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Critiques de Claire Mazard (430)
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Une arme dans la tête

Comment survivre quand les étoiles se sont muées en grenades, que traverser la vie n’est autre qu’un parcours du combattant dans un champ de mine et de guerre. Appolinaire n’est encore qu’un jeune enfant africain lorsqu’il est enrôlé à la guerre. Son M16 en main, il doit effacer, l’ennemi, la vie. Il n’a que huit ans. Il s’appellera Conan L’effaceur. Incursion dans ce monde si dérangeant des enfants soldats. Les enfants ne jouent plus aux petites voitures ni au billes, ils n’ont plus de mère pour les enrober d’amour, ils n’ont plus d’innocence. Ils sont la violence, la haine, la mort. À coup de drogue et d’alcool, on enlise ces enfants dans des addictions pour en faire de bons petits soldats.



Appolinaire sera sauvé par un prêtre et conduit en foyer où le travail de reconstruction semble semé d’embûches tant le traumatisme est lourd. Porté doucement par les vers de l’autre Appolinaire, Guillaume, il exorcisera tant bien que mal sa peau de chagrin.



Un court roman qui va droit au but, sans fioriture et nous fait penser que certaines rencontres sont plus qu’une main tendue. Portrait sans fard de la résilience, berceau éternel des âmes errantes. On n’oublie rien. On fait avec. Et on essaye de faire mieux après.
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Tous les oiseaux savent

Voici un très beau roman abordant des thèmes aussi riches que la résilience, la reconstruction, l’égalité humaine.



Emmy est encore une enfant lorsqu’avec ses parents et son frère aîné Valère, elle rejoint l’Afrique, le Sénégal puis la Côte d’Ivoire parmi d’autres colons de l’époque. Elle grandit en faisant face à une mère austère, dénuée d’empathie et d’amour maternel. Le seul réconfort qu’elle parvient à trouver est auprès des domestiques, des boys dont le très jeune Balt. Se tisse entre eux un lien très fort. Emmy est jeune et se débat déjà intérieurement contre l’attitude raciste et dégradante de sa mère pour Balt qu’elle ne traite pas mieux qu’une bête sauvage. Pour Emmy, il n’y a nulle différence de couleur de peau. Elle ne voit que l’âme. Balt la prend sous son aile, il lui accorde son temps, son amitié et ses yeux. Ensemble, ils s’émerveillent du coucher du soleil aux milles jaunes, ils approchent les oiseaux multicolores qui eux, savent. Jusqu’au jour du drame...



On voyage ici dans les terres noires et éblouissantes de l’Afrique pour s’immerger par la suite dans la vie adulte d’Emmy, à Paris. Se dessine un portrait de femme construit sur les blessures de son enfance. Comment une enfance dans toute sa complexité peut engendrer l’adulte d’aujourd’hui.



C’est une très belle histoire à hauteur humaine. Une histoire généreuse pleine de valeurs et d’espoir. Une très belle lecture ensoleillée et colorée. Pour une auteure que je vais m’empresser de suivre d’un peu plus près.
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Je te plumerai la tête

Depuis des années, un lien indéfectible unit Lilou et son papa. Elle en est même très admirative de par son travail puisqu'il a une agence de pub qui marche très bien, de par son attitude vis-à-vis de ses amis, de par sa beauté qui fait craquer les femmes mais aussi de par son courage pour aider sa mère malade. Alors en récidive de son cancer, Caroline est aujourd'hui hospitalisée et ses jours sont comptés. Aussi, pour ne pas que Lilou, alors en première L, s'en inquiète de trop et continue de bien travailler à l'école, notamment pour son bac de français, il lui a conseillé de ne pas aller la voir, lui arguant qu'ils s'occupait de tout. Une situation qui arrange, en somme, Lilou, les relations avec sa mère s'étant dégradées au fil des ans, la jeune fille allant même jusqu'à, le plus souvent, la détester. Et, Papa-Lou, comme elle le surnomme, gère tout, aussi bien à la maison qu'à l'extérieur. Mais, un jour, l'un de ses meilleurs amis lui suggère tout de même d'aller rendre visite à sa mère afin qu'elle n'ait pas à regretter plus tard. Et là, un petit grain de sable va peu à peu faire prendre conscience à Lilou que Papa-Lou n'est pas si formidable que cela...



Un être aussi parfait, aussi gentil et aimable, aussi envoûtant et imposant, aussi aimant envers sa fille comme l'est Édouard Cuvelier peut-il réellement exister ? Aux dires de Lilou, sa fille unique, oui ! Un papa idéal, voilà ce qu'il est à ses yeux d'adolescente de 16 ans. Un papa qu'elle aime plus que tout. Peut-on croire alors que l'amour qu'il lui porte aussi l'aveugle ? Une petite phrase prononcée par sa mère et Lilou va (enfin !) se poser des questions sur Papa-Lou. Une fois le premier fil tiré, tout se détricote, inexorablement, au grand dam et désespoir de la jeune fille. Dans ce roman particulièrement prenant, Claire Mazard interroge sur les relations familiales, aussi destructrices soient-elles, et dépeint, tout en finesse, la prise de conscience de Lilou qui va, insidieusement, découvrir l'homme qui se cache derrière son père. Elle traite, tout en subtilité, d'un sujet rare (dans la littérature jeunesse) mais ô combien délicat, la perversion narcissique, et dévoile petit à petit tous les travers du père de Lilou (les petits riens du quotidien, les phrases assassines, les mensonges...). Les personnages sont fouillés et tout à fait crédibles. Captivant, très accrocheur, un roman rondement mené !
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Je te plumerai la tête

Elle en a de la chance Lilou ! Un papa super-cool, avec qui elle s'entend tellement bien qu'il n'y a jamais de nuages entre elle et son Papa-Lou adoré. En plus il est le patron d'une agence de pub qui connaît de nombreux succès grâce à sa créativité et son talent, ils vivent dans une belle et grande maison avec piscine, et cerise sur le gâteau, son physique avantageux lui vaut l'admiration de tous dès qu'il arrive quelque part. Il subjugue, il captive, c'est le meilleur papa du monde !

Côté maman par contre, le tableau n'est pas du tout le même : Caroline est hospitalisée après la récidive d'un cancer, et cette fois l'issue ne fait guère de doute. Papa-Lou ne souhaite pas que sa fille qui prépare le bac de français soit perturbée par la dégradation inexorable de l'état de sa mère, il décide donc qu'il est préférable pour Lilou de ne pas aller la voir pendant quelques temps...En plus cela fait longtemps que mère et fille se sont éloignées l'une de l'autre, elles n'ont plus guère de choses à se dire.

Mais un jour Lilou passe outre les recommandations paternelles et se rend à l'hôpital où elle n'a pas mis les pieds depuis 6 semaines. Petit à petit, un lien va se recréer, par le biais des textes que Lilou doit réviser pour son bac. Des souvenirs vont émerger lentement, ceux du joli temps d'avant, quand Caroline était une jeune maman gaie et proche de sa fille, et qu'ils formaient une famille unie. Mais parallèlement Lilou commence à se poser des questions sur papa-Lou, dont la belle façade va lentement se fissurer pour laisser apparaître des traits de caractère bien éloignés de l'image du père parfait...

Alors certes, ce n'est ni un père qui bat sa fille, et il n'est pas question d'inceste non plus. Ici la maltraitance prend un tout autre aspect, bien plus insidieux mais tout aussi destructeur. Et il faudra beaucoup de temps à Lilou pour réaliser l'emprise que son père a pris sur elle, lui ôtant tout esprit critique par rapport aux décisions qu'il prend pour elle. Son entourage, et notamment une tante (qu'elle n'avait jamais vue avant le décès de sa mère !) vont doucement lui ouvrir les yeux, mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Claire Mazard décrit avec une grande finesse le long processus de prise de conscience qu'on s'est fait manipuler, si douloureux lorsque le manipulateur est une personne adulée qui a été sur un piédestal pendant de longues années. Le doute qui s'instille, les remises en question, non, ce n'est pas possible, je dois me tromper, il ne voulait que mon bien et ce sont les autres qui ont tort, ou bien...

Le personnage de papa-Lou est particulièrement réussi, en ce sens que le lecteur perçoit vite son côté m'as-tu-vu qui rejette toujours la faute sur les autres, et son absence totale d'empathie (surtout envers sa femme). Je n'ai pas mis plus de quelques chapitres à le détester ! J'ai eu envie de secouer Lilou aussi, surtout quand à la moitié du livre elle n'avait toujours rien compris, quand même, mais tu ne vois donc rien ! C'est d'ailleurs l'aspect qui m'a un peu agacé à la longue, la prise de conscience a été un peu trop longue pour moi, même si intellectuellement je comprenais ce refus de l'évidence, j'en avais assez de la voir souffrir...

Ses amis ont été pour certains de bon conseil, et le petit groupe est attachant, même si l'une d'elle est un peu lourde à vouloir jouer les entremetteuses entre Lilou et Gabriel. C'est d'ailleurs un autre point qui m'a semblé irréaliste : pas l'ombre d'une romance sur 500 pages, ces jeunes ont entre 16 et 18 ans sur la durée du roman, et ils n'éprouvent aucun sentiment amoureux, à une exception près ? Surprenant ! mais bon, ce n'était pas l'objet de l'histoire.

J'ai acheté ce livre pour le CDI de mon lycée, je viens tout juste de le mettre sur le présentoir des nouveautés, et j'ai hâte de voir comment il sera accueilli. J'espère avoir des retours avant le comité de lecture Ado où nous comparerons nos ressentis concernant notre dernière sélection, dont il fait partie. Je le recommanderai sans aucun doute, surtout qu'il aborde un thème peu traité en littérature jeunesse, et qu'il le fait très bien.

En conclusion, ce ne sera pas un coup de coeur, mais honnêtement je n'ai vraiment pas grand-chose à reprocher à ce récit.
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La commissaire Raczynski : Papillons noirs

Vanessa, jeune lycéenne a été repérée par un "rabatteur" pour devenir mannequin. En même temps, elle reçoit des lettres et des SMS qui lui disent qu'elle va être assassinée.

Le lendemain de son RDV avec la directrice de l'agence, la coursière découvre la directrice morte et une jeune fille dans le coma. Une enquête policière alors débute.



L'intrigue est bien ficelée. On ne pouvait deviner le coupable et le mobile du crime avant de les découvrir. De fait, on se retrouve un peu dans la peau dans l'enquêtrice. Le livre se lit facilement. J'ai trouvé intéressant d'avoir mêlé le thème de l'anorexie à ce sujet et de voir comment cela peut détruire des personnes.
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L.O.L.A.

L.O.L.A est à la fois un livre qui met en avant les lettres anonymes que reçoit Lola mais aussi l'amitié qu'elle porte pour son ami Mehdi.

Dans les lettres, la personne anonyme nous raconte une histoire pleines d'émotions, et d'indices et à la fois très touchante, c'est une histoire super qui m'a vraiment touché et fait comprendre certaines choses. Ce livre est à lire. C'est un vrai coup de coeur pour moi.
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Je te plumerai la tête

Attention ! Thriller psychologique qui fait froid dans le dos.



Une relation malsaine unit les deux personnages principaux.



Le personnage du père de Lilou, une jeune fille de 16 ans lycéenne, est construit de manière à en faire un manipulateur, égoïste, pervers, cruel, psychorigide, cynique, agissant uniquement pour ses seuls intérêts, se souciant peu voire pas du tout du malheur et des sentiments des autres. Il va jusqu'à l'indifférence face au deuil qui touche sa fille et qui devrait l'affecter s'il était un personnage plus empathique. Il est appelé et se fait appeler depuis longtemps par elle, « Papa Lou ».

La question qui se pose est la suivante : est-il le papa de Lou ou son papa Loup ?

Par jeu, sa fille le compare parfois aussi au personnage du renard, un des personnages de l'histoire qu'il lui racontait quand elle était enfant, l'assimilant inconsciemment à de dangereux prédateurs, des animaux féroces.



Le pire est qu'il passe pour un personnage sympathique aux yeux de nombreuses personnes dont sa fille, lui permettant ainsi de commettre ses crimes psychologiques dans l'ombre et le silence.



Quant au personnage de Lilou, sa fille de 16 ans, est totalement sous l'emprise de ce père dominant et est sans cesse culpabilisée par lui à la moindre contradiction qu'elle lui oppose, les phrases qu'il prononce sont assassines, il lui inflige constamment des pressions psychologiques qui nous paraissent intenables pour une jeune fille de cet âge, elle assume des actions qui devraient être celles du père, par ailleurs il sape sournoisement l'estime qu'elle a d'elle-même. Il réussit par ailleurs à la détourner de certains de ses proches, fait le vide autour d'elle comme il l'a fait auparavant pour la mère de celle-ci.



On trouve la mécanique d'autant plus efficace que le malin agit de manière détournée et perverse, la jeune fille l'admire, l'aime et l'adore depuis son enfance car il lui a bien « plumé la tête » durant toute cette période. Accoutumée à ses mensonges (ce dont elle n'en est pas consciente) et ayant été éduquée de manière biaisée par ce père dominant la relation parentale, elle n'est même plus consciente des agissements pervers de ce dernier et se perd en conjectures, elle est dans le déni. Toutefois, la prise de conscience nécessaire aidant, la jeune fille se pose désormais de nombreuses questions à son sujet et au type de relation qui les unit.



Ses amis de toujours sont là pour la soutenir dans les épreuves qu'elle va traverser. L'amour de plusieurs membres de sa famille aussi vont l'aider à surmonter les douleurs et échapper à ce père malveillant.



Il se pourrait bien cependant que les événements se retournent contre lui car Lilou fait d'étonnantes découvertes au cours de ses recherches.



Ce thriller psychologique émouvant, haletant, non dénué de suspense et de rebondissements, décrit bien les mécanismes de la perversion narcissique, du harcèlement moral, de la violence psychologique qui s'ensuit et de ses effets destructeurs. Un beau roman pour les adolescents.













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L'Absente

Ce roman pour adolescents aborde le sujet délicat de l'accouchement sous X.

Deux femmes nous racontent tour à tour leur histoire, il y a Matilde, la soixantaine, qui a accouché sous X bien des années auparavant et qui fait le bilan de sa vie et Anne, qui elle, est née sans connaître ses origines.



A travers la voix de ces femmes, ce sont deux visions d'un même sujet qui sont abordés avec délicatesse et pudeur.

Le roman est un peu court et survole peut-être un peu le sujet, ce qui ne laisse pas beaucoup de place aux émotions, dommage.

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Dys-moi Papi

Je tiens à remercier les éditions Tom Pousse ainsi que l’opération Masse critique pour l’envoi de ce livre.

Il constitue le troisième livre paru dans la collection AdoDys, qui propose des romans adaptés aux Dyslexiques. Je les ai lus tous les trois.



Dys-moi Papi nous fait faire connaissance avec Léa, 15 ans, passionnée par les chevaux et qui doit passer le brevet des collèges, ce qu’elle se sent incapable de faire. Léa a une relation privilégiée avec son grand-père, Papi Bruno, avec qui elle va se confier et qui lui-même lui dévoilera son propre secret…



Comme les autres livres de cette collection, le roman a pour but de dédramatiser les adolescents dyslexiques.

Il y parvient bien grâce à Papi Bruno, son propre secret n’est-il pas plus handicapant que la dyslexie de Léa ?…



La connivence entre eux-deux est bien traitée, c’est décrit de manière touchante.
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L.O.L.A.

Lola, une jeune collégienne, reçoit des lettres anonymes. Un inconnu lui fait des confidences, lui raconte son histoire. Ces lettres sont d'abord agaçantes et finalement intrigantes. Elle décide de mener son enquête. La réponse est proche d'elle.

Un bon petit roman sur la fraternité ; qu'est-ce que c'est être frère et soeur ? Question qui se pose d'autant plus de nos jours avec la multiplication des familles recomposées. Dans ce roman, Lola n'accepte pas son demi-frère et n'est pas des plus douces avec lui. C'est grâce aux lettres qu'elle reçoit de la part d'un mystérieux inconnu qu'elle changera de comportement, comprenant alors qu'elle fait peut-être plus de mal qu'elle ne le pense. Une histoire émouvante à bien des égards mais je ne veux pas trop en dire au risque de vous gâcher la fin du roman ! Le petit plus du roman : l'histoire se déroule dans le 12ème à Paris, où habite l'auteur. Elle cite alors les vraies noms des rues du quartier, ce qui n'est pas pour déplaire aux enfants qui connaissent les lieux.
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Je te plumerai la tête

Lilou a 16 ans et un gentil Papa Lou. Si beau, si gentil, si talentueux, si attentionné… tout le monde le trouve formidable, évidemment. Dans leur belle maison à côté d'Aix-en-Provence, père et fille vivent l'un pour l'autre. C'est du moins ce que pense la jeune fille. Car Lilou a une maman aussi, malade d'un cancer. Elle est hospitalisée et son père lui a dit que des visites n'arrangeraient vraiment pas les choses, pour l'une comme pour l'autre. Alors Lilou écoute Papa Lou et se range à son avis. Mais sa bande de potes trouve un peu étrange qu'elle n'aille pas voir sa mère qui se bat contre un cancer et un jour, Lilou finit par les écouter.



Claire Mazard, avec sensibilité, nous dresse le portrait terrifiant d'un homme dénué d'empathie qui n'hésite pas à détruire sa propre famille pour assouvir son narcissisme, son appât du gain matériel et sa soif d'autoglorification. A travers le personnage de Lilou, totalement aveuglée, béate d'admiration et emplie d'amour pour son Papa Lou qui lui donne l'illusion que tout ce qu'il fait est pour son bien, le lecteur assiste impuissant à la toile insidieuse que le père tisse – depuis très longtemps - autour de sa fille. Les différentes étapes qui mènent la jeune fille à la prise de conscience sont lentes car forcément difficiles à accepter. Puis, une fois la réalité bien dévoilée, la terreur arrive… L'entourage de Lilou – les amis, une tante psychologue – aidera la jeune fille à accepter le fait que son père est un manipulateur et un escroc dénué d'émotions. Mais le chemin sera long…



Les thématiques du roman – les relations toxiques entre parent et enfant, le deuil - sont lourdes mais réalistes et abordées avec tact. Les regrets de Lilou vis-à-vis de sa mère sont terribles mais heureusement, l'évocation de l'amour maternel est magnifique et nous réchauffe le coeur. Certains passages sont chargés de beaucoup d'émotions et nous touchent en plein coeur.

"Je te plumerai la tête" est un très beau roman de littérature ado, qui se lit aisément, avec des personnages très bien cernés et touchants.



A conseiller à nos lecteurs ados – et moins jeunes !

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L'Absente

Littérature jeunesse (à partir de 13 ans dixit l'éditeur). A part que ce texte est plus court qu'un livre pour public plus âgé, sinon rien ne sépare ce magnifique roman choral d'un roman à visée plus large. Très beau texte qui parle d'un sujet tellement difficile : naissance sous X, abandon, des deux points de vue (l'enfant / la mère). Emouvant, sensible, beau.... je ne sais plus quel qualificatif ajouter tellement j'ai trouvé ce texte touchant et l'histoire bien menée.

J'ai emprunté ce livre pour ma fille cadette et j'ai eu envie de l'ouvrir. Heureusement ! Bravo à l'auteure !
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Une arme dans la tête

Apollinaire, enfant soldat en Afrique, s'échappe. Il rencontre un prêtre qui l'aide à rejoindre la France où il devient un "mineur isolé".



Son parcours d'enfant écorché est raconté à la première personne. Apollinaire revit avec nous les tableaux de sa vie qui le hante.



Mais c'est aussi de reconstruction qu'il s'agit. Comment réintégrer le fleuve de la vie ? Comment racheter ses fautes ? Accepter de vivre va passer par de belles rencontres, simples et intenses...



Le chemin du héros empruntera aussi 'exploration d'autres langages avec la découverte de la poésie et de la photo ♥



Un roman fort qui nous plonge dans la condition d'enfant soldat. On apprend leur recrutement et les techniques de manipulation mises en oeuvre pour les maintenir en état de dépendance.



Il faut un élément déclencheur pour permettre à Apollinaire de s'arracher à cet esclavage.



Mais l'auteur s'intéresse autant à l'après, aux multiples tentatives nécessaires de désintoxications et surtout à la nécessité de regarder son passé pour arriver ensuite, peut-être, à tourner la page ou tout au moins en ouvrir une nouvelle.



L'écriture suit avec justesse les hésitations du héros. Fragmentée au début du livre, elle colle au héros. L'introduction du monde de la poésie et de la photo est une réussite.

Intéressant !




Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Je te plumerai la tête

Un roman ado glaçant. Lilou, adolescente de 16 ans, est très attachée à son Papa-Lou. Ils se rapprochent d'autant plus qu'ils vivent une période particulièrement difficile. En effet sa mère est en phase terminal d'un cancer du pancréas. Mais il s'avère que cette relation n'est pas si idéale, que Papa-Lou n'est pas ce qu'il donne à voir.

La tension monte progressivement à la lecture. On se rend compte, avant Lilou, de la vraie nature de son père. Se déroule sous nos yeux l'emprise qu'il a sur sa fille, la toile qu'il a tissé, le piège qui se referme. C'est lentement d'abord, puis plus brusquement que Lilou va ouvrir les yeux sur son père, ce pervers narcissique.

Ce terme est un peu galvaudé et utilisé à toutes les sauces aujourd'hui. Et il est bien qu'un roman jeunesse s'empare de ce thème. De manière plutôt crédible en plus. L'auteure s'attarde ici sur l'emprise du pervers, à rendre visible les fils, sans pour autant les rendre grossiers.

C'est crédible et terrifiant.
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Une arme dans la tête

Récit d'une lente et peut-être improbable reconstruction, ce roman est bouleversant !



Un enfant soldat africain est recueilli par un prêtre puis accueilli en France où il vit en foyer, prépare un CAP et fêtera ses 18 ans. Malgré toute l'aide et l'attention des personnes qui l'accompagnent, il reste en souffrance, plongé dans de cruels souvenirs. Pourra-t-il oublier la violence et se reconstruire pour vivre sans cauchemar? A-t-il le droit d'être aimé ? Il se sent si différent de par ce qu'il a vécu.



Un sujet difficile, délicat, abordé avec beaucoup de pudeur et une certaine douceur dans l'écriture. Tout l'art de Claire Mazard permet de suivre sans jugement ni pathos inutile, les méandres de la pensée de ce jeune constamment tenaillé par des images qu'il voudrait oublier. Le lecteur découvre l'horreur de la guerre qui transforme, à grandes doses d'alcool et de drogues, des enfants innocents en tueurs monstrueux. Toute une réflexion se met en place sur la différence entre ce jeune et les jeunes français qu'il côtoie. Un gouffre les sépare.

On se demande comment il va s'en sortir, quelle pourrait être la solution. Le parcours est long et difficile. Est-il impossible?



Un roman fort, puissant, émouvant, révoltant.
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Macaron citron

Comment dire à ceux qu'on aime qui on est vraiment… quand on vient soi-même de se découvrir?



Un court roman sans prétention mais tout en pudeur pour aborder le thème de la différence.

Colline fête ses seize ans et vient de tomber amoureuse d'une fille. Alors elle ne sait plus comment parler à son entourage: elle souhaite ne rien cacher, se montrer telle qu'elle est, mais ce n'est pas si simple car elle craint les réactions, elle a peur de décevoir ses proches. Et puis cette fille est-elle également amoureuse d'elle? Rien n'est sûr!

Le lecteur suit les pensées et le quotidien de Colline dans ses doutes, ses espoirs, ses certitudes aussi.



Tout en douceur, l'auteur nous rend proche de cette fille de seize ans qui se découvre. Les autres personnages permettent d'entendre diverses réactions: au sein de la famille, parmi les amis et amies. Il y a des moments de malentendus, de confusion. Des moments pleins de poésie aussi lors de l'évocation de souvenirs d'enfance. Une enfance qui semble loin. A seize ans on se rapproche de la vie d'adulte et il faut faire des choix.

Ce roman permet de réfléchir, se poser des questions, trouver peut-être quelques réponses. C'est en tous cas une expérience à laquelle se confronter.
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L.O.L.A.

Cela fait maintenant un petit moment que j'ai lu ce livre mais je compte le réouvrir quand j'aurais un peu plus de temps.



Ce livre est remplie de suspense et c'est ce que j'ai aimé. On ne s'attend pas du tout à que ce sois cette personne l'auteure des lettres et la fin est très émouvante. Je conseille ce livre aux personnes qui aime les petites enquêtes et le suspense.



Bref... J'ai trouvé ce livre génial.



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Victoire, Monsieur Eiffel !

Tous les jours un bourgeois paye un jeune ouvrier pour qu'il lui raconte, au jour le jour, la construction de la Tour Eiffel. Nous sommes fin 1887 et l'oeuvre doit absolument être prête pour l'ouverture de l'exposition universelle de 1889. Mais elle fait à l'époque controverse tant sur le plan technique qu' esthétique.



L'auteur nous amène à découvrir le quotidien de sa réalisation et à en réaliser l'exploit. Ce récit documentaire garde le lecteur captif grâce à l'énigme que constitue les motivations du bourgeois. Journaliste? Concurrent? Qui est-il et pourquoi tient-il à tout savoir de cette aventure?



Si le livre nous écrase parfois par le nombre de chiffres qui sont évoqués, l'auteur a su renouveler son intérêt, en faisant prendre de l'ampleur dans la seconde partie à la dimension humaine et romanesque de l'aventure.




Lien : http://0z.fr/WVP4d
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Tous les oiseaux savent

Emmy vit avec sa famille en Afrique, une existence de colons, au fil des mutations de son père, intendant de l'armée. Sous le joug de sa mère, elle tâche d'échapper au maximum au poids de cette dernière.



La naissance d'une petite soeur puis le départ en Côte d'Ivoire lui permet de trouver un certain équilibre. Elle développe une forte amitié avec le jeune garçon chargé de l'amener à l'école.



Mais un jour c'est le drame...



Dès années après, nous retrouvons Emmy devenue une vieille dame qui habite Paris et cherche à venir en aide à tous ceux qui croisent son chemin, des plus misérables aux plus riches.



Par des retours en arrière, Emmy va mettre en lumière les événements passés et le poids difficile à porter d'une famille toxique.



Le lecteur appréciera l'Afrique qui est peinte ainsi que la personnalité riche et fracturée de l'héroïne, de son regard d'enfant à celui de personne âgée.



Un livre au final lumineux, à découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Je te plumerai la tête

Si le terme de « pervers narcissique » pour décrire toute personne qui a une emprise sur une autre s’utilise à toutes les sauces, il n’en est pas moins intéressant de voir que la littérature jeunesse ose enfin aborder le délicat sujet de la relation toxique entre parents et enfants. De mémoire, je ne vois aucun autre livre qui traite de cette thématique si ce n’est peut-être L’Echapée d’Alan Stratton, néanmoins plus axé sur l’emprise et la manipulation amoureuse. Claire Mazard, habituée ( entre autres ) des romans qui touchent aux questions de société et droits de l’enfant a donc mis son talent d’autrice au service de ce sujet qu’on peut qualifier de tabou.



Ainsi, Je te plumerai la tête raconte la prise de conscience de Lilou des multiples manipulations de son père sur sa vie alors que sa mère est gravement malade. C’est en cherchant à comprendre pourquoi son père l’empêche de voir sa mère à l’hôpital et aussi comment elle a pu peu à peu s’éloigner d’elle, que Lilou va mesurer à quel point elle a toujours voué une admiration sans borne à son père et à quel point celui-ci a réussi à la mettre totalement sous son emprise. Mais il faudra bien le temps du roman pour que Lilou, qui raconte cette histoire au fil des jours, parvienne à accepter qu’elle a bel et bien été manipulée et réussisse à se détacher de ce père envoûtant et omniprésent.



J’ai été absorbée par ma lecture de Je te plumerai la tête, Claire Mazard permettant très vite au lecteur de s’identifier à Lilou. Le récit a quasiment l’aspect d’un journal intime et la jeune fille nous partage ses nombreuses sentiments et découvertes sur son père. Lilou passe par toutes sortes d’états qui sont on ne peut plus réalistes face à ce qu’elle vit. On sent que Claire Mazard s’est finement documentée pour être au plus près des émotions de la jeune fille et offrir un récit crédible qui met en scène toutes les étapes de cette prise de conscience.



Claire Mazard insiste notamment avec justesse sur la culpabilisation et la période sombre, quasi dépressive, que Lilou traverse tandis que la jeune fille est forcée de remettre en question ce père si exceptionnel à mesure de ses découvertes. Elle oscille beaucoup entre souvenir de la bienveillance paternelle, bons moments passés avec lui et révélations sur sa véritable nature. Pendant longtemps, Lilou espère se tromper, espère que son père va redevenir tel qu’il était à ses yeux auparavant, mais le lecteur, plus alerte, comprend vite que ce père n’est pas et n’a jamais été très sain pour elle. Admettre cette réalité est difficile et Claire Mazard montre bien dans Je te plumerai la tête, le parcours psychologique chaotique de Lilou à cette période là.



Dans Je te plumerai la tête, comme dans la vraie vie, les personnes extérieures à la famille joue un rôle essentiel dans cette prise de conscience. Sa mère, sa tante, ses amis vont accompagner Lilou sans émettre un jugement trop brutal sur son père. Ils laissent la jeune fille réaliser par elle-même que son père la manipule, conscients que de toute façon, sans passer par ce chemin, Lilou ne les croirait pas et se couperait d’eux. Là aussi, Claire Mazard fait preuve de réalisme même si Lilou a de la chance de croiser des personnes aussi bienveillante sur sa route, car le manipulateur, pervers narcissique, arrive souvent à embobiner tout son entourage. La fin, en ce sens, est optimiste. ATTENTION SPOILER. J’aurais aimé que Claire Mazard insiste aussi sur la manière dont Lilou va parvenir à couper les ponts avec son père car ce n’est pas une évidence et c’est aussi un chemin intérieur lourd, chaotique, culpabilisant, difficile, même si aux yeux des autres, c’est évidemment la bonne décision.



Je te plumerai la tête est un roman qui dérange, met mal à l’aise car il nous confronte à une situation que personne n’aimerait vivre mais il n’en est pas moins essentiel et, comme l’évoque l’autrice à la fin de son livre, former les jeunes à déceler de telles personnalités ne seraient pas de trop. C’est donc très bien d’avoir déjà un roman pour parler avec eux du sujet. En un mot : Indispensable !
Lien : http://www.lirado.fr/je-te-p..
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