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Critiques de David Gemmell (1336)
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Loup blanc

Gemmell Go épisode 19.



Cela faisait un certain temps que je n'avais plus lu de Gemmell (le dernier remonte à avril 2019). Le challenge trio d'auteurs SFFF sera pour moi l'occasion d'avancer dans le Cycle Drenaï. Merci à Basileusa de m'avoir proposé ce roman en LC.



J'ai trouvé Loup blanc excellent. Il est consacré au personnage d'Olek Skilgannon. J'ai beaucoup aimé son histoire (la narration alterne présent et passé), comment il est devenu ce qu'il est : le Damné, armé des épées du Jour et de la Nuit.



J'ai été vraiment très heureuse de retrouver Druss et sa célèbre hache, Snaga. De tous les personnages gemmelliens c'est lui que je préfère. Il me fait toujours glousser même s'il n'est pas doué pour faire des blagues.



L'histoire offre une belle brochette de personnages secondaires et Gemmell pense toujours à nous donner d'autres points de vue et ce dans les deux camps.



On y retrouve, bien entendu, toutes les choses qui font l'essence de l'univers de Gemmell mais on s'y sent comme à la maison ^_^



À la fin, je n'ai pas eu de réponse à toutes mes questions mais dans l'ensemble j'ai passé un excellent moment de lecture.









Challenge pavés 2020

Challenge mauvais genres 2020

Challenge Bragelonne 2019-2020

Challenge trio d'auteurs SFFF 2020
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Légende

David Gemmell exploite le thème de la Bataille des Thermopyles : une armée dérisoire, mais dans une position physique avantageuse, dans la forteresse, doit affronter une armée démesurée, 10 000 guerriers d’un côté, 500 000 de l’autre…

David Gemmell sait ce que le mot épique veut dire. Tout au long de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser au film “300”, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les créateurs de ce film irregardable auraient mieux fait de s’inspirer de ce roman spectaculaire, grandiose, romanesque. C’est plein d’images, on voit les murs imprenables, l’acier qui brille, le sang et les larmes qui coule, c’est très visuel. L’écriture est efficace, juste et claire. Les personnages qu’il a imaginés sont hauts en couleurs, entre héros de légende et héros hollywoodiens, il joue habilement là dessus. L’intervention de la magie est posée avec parcimonie, ce qu’il faut pour donner une aura merveilleuse et mystique, sans jamais tomber dans la solution de facilité, dans l’astuce improbable pour se sortir d’une situation inextricable. Pas d’effet spéciaux grandiloquents, de monstres hideux pour cacher la misère (là je pense justement au film “300”), pas de surenchère inutile. Ce récit, parfaitement dosé dans tous les domaines, est haletant, passionnant, même si ce n’est qu’une bagarre autour d’une forteresse, et pourtant, c’est dense, on en a pour notre argent. J’étais scotché. J’ai l’impression d’avoir assisté à un film à gros budget, c’est tellement visuel que le spectacle se forme très nettement dans notre tête. Je ne vais pas seulement dire que j’ai lu un très bon livre, je rajouterai que j’ai aussi assisté à un grand spectacle.
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Légende

Gemmell Go, épisode 11 ^^



102ème critique... que dire ?



J'ai découvert l'œuvre de Gemmell avec le personnage de Druss la Légende et je dois dire que c'était un réel bonheur de le retrouver. C'est un personnage que j'aime énormément et que j'aurai plaisir à revoir dans La légende de Marche-Mort mais pas tout de suite... Lire un Gemmell est tellement intense en émotions, je ne pourrai pas en lire plusieurs à la suite.



L'histoire raconte le siège de Dros Delnoch, une forteresse drenaï. L'issue de cette guerre de position sera déterminante pour le peuple drenaï qui doit repousser l'invasion des Nadirs avec à leur tête le seigneur de guerre Ulric.



Cependant, je n'ai pas vu Druss comme le personnage principal de cette histoire. Non, en ce qui me concerne, il y en avait deux : Druss et Rek. Rek est un personnage comme je les aime : ce n'est pas un héros fanfaron mais on peut compter sur lui. J'ai beaucoup aimé sa romance avec Virae.



Un autre tandem que j'ai beaucoup aimé est formé par Serbitar et Vintar.



Druss et Vintar... ces deux-là ont tenu des discours qui m'ont fait retenir mon souffle. J'aurai presque envie de les apprendre par cœur.



Légende est cité dans le livre Les 1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie (sous la direction de Peter Boxall) et je suis bien d'accord. Je cite donc Esther MacCallum Stewart :



« … un exubérant récit fantastique... »



« Malgré un histoire en apparence linéaire, le recours à des perspectives alternatives et le morcellement complexe du récit en font néanmoins un classique du genre. »



« D'un bout à l'autre, Légende, offre une perspective originale dans ce genre littéraire, mettant l'accent sur la banalité des héros plutôt que de recourir à d'invraisemblables actes d'héroïsme. »



Un coup de cœur... encore.





Challenge multi-défis 2017 (28)

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Waylander, Tome 1

Apparemment je ne commence pas ma découverte de David Gemmell par son meilleur titre mais waylander me tendait les bras dans un magasin de destokage. Difficile de résister.



Et finalement ça a plutôt bien marché pour moi. Tous les ingrédients sont là : un héros qui semble invincible et qui au départ est un méchant mais parce qu on lui a fait du mal ( faut suivre ), une guerre impitoyable, des situations désespérées, des combats à coup de hache, les muscles bandés , la sueur dégoulinant sur les biceps des valeureux guerriers... ( oh oh j ai pris un coup de soleil sur mon transat je dérape !!!!)

Une quête : trouver l armure de bronze

Une jeune femme en détresse

Des méchants qui se rachètent lors d une dernière et enfin bonne action.

Beaucoup de morts, aucun répit.

Un peu plus de romance m aurait plu mais en temps de guerre et investi d une mission on comprend bien que waylander ait autre chose à faire.

J ai bien aimé aussi le personnage du prêtre.
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Rigante - Intégrale, tome 2

David Gemmell a toujours écrit la même histoire que ses millions de lecteurs connaissent désormais par cœur : Amour, Amitié, Honneur, Courage, Rédemption ! Il la tenait autant de son mentor dans la littérature Louis Lamour, grand amoureux du western devant l'éternel, que de son mentor dans la vie Bill Woodford, héros des batailles d'El Alamein, Anzio, Salerne et Monte Cassino, moule à partir duquel il a créé Druss, Waylander, John Shannow, Connavar, Jaim Grymauch et tant d'autres… Bill Woodford c'est le champion éternel du son multivers personnel : nous ne sommes pas en face d'un aristocrate aux nobles origines, messie machin annoncé par la prophétie bidule, mais en face d'un homme qui par son seul exemple guide ses semblables vers un avenir meilleur parce qu'il inspire ceux qui le côtoient à devenir meilleur pour bâtir un monde meilleur (c'est pour ça que ses romans filent la patate ! ^^)… Car il n'y rien à faire, David Gemmell aura beau officier dans n'importe quel registre, même quand il est dépressif, genre après les réélections de Reagan et Thatcher quand triomphe le Veau d'Or et les forces obscures de la crevardise, on sent le mec bien et les archétypes starwarsiens ! Il a de la tendresse pour ses personnages, pour leurs doutes, leurs défauts, leurs failles et leurs faiblesses. Les vrai héros c'est nous, les types lambda qui vont surmonter leurs craintes pour tenir un petit moment, qui se sont retrouvés là totalement par hasard et qui décident de ne pas partir, les lâches qui vont se découvrir des réserves insoupçonnées de courage (Cymoril copyright, elle se reconnaîtra ^^), d'où les zooms humanistes en pleine épopée epicness to the max qu'on aime bien !





Dans la 1ère partie du double diptyque du cycle "Rigante" les héros celtes finissaient par l'emporter sur les légions romaines, mais 800 ans plus tard plus les choses changent et plus elles restent les même puisque impérialisme, colonialisme, acculturation et déculturation forcées font leur retour dans les Highlands avec la domination des Varlishes qui ont été jusqu'à s'approprier la légende de Connavar et Bane (de la même manière qu'IRL les descendants des Angles et des Saxons ont récupéré la légende d'un certain Dux Bellorum brittonique). Nous sommes donc toujours dans un univers parallèle pas très différent du notre, par bien des aspects dans une uchronie car on reconnaît immédiatement les Îles britanniques du XVIIe siècle divisées entre Anglais, Gallois, Écossais et Irlandais mais aussi entre Cavaliers partisans du Roi et Têtes-Rondes partisans du Parlement…



Nous parcourons donc de nouveau les cols enneigés aux forêts aux senteurs résinées, les vallées embrumées, les landes et les bruyères recouvertes par la rosée, et nous glissons très joliment d'un personnage à l'autre d'une magnifique comédie humaine et au final il n'y a ni véritables bons ni véritables méchants, et tout est peint en subtiles nuances de gris…

Cette narration est un héritage de la littérature anglaise, qu'on retrouve par exemple fréquemment chez Agatha Christie, mais personnellement je n'avais pas lu depuis quelque chose d'aussi fluide et d'aussi sophistiqué depuis mes passages chez James Clavell. C'est donc à travers les regards des uns et des autres nous découvrons les deux personnages principaux que sont Jaim Grymauch, le champion rigante aimé de tous, mais plein de failles et de tourments car il y a encore l'obscurité en lui, et le Moïdart, le gouverneur varlish détesté de tous, mais plein de failles et de tourments car il y a encore de la lumière en lui… Alors oui on retrouve avec Kaeling Ring un adolescent tourmenté fils d'un héros décédé, qui malgré ses doutes va retrouver confiance en lui et en l'humanité grâce à Jaim Graymauch son père de substitution, et avec Gaise Macon un adolescent tourmenté qui vit dans l'ombre de son père à la fois aimé, admiré, craint et haï, qui malgré ses doutes va retrouver confiance en lui et en l'humanité grâce à Mulgrave son père de substitution…. Peur, Colère, Haine, Souffrance : tous ont été tentés ou vont être tentés de passer du Côté Obscur de la Force, donc ne soyez pas surpris de retrouver les archétypes starwarsiens (donc de la Quête du Héros aux mille et un visages), et reconnaître ici ou là les ombres tutélaires d'Obi-Wan Kenobi, de Luke Skywalker, de Palpatine et de Dark Vador (associer Highlanders et Jedis, mais quelle idée géniale !^^)…



Au final OMG David Gemmell réussit à lui tout seul tous les classiques du roman historique, car Sir Walter Scott leur père fondateur est en lui : "Waverley", "Guy Mannering", "Rob Roy", "Une légende de Montrose", "ivanhoé", "Les Aventures de Nigel", "Peveril du Pic", "Redgauntlet", "Woodstock", "Chroniques de la Canongate"… On rit, on pleurs, on tremble : nous au coeur du cape et épée et anglais et c'est le pied ! On retrouve donc le côté épique, le côté tragique, le côté romantique et la lutte des classes sauf que le XIXe et le XXe siècle sont passés par là, et que David Gemmell à qui on a raconté les heures sombres du nazisme et qui a connu les sombres heures du thatchérisme va plus loin en dénonçant le suprématisme rampant qui gangrènent nos sociétés qui se veulent démocratiques.

Si dans le 1er diptyque le fils avait pour destin de réussir là où son père avait échoué (cad pardonner pour pardonner aux autres), le 2e diptyque est plus complexe : Kaeling Ring et Gaise Macon sont liés sans le savoir par le sang et par le destin, et si le premier parvient à vaincre ses ténèbres intérieures grâce à son mentor Jaim Grymauch qui y était parvenu avant lui, le deuxième est bien mal armé pour échapper au Côté Obscur de la Force car les enseignement de son mentor ne supplante pas les souvenir de son père qui y a succombé avant lui… Au-delà des leitmotive de l’éternel recommencement certains répétitions sont dommageables, mais au final nous avons non pas 1 mais 4 avatar du Héros aux mille et un visages… Toutefois les uns et les autres se font voler la vedette par la belle comédie humaine de l’auteur humaniste qui confronte des gens normaux à des dilemmes moraux universel, le rapprochement des peuples initié dans le tome 3 vole en éclat avec le chaos et la désolation qui s’étend à tout le royaume dans le tome 4 : Rigantes et Varlishes doivent s'unir ou périr, car nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots… Car dans le remake des guerres civiles anglaises d’Oliver Cromwell et ses Puritaines intégristes, la part belle est faite au POV de Gaise Macon surnommé le Fantôme Gris au sein de l'armée royale en guerre contre les conventionnistes commandés par le héros Luden Macks… Tout y est : canons, piquiers, lanciers et mousquetaires ! C'est même regrettable que David Gemmell n'épouse pas plus franchement les grands classiques de la littérature militaire car il est particulièrement efficace en ce domaine (jusqu'à pousser le vice à reprendre de fort jolie manière dans le grand final le baroud d'honneur des blessés de la Bataille de Rorke's Drift ^^) : attaques, contre-attaques, bombardements préventifs et canonnades de la dernière change, charges de cavalerie sabres au clair, carrés de piquiers qui serrent des fesses, salves de mousquets et duels de snipers, mais aussi diplomatie, infirmerie, logistique, profiteurs de guerres et criminels de guerre !



Pour boucler sa saga "Rigante", David Gemmell reprend dans le dernier quart de son roman un peu trop facilement les formules qu'il avait déjà usitées dans les années 1980 : les paladins noirs (les Dezhem Bek / les Corbeaux Rapaces qui nourrissent leur magie de sang et de larme), le mago psycho (Winterbourne), le méchant millénaire (Cernunnos), auquel il faut ajouter élu, prophétie et épée magique… On retrouve donc tous les archétypes de la Fantasy détournés en clichés par le Big Commercial Fantasy, et c'est bien dommage car la clé de voûte du récit c'est un individu tourmenté qui entre un père biologique qu'il hait de toutes ses forces mais qui finit par l'accepter et un père adoptif qu'il aime de toutes ses forces mais qui finit par le rejeter, doit faire des choix cruciaux qui impliquent tant sa propre survie que celle de l'humanité toute entière… le dénouement est traité pas de course donc suspens hollywoodien et tragédie christique ne sont pas optimisés : l'auteur est fidèle à ses principes de ne pas verser dans le roman fleuve, mais c'est finalement contreproductif tellement il a de choses à dire ! L’auteur est arrivé au bout de son évolution : toutes ces erreurs n’ont pas été commises dans cycle historique "Troie", que malheureusement la Grande Faucheuse ne lui a pas laissé le temps d’achever…





La Malédiction de l'Ours est celle de l'auteur et de tous ses personnages, c'est la graine du mal plantée en chacun de nous… L'épilogue résume toute la philosophie de David Gemmell, située entre maximes du Mahatma Gandhi et pensées de Léon Tolstoï, humanisme stallonien et existentialisme moorcokcien : le guerrier amérindien Saoquanta pourrait laisser mourir de faim les colons varlishes, et d'un petit mal pourrait ainsi résulter un grand bien, la fin justifiant ainsi tous les moyens… Mais comment pourrait-il faire face au Grand Esprit avec un tel crime sur la conscience ? Malgré toutes les prédictions des devins il choisit de venir en aide à son prochain, car il n'existe pas de meilleur moyen de vaincre un ennemi que de s'en faire un ami… Il s'agit bien sûr de Squanto de la tribu des Wampanoags qui offrit aux premiers colons américains Thanksgiving, auquel répondit plus tard William Penn le fondateur de l'Etat de Pennsylvanie qui toute sa vie combattit l'exploitation des Amérindiens et l'esclavage des Africains… La chaîne d'amitié continua malgré les gros rageux suprématistes au pouvoir, puisque que William Penn est à travers sa statue de Philadelphie la figure tutélaire de tous les personnages de la saga "Rocky" qui bouleversa le monde entier en marquant à jamais la culture populaire de son empreinte… Non la boucle n'est pas bouclée, car c'est désormais à vous de continuer la chaîne d'amitié en devenant meilleur pour construire un monde meilleur !





Pour plus de précisions, rendez-vous aux critiques 1.0 :

https://www.babelio.com/livres/Gemmell-Rigante-Tome-3--Le-Coeur-de-Corbeau/31946/critiques/1311367

https://www.babelio.com/livres/Gemmell-Rigante-Tome-4--Le-Cavalier-de-lOrage/31945



Challenge Pavés 2016-2017 2/2
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L'Etoile du Matin

Quel pied! J'ai adoré ce bouquin.



Imaginez... un soir où votre homme a la migraine ( ^_^) ou improvise une soirée foot devant la tv entre copains. Il s'attend peut-être (probablement) à des reproches... ici vous pourriez lui répondre que ça tombe bien parce que le barde-magiqien Owen Odell va vous raconter une histoire. Pas n'importe laquelle, non. Celle de Jarek Mace l'Etoile du Matin.



Bienvenue dans la roue du temps où le passé, le présent et le futur s'entrecroisent sous la menace des rois vampyres!



J'ai préféré le personnage d'Owen Odell. Je pense que c'est dû au fait qu'il est le narrateur. Cela m'a gardée à distance des autres personnages (qui sont un peu tous passés au second plan, Mace inclus) et cela m'a énormément plu. Comme s'il était resté à mes côtés tout au long de ma lecture.



Bref... je crois que Paul Auster (mon auteur préféré depuis quelques années) à du souci à se faire ;-)

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Le Lion de Macédoine, tome 1 : L'Enfant maudit

Tout le monde le sait ou presque, je suis fan de Gemmell depuis que je l'ai découvert (grâce à Alfaric, notamment). J'en suis encore à me demander comment et pourquoi je ne l'ai pas croisé plus tôt, mais finalement, j'en suis ravie, puisque je le découvre maintenant depuis euh, je sais plus, deux ou trois ans ?



C'est l'auteur vers lequel je vais après une grosse déception littéraire, ou quand j'ai envie de lire "du très bon".



On continue donc dans le "très bon". Certains qualifient cette saga de "ultimate Gemmell", si j'ose dire. Il est sûr qu'on ne le ressent pas tout à fait dans ce tome de mise en place, car c'est ce qu'il est.

Nous voyons l'enfance et l'adolescence meurtries de Parménion, qui donnera l'adulte qui convient pour l'histoire du grand homme de guerre qu'il fut.



Curieusement, le fantastique est plus présent dans cet opus que dans "Troie", dont l'histoire est pourtant plus mythique à la base que celle des guerres inter-cités grecques pour lesquelles nous avons maints témoignages et preuves... Mais il est vrai que ces cités recelaient tant de héros qu'elles appartiennent de toute façon aux mythes autant qu'à L Histoire, de mon point de vue. Avec Tamis et Derae, l'intervention des "dieux" et d'une forme de magie est ici plus tangible et concrète que dans son autre saga "du même temps".



C'est donc Tamis qui va "influencer" la vie de Parménion afin qu'il devienne celui qu'il doit devenir pour empêcher que le "Dieu noir", entité bien sombre dont on ne sait somme toute pas grand chose, ne devienne "maître du monde"...

Le fond est simple. Mais étant donné que la vie de Parménion ne l'est pas, et que Gemmell l'a suivie à la trace, il nous raconte donc une histoire compliquée, avec de très nombreux personnages, tous historiques ou presque.



Et j'adore ça, bon sang ! Comment Gemmell nous les fait vivre sous les yeux, c'est juste énorme. Quand je lis ces bouquins, "j'y suis", et je vis avec eux, et j'ai toujours grand mal à lâcher ses livres. Ici, c'est une plongée en apnée dans la Grèce antique, sans trop de fioritures non plus, avec les horreurs et la violence quotidienne de l'époque, les maladies. (Que j'ai retrouvées également dans Quentin Durward et dont j'ai totalement oublié de parler, damned !).



Bref, Gemmell, c'est bon, lisez-en ! le tome 2 est déjà entamé, vous pensez bien... ;)



Lecture commune Club Imaginaire Septembre 2016.
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L'Etoile du Matin

Quel plaisir de lire un Gemmell, une fois de plus !

Owen Odell, un barde, raconte comment est né la légende de l'étoile du matin, un héros qui a combattu les rois vampyres. Il n'était , avant sa rencontre avec Owen,que Jarek Mace, un voleur et meurtrier. Mais la légende prendra vie, le dépassant le plus souvent et il aura beau lutter, il devra l'incarner ! J'ai trouvé ce récit merveilleux et j'ai adoré voir les personnages évoluer au fil du roman, les principaux comme les secondaires. Est-ce que c'est le héros qui fait la légende ou la légende qui fait le héros ? C'est un peu le thème de ce très bon roman fantasy, qui m'aura peut être plus touché que les autres.

Challenge Mauvais genres 2020

Challenge trio auteurs
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Dark Moon

Un constat d’abord : Dark Moon n’est pas le livre que je préfère de David Gemmell.

Mais ‒ hop, hop, hop ! Je cours de l’autre côté du terrain pour me renvoyer la balle ‒ ce roman me confirme qu’un Gemmell même moyen se situe dans le haut du panier de la littérature fantasy. Plaisir assuré !



Dark Moon est un one-shot qui n’a pas besoin du contexte de l’univers Gemmell pour se comprendre (même s’il y est fait allusion à un Grand Chant). L’espèce humaine qui vit sur ce monde est aux prises avec des peuples que l’on peut interpréter comme des incarnations des concepts de Bien et de Mal qui viennent si bien se mêler au sein de l’âme humaine et permettre l’écriture de fabuleuses histoires. Les Eldarins (et les Oltors plus encore) fleurent bon la bonté pure et le parfum des roses. Ils sont en harmonie avec les forces premières de la nature, avec la vie. Ils se veulent sages mais ne voient l’univers que par le bon bout de la lorgnette. Ils sont tout bonnement incapables d’appréhender la haine, la vengeance, les péchés en général ; et ainsi ne sont pas omniscients.

Les Daroths incarnent le Mal. Enfin… par pour eux-mêmes bien sûr. Cette société de ruche monolithique et industrieuse se comporte comme une invasion de sauterelle dans un champ de blé. Ils tuent sans pitié (sans cruauté non plus je pense), ravagent les villes, épuisent la terre où ils s’installent. Pour les humains, ils sont Gengis Khan puissance douze.

Ces peuples avaient disparus, laissant les humains à leurs petites guerres mesquines.

Mais voilà que les Daroths sont de retour (oh, on aura bien une crétinerie humaine pour expliquer cela).



Voilà pour la mélodie principale, mais Gemmell aime les harmoniques. Il double l’incarnation Bien et Mal dans ses personnages humains. Côté « Mal », il invente Dace le guerrier implacable et violent qui se cache dans le corps de Tarantio. Que l’on est content de voir les pourritures se faire couper en rondelle par Dace. Mais il n’est pas contrôlable ; il pourrait tuer de braves gars sur un coup de tête. Il est inquiétant, c’est rien de le dire. Côté « Bien » c’est Duvodas, élevé chez les Eldarins et aussi prompt à la bonté qu’eux, prompt à l’altruisme aussi.

Gemmell peut alors jouer plus facilement avec eux qu’il ne le pouvait avec les monolithiques races non-humaines. Il est exceptionnel dès qu’il s’agit de faire exprimer une variété de sentiments à des humains, selon le contexte, le moment, les pensées qu’ils ressassent, les êtres qu’ils aiment. Il s’amuse avec les sentiments de Dace et de Duvodas, leur fait suivre des trajectoires opposées. Si Dace m’a fait penser à Bane de Rigante, Duvodas m’a fortement évoqué Anakin Skywalker. D’ailleurs, tant qu’on en est aux rapprochements avec Star Wars, les préceptes Eldarins sur l’amour porte ouverte pour la jalousie et la haine m’ont rappelé ceux des maîtres Jedi.



L’auteur nous offre bien d’autres portraits forts de personnages. Au premier plan Karis, une stratège aussi douée qu’Hannibal Barca. Une femme dont le comportement avec les hommes provient d’un traumatisme vécu dans son enfance. Ne nous en réserve-t-elle pas des surprises ? Un couple improbable, un destin christique. Splendide.

Et il y a aussi Sirano, le Duc que l’on pourrait surnommer « maudit » qui nous offre une palette de comportements successifs proprement jouissive.



Le roman contient son lot de batailles dantesques, et une fin presque sublime.

Qu’est-ce qui fait que ce livre n’est pas parfait alors ? J’y ai trouvé quelques longueurs au milieu et je n’adhère pas vraiment au sort des Daroths. Difficile d’en dire plus sans spoiler.



Encore une fois, David Gemmell joue avec les actes héroïques et maléfiques des hommes. Tout peut arriver de la part de n’importe qui. L’auteur ne donne pas de leçon, en digne compatriote de Shakespeare, il nous présente une nouvelle pièce du grand théâtre des hommes.



Je remercie mon amie de LC Fifrildi avec qui j’ai eu la chance de lire ce livre. Je ne l’attends pas pour écrire ma critique car je pars en voyage professionnel. A coup sûr son avis apportera une tonalité différente, plus… carolorégienne ;-)

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Légende

Druss aurait pu le dire lui-même "Je suis une Légende ! Malgré mes 60 piges, un genou plus qu'enflé et un dos bouffé par l'arthrose, j'ai tout de même réalisé un carnage dans les Nadirs, ces enfoirés qui ont envahi le pays et qui veulent prendre Dros Delnoch".



Non, Dros Delnoch n'est pas le nom d'une femme, c'est tout simplement une véritable forteresse, le dernier rempart contre l'invasion des Nadirs.



La cité-forteresse est placée pile-poil en travers de la montagne et les Nadir, s'ils veulent conquérir l'empire Drenaï, devront lui passer dessus.



Dros Delnoch, c'est le bastion qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, c'est une forteresse comportant 6 murs et elle réputée plus imprenable qu'une vierge gardée par des eunuques !



Enfin, du moins s'il y a assez de soldats pour la défendre... Mais comme toujours, la paix, c'est l'inaction et cela a ramolli la cité et ils ont comblé les espaces vides entre les murs (ceux qui étaient conçus pour transformer l'ennemi en tas de cadavres) par des maisons, les cons. L'urbanisation galopante, on connait !



Comme un "certain moustachu" à une "certaine époque" dut le faire lorsqu'il n'eut plus assez de soldats, on enrôla des gens du peuple et on transforma des fermiers, des boulangers, des adolescents et autres en soldats de pacotille.



Le but du jeu ? Contenir l'armée Nadir jusqu'à l'arrivée de renforts de la légion.



L'armée Nadir ? Une broutille... Hem, un demi-million de soldats... et dans la forteresse, c'est quelques milliers d'hommes, sans expérience, la plupart et sans potion magique.



De toute façon, les Drenaï n'ont pas besoin de potion magique, il ont Druss et comme je vous l'ai déjà dit, Druss, c'est une Légende...



Muni de sa fidèle hache à double tranchant, Snaga, Druss a bien décidé de défendre la cité contre Ulric, l'envahisseur et d'envoyer tous ses soldats en accident de travail.



On se doute qu'un seul homme ne peut rien faire, mais c'est un héros et le héros est fait pour donner de l'espoir, et du courage à des hommes qui ne savent pas se battre et savent qu'ils vont tous vers une mort certaine.



Légende, c'est l'histoire d'un homme, qui a insufflé du courage et de la témérité à quelques milliers de soldats et qui malgré son âge était toujours apte à défendre une forteresse face à des milliers d'ennemis.



Qui a dit que l'heure de la retraite avait sonné ?



Gemmel reste fidèle à lui-même : des ennemis en nombre, les bons - qui ont leurs défauts, leurs points faibles -, les méchants qui eux, ne sont pas tout noirs puisque leur chef, Ulric, suscite l'admiration et est présenté comme un grand conquérant (style Napoléon, même si sa soif de pouvoir entraîne son peuple dans la mort, et les autres avec).



Ses personnages sont attachants, pas lisses, le récit est bien mené, pas de temps morts "ennuyants", les combats sont épiques, la montée de l'action va crescendo, les murs s'abattant l'un après l'autre, l'assaut final fera monter encore plus l'adrénaline avant le grand choc des envahisseurs contre les défenseurs.



Comme je le disais aussi, avec Gemmell, les personnages se croisent souvent dans les livres et dans Dros Delnoch, nous croiserons des grands héros présents qui viendront donner un coup de main.



Par contre, j'apprécie moins le recours à des éléments fantastiques sur le final, surtout que le roman en compte très peu.



Malgré tout, Légende reste un "classique" à découvrir car Druss est un héros attachant, même à l'âge canonique de 60 ans !



Oui, encore de la gériatrique fantasy !




Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Rigante, tome 2 : Le faucon de minuit

Je suis heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.



C’est le deuxième vol Gemmel Airlines qui m’a emporté vers les montagnes de Caer Druagh. Au début j’ai eu un peu peur de ne pas pouvoir dépasser les émotions éprouvées lors du voyage précédent. L’orage, dont la foudre frappait le sol telle une épée, avait eu une beauté à couper le souffle. Et les premiers habitants que j’ai rencontré – Bane et Banouin – m’ont d’ailleurs un peu trop rappelé un autre duo – Conn et Riamfada – dans leur relation. Mais la vie s’est rapidement chargée de leur offrir leur personnalité propre.

Ils m’ont invité à les suivre dans le sud. J’ai essayé de ne pas être un poids pour eux. J’ai réussi, je pense ; ils m’ont rapidement oublié. De toute façon, comment Bane aurait-il pu s’intéresser à moi alors que la tragédie s’invitait dans sa vie et allait la modeler à sa guise. Quel choc j’ai ressenti à ce moment-là ! Pauvre Bane. Il y a un peu du Justicier dans la Ville en lui, et aussi un peu du Maximus de Gladiator.



Mais ce n’était que le début. J’ai dû casser ma tirelire pour les suivre sur le continent, d’abord à Giovasar, puis dans la célèbre Roc aux cinq collines. La visite touristique valait le détour. J’ai beaucoup apprécié l’état du cirque, comme neuf. Bane y a même fait quelques prestations remarquées tout à fait au goût du public. Il n’égalait pas la classe de son tuteur Rage, cependant. Il y avait de la beauté dans cette violence. Tout de même, je préfère voir ça au cinéma.

Mais la ville de Roc elle-même souffrait. C’était… disons, comme Florence au temps de Savonarole ou Paris sous la Terreur, où régnait la même atmosphère que dans la Rome Julio Claudienne. Deux fanatismes s’affrontaient : l’un porté vers la haine, l’autre vers l’amour. Regardez le film Quo Vadis de Mervyn LeRoy, vous saurez de quoi je parle. Malgré toute la violence, l’amour est l’essence de ce voyage, multiforme, aveugle ou caché derrière une muraille de haine mais ne demandant qu’à la briser.



J’ai fini par retourner à Caer Druagh, dans les bagages de Bane. Je suis resté quelques temps dans sa ferme. Je lui racontais des histoires le soir au coin du feu. Un jour glacial d’hivers, il m’a proposé d’aller voir l’étonnante attraction de la plaine de Cogden. C’était l’une des dernières représentations et Bane y a joué un rôle important. C’est marrant, j’ai pensé à ceux que rencontra Aragorn au bout des Chemins des Morts dans Le Retour du Roi de Tolkien. J’ai revu Meria aussi, la mère du roi des Rigantes. Elle n’a pas changé, toujours aussi désagréable. J’ai adoré la détester.

Mais la violence, et aussi l’héroïsme, ont fini par imposer leur tempo. L’empereur de Roc croyait avoir écrit la partition mais les Seidhs, dont j’ai fini par apprécier sa représentante la Morrigu malgré sa laideur, avaient écrit des notes dans les marges. Ils ont joué un jeu dangereux avec Bane et le roi des Rigantes, ces Seidhs. Ils ont pris de sacrés risques avec la terre qu’ils aiment tant. Mais je comprends : le spectacle avant tout.

Et le spectacle final a été une apothéose, bien meilleur que ce qu’on voit au Puits du Fou. Encore une fois c’est le final d’un film qui m’est venu à l’esprit en voyant ça : le Cid d’Anthony Mann. J’en aurais pleuré.



Le moment a fini par venir de retourner chez moi, reprendre mon train-train. J’ai quitté pour longtemps ces gens si beaux et si vrais, oui, même Voltan, même Jasaray. Je ne les oublierai pas de sitôt.

Et je reviendrai au pays des Rigantes, le temps d’économiser pour un vol sur Gemmell Airlines.

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Druss la légende

In-cro-yable !

Tous les fans de David Gemmel adoreront ce livre ! Je l'ai lu avant Légende, mais je n'ai pas été déçu pour autant, loin de là ! Je crois que je n'ai jamais lu un livre aussi bon, et j'ai hâte de rouvrir un Gemmel !

Ce livre possède un nombre étonnant de qualité : il est au coeur du genre de la fantasy tout en étant très varié, il laisse au lecteur un nombre incroyable de sous-entendus, l'écriture est de très bonnes qualités, de jolies phrases de sages ou de vétérans viennent enjoliver le texte, les personnages sont très attachants, l'auteur réussit pourtant à les mettre dans des situations où nous ne les aurions pas attendu... Je ne vais pas tous vous dire autrement cela serait trop long ;)

Ensuite, il y a des complexes très intéressants dans ce livre. Je ne les dévoilerais pas pour ne pas spoiler à ceux qui ne l'aurait pas lu mais je vous informe juste, que vous ne serez pas déçu au niveau de l'originalité !

Le livre se découpe en quatre partie et chacune pourrait être en fait un tome et donc il aurait été possible d'avoir quatre tomes... Ces histoires suivent toujours la même intrigue et le même fil conducteur, mais sont espacées dans le temps. Passons à un petit sypnosis :

Druss est un bûcheron fort mais peu bavard, dont la seule tendresse est réservée à sa belle femme, Rowena, pour qui il éprouve un amour sans bornes. Mais une troupe de mercenaires vient un jour attaquer son village et lui enlève sa bien aimée, Druss qui coupait du bois aura été un des seuls habitants du village ayant survécu au massacre. Il va ensuite se lancer à la poursuite des mercenaires armé de Snaga la hache de son grand-père aux antécédents sanguinaires.

Durant tout le tome, Druss essaye de retrouver sa femme qui lui échappe plusieurs fois, et cette quête est le fil directeur du livre. Il rencontrera des amis, combattra maints ennemis, deviendra lutteur, fera des guerres et tueras des ennemi puissants, qu'ils soient rois, bandits ou inhumains...

Voici l'histoire de Druss, Druss la légende.



P-S : un passage de ce livre, m'a fait penser à l'impossible mission de la série l'Epée de Légende, où les héros
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Rigante, tome 3 : Le Coeur de Corbeau





Le temps que j'essuie mes yeux encore tout humides, que je me remette doucement de mes émotions et je suis à vous...







Bon, elle est passée où la sixième étoile ?? Arggh.. Je fais comment pour dire que ce tome là c'est mon préféré alors que j'avais déjà adoré les deux autres ?? J'aurais dû y aller plus mollement avec le clic à étoiles au lieu de m'emballer furieusement dès le début ! Parce que là le crescendo tombe carrément à plat !



Bref, je pense que vous m'avez comprise. Gemmell, c'est drôlement bien.

J'aime tout chez Gemmell : son univers, ses personnages, son côté batailleur et frondeur, son côté mystique et magique.



Son univers est fantastique certes, mais il prend indéniablement appui sur l'Histoire de l'Ecosse. Dans cet opus, 800 ans après les deux premiers tomes de la saga, le peuple Rigante a perdu sa fière indépendance et le voilà soumis aux Varlishes, tout comme le furent les Ecossais avec les Anglais.

On a envie dès le début de haïr les méchants Varlishes, mais Gemmell sait bien que dans la vie tout n'est ni blanc ni noir et il brosse autant de beaux portraits Rigantes que d'admirables portraits Varlishes. Même le dernier des pourris pense à sa mère au moment de mourir !



Chaque tome s'intitulant du nom d'âme du héros, il paraissait logique de penser que le jeune Kaelin Ring, alias Coeur de Corveau, soit ce héros génial et bouleversant tels que l'étaient Connavar et Bane, avant lui. Il l'est, assurément mais celui qui fait figure de véritable héros dans cette histoire, ce n'est pourtant pas lui. Et c'est là que Gemmel surprend son lecteur, l'emplit de colère, de fierté, de joie, de tendresse et d'une intense émotion finale...pour Jaim Grimauch , cet ours Rigante, l'oncle de Kaelin, à qui l'auteur donne la part belle et dédie , très légitimement, la fin sublime de son roman.

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Rigante, tome 3 : Le Coeur de Corbeau

J’ai un mauvais fond.



Je le confesse, durant tout le début du roman je me suis attaché à faire ressortir des choses qui ne me plairaient pas autant que dans les épisodes précédents : Gemmell sombre un peu dans la répétition, là. Les charadesigns sont un peu trop copiés-collés du tome un : le gamin un peu sauvage, l’autre gamin famélique tête de turc d’un autre gamin désagréable, la femme de tête, le colosse au grand cœur… Et puis j’ai du mal à repérer le fil rouge de cette histoire ; où l’auteur veut-il donc nous amener ?

Gna-gna-gna !



Tu parles ! En parallèle je me régalais – comme d’habitude – à partager la vie de ces nouveaux personnages, à découvrir les spécificités de cette époque où les Rigantes ne sont plus le peuple libre d’antan, dominés par des Varlishes dégueulasses qui les considèrent comme une sous caste. Ils sont obligés de jongler pour éviter de passer entre les fourches caudines d’une loi inique. Plus d’une fois j’ai voulu arracher la tête d’un de ces Varlishes imbus, lâches et avides.

Et les nuances apparaissent. Certains Varlishes ont un bon fond, d’autres deviennent carrément sympathiques. Même le seigneur du coin, le Moïdart, semble cacher sous sa dure carapace une certaine honnêteté.

Et les personnages principaux explosent comme du bon chocolat dans la bouche. Le jeune Kaelin qui débute comme un autre Marty McFly de « Retour vers le Futur », en perdant les pédales dès qu’on le regarde de travers, et qui se transforme en un chef maître tacticien aux nerfs d’acier. La belle Maev qui possède autant le don des affaires en milieu hostile que la Scarlett O’Hara d’ « Autant en emporte le Vent » et qui vit un amour-vache jouissif pour le lecteur avec le colosse Jaim. Et bien sûr Jaim, dont la personnalité magique enchante même les Seidhs où que ceux-ci se trouvent, et qui nous offre un combat digne de Rocky vs Apollo Creed.



Et Gemmell profite de son histoire pour nous faire éprouver beaucoup de compassion pour nos contemporains atteints de maladies de la vieillesse. Je pense à la grand-mère de Chara, et au serviteur du Moïdart. C’est avec la même compassion qu’il évoque l’impact destructeur qu’un viol peut avoir sur la femme qui le subit.



Rien à faire, impossible de s’ennuyer avec ce roman, difficile de le lâcher pour aller au boulot. Du début à la fin Shakespearienne et si émouvante qu’il nous offre, David Gemmell m’a à nouveau emporté vers des sommets littéraires.

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Druss la légende

C'est mon premier David Gemmell. J'ai découvert ce livre (et l'auteur donc) au hasard d'une citation. Je me suis installée en imaginant passer un bon moment et... bonté divine! J'ai adoré!



Dès le début on est pris dans l'histoire et tous les personnages sont justes (si vous voyez ce que je veux dire). Druss est un personnage comme je les aime il est entier et fidèle à ses principes. Il ne renonce jamais.



Son ami Sieben aussi est très attachant et le tandem fonctionne bien. Il y a de l'action, de l'humour, des répliques cultes et quelques pépites pour réfléchir sur le sens de la vie et des choses.



Dans un autre registre, jamais on ne lit le verbe "rire" dans ce genre de livre, les héros gloussent :-)



Un très bon moment de lecture. Mais je dois vous avouer une chose. Hier je lisais dans une salle d'attente un passage plutôt désopilant et j'ai gloussé!



Moi qui tournait en rond depuis en moment ne trouvant plus rien à mon goût à lire... c'est comme si j'avais ouvert une porte sur une bibliothèque secrète avec une avalanche de livres plein de promesses à lire. du coup, je ne sais plus quoi choisir...
Lien : http://aghadiozynk.blog4ever..
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Dark Moon

Si je vous dis Daroth, vous me rétorquez késako et vous faites bien.

Pour faire simple, le Daroth n'a qu'un seul et unique but dans la vie, coloniser et exterminer.

Homme, femme, enfant, dodo - espèce pourtant protégée ! -, la bête immonde s'en balance. Tout ce qui est vivant et n'appartenant pas à sa sale engeance n'a rien à foutre sur son territoire sachant que le monde entier aspire à devenir son territoire.

Naguère canalisés par les Eldarins, ils sont aujourd'hui de retour et ils ont la dalle.

Tremblez carcasses, la fin de votre monde semble inéluctable.

Arf, avant d'aller brûler moult cierges totalement vains, vous pouvez peut-être miser une petite pièce sur ces quelques valeureux combattants que tout sépare excepté une extraordinaire rage de vivre et une bravoure dans l'adversité forçant l'admiration.

Dark Moon relate ici leurs hauts faits.



De la baston, il y en aura.

Dans le genre, Gemmell est un must et son final ferait pâlir l'artificier du château de Versailles officiant le 14 Juillet.



Dans Dark Moon, l'auteur ne rentre pas dans le lard direct mais pose et son récit et ses personnages pour accélérer le tempo comme un bon père de famille au volant de sa Trabant coupé sport TDI terminant à fond de cinquième dans un platane. Bon, il est vrai qu'à 52 km/h, les dégâts sont moindres, encore que.



Gemmell est un conteur hors norme à l'imagination fertile.

Dark Moon en est une nouvelle preuve incontestable.

L'univers qu'il bâtit sous nos yeux ébaubis ne lasse pas de séduire et d'inquiéter tout autant.

Les liens tissés par ce groupuscule de héros hétéroclites évoluent logiquement au gré des défis et des sentiments éprouvés à l'encontre des autres.

Un monde de chaos annoncé en toile de fond mais pas que, ce serait faire injure à la psychologie des personnages particulièrement bien travaillée ici.

Ajouter à cela une tension palpable montant crescendo à l'approche de l'affiche promise David vs Goliath et vous obtenez un nouvel opus parfaitement équilibré, à l'imaginaire débridé et aux scène de combat épiques.



J'ai lu un Gemmell et j'ai encore adoré.
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Légende

Que faut-il pour écrire une légende ? Pas grand-chose, juste un David Gemmell ! Voici sa recette…

Il faut d'abord des attaquants, les Nadirs, avec à leur tête Ulrich et ses proches, qui a réussi l'exploit d'unifier les tribus Nadirs et à conquérir les pays avoisinants. La prochaine conquête est donc l'empire Drenaï, ancien empire conquérant, qui aujourd'hui passe son temps à négocier des traités commerciaux. Et entre les millions de Nadirs et le gentil empire agricole et commercial de Drenaï, il y a Dros Delnoch. Dros Delnoch, c'est la forteresse aux sept murs qui n'a jamais été vaincue, le dernier rempart face à l'envahisseur.

Mais aujourd'hui, Dros Delnoch a à sa tête le gan Orrin, un gentil gars bedonnant qui ne sait rien des choses militaires, et qui mène d'une main inexperte quelques milliers de fermiers armés pour l'occasion, et quelques militaires de carrière, des cavaliers, qui pensent moins que pis de leur commandant. Enfin, il y a également le Comte de Dros Delnoch, un ancien combattant et homme de mérite, qui se meurt d'un cancer.

Tous les espoirs sont perdus ! Ce qui n'empêche pas Druss le héros, et sa légendaire Snaga, la hache à double tête avec laquelle il a taillé sa route et sa renommée, de se rendre à Dros Delnoch. Il a beau avoir vieilli et souffrir du dos comme du genou, il n'a pas son pareil pour faire mordre la poussière à ses ennemis et redonner honneur et courage aux hommes. Et quelle autre occasion pourrait lui donner une mort digne de son passé ?

Il sera rejoint sur place par Virae, la fille du comte, partie en mission chercher les Trente. Les Trente, ce sont des moines aux pouvoirs psychiques capables d'anticiper la stratégie ennemie et de tenir tête aux shamans d'Ulric. Et puis, il y a son sauveur et amoureux, Rek, un berserk.

Voilà avec quoi on écrit une légende : des attaquants, des attaqués, une forteresse, une situation sans espoir et quelques héros…



Qui aurait cru qu'un livre de guerre aurait le bon gout de me plaire ? Certainement pas moi !! "Légende", c'est mon premier David Gemmell, et je l'ai lu un peu par hasard, sur proposition de mon club de lecture préféré. Je n'y suis pas allée en courant, c'est le moins que l'on puisse dire. Plutôt en pensant l'arrêter si je voyais que ce n'était pas mon genre. Bref, j'y suis allée piano-piano sur les premières pages, et suis arrivée au bout de ses 500 pages en trois jours !!

Alors, pourquoi ça m'a plu ? D'abord, parce que la guerre en elle-même, finalement, si elle est au cœur de l'intrigue, n'est pas l'essentiel du roman. L'essentiel du roman, c'est déjà le chemin parcouru pour arriver à Dros Delnoch. C'est également les actions de préparation de l'assaut. Et puis, quand c'est le moment, quand la bataille fait rage, ça ne dure jamais longtemps, et Gemmell nous raconte plutôt ce qu'il se passe entre deux moments de combat. Les scènes de combat, parce qu'il y en a, sont très immersives, et évitent de s'empêtrer sur les détails sanglants, préférant le recours à l'action et à la stratégie défensive.

Les personnages mis en œuvre dans ce récit sont franchement réussis, notamment Druss la légende, Marche-Mort comme on le surnomme. C'est un héros, un vrai, un dur, un tatoué de cicatrices, auquel on n'a aucun mal à croire, ses rhumatismes et douleurs de vieillesse ne le rendant que plus crédible. J'aurais bien aimé que d'autres personnages soient plus développés, Flécheur en tête. Ulric lui-même, à la tête de son armée de Nadirs, est un personnage honorable, évitant au récit de dégouliner dans un manichéisme simpliste.

Dans Légende, il y a de l'action (beaucoup d'actions), de l'humour (beaucoup d'humour !), de l'amour (un peu trop…), des héros (mais on en redemande), de la magie (juste ce qu'il faut), des morts (pour le réalisme) et le récit est fluide, sans temps mort. Je suis absolument tombée sous le charme de ce livre. Ou en tout cas, de ses 470 premières pages.

Je ne vais pas évoquer la fin de l'histoire ici, ce serait dommage, mais quand même, je me suis sentie flouée sur la toute fin du livre. Non mais, qu'est-ce qui lui est passé par la tête, à David Gemmell, pour nous écrire une épopée belle comme ça, qui se termine n'importe comment ? Tssssss…

Bref, Légende, c'est quand même une très belle découverte réalisée encore une fois grâce à Carolire. Le truc, c'est que je me demande quand est-ce que je vais avoir le temps de lire "Druss la légende" et "Drenaï, la légende de Marche-Mort" ??

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Légende

Après avoir découvert David Gemmell grâce à ses derniers livres (le cycle de Troie), je fais un grand saut dans le temps avec Légende, son premier roman écrit et appartenant au cycle de Drenaï : 1er publié, mais chronologiquement 7e de la saga. J’ai en effet décidé d’appréhender cet univers dans l’ordre d’écriture et non l’ordre chronologique, ce qui est souvent préférable en première lecture.



Dès les premiers paragraphes, le lecteur est plongé dans un monde d’inspiration moyenâgeuse, avec des personnages parfois truculents et très divers. Druss la Légende, dont le nom a donné le titre de ce livre (et qui sera le héros d’autres romans de la série), est un vieux guerrier invaincu qui décide de repartir au combat pour affronter tête haute la mort. Rek est un jeune homme dont l’avenir est encore très incertain, mais qui a déjà livré des batailles et qui a peur. Les fils du destin entraîneront ces personnages — et beaucoup d’autres protagonistes secondaires — dans une aventure pleine de rebondissements, au sein un monde réaliste malgré la présence des Trente. Ces derniers, sortes de shamans, apportent la touche de fantasy et plongent dans les mystères de la Source. J’ai apprécié ce surnaturel assez éloigné des classiques animaux magiques ou sorciers omnipotents.



Ce roman est un pur dépaysement, un voyage dans un monde où tout est possible, même si la guerre est omniprésente et les morts nombreux. L’auteur aime parfois adopter un ton mordant, mais aussi offrir une touche d’humour dans le récit, pour le teinter d’une légèreté bienvenue.



Par contre, ce premier récit est truffé de ficelles narratives si grosses qu’elles deviennent des cordes ! Les retournements de situation sont trop rapides et ne sont pas amenés par des indices antérieurs dans le roman. Je ne vais pas en citer dans ce commentaire pour ne pas divulgâcher l’histoire, mais j’ai trouvé que souvent les conclusions des événements étaient trop faciles, ou résolues grâce à une pirouette. Comme j’ai lu ce roman peu après les dernières œuvres de l’écrivain, je sais bien que ce défaut de l’auteur s’atténue avec le temps.



Malgré ce regret sur la construction du scénario, je continuerai avec plaisir le cycle, car David Gemmell m’a offert une belle évasion le temps d’une lecture.


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Rigante, tome 2 : Le faucon de minuit



"Où que j'aille des gens racontent sa légende. Sa bataille face aux Loups des mers, la charge des Loups de fer face aux Panthères de Roc dans la plaine de Cogden, le siège des Tumulus. Le Grand Connavar! Le héros! Comment un tel héros a-t-il pu abandonner ma mère? Comment a-t-il pu laisser son fils grandir sans le moindre geste d'affection paternelle?"



***



Réécriture de l'Histoire, monde imprégné de magie, aventures épiques, destinées grandioses, concentré d'émotions, la série Rigante continue de me faire vibrer. C'est une mer-veille!!  



Le coup de cœur se confirme avec ce second tome. Toujours aussi fluide et immersif. Toujours aussi riche et intense. Toujours aussi prenant et envoûtant. Toujours aussi merveilleusement conté. On y est, on y croit, on y vit. Les pages défilent sans que l'on s'en aperçoive et l'intérêt ne faiblit à aucun instant.



*



Si Le Faucon de minuit s'inscrit dans la même lignée que L'épée de l'orage, il n'en est pas la suite directe. Il ne faut pas s'attendre à reprendre le récit là où l'on s'était arrêté ni même à poursuivre le chemin aux côtés de Connavar sous peine d'être déçu. Entre les deux romans, plusieurs années se sont écoulées (près de vingt ans) et la narration se focalise désormais sur le fils.



Adolescent prompt à la violence, Bane voue une haine profonde envers l'homme qui ne l'a jamais reconnu et qu'il pense responsable de la déchéance maternelle. Une promesse faite à Vorna le poussera à quitter sa terre natale et à prendre la route, direction la cité de Roc.



Au gré des rencontres, des épreuves, des combats (y compris dans l'arène), on le verra mûrir, évoluer, se transformer. Le jeune homme marche sur les traces de son père et lui ressemble plus qu'il ne pourrait l'imaginer. Une nouvelle légende semble être en train de se forger. Pour faire face à la menace d'invasion qui se rapproche, le peuple rigante aura besoin de sa force, de son courage et de son épée.



*



L' auteur n'a pas son pareil pour attacher le lecteur au devenir de ses personnages. Qu'importe le voyage, la destination, on les suivrait partout. Plus que l'intrigue  en elle-même, ce sont eux que je retiendrai. Puissamment campés, avec chacun leur part d'ombre et de lumière, il m'est très difficile de les quitter.



Amour, amitié, bravoure, honneur, loyauté, trahison, désir de vengeance,  complot, bataille inoubliable, regrets, tentative de rédemption, tous les ingrédients sont là.



Rendez-vous prochainement avec le troisième volet de la saga se déroulant huit cent ans plus tard… 

Nul doute, entre l'œuvre de David Gemmell et moi, le début d'une longue, très longue histoire ^_^



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Loup blanc

Merci CallieTourneLesPages de m'avoir pioché ce titre. Drenaï, c'est toujours un vrai plaisir de lecture! Gros bémol : je les découvre dans un ordre très confus, sans respect de la chronologie et avec beaucoup trop de temps d'intervalle. Il faudra que je me refasse le cycle en relecture, dans l'ordre, j'ai peur de rater quelques éléments.



Avec un emploi du temps chargé, la force des choses m'a permis de faire traîner la lecture de ce livre. Situation frustrante mais pour autant cela m'a permis de l'apprécier à sa juste valeur.



Loup Blanc nous permet de rencontrer Skilgannon le Damné, protagoniste principal de ce récit. Héros torturé, ayant commis des actes innommables dans le passé, cherchant la rédemption. J'ai vraiment apprécié la personnalité de ce protagoniste : torturé, avec un certain code de valeurs et surtout un amour sans espoir. Son passé nous le rend digne de compassion, ses actes digne d'estime.



Dans ce récit, on voit aussi Druss, personnage secondaire. Difficile de penser que l'auteur a réussi ce tour de force : faire de Druss un personnage en arrière-plan. Ne nous y trompons pas, il y a encore et toujours ce vieux guerrier au code moral très affuté, à l'humour et à la sagesse particuliers. Mais il est un peu en retrait. Nécessaire à l'histoire mais le gros reste centré sur Skilgannon.



L'histoire en elle-même a quelques longueurs. Elles peuvent se justifier : le passif de Skilgannon étant ce qu'il est, l'auteur nous donne de fréquents allers-retours dans la temporalité pour le découvrir au fil des pages. Pour autant, cela entraîne un manque de but dans la première moitié du récit. On sait que Gemmell va nous servir une quête en apparence impossible ( c'est sa marque de fabrique). On sait que le Destin ne peut que réunir ces deux héros pour des raisons certaines. Pour autant, ce manque d'objectif et ces allusions au passé restent une petite lourdeur au déroulé des événements. J'ai donc, par conséquent, bien plus apprécier la deuxième moitié, plus rythmée et bien plus dans l'émotion. Quant à la fin... Ah David Gemmell, elle est pleine de promesses! Les Epées de la nuit et du jour est commandé. Je me jette dessus sitôt reçu!
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