Citations de Claude Farrère (246)
Mais la peur est un burin, qui grave toutes choses bien profond dans nos mémoires ...
Il y a quelque chose ...
Un lieu, quelque part ...
(Rudyard Kipling)
Mais cette histoire, messires et messeigneurs, il sied que je la commence, ou jamais je ne la finirai ...
Les marins sont potiniers comme des concierges ...
Mais écrire, écrire ! ... Cela n'empêche rien, cela aide tout ...
C'est le fait des peuples vaniteux de se targuer d'origines semi-divines, de se dire "aryen" par exemple, encore que la race "aryenne" n'ait jamais existé, sauf dans des cervelles mi-brumeuses, mi-primaires ...
Les baisers du matin sont plus difficiles que ceux du soir ; mais plus étranges et plus lents.
Quel poète immortel s'en est avisé ? ...
Quelle espèce de païen êtes-vous, mon pauvre Paul, pour ne pas savoir que la confession doit être prudente ? ...
Parce que, croyez-m'en, si belle que soit la réalité, elle n'atteint jamais la splendeur de notre rêve ...
Il y a des gens de tous les pays européens, français surtout, coudoyant l'indigène avec une insolence bienveillante de conquérants ; et françaises en robes de soir, promenant leurs épaules sous la convoitise des hommes ...
Ah ! Voici qui va compliquer les choses ...
De garçonnet, Jean-Jérôme Haricotelle ne devint pas garçon.
Il devint, comme deux siècles plus tôt Blaise Pascal, mathématicien.
Cela le prit d'un coup, comme la vérole ou la mort subite.
Il avait dix ans ...
Le regard de ses yeux à lui, plus profond que l'eau la plus profonde, plus ardent que le feu le plus ardent, moi, je l'ai reçu dans mes yeux, ce regard glisse en moi, peu à peu, et déjà pénètre dans mon coeur ...
Et pourtant vous n'avez pas été la femme de ma vie, et je n'ai pas été l'homme de la vôtre.
Savez-vous à quoi j'ai pensé souvent ?
C'est que votre vie n'avait pas été votre vie, ni la mienne la mienne.
Nous avons tout manqué en manquant ce bonheur-là, qui passait à côté de nos mains ...
Ne t'aventure jamais à décider ce qui rend ou non une femme orgueilleuse ...
Madame,
J'ai eu l'honneur, voilà tantôt deux ans, de vous présenter quelques bipèdes d'une espèce à peu près disparue : celle des hommes qui vivent sur la mer ; celle des femmes qui aiment ces hommes-là, où sont aimées par eux ...
Comme si l'abus de n'importe quoi n'entrainait pas toujours des catastrophes !
Les romanciers populaires ont vraiment, quand on les compare à la vie, bien peu d'imagination ...
Et sans nul doute, la Chine n'est pas aux japonais.
Elle est aux chinois.
Mais de nos jours, ne sied-il pas de distinguer entre la propriété foncière et la propriété commerciale ?
Celui qui détient un champ de blé a-t-il le droit de laisser son champ retomber en friche, quand, alentour, on a faim ?
Et, en y songeant, si la Chine n'est qu'aux chinois, que font à Shangaï, à Hankéou, à Hong-Kong, et ailleurs les anglais, les américains, les portugais, les hollandais et les français ?
Il faut pourtant être juste ...
C'est là qu'en deux deux tombeaux jumeaux et parallèles reposent dans leur gloire Gama, qui doubla le premier le fabuleux cap des Tempêtes, et Camoens qui chanta Gama.
Les grecs du temps jadis se seraient dû de dresser le tertre d'Homère à côté du tertre d'Achille.
Mieux humains, les hommes de la Lusitanie ont pieusement accompli ce que les hommes de l'Hellade négligèrent.
Et c'est côte à côte qu'ils ont mis dans Santa-Maria des Jeronymos les deux immenses poètes, celui du verbe et celui du geste, - égaux ...
Et c'était une fort jolie femme que madame da Veiga.
José Ortigào, la proclamant telle, n'avait du tout exagéré.
Madame da Veiga était une mince et délicate créature, toute menue et pourtant toute potelée, avec les plus belles mains et les plus bras du monde, un sourire à damner tout un conclave, et des yeux noirs si purs que, malgré leur couleur, le ciel y semblait enclos.
Madame da Veiga, quand le secrétaire de son mari entra chez elle, lisait un roman français, sa tasse à portée de main ...