avec un premier texte lu de Lydie Salvayre, "Marcher jusqu'au soir"...qui m'avait fort intéressée. le troisième texte existant, qui est en réalité le tout premier de cette collection est de Kamel Daoud " le Peintre dévorant la femme"... qui se déroulait déjà au Musée Picasso...



Dans "Nuit espagnole", une différence de taille...L'idée se complexifie: il n'y a plus un , mais deux hôtes...il s'agit de l'expression croisée d'un artiste algérien , Adel Abdessemed et d'un écrivain, Christophe Ono-dit-Biot...passant une nuit à ce même musée Picasso...L'occasion de découvrir cet artiste, de réfléchir à tous les fascismes....à partir de l'oeuvre de Picasso, "Guernica"...et de sa propre oeuvre, tentant de conjurer les traumatismes et les violences de son Algérie natale... et toutes les barbaries humaines, en général... !



Je me plonge avec très grande curiosité dans cette expérience duelle...



"Nos musées sont nos grottes.

Je souris : c'est par lui que je vais commencer, l'artiste que j'ai accompagné la nuit dernière, à la recherche d'un tableau absent et d'une liberté à retrouver.

"A l'attaque ! " - Je me permets de lui emprunter son cri de guerre. La guerre, il y a grandi. Juste de l'autre côté de la -mare nostrum-, en Algérie. Un pays où l'on prononce bien trop souvent le nom de Dieu pour qu'il ait envie de se montrer. où chacun a son Guernica. Et où il est défendu d'en parler.

Allons réveiller les mémoires. "(p. 15)





Un dialogue entre le scribe [Christophe Ono-dit-Biot ] et l'artiste algérien engagé Adel Abdeessemed ] une nuit hors du temps, au musée Picasso, avec la grande oeuvre absente "Guernica" et l'exposition, proposant des oeuvres d'artistes contemporains autour de cette même oeuvre...



Adel raconte à la fois sa fascination pour cette toile de Picasso, tout en narrant la décennie noire algérienne qu'il a vécue, où à cause des islamistes, le Nu avait été interdit à leurs cours, et leur directeur , monsieur Asselah, courageux, avait accepté l'ouverture d'un petit atelier de nu (quasi clandestin), pour quelques élèves seulement. Il sera assassiné !



Des questionnements sur l'Art , sa fonction au sein de L'Existence humaine, sa nécessité vitale dans des pays vivant ou survivant sous des régimes de terreur ! le texte de l'ami scribe est "sillonné" par les dessins d' Adel...



Par curiosité, j'ai été visualiser les oeuvres, sculptures, montages divers de l'artiste. Fort impressionnant...et bien plus que cela, même...!!! Très bouleversée par "Shams" ("Soleils" )...Un engagement total de ce sculpteur-peintre, pour qui, l'Art est la seule "arme" contre la barbarie, pour la dénoncer, la combattre...

L'Art comme une lumière persistante pour les Hommes... , qu'ils gardent leur part d'humanité , de conscience !





"Mais entre l'oeuvre regardée et le regardeur, comme entre l'homme et le vin, qui absorbe l'autre ? Est-ce l'oeuvre d'art qui nous réveille quand on la regarde, ou nous qui la réveillons quand nous posons les yeux sur elle ? Qui rend l'autre à la vie ? "(p. 160)



Je trouve l'idée de cette collection "Ma Nuit au musée", excellente... Toutefois, je trouverais sensationnel que d'autres expériences visuelles et mises en mots ,se déroulent, émergent dans d'autres musées

[ **rappelons que les 3 textes de cette collection se déroulent au Musée Picasso ]!!



Une lecture puissante avec un duo "écrivain- artiste", des plus réussis, complémentaires avec leurs vécus si différents, leurs différences de points de vue, mais une estime réciproque, solide... !

On ressent la très vive admiration de l'écrivain pour son ami si engagé dans son art.... Cet ouvrage illustré par Adel Abdessemed restera à la fois un texte éprouvant et combien riche humainement et artistiquement....



Dans les remerciements finaux, nous apprenons avec autant de stupéfaction que de jubilation la surprise qui attendait , à la fin de cette nuit d'expérience muséale, Laurent le Bon, le directeur du Musée Picasso... je ne peux m'empêcher de transcrire l'extrait, tant c'est peu ordinaire :

"(...)Ils le remercient aussi d'avoir gardé son calme en découvrant qu'Adel avait dessiné sur les murs, et d'avoir, en plus de son calme, conservé le dessin sur le mur, mettant son amour de l'art au-dessus de son amour de l'ordre".... Il ne peut pas y avoir plus "beau mot de la Fin " !!!



Je vais, de ce pas, envelopper ce précieux texte pour l'anniversaire de l'Ami...en souhaitant qu'il soit un enthousiasme ultérieurement partagé !!

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2 Liens pour connaître l'origine de cette idée de collection + travail de l'artiste d'Adel Abdessemed



https://www.facebook.com/EditionsStock/photos/kamel-daoud-inaugure-la-collection-ma-nuit-au-mus%C3%A9e-avant-de-vous-parler-de-son-/1945305882212827/





https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/sculpture/lantidote-dadel-abdessemed-contre-la-brutalite-humaine-au-mac-de-lyon_3385979

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Trouver refuge

J'ai eu du mal à rentrer dans ce roman parce que la fuite en Grèce servait de prétexte à l'étalage de la culture classique de l'auteur. Montrer sa science en littérature n'est pas une nouveauté mais à ce jeu, je trouve que Mathias Énard s'en sort mieux.

L'auteur démontre plus qu'il ne montre dans cette dénonciation bien-pensante des dérives totalitaires de nos démocraties et de la gangrène nationaliste.

Sacha, alter-ego de l'auteur, se pose en sage qui, inspiré des cultures antiques, critique notre époque (pages 38, 42, 45, 203, 220, 350). Entreprise de démolition à laquelle participe le personnage du moine orthodoxe Syméon - retiré du monde.

Aussi didactique et maladroit (à certains endroits) soit-il, le roman de Christophe Ono-Dit-Biot est un beau plaidoyer pour le temps long, dont les épaisses murailles du Mont Athos sont le miroir. Passé l'agacement, c'est le plaisir qui prend le dessus. C'est si rare d'apprendre en lisant, de redécouvrir des mots rares (ex : abaton, porphyrogénète, simandre…).

L'évocation de la relation filiale (Sacha-Irène) est émouvante même si les réflexions de cette petite fille, vu son âge, manquent de crédibilité. Autre réussite, le caractère cinématographique du récit. Les images convoquées imprègnent la rétine autant que la mémoire.

Je regrette certaines formules hasardeuses (« Ils étaient seuls mais seuls à trois, donc pas seuls »), d'étonnantes chutes de ton (pages 29, 101, 253) et des répétitions (du mot « mine » - ok, l'héroïne s'appeler Mina, mais quand même).

Au carrefour des genres, entre dystopie, polar, pamphlet politique, comédie romantique et satire sociale, je me suis un peu égarée.

Le roman finit mieux qu'il ne commence (il y aurait beaucoup à dire sur le refus du martyre). Et je salue malgré tout l'ambition de l'auteur : concocter un roman d'aventure populaire avec des ingrédients élitistes. Pour cette raison, il est bien placé pour le Renaudot.

Bilan : 🌹

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Plonger

Un véritable deuil, un grand hommage que Plonger rend à l'être aimé! Mais l'auteur en fait un peu trop avec son narrateur qui nous guide dans des couloirs entrecoupés de ses émotions, de son amour, sous cette fougue de dresser un portrait d'une mère à son fils, c'est trop ampoulé, alambiqué. Puis quand on découvre cette femme aux surprises glaçantes, une femme aimant diner dans le cimetière ou frauduleusement dans un magasin ayant déjà fermé ses portes. Une femme qui n'apprécie pas les lieux naturels encombrés de gens, comme si c'est elle qui étouffait, la nature parle mieux ou est plus vivante dans la solitude! Une femme aimant écouter la voix de la nature, la voix de la flore, des mers ou celle des animaux! Bref, une femme profondément libre comme l'air, libre dans ses pensées, libre dans sa façon d'appréhender les choses, libre jusque dans son sang! Non, elle n'est pas comme tout le monde, l'auteur ne saurait que parler d'elle avec autant d'enthousiasme et d'envoûtement! C'est avec persévérance que je me suis laissée Plonger dans l'univers de Paz, et finalement parvenir à aimer ce livre!
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Birmane

Quelle déception, les premières pages s'annonçaient très bien et m'ont tenu en haleine et puis tout est parti de travers et alors la, ma lecture est devenue un calvaire.



Le narrateur est absolument insupportable, le roman plein de clichés et de situations sans queue ni tête, bref je vous recommande vivement de passer votre chemin. Pour ma part, je suis allée jusqu'au bout (non sans lire certains passages en diagonal) car ce livre faisait partie d'une de mes lectures pour un challenge mais sans ça j'aurais sans doute abandonner ma lecture en cours de route !



Ce roman a malgré tout obtenu un prix littéraire, c'est sans doute qu'il a du plaire à certains lecteurs (comme quoi tous les goûts sont dans la nature !) mais pour ma part, j'ai du passé à côté car je ne lui ai rien trouvé d'extraordinaire. Dommage !
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Trouver refuge

En 2027, la France a élu un surnommé Papa à la tête du pays. L’extrême-droite est au pouvoir, les Français réactionnaires ont repris la main, à coup de Foogle et autre Fritter, les réseaux sociaux nationalistes. Sacha, sa femme Mina et leur fille de sept ans Irène sont des parisiens cultivés et privilégiés, Mina est professeure d’histoire en université, passionnée par l’époque Byzantine, Sacha est dans les médias, il intervient sur les plateaux télé pour donner son point de vue sur l’actualité et a produit une série télé historique à succès.



Un jour, Sacha lâche à la télé une imprudente allusion sur un point noir du passé de Papa. Il est dangereux pour Papa, s’il faisait fuiter des informations susceptibles de ruiner la carrière du Président ? C’est qu’ils se connaissent bien, ils ont été amis dans leur jeunesse. ils doivent fuir la France, vite. Sacha pense au Mont Athos et ses monastères orthodoxes, un paradis méditerranéen, où il avait rencontré jadis le père Syméon. Mais très vite, ils sont séparés de Mina, qui détient la clé USB où se trouve tout le contenu de cette amitié de jeunesse et pense-t-elle le terrible secret de Papa…Sacha et Irène rejoignent bien la Grèce, et vont s’émerveiller de la beauté des lieux mais aussi devoir prendre garde, et à ne pas trahir le sexe d’Irène, les filles n’étant pas admises, et se méfier de leurs fréquentations. Mina, rentrée précipitamment à Paris, s’évertue à reconstituer le puzzle, résistant au trouble de sa belle étudiante noire Oshun qui l’héberge et avec laquelle elle avait dans le passé découvert une autre sensualité. Au Mont Athos, Sacha recrée une relation privilégiée avec sa fille qui l’enchante dans son intérêt pour l’histoire et la mythologie de ces lieux sacrés. Mais Sacha comprend vite qu’ils ne sont en sécurité nulle part quand un drone les observe, ils doivent bouger de monastère en monastère, ne jamais s’attarder.



Mina va chercher à approcher Papa au cours d’un meeting pour lui arracher la vérité. Au terme de la lecture du document de la clé, rapport de la main de Papa (Alex), il manque 3 pages pour comprendre le drame qu’Alex et Sacha ont vécu naguère en Egypte. Ces 3 pages, c’est Sacha qui les a gardées précieusement avec lui.



Papa annonce publiquement qu’il se rend au Mont Athos…avec Mina comme monnaie d’échange et la tranquillité contre la remise des documents compromettants par Sacha. Tout va se jouer là.



Christophe Ono-dit-Biot est un peu le Sylvain Tesson des contrées méditerranéennes. Une écriture assez stylée, une érudition phénoménale, avec la même manie de le faire absolument savoir à toutes les pages. Sans oublier des réseaux qui leur assurent la sympathie orientée d’un certain nombre de médias.



Pour ma part, j’ai moyennement adhéré. Et sans dévoiler la fin, j’allais dire tout ça pour ça. Certes, l’atmosphère qui règne en ces magnifiques lieux chargés de spiritualité, la mer et les plantes, les légumes gorgés de soleil, tout cela fait envie. Mais la montagne sacrée accouche finalement d’une souris, laissant comme un goût de déception légèrement amer. Car rapidement, on sent qu’on va tourner en rond. Sacha est véritablement gaga de sa fille, trop mature pour son âge, cela devient le sujet central et c’est fatigant. Pire, côté Mina, dont on anticipe qu’elle va jouer un rôle déterminant, à la lecture du dénouement on est forcés de constater qu’elle aurait aussi bien pu ne pas avoir existé !



Comme si l’auteur, mû au départ par un projet ambitieux n’avait pas su très bien dérouler la pelote, finalement en panne d’inspiration. Hormis l’originalité et la beauté des lieux choisis pour l’intrigue, le scénario est un peu court. Sans même parler de quelques clichés éculés (Quand Sacha dans leur fuite en Grèce fait les courses, il achète des tomates, des aubergines, du thym, du miel…), Ono-dit-Biot créé un monde exclusivement beau, où les imperfections des lieux et personnages n’existent pas. Mina est encore bandante, Irène est une fée, Oshun est forcément une superbe plante noire, et lorsque Sacha croise un touriste suédois, il faut encore qu’il ressemble à Stefan Edberg (c’est bien dans le texte).



On est décidément chez les bourgeois, ces aventures-là ne sont pas pour le peuple, celui justement qui vote à l’extrême-droite, et a voté pour ce président qui boit du Coca-Cola directement à la canette et croque dans un Bounty. Le bon peuple a le président qu’il mérite…Un roman finalement peu révolutionnaire, tant les quelques traits brossés de cette France de 2027 sont déjà tellement prévisibles, et tant l’auteur n’oublie pas d’exploiter tous les thèmes ambiants, le nationalisme qui monte, la faillite des élites politiques, la condition de la femme, le développement des moyens de surveillance d’une population de plus en plus docile voire consentante, moyens qui se banalisent.



Un roman à lire pour rêver de soleil pour l’hiver, et à rouvrir pour s’enrichir de mots inconnus, un dictionnaire à portée de main, mais pour moi relativement ennuyeux et sans surprises.



J'adresse un merci sincère à babelio, et aux éditions Gallimard pour cet envoi.

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Croire au merveilleux

Aimer passionnément un être et le perdre à jamais. Comment s’en remet-on ? Suite du magnifique roman « Plonger », « Croire au merveilleux » est l’histoire d’une reconstruction après le drame et la tentative de Christophe Ono-dit-Biot de répondre à cette question.



César est au bord du suicide. Paz, l’amour de sa vie n’est plus. Elle git pour toujours au fond de la méditerranée, cette mer qu’elle aimait tant. Près de deux ans après, il n’a plus la force de continuer, même pas celle d’élever leur petit garçon, portrait craché de sa mère. Aujourd’hui il l’a décidé, il va en finir. Mais le destin en a décidé autrement par l’entremise d’une inconnue qui frappe à sa porte, la délicieuse et impertinente Nana. Extrêmement érudite, belle à couper le souffle, qui est-elle, d’où vient-elle ? Comment et pourquoi est-elle là alors qu’elle semble tout droit sortie de la Grèce antique, ancien monde dont César est si féru ?



Des îles grecques aux rivages de l’Italie, en passant par l’Espagne et le Japon, César part à la recherche de son passé heureux avec sa femme mais surtout au moyen de répondre à cette question qui le hante depuis deux ans : Paz les a-t-elle abandonné lui et son fils ? Son amour pour eux n’était-il pas plus fort que sa propre liberté ? Sa passion pour la mer ?



« Plonger » a été à sa lecture un immense coup de cœur pour moi. Une histoire d’amour sublime comme on en lit peu. C’est donc avec beaucoup d’attente et une grande impatience que j’ai lu la suite.



Roman mythologique, mystérieux « Croire au merveilleux » est également une très belle histoire : celle d’un homme sauvé du désespoir par ses croyances dans les légendes qu’on lui racontait dans son enfance et par le pouvoir que peuvent avoir sur nous les contes et la mythologie.

Grâce à son retour vers le passé, César va devenir père et enfin assumer son rôle de transmission.



C’est également un très bel hommage à la méditerranée et à la douceur de vivre près d’elle : une invitation au voyage accompagnée par une plongée directe dans les textes mythiques.



Malgré tout cela, j’avoue ne pas avoir retrouvée cette sublime intensité ressentie à la lecture de « plonger » et j’ai regretté également une certaine confusion dans l’histoire, notamment ce qui concerne la mythologie.



Cependant, il faut bien le dire, il est indéniable que cet auteur a un talent certain pour nous raconter de belles histoires et nous amener comme lui à «Croire au merveilleux ».

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Birmane

Birmane est un roman qui se lit très facilement et s'oublie presque aussi facilement. J'avoue avoir été prise par l'histoire mais très déçue quand j'ai refermé ce livre. J'attendais plus alors que je n'ai trouvé qu'une petite romance qui ne tient même pas ses promesses. La Birmanie ne me paraît pas devoir se résumer à cela. Les personnages ne sont pas crédibles tout autant que le récit. Je n'avais sans doute pas les connaissances pour apprécier.
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Génération spontanée

Génération spontanée est une bien agréable surprise. Alex est maitre-nageur et son pote Lorant serveur arrivent sur la trentaine et sont loin d’avoir concrétisé leurs rêves. Surtout Alex amoureux transit d’une animatrice de télé réalité. Lorant lui est plus terre à terre et vit en harmonie avec Miriam, institutrice.

Mais Alex convainc Lorant de le suivre dans son délire de connaitre la célébrité coute que coute.

Ono-dit-Biot nous amuse parce qu’il trouve constamment le bon angle pour porter un regard aiguisé, terriblement cynique sur la médiatisation, sur le superficiel, sur ce besoin viscéral de connaitre sa petite heure de gloire. Au risque d’y laisser son âme. Car si le brillant attire, il peut aussi vous aveugler. Et chacun des protagonistes payera cher l’aveuglement de l’un, les mensonges de l’autre.

Et finalement, ce portrait de trentenaire qui rêve d’une Rolex avant cinquante ans (dixit Séguéla), seront bien loin du compte.

Drôle mais pas que !!!

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Désagrégé(e)

A la Sorbonne cette année-là, Arthur est reçu à l'agrégation, César échoue à un demi-point.

Révolté, sur liste d'attente. il projette de tuer son ami Arthur pour obtenir son diplôme.

Ils partent en vacances à Cuba.

Alcool, sexe.....

Mais le projet de César a du mal à se mettre en place.

Ono-dit-Biot a toujours des univers particuliers et des idées originales.

Parmi ceux que j'ai lus, celui-ci n'est pas mon préféré.

J'ai un peu peiné à le lire et parfois trouvé le temps long.

C'est un livre qui doit plus intéresser des plus jeunes ou des hommes.

Mais l'affaire tient la route, il y a du rythme et de l'action.

Cet avis est très personnel et ne doit décourager personne de le lire.
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Plonger

Beaucoup, beaucoup de phrases dans ce livre qui me fait davantage penser à un article de magazine (entre Géo et Paris-Match) qui s'éterniserait plutôt qu'à un roman. Comme on m'avait recommandé ce livre, j'ai tenu à aller jusqu'au bout. J'ai plongé, bu la tasse jusqu'à la lie et ... j'ai bien failli me noyer. Je me souviens d'un film de Peter Greenaway dont le titre était "Drowning by numbers" (Noyade par les nombres). Ici c'est "Drowning by words" et c'est une expérience vraiment désagréable.
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Plonger

out tourne autour de l’amour. Sur ce sujet, tout semble avoir déjà été dit. Et pourtant. Il existe encore des auteurs, comme Christophe Ono-Dit-Biot qui parviennent à donner de la fraîcheur au genre, à y mettre tellement de personnel que l’on ne peut faire autrement qu’avoir les larmes aux yeux : l’amour d’un homme pour une femme qui lui échappe, l’amour d’une femme pour un homme qui fait obstacle à sa liberté, et puis l’amour d’un homme pour son fils, inhabituel en littérature, et terriblement touchant.



Une fraîcheur qui passe par le mode de narration : César, le narrateur, raconte à son fils la rencontre avec sa mère, qu’il a aimé plus que tout et dont nous savons qu’elle a été retrouvée morte mystérieusement sur une plage marocaine. « Ils l’ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d’un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau. »



Un texte donc adressé à un petit enfant, avec des italiques pour les détails qu’il préfère ne pas lui donner : un moyen parfait pour transmettre le maximum d’émotions, et l’amour incroyable dont cet homme était capable.



Et puis par l’histoire : celle de la rencontre d’une photographe et d’un journaliste, "moine soldat au service de la culture", "pigeon voyageur", une rencontre basée sur une mésinterprétation d’une photo par ce dernier, qui conduira pourtant Paz l’artiste à la gloire. Mais qui dit gloire dit pression, et pression sur une femme qui a un amour inconditionné de la nature, de l’eau, de la liberté. Tout cela forme un cocktail que l’on sent prêt d’exploser à tout moment, malgré les efforts de César pour sauver sa vie, son couple. Une histoire contemporaine qui monte en puissance lentement mais sûrement, au fur et à mesure que le passé remonte dans l’esprit du narrateur et qu’il déroule par une plume élégante et cultivée.



Si nous sommes du côté de l’homme, César, on ne peut cependant être insensible à Paz, l’artiste qui ne trouve pas sa place dans une société qui ne la comprend pas, dans un monde bourgeois qui pense tout savoir de ses œuvres alors qu’ils les interprètent de travers … Une femme dont je me suis sentie proche par sa sensibilité envers les choses de la nature, et ses combats perdus d’avance dans lesquels elle se lance pourtant … Une femme de notre époque si fragile et si forte, tantôt agaçante tantôt touchante …



Que dire d’autre ? Pour cet article, j’ai compris combien il était difficile parfois d’écrire des chroniques sur des romans qui nous ont touché à ce point : j’ai comme une impression de violation d’intimité, comme si vous faire part de mes sentiments allait salir ce texte à jamais. Peut-être parce que cela fait écho à des situations personnelles. Ou que je voulais ainsi garder ces mots pour moi, dérisoire illusion.



"Je ne crois pas en effet que notre époque puisse se raconter sous la forme d’un roman. Il faut un minimum de narration, et ce monde-ci, toujours entrecoupé par la réception d’un SMS, d’un mail, ne raconte plus grand-chose dans la longueur. La seule chose qui y soit continue, c’est l’interruption".



Pour autant, malgré le tour que j’ai donné à cet article, je ne veux pas non plus réduire ce texte à une simple romance. Car il y a bien plus : considérations sur la nature, réflexions sur la violence de la société, etc. Quelques exemples sur la société moderne, des phrases auxquelles j’adhère complètement …



"Rien n’allait plus. On disait même que la culture ne rapportait plus rien, nous muséifiait, nous déconnectait. On disait que l’époque était morte aux livres. Pourquoi ? Mes contemporains travaillaient beaucoup, alors le temps les fuyait. Ils ne lisaient plus que sur la plage et comme ils n’avaient plus assez d’argent pour aller à la plage parce que c’était la crise, ils ne lisaient plus.



Ou plus beaucoup. Pourtant, à les entendre, rien ne remplaçait un livre quand ils s’offraient le plaisir d’en ouvrir un. Ils le disaient un peu comme les vieux camés parlent de leurs montées de jadis."



"Envoyer des SMS : c’était devenu le geste universel. Le signe de reconnaissance de l’être humain. Les soixante huitards qui nous avaient endettés avaient gagné : les gens n’avaient plus rien à se dire mais ils communiquaient. Sur Facebook, on trouvait des groupes de discussion "J’aime les frites" et "J’aime pas les Juifs" et c’était presque égal."



En bref, je ne peux que vous conseiller de le découvrir par vous-même, et plonger à votre tour à la poursuite de Paz le tourbillon …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Plonger

Le Grand Bleu de Luc Besson revisité ? L’appel du fond des océans, le voyage, la liberté, la fuite, le renoncement, une histoire d’amour et de grossesse, pour se terminer par la folie. Le narrateur s’adresse à son fils et lui décrit sa mère dont on vient de retrouver le corps sur une plage. Pourquoi les a-t-elle ‘abandonnés’. On ressent une pression qui monte au fil des pages et qui, au final, n’est pas à la hauteur (euh profondeur !). J’ai apprécié le côté art, mais pas trop le style inégal et toujours cette impression qui ne m’a pas quittée du déjà vu et lu. J’aurai aimé plonger, alors que je suis restée plutôt en surface.



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Plonger

César, Paz , Hector. Un trio , le père la mère, l'enfant.

César et Paz , lui journaliste spécialisé dans l'Art , elle photographe de talent se sont rencontrés, aimés passionnément, un fils est né mais voilà leurs chemins se sont séparés... laisse-moi vivre , laisse moi partir me ressourcer , enfin quitter cette Europe moribonde toi qui ne veux pas en bouger, j'ai besoin d'air, de lumière, tu es un bon père , tu sauras prendre soin d'Hector et je vous reviendrai . Voilà ce que Paz dit à César mais cela ne se fera pas Paz est retrouvée nue sur une plage d'un des Etats d'Arabie . César raconte , pour lui pour se souvenir, pour Hector aussi .

Déclaration d'amour à sa femme, à la femme, mais aussi à la Beauté, à l'Art d'aujourd'hui et d'hier . Mais plus que cela me semble t'il un regard lucide sur un monde en pleine mutation où les valeurs bougent sans cesse mais où la violence, l'intolérance gagnent du terrain à chaque instant. De Christophe Ono-dit-Biot j'avais déjà lu et apprécié Birmane , je me suis laissée "ensorcelée" par plonger , mais bien sûr tout cela n'est qu'un modeste ressenti .
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Trouver refuge

Thriller, un peu. Anticipation, un peu, mais pas tant. Histoire d’amours : conjugal, en perte de vitesse ; de parents pour leur fillette, absolu.

Sacha, Mina et leur fille vivent en France, à quelque peu d’années de nous dans le futur. Le régime a dérivé vers un autoritarisme prégnant, sous la houlette de « Papa », qui espionne et réprouve toute pensée déviant de l’idéologie imposée.

Sacha, journaliste et philosophe, a osé une phrase de trop, lors d’une interview à la télé.

Les intimidations et les menaces se succèdent. Sacha décide de partir avec femme et enfant, se réfugier dans la presqu’île du Mont Athos où il a déjà séjourné, à l’âge de 20 ans.



Il y a dans ce livre, l'aboutissement de ce que à quoi nous tendons actuellement : le repérage, tout le temps et en tous lieux, de nos allées et venues, de nos échanges, de nos vies dans ce qu’elles ont de plus personnel, avec la tentation pour le pouvoir, d’interdire ce qui pourrait s’y opposer, et de censurer, supprimer, tout ce qui serait déviant pour l’idéologie dominante. Ce que connaissent déjà d'autres pays que le nôtre.



Mais pour moi, c’est surtout un livre voyageur : par les réminiscences de Sacha sur le temps qu’il a passé, jeune, en Egypte où s’est nouée sa relation dangereuse avec le dictateur français. Par le savoir de Mina, qui s‘est consacrée à l’étude historique de Byzance et l’enseigne à l’université. Par cette errance, enfin, de Sacha et de sa fille, d’ermitage en monastères orthodoxes de la presqu’île du Mont Athos.



Sacha, comme l’auteur, ont été séduits par ce lieu à l’écart du monde. Je découvre la presqu’île, son statut, ses monastères, l’interdiction faite aux femmes, aux enfants (et aux eunuques…) d’y pénétrer. Et pour les hommes le seul accès autorisé : par la mer. Je regarde les photos sur internet, puisque je n’y poserai jamais le pied. Les descriptions de Christophe Ono-dit-Biot et les images d’internet sont magiques, d’une autre culture, d’un autre temps.

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Plonger

Un soir, César reçoit un appel du Consulat français d'un pays d'Orient. Le corps de Paz, celle qu'il aime, a été retrouvé sur une plage. On lui demande de venir sur place pour identifier le corps. Avec toute sa peine, César fait le voyage en laissant Hector, leur fils, aux soins de ses grands-parents.



Derrière les larmes, il y a les questionnements et les souvenirs.



"Plonger" est l'histoire d'un couple qui s'est profondément et passionnément aimé et que le destin a choisi de mettre à l'épreuve.



Lorsqu'ils se rencontrent dans une petite épicerie parisienne, César est journaliste et écrivain, Paz est une photographe espagnole.



Leur couple se plaît entre les voyages, la nature, les îles, les cocotiers et la plage. Car Paz ne tient pas en place. Elle a besoin de partir, loin de tout, au calme, dans des lieux idylliques, non fréquentés, là où la lumière est si belle pour ses photos.



Puis, arrive une grossesse. Paz se sent perdue. César est heureux. Hector naît. Paz s'éteint.



Puis, elle finit par partir. Ce ne doit pas être long, juste quelques semaines. Finalement, les mois s'écoulent et c'est au bout de huit longs mois d'absence que César décroche le téléphone et apprend la nouvelle, mettant fin à tout espoir de la retrouver.



"Plonger" est la lettre d'un père à son fils dans laquelle il raconte tout dès l'instant de la rencontre avec la mère, leur amour, leurs choix de vie, leurs désirs, leurs moments de joie.



C'est aussi l'histoire d'un homme qui enquête sur la femme qu'il a perdu. Paz, une femme libre, solaire, ne supportait pas la vie parfaitement calibrée, les contraintes, l'emprisonnement d'une vie qui l'étouffait. Il ressent le besoin de comprendre ce qu'elle cherchait et ce qu'il lui est arrivé là-bas, dans cette destination inconnue.



Dans ce roman, on parle aussi de peintures, de sculptures et de photographies. On visualise les œuvres des plus grands artistes, exposées dans les musées. On visite le Louvre, on participe à des vernissages. Puis, au milieu de tout cela, il y a un couple, une famille et la fin d'une belle histoire.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Plonger

Plonger débute par la révélation brutale de la mort de Paz, la femme de César, retrouvée nue sur une plage d'Arabie. Pourtant, ce livre n'est pas une enquête policière mais davantage l'autopsie d'une histoire d'amour tragique.



César, journaliste et écrivain, tombe amoureux d'une jeune photographe, Paz. Malgré la passion et la naissance de leur fils Hector, les deux amants s'éloignent au fil du temps car leur approche de la vie diverge.

César, traumatisé par un enlèvement dans le cadre de son métier, ne veut plus sortir d'Europe. Paz, plus fougueuse et avide de liberté, souhaiterait voyager, découvrir le monde et faire évoluer son art…

César est un corps qui veut construire, bâtir, et fixer sa vie.

Paz est un esprit qui veut bouger, s'évader, et vivre pleinement sans limites et sans frontières.



Ce livre n'a qu'une seule voix, celle d'un père s'adressant à son fils, témoignage émouvant pour dire la vérité sur cette femme tant aimée, sa mère.

Une personnalité torturée, étouffée, éprise d'une liberté absolue, voulant échapper à l'immobilité géographique, psychologique et artistique. Le couple qu'elle forme avec César est une ancre qui la fige, elle s'éteint ; impossible de voyager, de s'épanouir plus et d'enrichir son art. Elle quitte donc tout pour respirer.



Plonger, c'est affronter et dominer sa peur, faire face à des vérités douloureuses pour César.

Plonger, c'est être libre pour Paz.



Paz est aussi révélatrice d'une société entraînée dans un mouvement mortifère, une société qui va trop vite et détruit la nature.

Ce roman porte également un message, il appelle à observer et respecter la beauté de la nature.



Bien que l'ensemble soit assez convenu et prévisible, le lecteur est tenu en haleine, curieux de comprendre les étapes menant à l'inéluctable. Et le choix du point de vue narratif est touchant. Ce père dévoué à son fils par un amour inconditionnel est attachant.

Un livre émotionnel et captivant malgré certains clichés que l'on pardonne facilement à l'auteur.
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