Citations de Craig Johnson (953)
Deux hommes peuvent garder un secret si l'un d'entre eux est mort, enfin, c'est ce que dit le proverbe...
- Il avait l'air bourré ?
- J'ai pas le souvenir de l'avoir jamais entendu sobre.
(...) Il n'avait pas l'air particulièrement bourré, mais Bob est un professionnel, alors on ne peut jamais savoir.
J'avais été élevé sur un ranch, mais grâce à mon père, l'attrait pour les armes m'avait échappé. À ses yeux, un fusil était un outil, pas une espèce de divinité foireuse. Les gens qui donnaient un nom à leur armes à feu l'inquiétaient, et moi aussi.
Son regard alla se perdre sur la piste de danse déserte et je vis la tristesse s'abattre sur lui comme une meute de chiens ; je connaissais ces chiens et j'avais ressenti leur morsure . ( p 177)
Quand je l'ai embauché, je lui ai dit deux choses : avant trente-cinq ans, les hommes n'ont pas un gramme de plomb dans la tête, et même après, ils sont sacrément peu nombreux à en avoir...
... il prit la photo.
Je tendis la main pour récupérer l'appareil et il me le confia sans discuter. Je le retournai et regardai le nombre impressionnant de boutons et de molettes.
— J'ai l'habitude des appareils ALC...(Je levai les yeux vers lui.) Tu sais. Appuie Là, Crétin.
Il le prit et le régla en position automatique, puis me le rendit.
— Tiens, tu n'as plus qu'à appuyer sur le gros bouton sur le dessus.
Je crois que le chien couche avec toi plus souvent que moi .
_ ALORS , lequel de nous deux est Batman ?
- Toi . J'ai les jambes qu'il faut pour jouer Robin .
Il est difficile de trouver un endroit dans le Wyoming où le vent ne règne pas en maître ; où le son souverain ne traverse pas les parcs des Bighorns avec un hurlement guttural rauque. Je me demande parfois si le vent manque aux arbres dans les moments rares où il se calme, où l'air est immobile et où les cieux d'un bleu pur, léger, se déploient au-dessus des montagnes.
On apprend beaucoup en restant silencieux, les gens oublient qu'on est là.
Je continuai à conduire et contemplai un autre endroit de l'autoroute où d'autres vies avaient trouvé une fin brutale. Je me rappelai les victimes, leur nom, leur famille, leurs amis. Ce n'étaient pas ces morts-là qui m'inquiétaient – des gens se souviendraient d'eux. C'étaient ceux qui étaient morts vraiment seuls qui me préoccupaient le plus. Si personne ne se souvenait d'eux, ce serait comme s'ils n'étaient jamais venus par ici.
Il n'y avait rien de plus à ajouter, alors je n'ajoutai rien. C'est ça réconforter quelqu'un - c'est presque plus important de savoir quand ne pas parler.
- Je vois la justice comme un cadre, et le bien et le mal comme la philosophie qui le sous-tend.
Mary se retourna et j'eus l'impression d'avoir mis le pied dans un bourbier théorique. Elle m'adressa un sourire tendu et dur qui ne monta pas jusqu'à ses yeux.
- Est-ce qu'on ne peut pas, en faisant le mal, rendre la justice ?
- Non, parce que alors, cela devient une injustice en soi.
Elle parut peu convaincue.
- Et qui est juge de ça ?
- Nous tous.
Je regardai les traînées de nuages reflétées par la lune. Il avait l’air de faire froid dans la montagne. Nous étions dans la cinquième année d’un cycle de sécheresse et les ranchers se réjouiraient de voir l’humidité s’accumuler là-haut. Au printemps, l’eau porteuse de vie descendrait le long des précipices, faisant pousser l’herbe, nourrissant les vaches, pour qu’on ait des hamburgers et que le shérif soit payé. C’était dans l’ordre naturel des choses, ou du moins, c’était ce que les ranchers me disaient et me répétaient.
Un gars qui travaillait pour la Burlington Northern Santa Fe m’a dit un jour que, dans le nord du Wyoming, les trains se composent d’environ cent quarante wagons et qu’ils sont longs de deux kilomètres, mais quand on est arrêté pour en laisser passer un, on a bien l’impression qu’ils sont encore plus longs.
Il n'est pas comme nous. Nous , on est le genre qui donne des cauchemars aux gens.(...) Lui, c'est le genre qui NOUS donne des cauchemars.
Il baissa les mains et se leva, alla jusqu'à la fenêtre et regarda dehors, la lumière grise se reflétant dans ses yeux noirs.
- Tu vas bien ?
Il ne bougea pas, mais sa voix résonna au fond de sa poitrine.
- Oui
- Ca n'en a pas l'air .
Il hocha la tête, presque imperceptiblement.
- Qu'est-ce qui vaut mieux, aller bien ou avoir l'air d'aller bien ?
Je laissai choir la rhétorique comme tombe la brume après la pluie. Je savais par expérience qu'il était inutile d'essayer de sonder son humeur . Comme le reste des Hautes Plaines, si on essayait, il changeait d'humeur.
Les rides sur son visage étaient plus apparentes aujourd’hui, à la lumière crue, mais elles lui donnaient une fragilité touchante qui évoquait une délicate et magnifique tapisserie. Le fait de la revoir me troublait autant que de retrouver avec émotion une carte de bibliothèque d’autrefois et de se rendre compte qu’on a oublié de rendre plein de livres.
Elle respirait la santé, elle pétillait d'intelligence et dégageait une odeur de sexe - mais peut-être ce dernier point était-il le fruit de mon imagination.
Son ton était hésitant et j’étais certain qu’il y avait quelque chose à creuser, là. Alors, j’avais utilisé un de mes vieux trucs de flic et je lui avais demandé s’il n’y avait pas quelque chose qu’elle voulait me dire. Elle avait utilisé un de ses vieux trucs de mère et m’avait répondu non. Les trucs de flics ne font pas le poids devant les trucs de mère.