Citations de Clifford D. Simak (329)
Souvenez-vous des Croisades. Souvenez-vous de l’essor de l’Islam. Souvenez-vous de Cromwell en Angleterre. Souvenez-vous de l’Allemagne et de l’Amérique. De la Russie et de l’Amérique. Des religions et des idées, Ash, des religions et des idées. L’homme se battra pour une idée alors qu’il ne lèverait pas un doigt pour la terre, la vie ou l’honneur. Mais pour une idée… c’est différent
Ce sont des rêves, se dit-elle. Les rêves brisés sont déjà cruels. Mais un rêve sans espoir... Un rêve condamné avant même d'être brisé, c'est le pire de tout.
– L’homme avait le droit de faire ce qu’il voulait de la terre, il avait le droit sacré de l’utiliser au mieux. Des créatures impies…
– Non pas impies. Nous avions nos bosquets sacrés jusqu’à ce que vous abattiez les arbres, les fées avaient leurs prés où danser jusqu’à ce que vous les transformiez en champs. Oui, même ces naïves petites créatures comme les fées…
La question primordiale, bien sûr, consiste à demander si l'homme a existé. Pour l'heure, faute de preuve concluante, on s'accorde à répondre par la négative ; l'homme, tel que dépeint dans la légende, est une invention de la tradition populaire. Il a pu apparaître au tout début de la culture canine comme un être imaginaire, une sorte de dieu racial dont les chiens invoquaient l'aide et vers lequel ils se tournaient en quête de réconfort.
La route était dégagée, la visibilité excellente. [...]
Ce fut alors que je percutai un obstacle.
On aurait dit que la voiture venait de heurter une barrière élastique. Il n'y eut ni choc, ni collision d'aucune sorte. Je perdais de la vitesse comme si j'avais freiné. Une panne, telle fut ma première pensée, profondément raisonnable. Ce sont les freins, justement, ou le moteur, ou n'importe quoi d'aussi stupide. Je levai le pied. La voiture s'arrêta, puis elle partit à reculons, lentement tout d'abord et de plus en plus vite, comme si l'élasticité du phénomène s'exerçait à présent en sens inverse et me repoussait.
On ne s'attaque pas à un putois. On le laisse en paix ou bien on fait un détour.
Il se souvint enfin. Cet article sur un savant de Boston, un certain Dr Aldridge ou quelque chose comme ça, qui avait dit qu'il y avait peut-être plus d'un monde, qu'il y avait peut-être un monde à une seconde devant le nôtre et un autre à une seconde derrière nous et encore un à une seconde derrière celui-là, puis encore un autre et ainsi de suite, une longue théorie de mondes tournant les uns derrière les autres, comme des hommes marchand dans la neige, lorsque chaque homme met son pied dans l'empreinte laissée par le précédent. Une chaîne infinie de mondes qui se succèdent. Une chaîne autour du soleil.
Les chiens savent. Ils ont toujours su, avant même qu'on leur donne des cordes vocales pour parler et des lentilles de contact pour lire. Ils n'ont jamais poussé aussi loin que l'homme, ni cédé au cynisme, au scepticisme. Ils croyaient ce qu'ils entendaient et sentaient. Ils n'ont pas inventé la superstition pour plier la réalité à leurs désirs et disposer d'un bouclier face à l'inconnu.
La plupart des autorités en matière d'économie et de sociologie tiennent une organisation comme la cité pour une conception absolument impossible, non seulement du point de vue économique, mais aussi du point de vue sociologique et psychologique. Une créature dotée d'une structure nerveuse suffisamment complexe pour créer une culture serait incapable, selon eux, de survivre à l'intérieur de limites aussi étroites. Selon ces autorités, l'expérience de la cité, si elle était tentée, mènerait à un état de névrose collective qui aurait tôt fait de détruire la culture même qui l'aurait édifiée.
Entre les voies et la rivière, la gare paraissait dormir. C'était un bâtiment massif qui semblait s'être enfoncé la tête dans les épaules pour se protéger du soleil en été et du froid en hiver, depuis tant d'années qu'il était là tapi et accablé, attendant le prochain mauvais coup du temps ou du sort.
J'ai dit qu'ils brillaient; je précise avoir voulu dire qu'ils brillaient en esprit.
Ils paraissaient accompagnés, en quelque sorte, d'une lueur dorée scintillante qui conférait à tout ce qu'elle touchait un aspect joyeux — comme s'ils évoluaient au sein d'un univers singulier que personne d'autre n'avait découvert. Assis à table en leur compagnie, je me retrouvais inclus dans ce halo doré et je ressentais d'étranges courants profonds d'un bonheur paisible dans mes veines.
Ce qui pousse ces gens à réclamer une journée de prières, c’est le zèle obsédé des néophytes qui veulent forcer tout le monde à penser comme eux
— Les Américains tirent trop vite des conclusions, déclara le sénateur. Nous avons trop d’imagination et pas assez de bon sens.
Tous les mythes de la Terre sont morts.
La dignité de l’égalité, la dignité de savoir que toute vie est placée sur une base d’égalité, que la vie est tout ce qui compte, que la vie est la marque d’une fraternité plus haute que tout ce que l’esprit de l’Homme a jamais conçu dans toute sa philosophie.
Sur Mars, il y avait quelque chose qui le fascinait. Un mystère, une solitude, un vide et une régression qui le hantaient et le poussaient à essayer de lever un coin du voile, à essayer de rechercher les raisons de cette régression, à s'efforcer de mesurer la grandeur de cette civilisation qui, dans quelque période obscure et reculée, s'était elle-même détruite.
- (...) On trouve, éparpillé à travers l'espace à trois dimensions, des tourbillons d'éther, des ruptures de temps et d'espace - appelez-les comme vous voulez. Ce sont des phénomènes courants qui se réduisent, si on les étudie, à de morceaux isolés de l'espace à quatre dimensions, disséminés dans un espace à trois dimensions. La même chose arrive à une cinquième dimension dans la quatrième dimension.
Durant ses longues années à garder la station, il avait vu toutes sortes d’extraterrestres horrifiants. Pourtant, il avait appris à réprimer ce sentiment, à oublier l’aspect extérieur, à considérer toute forme de vie comme fraternelle, à accueillir toutes ces choses en tant que personnes.
Vous savez naturellement, maintenant, que je suis revenu sur un astronef qui ne pouvait pas voler. Vous savez que je n'avais pas de scaphandre spatial, que les hublots étaient brisés et la coque trouée, que je n'avais ni vivres ni eau et que 61 du Cygne est à onze années-lumières de distance.
Mille ans, c'est beaucoup pour une bouteille de bon whisky.