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Critiques de Christophe Ono-dit-Biot (508)
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Plonger

Il m'est difficile de donner un avis sur ce roman car mon "quotidien" m'a conduit à changer d'état d'esprit et ma lecture s'en est ressentie. Je n'ai jamais rien lu de cet auteur et les premières pages m'ont beaucoup plues. Touchée tout d'abord, par ce choix de s'adresser directement à son fils bébé pour lui parler de leur histoire, puis heureuse de découvrir des artistes en allant vérifier à chaque fois sur internet s'ils existaient réellement, puis en regardant leurs oeuvres...Cependant progressivement j'ai eu le sentiment d'un étalage un peu pompeux de culture qui a gâché ce plaisir. Attendrie par l'amour de cet homme pour la belle asturienne , j'ai là aussi fini par me lasser ,d'une part parce que la nana devenait plus que capricieuse et sa quête existentielle d'un égoïsme irritant, et d'autre part parce que les clichés s'accumulaient: pauvre petite fille riche qui étouffe à ne pouvoir voyager de palace en palace qu'en Europe!!!Enfin les discussions entre amis sur l'écologie m'ont donné l'impression de pretexte là encore à faire preuve d'intellectualisme un peu facile...J'ai pourtant bien noté parce que malgrè tout je ne me suis pas ennuyée et qu'il demeure de l'émotion et des belles découvertes d'artistes.
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Plonger

Que dire de plus que je n’ai déjà écrit dans ma critique du dernier roman de cet auteur, « croire au merveilleux » ?



On retrouve le même discours creux, empreint d’un pédantisme à toute épreuve, toujours prêt à étaler son savoir, sa culture et qui, une fois de plus, manque de cohérence (personne ne penserait à faire un enfant s’il pense que le monde va très mal, que l’Europe est au bord du gouffre et que la littérature n’existe plus … Même dans les livres). Et on retrouve le même personnage, peut-être encore plus détestable, égoïste totalement déprimé (et déprimant aussi) et aigri qui voudrait disposer de sa compagne comme d’un jouet, l’enfermer dans son Europe bien-pensante et bien sécurisée (l’histoire nous montrera le contraire – le roman date de 2013) où elle ne respire plus, elle qui a soif d’air et d’espace, qui « se fout de savoir et veut ressentir ».



Le seul élément intéressant est cet éclairage sur le monde de l’ « art », où un journaliste, un critique renommé peut faire (et défaire) une carrière, méritée ou pas, où tous se connaissent, se tiennent, se protègent les uns les autres.



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Croire au merveilleux

Croire au merveilleux... quel joli programme. En tout cas il m'a permis de faire la connaissance de l'écrivain Christophe Ono-dit-Bio et surtout de son double littéraire, César, que les fidèles lecteurs ont déjà croisé dans Birmanes et dans Plonger. Croire au merveilleux... on en a bien besoin en ce moment. Retrouver la saveur de la vie dans ses plus simples attributs, retrouver l'ouverture et l'envie de nos esprits d'enfants, retrouver la magie d'être transporté par un mythe ou un conte...



C'est un roman solaire que nous offre l'auteur. Celui d'une renaissance par l'amour du beau. Celui du retour à la vie de César pourtant bien parti pour y mettre fin. Incapable de surmonter la mort de Paz, disparue accidentellement alors qu'elle s'était éloignée quelque temps. Incapable de jouer son rôle de père, de transmission auprès de son fils dont les traits lui rappellent sans cesse le visage aimé. Incapable de vivre avec cette incertitude : Paz serait-elle revenue sans cet accident ? César a donc tout prévu, seul chez lui avec une dizaine de cachets à avaler tranquillement... quand on sonne à la porte. La jeune et jolie Nana qui se présente comme sa nouvelle voisine interrompt donc notre héros dans son élan et finit par s'incruster dans son esprit et dans sa vie en partageant avec lui une passion commune pour la littérature grecque. Qui est donc cette jeune femme grecque dont l'appartement ressemble à un musée et dont l'ombre du père, un riche armateur plane sur leur relation ? Grâce à Nana, César reprend peu à peu goût à ce qui l'entoure et retrouve l'envie et la force de renouer avec son rôle de père.



De la côte amalfitaine en Italie aux îles de la mer Egée, des rues de Paris à l'archipel du Japon entre souvenirs et nouvelles escapades, entre rêves et nouvelles rencontres, l'auteur nous mène sur les traces de ce qui donne à la vie toute sa saveur. Un rayon de soleil, la fraîcheur d'un coin d'ombre, la dégustation d'un vin, une maison isolée près des oliviers, le pouvoir régénérant d'un bain de mer, le son d'un mot... César boit à la source de ses passions d'enfance et d'adolescence, quand la beauté de l'alphabet grec l'a attaché pour toujours à cette culture avec ses mythes, ses dieux, ses philosophes, ses poètes et des artistes.



Croire au merveilleux, oui. Lâcher prise, laisser nos esprits retrouver un peu de ce qui faisait la magie de l'enfance. Oui, ça me parle. Mais vous verrez, ce n'est pas si facile surtout lorsqu'on est confronté à la fin du livre qui peut bousculer les esprits trop cartésiens. Mais ceux qui ont quelques notions de mythologie grecque s'amuseront peut-être à reconnaître ici ou là quelques personnages souvent croisés du côté du Mont Olympe.



Et voilà qu'à la fin de cette lecture on est pris d'une furieuse envie d'aller observer les bleus de l'univers sous le prisme d'un soleil grec, à l'ombre d'une statue antique veillée par les Dieux de l'Olympe... Vous reprendrez bien une petite dose de merveilleux ?
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Plonger

César nous raconte, ou plutôt raconte à son fils Hector, son histoire d’amour avec Paz – de leur rencontre à la fin de leur histoire.



Ce roman m’a paru extrêmement long et je me suis forcée à poursuivre sa lecture à plusieurs reprises. Je ne suis parvenue à m’attacher aux personnages, et surtout pas au narrateur, lequel me donnait plus l’image d’être le père de Paz que son amant…



Surtout, les références à l’art sont trop nombreuses … ou comment se sentir inculte en lisant un bouquin dans lequel César cherche à nous faire passer des émotions dans une œuvre que l’on ne connaît pas nécessairement. Bref, pour tout comprendre, il aurait fallu que je lise avec google à portée de main. Lorsque nous sortons du domaine de l’art (oui, oui ça arrive), le narrateur intellectualise tout…



L’histoire d’amour ne m’a pas convaincue non plus. César m’a paru trop égoïste et Paz trop capricieuse. Entre lui, qui cherche à emprisonner sa Paz en raison d’une phobie du monde extérieur à l’Europe et elle, qui ne supporte pas cette vie et qui vit son besoin de liberté à travers l’adoption d’un requin – la romance ne m’a pas paru particulièrement belle.



J’ai aimé en revanche les passages sur les deux évènements de la vie de César qui explique sa peur de quitter l’Europe. En fait, c’est lorsque César parlait du monde qu’il cherchait à fuir que le livre devenait intéressant … mais comme il passe la plupart de son temps à ne parler que de lui et de ses connaissances, ces moments sont assez rares.



Prix Renaudot et Grand prix de l’académie française en 2013. J’ai cependant eu, pour ma part, la joie de lire de meilleurs crus.

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Plonger

J'ai mis longtemps à me décider à lire ce livre. Je me demande maintenant pourquoi. C'est simple : j'ai adoré. L'écriture est simple, sincère. Le narrateur s'adresse à son fils, mais en vrai je sais que c'est à moi, lectrice, qu'il s'adresse. Il me parle avec son cœur d'homme. Et il me parle d'amour, du grand amour, de passion. Paz m'a plu. Énervée aussi. Mais son indépendance, son intégrité avec elle-même, son honnêteté intellectuelle sont impressionnantes. Cet amour est compliqué, beau, sonne juste.

Une très jolie plongée.
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Plonger



Que de bavardages !

Sous prétexte d’une histoire d’amour extraordinaire (mais elles le sont toutes pour ceux qui les vivent), l’auteur nous emmène dans le monde de l’art et dans les soirées parisiennes où l’entre-soi domine.

Bien sûr, Paz, la femme qui est le fil rouge du récit est anticonventionnelle et permet d’ouvrir le débat. Enfin j’imagine que c’était l’intention de l’auteur. À force d’être précis, il a vendu les droits au cinéma mais m’a perdu en tant que lectrice.

Le récit est truffé de références érudites mais puisque la réflexion est plutôt absente, l’effet catalogue m’a agacée.

C’est dommage car c’est bien écrit.

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Trouver refuge

Sacha est un homme heureux. Amoureux de sa femme Mina et prêt à tout pour que leur Irène soit la plus heureuse des petites filles. Sauf que la République française a changé de visage depuis l’arrivée à l’Elysée d’Alex surnommé Papa, un identitaire pur jus. Quoique. Dans sa jeunesse, son esprit a été plus ouvert ; Sacha le connait bien, très bien même. Journaliste de son métier il va lâcher sur un plateau télé « pourtant Alex n’a pas toujours été comme ça ». Coup de tonnerre dans les allées du pouvoir qui va tenter aussitôt une intimidation pour que LE secret ne soit pas révélé. Plus qu’une seule solution pour le couple : fuir, s’exiler. Le mont Athos s’avère la destination idéale selon Mina, professeure d’histoire et spécialiste de la période byzantine. Sauf que la montagne sacrée est interdite à toute femme et à toute femelle… Comment le couple va pouvoir sortir de ce guêpier, comment protéger leur fille ? Et quel est ce terrible secret du chef de l’État ? Et si l’empyrée devenait source de lumière sur terre…



Christophe Ono-Dit-Biot a l’art d’emmener ses lecteurs au pays du soleil même quand des ombres surgissent au cours de ce périple livresque à couper le souffle. L’écrivain journaliste puise inlassablement dans les bases de l’Antiquité, s’entoure du passé pour ériger l’avenir, n’hésite pas à lancer subtilement un coup de glaive pour décrire les errements de notre époque contemporaine – coucou le wokisme, coucou les mesures « confinement » – s’enivre de fragrances méditerranéennes pour les faire jaillir des pages au fur et à mesure de la lecture, parsème malicieusement son récit de touches sensuelles, offre un nouveau reportage sur la communauté monastique du mont Athos et – peut-être la marque de fabrique numéro 1 – offre une sublime ode au pouvoir de la transmission.



La relation de Sacha avec sa fille est plus que touchante, tellement bien décrite que d’aucuns peuvent imaginer les voir en train d’escalader le flanc de la montagne sacrée ou se jeter dans la mer pour un bain d’immortalité. Le tout sous la bienveillance des classiques, pardon des antiques, plus modernes que jamais. Personnellement, je me suis revue au même âge qu’Irène lorsqu’avec mon père nous échangions en vacances de longs discours allant de la préhistoire à la route de la soie en regardant le soleil se lever sur les neiges éternelles alpines.



N'oublions pas non plus le portrait dessiné à la fine plume de Mina, personnage probablement la plus solaire du récit, et, dotée d’un tempérament comme si né sur Mars. La sémantique n’est jamais le fruit du hasard et ce qui parait facile a certainement nécessité un long travail de construction.



En refermant ce roman, une citation de Cicéron m’est venue à l’esprit : « L’histoire est le témoin des temps, la lumière de la vérité, la vie de la mémoire, l’institutrice de la vie, la messagère de l’antiquité ».



« Trouver refuge », une « philocalie » laïque pour continuer à croire encore au merveilleux, et, à la force insoupçonnable de l’âme humaine quand elle est auréolée d’amour et de tendresse.




Lien : https://squirelito.blogspot...
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Plonger

Chez Gallimard ???

Je n'ai pas tout accroché à cet livre que j'ai lu avec peine jusqu'à la fin. Mais je trouve cela vide, désincarné et plutôt prétentieux. Je n'aime pas dire, ni en l'occurrence écrire, ce genre de choses, mais je pense que cet auteur a bien de la chance d'avoir le bras long dans un journal en vue, car sa présence chez un éditeur si prestigieux a, pour moi, de quoi surprendre. C'est en le voyant sur une chaine d'information continue récemment que je me suis rappelé ce livre lu récemment. Je me suis dit alors, mais pourquoi ne pas faire comme d'autres (Modiano, Ernaux...) et bosser davantage ? La postérité de cet ouvrage ne me parait pas acquise en tout cas.
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Plonger

Après avoir terminé la lecture de ce roman je suis pris entre deux sentiments contradictoires (4 ou 2 étoiles...)

D'un côté j'ai beaucoup apprécié le principe du roman, un long texte adressé à Hector, le très jeune fils de César, le narrateur, pour lui raconter sa mère, leur histoire d'amour, leur déchirure et au travers de ce texte tenter de mieux la comprendre pour tenter d'expliquer sa fuite brutale et sa disparition.

Les réflexions sur notre société, sur le milieu de l'art et de la culture qui jalonnent le roman sont intéressantes et font écho à de nombreux autres auteurs actuels s'inquiétant de cette civilisation du sms, du smartphone, du selfie.

D'un autre côté, les multiples références à des oeuvres et auteur ainsi que les clins d'oeil à des personnages publics du monde de la culture sent bon le parisianisme et l'entre-soi. Je n'ai pas bien compris pourquoi l'auteur a ressenti le besoin d'insérer la reproduction d'une affiche et de deux statues pour illustrer son propos et pas les autres oeuvres citées qu'il décrit également. Parfois le style m'a semblé trop fabriqué, trop travaillé, (par exemple la description des fond marins lors de sa première plongée)

je n'ai finalement pas été réellement captivé par le roman, mais cela reste une lecture agréable, une histoire touchante et pour les réflexions sur notre société, sur le rôle de l'art pour sauver l'homme cela vaut le coup de le lire.
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Croire au merveilleux

J'ai été complètement charmée par le dernier livre de Christophe Ono-Dit-Biot : Croire au merveilleux, un roman solaire, sensuel, mythologique, magique, mystérieux qui m'a littéralement envoûtée. J'en ai aimé la langue simple, pure et la beauté des descriptions des lieux et des corps.

Le narrateur César a perdu sa femme, Paz , qui s'est noyée dans des circonstances qui resteront assez mystérieuses. Il lui reste son petit garçon. Mais malgré tout l'amour qu'il a pour cet enfant, il ne parvient pas à surmonter sa peine et décide de se suicider. « Aujourd'hui je vais mourir. Je ne suis pas malade. Je ne suis pas ruiné. Je n'arrive plus à vivre, c'est tout. Amputé à ce point, est-ce qu'on peut même employer le mot : vivre? » Avalant un à un les cachets qu'il a préparés, il est soudain interrompu par la sonnette de sa porte d'entrée : titubant vaguement, il se décide à ouvrir et découvre une jeune voisine qu'il n'avait jamais rencontrée. Elle s'appelle Nana, a oublié ses clefs et attend son frère. Elle entre dans l'appartement et découvre la collection de Budé que possède le propriétaire des lieux. Elle semble très érudite pour son âge, au grand étonnement de César et elle lui demande si elle peut lui emprunter La Théogonie d'Hésiode. « Un poème du VIIIe siècle avant Jésus-Christ qui raconte la création du monde et les batailles entre les dieux et les monstres, je doute que cela vous serve dans la France d'aujourd'hui » lui fait remarquer le narrateur mais elle repart comme elle est venue, laissant un César un peu perdu, comme arrêté dans son élan : « ce n'est plus le moment propice, le kaïros, comme disaient les Grecs de l'Antiquité pour qualifier cet espace entre le trop tôt et le trop tard. »

Abîmé dans ses pensées, César se dit qu'il a l'intime conviction d'avoir vu ailleurs cette jeune fille énigmatique… Mais où ?

Alors, commence une aventure qui va mener le narrateur (et nous par la même occasion) de Paris à Marina di Praia sur la côte amalfitaine, au site archéologique de Paestum, puis de la Grèce au Japon, toujours vers la lumière, vers une renaissance par l'art, la littérature antique, le merveilleux des contes et de la mythologie, seuls capables de reconstruire les êtres brisés, de les ramener à la vie.

L'auteur, comme un magicien, fait renaître en nous l'enfant que nous étions, émerveillé par les histoires de dieux et de héros, nous rappelant par là même que c'est précisément cette capacité à s'émerveiller qui fait l'adulte que nous sommes, apte à affronter un monde souvent violent, d'y vivre malgré tout, de s'y construire et d'y être heureux.

Et cette faculté est un bien précieux qu'il faut conserver en soi le plus longtemps possible et surtout transmettre à nos enfants afin qu'ils sachent puiser en eux la capacité de surmonter leurs peines en goûtant la beauté qui les entoure.

Un texte qui donnerait presque des ailes pour voler là où la mer et le ciel se confondent, où l'odeur de la menthe, du romarin et du basilic nous enivre, où ne rien faire et rêver sont les seules activités possibles…

Ça vous dit ? Allez, on y va !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Suite aux terribles événements qui ont endeuillé notre pays en janvier 2015, "Le livre de poche" a pris l'initiative de publier plusieurs textes d'auteurs et de reverser le bénéfice de la vente à Charlie Hebdo.



60 textes d'auteurs contemporains et d'auteurs des siècles passés composent ce recueil.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, autant de manières de réagir face à la barbarie.



Certains textes apportent des pistes de réflexions, d'autres écrits à chaud sont davantage empreints d'émotion. Les textes d'auteurs des siècles passés nous apprennent que certaines problématiques ont la vie dure, que la liberté de pensée est un combat.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, écrivais-je plus haut. Donc difficile d'adhérer à toutes les opinions publiées, question de sensibilité, de vécu, de personnalité. Mais je ne peux que louer l'élan de solidarité suscité par cette belle initiative.
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Plonger





Un (séduisant ?) journaliste, part sur les côtes d’un émirat arabe reconnaître le corps de la mère de son enfant, dont il est sans nouvelles depuis des mois et qu’on vient de retrouver noyée.



Le récit rétrospectif du narrateur à son enfant refait le parcours de sa rencontre avec cette femme trop tôt disparue- de leur amour à leur rupture- et reprend ensuite, dans un présent plus âpre et plus tendu sur une plage orientale, au moment de la reconnaissance macabre du corps, et de l’enquête qui tente de donner une explication au drame.



Le narrateur, directeur littéraire d’un magazine,- comme Onot-dit-Biot lui-même- rencontre sa femme, une belle et sombre espagnole, indépendante et provocatrice qui le subjugue et à laquelle il fait un enfant. Leur relation commence sur un malentendu : pour la draguer il écrit sur ses œuvres une critique élogieuse, mais elle est outrée : il n’a rien compris à ses intentions ! Tandis qu’elle se lance dans la photographie des amateurs de musées, délaissant celles des plages, il l’entraîne dans sa vie d’homme du monde cultivé, lui fait rencontrer artistes, critiques, célébrités. Contre sa volonté, il lui fait un enfant… dans le ventre d’une baleine exposée à la Mostra de Venise mais il la sent de plus en plus absente : enceinte, elle passe de longues heures sur internet et il comprend avec horreur que la future maman a adopté …un requin blanc qu’elle parraine dans une association qui a pour objet la sauvegarde de l’espèce. Puis , quelque temps après la naissance de leur enfant, et alors que le malaise et les silences s’accumulent entre eux, elle disparaît brusquement, sans laisser ni signe ni adresse. Un long temps s’écoule, fait d’angoisse, de ressentiment, de colère. Puis, cet appel, tragique, en provenance des émirats…On a retrouvé un corps, son corps peut-être. Une fois arrivé sur les lieux de sa disparition, il tentera de comprendre et d’accepter le parcours de cette artiste passionnée, éprise d’absolu, sa fascination pour les grands fonds, les fauves qui les hantent et les plongeurs qui tentent de les apprivoiser.



Voici un livre qui happe le lecteur, mais qui une fois refermé, et décanté laisse voir des ficelles assez convenues, des clichés (l’espagnole indépendante et sauvage, le « grand bleu » au féminin)., une certaine fatuité du narrateur (si brillant, si cultivé, si malheureux…qui jamais ne s’avoue un manipulateur égocentrique, qu’il est pourtant) - mais ce qui sauve le livre de la facilité c’est l’atmosphère de la fin, pesante, tendue, brûlante, c’est cette enquête finale avec ses hypothèses et ses mystères persistants, tous ses non-dits.. . Curieux livre à double détente : une sorte de miroir-aux-alouettes, chaudement recommandé par les librairies sympathiques de Sèvres et d’Espalion, qui m’a plu sur le coup puis laissé un sentiment d’inauthenticité, de facilité et de trucage.

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Trouver refuge

Première fois que je m’aventure dans un récit d’Ono-dit-Biot. Son nom, peu commun, m’a attiré ainsi que les critiques positives postées par les lecteurs Babelio. Annoncé comme dystopie, j’ai hésité à me lancer dans Trouver refuge. Finalement, je ne suis pas déçue et ai tourné avec curiosité, les nombreuses pages de ce récit presqu’addictif.

Paris - Une famille fuit l’autoritarisme du chef d’état. Une maladresse éditoriale de Sacha, le père, a provoqué une réaction menaçante du dictateur. Tour à tour, Sacha, le père et Mina, la mère, partagent leurs expériences liées à cette quête de protection. Le père et la fille rejoignent le Mont Athos, l’occasion pour nous conter des légendes helléniques ou des récits religieux, pendant que la mère tente de les sortir de l’impasse. Ce récit choral nous entraîne de Paris à la Grèce. Les paysages et les couchers de soleil sont particulièrement évocateurs d’une instable quiétude pour le père et la fillette. Des moments de complicité où le père transmet ses connaissances du monde passé à une jeune enfant qui apprend comme une éponge, témoignent d’une relation filiale forte! Le lecteur fait face à un thriller psychologique dont la tension nous renvoie souvent à des réalités pas si dystopiques que cela, il n’y a qu’à regarder le monde, l’Europe, en bas de chez soi… C’est très bien écrit avec malgré tout, des digressions, parfois un peu longues sur la religion orthodoxe et ses légendes…

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Plonger

Le jeu de mot est facile , déjà employé, mais je ne peux en faire l'impasse, il me tend les bras, j'ai donc PLONGÉ dans ce récit, pieds et poings liés, sans retenue. La fin d'un amour ne peut laisser personne indifférent surtout lorsqu'il est aussi bien (d)écrit. Marées hautes et marées basses se succèdent entre les deux amants et les vagues ne leur laissent aucun répit. Qui a tort ? Qui a raison ? Elle, jeune artiste passionnée de requins au poInt d'en adopter un, a envie de voyager, de découvrir le monde, d'aller à la rencontre de cet animal qu'elle vénère. Lui, journaliste chevronné, connait déjà de nombreux pays. Il a vécu des expériences traumatisantes, il ne souhaite plus quitter l'Europe et s'arrange pour avoir un enfant de sa compagne "à l'insu de son plein gré". Personne n'est ni tout noir, ni tout blanc, aucun ne cède alors la tempête a lieu, la séparation se produit malgré l'enfant. Dommage que cet homme ait attendu que sa femme soit morte (Je ne dévoile rien, on le comprend dès le début et la quatrième de couverture ne se prive pas de nous l'annoncer) pour s'offrir un baptême de plongée. Un roman sensible qui m'a submergée d'émotions : joie et jubilation, tristesse, incompréhension, colère, dégoût et j'en passe.
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Plonger

Parler d'amour aujourd'hui sans tomber dans le pathos ou les clichés n'est pas chose aisée. Pourtant Christophe Ono-Dit-Biot y arrive avec une apparente facilité, ratissant les méandres du cœur comme celles du monde. Roman sur la filiation, l'art, la vie et donc sur l'amour, Plonger entraîne dans les profondeurs d'un reflet, celui d'un homme amoureux, d'un homme qui aime la vie. Comme un puzzle sentimental et artistique, l'auteur donne tous les éléments pour comprendre le début et la fin de ce couple étincelant tout en égratignant la société. C'est beau, lumineux, intelligent et diablement bien construit. Il ne vous reste plus qu'à plonger entre les pages et les magnifiques mots de ce roman à la sensualité étourdissante.



L'histoire d'un homme, César, qui apprend que sa femme, Paz, a été retrouvé morte noyée sur une plage du Moyen-Orient. Douleur, souffrance, questions. Que s'est-il passé ? Que faisait-elle là-bas ? C'est en remontant le fil de leur histoire que César tente de raconter leur rencontre, leur amour et sa fin. Il ne l'écrit pas pour lui ou juste un peu, mais surtout pour Hector, leur fils, pour lui décrire cette femme insaisissable, solaire, éprise d'une soif de liberté artistique totale. Qui est Paz, cette Asturienne à la peau caramel, cette photographe à l’œil aiguisé qui voulait parcourir le monde ? 



Avec comme quête la beauté et l'émerveillement de la culture, il se dégage de ce roman une luminosité éblouissante qui vacille entre la vie et la mort. D'un raffinement exquis, il y a une certaine forme de brutalité au récit de César qui décrit la vie et la mort de son couple, celle d'un continent et d'un rythme de vie. C'est donc avec tendresse et douleur qu'il reconstitue le portrait de cette femme chérie, pour ce fils qu'elle n'a finalement que très peu connu. Comme un devoir de rétablir une vérité, sa vérité, cet homme parle avec sensibilité d'une mère pour son fils, comme pour la situer dans le monde, lui rendre la place qu'elle mérite malgré sa peur à lui, de ce monde justement.



Au-delà de l'histoire d'amour et de filiation, c'est aussi cela que j'ai aimé : la critique d'une société en perdition. Tout en égratignant le milieu artistique et journalistique, César raconte le monde d'hier, d'aujourd'hui et probablement celui de demain grâce à des exemples concrets de son ancien métier de reporter. C'est la peur qui est au centre de son univers et le maintien dans une sorte de léthargie forcée. Peur de sortir de l'Europe après avoir été témoin des ravages du monde. Peur d'un mode de communication superficiel au détriment de l'humain. Peur de la fin d'un continent déjà consommé, pour en voir d'autres émergés. Mais finalement est-ce vraiment de la peur ou la célébration de la vie ? 



De cet univers artistique, plutôt élitiste, un autre thème s'invite avec toujours cette envie d'expliquer la fin d'un monde : l'écologie. Élément fondateur de ce roman, l'eau, la mer, les requins, sont autant indispensables à Paz que la contemplation. Alors que la mort semble être exhortée, la vie, comme une oeuvre d'art, est éblouissante.



Documenté, d'une plume généreuse et maîtrisée, la langue est riche malgré quelques longueurs et phrases élitistes. Peu importe, je lui pardonne volontiers ces quelques défauts au profit d'une ponctuation et construction narrative habile. L'amour a rarement été aussi éclatant et mélancolique. A présent il me faut lire la suite, Croire au merveilleux, et enfin regarder le film de Mélanie Laurent tiré du roman. 



Pour parfaire ce moment de lecture, des "thumb" coco et gelée de pommes, thé des songes blanc du Palais des thés prolongeront cet instant de pure émotivité.




Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Croire au merveilleux

Je devais lire Plonger pour aborder cet auteur, mais ce titre s'est présenté avant j'ai comme la nette impression que c'est mieux ainsi, car j'ai abordé l'histoire de César sans en connaitre un seul mot. J'ai pu ainsi m'immerger dans ce récit sans m'attendre à ceci ou cela. On ressent bien l'écho de ce deuil qui résonne dans ce très beau roman "croire au merveilleux". J'ai adoré sa plume, cette sensibilité, presque de la pudeur à dévoiler sa douleur, et ce besoin de mettre un terme à ce vide sidéral.

J'ai encore plus aimé, l'éveil du père vers son fils, c'est émouvant, touchant et poignant, on y croit jusqu'au bout, on le soutient jusque la dernière phrase.

La lecture coule, fond, s'évapore dans le bleu des îles grecques, l'ambiance estivale, les mythes qui jalonnent le récit fait de ce livre un enchantement malgré un thème noir, mais lumière finit toujours par revenir.

Le titre déjà nous fait y croire, ce verbe est déjà un mot fort : Croire ! déjà c'est le début de la victoire, oui croire que quelque part, un être a besoin de nous pour ne pas sombre tout à fait, croire que la vie est plus forte que la mort, croire qu'un coeur bat quelque part pour nous, croire au merveilleux. Qu'est ce donc le merveilleux ? Là, c'est intime, sa part de rêve, sa part de bonheur, son histoire, sa vie, son idéal...

Un simple titre qui en dit long qui nous donne un clé vers un monde onirique, un monde des possibles.

Un très bon roman, j'ai adoré, et je ne sais pas si je vais pouvoir lire plonger maintenant.

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Plonger

Ce livre m'a laissée dubitative.

En effet, le sujet du livre est fort intéressant.

Un père écrit à son fils, petit garçon, pour lui conter sa vie avec sa mère qu'il a passionnément aimée et qui vient de trouver la mort dans un pays d'Arabie.

Le début du livre nous parle de la rencontre entre le narrateur et Paz. Il décrit la passion torride qui anime leur idylle, se lit avec plaisir.

Par contre, le contexte du livre qui se déroule dans le monde du journalisme et de la photographie d'art m'a semblé totalement invraisemblable.

Il alourdit le livre et oserais-je le dire n'apporte rien au roman à l'exception de quelques passages qui se rapportent à la sculpture et à la peinture.
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Plonger

"Plonger" de Christophe Ono-dit-Biot est un très bon roman. L'analogie entre la plongée sous-marine à côtoyer des requins et la plongée dans les méandres de l'histoire d'amour et de rupture entre deux êtres est très bien rendue. Résumons: Le narrateur tombe amoureux d'une photographe espagnole. Passionnés tout deux par l'art, mais sur lequel ils ont des vues contradictoires, ils entament une liaison qui se concluera par la naissance d'un enfant. Mais Paz est difficile à cerner, faite de fantasmes et de fantasque. Pasionnée par le monde subaquatique et par les squales (elle en adoptera un), on retrouvera son corps nu sur une plage de la Mer Rouge. Le héros va partir plonger à la découverte de la vraie personnalité de sa compagne décédée. Plonger dans la mer et dans la mère. Il y aura bien des gens pour reprocher l'écriture facile,

l'adresse à l'intention du fils qui vient de naître, l'utilisation de quelques thèmes qui font recette: la plongée, l'art moderne, Venise, Montmartre, la photo. Jules Vernes faisait cela aussi. J'ai toujours pensé qu'une écriture abordable par le plus grand monde ne signifiait pas mauvaise littérature. Alors, ne boudons pas notre plaisir, car "Plonger" est un roman qui en procure, et c'est bien cela la vertu essentielle qu'on attend d'un livre aujourd'hui!
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Plonger

Il est journaliste et écrivain, "moine soldat au service de la culture", "pigeon voyageur" selon ses dires. Il s'adresse à son fils pour conter la femme qu'il a aimée et détestée, la mère abandonnique et disparue dans d'étranges circonstances.

Elle, c'est Paz, belle, sensuelle et mystérieuse espagnole; photographe surdouée dont la passion pour les squales l'a entrainée loin, trop loin car qui était vraiment Paz qui arborait un tatouage en forme de croix et qui sous d'autres cieux portait le nom de Dolores.

Plonger est un roman d'amour entre bonheur et terreur dont le narrateur plonge dans le passé puis dans les réserves marines du présent pour aller à la rencontre de son unique passion.

Christophe Ono-Dit-Biot (journaliste, écrivain et directeur adjoint de la rédaction du Point) signe avec Plonger l'histoire d'un couple contemporain.

D'une écriture incisive l'auteur campe deux portraits forts d'un homme à la fois maternant et amoureux et d'une femme faisant passer son art et ses motivations avant sa famille. A méditer: un phénomène de société?
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Trouver refuge

Trouver Refuge : le titre est magnifique! Et les critiques étaient excellentes. J'attendais, l'eau à la bouche, de lire ce roman. Mais j'aurais du me méfier des critiques ; pas facile pour un journaliste de juger un autre journaliste...



2027 : la France a élu un nouveau président conservateur. Il défend la famille, augmente le salaire des profs mais attends d'eux qu'ils fassent étudier le programme, lutte contre l'insécurité… Bref, une horreur, mais comme il faut convaincre le lecteur, ce président est populiste, n'aime pas la culture et les classiques. Est-ce suffisant pour faire peur au lecteur? Pas tout à fait, alors imaginons que ce Président encourage les méthodes employées habituellement par l'extrême gauche : des femmes au seins nues, les SEMEN, interrompent les cours pour défendre la femme traditionnelle, des militants viennent perturber les cours des professeurs modérés : bref un président conservateur mais adepte de la cancel culture et des luttes intersectionnelles conservatrices. Dans ce sombre tableau, un pauvre professeur sait tout le sombre passé de ce Président et doit s'enfuir devant les intimidations. Il se réfugie alors au Mont Athos où un drone le retrouve.

Sur cette trame ultraréaliste, nous voici entrainés dans 400 pages de bien-pensance et de clichés. Quelques citations grecques et quelques renvois à l'histoire byzantine sont censés prouver que la culture ne peut pas tomber du coté obscur de la force. La spiritualité orthodoxe est massacrée ou réduite à une dimension esthétique : "prier, ça veut dire appeler quelqu'un très fort pour qu'il te protège"...



Vous l'avez compris, je n'ai pas accroché. Il me semble que Christophe Ono-Dit-Biot n'a fait que dresser le portrait d'un couple de notre époque, tellement individualiste, de cet individualisme contemporain baigné dans le relativisme, qui refuse toute contrainte pour autrui et tout absolu, que les protagonistes ne se comprennent pas entre eux et ne comprennent ni ce qu'il rejettent (les fameux conservateurs), ni ce qu'ils admirent (le Mont Athos). Tellement individualistes qu'il n'ont plus grand chose à dire d'eux mêmes. Résultat, pour le lecteur que je suis, ce fut une rencontre ratée!





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