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Rigante tome 2 sur 4

Alain Névant (Traducteur)
EAN : 9782915549140
425 pages
Bragelonne (25/03/2005)
4.34/5   278 notes
Résumé :
« Dis-lui qu’un jour je lui arracherai le cœur.»

C'est le serment d'un hors-la-loi de dix-sept ans nomme Bane. Né de la trahison, son nom est une malédiction parmi les guerriers rigantes.
Ceux-ci admirent ses talents de combattant, mais craignent la violence de son cœur, car il a juré de tuer ce père qui n'a pas voulu le reconnaitre...

Mais son désir de vengeance le conduit loin de ses montagnes natales, vers la grande cite de R... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

C'est le deuxième vol Gemmel Airlines qui m'a emporté vers les montagnes de Caer Druagh. Au début j'ai eu un peu peur de ne pas pouvoir dépasser les émotions éprouvées lors du voyage précédent. L'orage, dont la foudre frappait le sol telle une épée, avait eu une beauté à couper le souffle. Et les premiers habitants que j'ai rencontré – Bane et Banouin – m'ont d'ailleurs un peu trop rappelé un autre duo – Conn et Riamfada – dans leur relation. Mais la vie s'est rapidement chargée de leur offrir leur personnalité propre.
Ils m'ont invité à les suivre dans le sud. J'ai essayé de ne pas être un poids pour eux. J'ai réussi, je pense ; ils m'ont rapidement oublié. de toute façon, comment Bane aurait-il pu s'intéresser à moi alors que la tragédie s'invitait dans sa vie et allait la modeler à sa guise. Quel choc j'ai ressenti à ce moment-là ! Pauvre Bane. Il y a un peu du Justicier dans la Ville en lui, et aussi un peu du Maximus de Gladiator.

Mais ce n'était que le début. J'ai dû casser ma tirelire pour les suivre sur le continent, d'abord à Giovasar, puis dans la célèbre Roc aux cinq collines. La visite touristique valait le détour. J'ai beaucoup apprécié l'état du cirque, comme neuf. Bane y a même fait quelques prestations remarquées tout à fait au goût du public. Il n'égalait pas la classe de son tuteur Rage, cependant. Il y avait de la beauté dans cette violence. Tout de même, je préfère voir ça au cinéma.
Mais la ville de Roc elle-même souffrait. C'était… disons, comme Florence au temps de Savonarole ou Paris sous la Terreur, où régnait la même atmosphère que dans la Rome Julio Claudienne. Deux fanatismes s'affrontaient : l'un porté vers la haine, l'autre vers l'amour. Regardez le film Quo Vadis de Mervyn LeRoy, vous saurez de quoi je parle. Malgré toute la violence, l'amour est l'essence de ce voyage, multiforme, aveugle ou caché derrière une muraille de haine mais ne demandant qu'à la briser.

J'ai fini par retourner à Caer Druagh, dans les bagages de Bane. Je suis resté quelques temps dans sa ferme. Je lui racontais des histoires le soir au coin du feu. Un jour glacial d'hivers, il m'a proposé d'aller voir l'étonnante attraction de la plaine de Cogden. C'était l'une des dernières représentations et Bane y a joué un rôle important. C'est marrant, j'ai pensé à ceux que rencontra Aragorn au bout des Chemins des Morts dans le Retour du Roi de Tolkien. J'ai revu Meria aussi, la mère du roi des Rigantes. Elle n'a pas changé, toujours aussi désagréable. J'ai adoré la détester.
Mais la violence, et aussi l'héroïsme, ont fini par imposer leur tempo. L'empereur de Roc croyait avoir écrit la partition mais les Seidhs, dont j'ai fini par apprécier sa représentante la Morrigu malgré sa laideur, avaient écrit des notes dans les marges. Ils ont joué un jeu dangereux avec Bane et le roi des Rigantes, ces Seidhs. Ils ont pris de sacrés risques avec la terre qu'ils aiment tant. Mais je comprends : le spectacle avant tout.
Et le spectacle final a été une apothéose, bien meilleur que ce qu'on voit au Puits du Fou. Encore une fois c'est le final d'un film qui m'est venu à l'esprit en voyant ça : le Cid d'Anthony Mann. J'en aurais pleuré.

Le moment a fini par venir de retourner chez moi, reprendre mon train-train. J'ai quitté pour longtemps ces gens si beaux et si vrais, oui, même Voltan, même Jasaray. Je ne les oublierai pas de sitôt.
Et je reviendrai au pays des Rigantes, le temps d'économiser pour un vol sur Gemmell Airlines.
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David Gemmell a toujours écrit la même histoire que maintenant je connais par coeur : Amour, Amitié, Honneur, Courage, Rédemption… Toujours un grand kif pour les lecteurs au grand coeur, mais si vous aimez les montagnes et les bois sauvages, l'odeur des pins et de la bruyère dans le vent, "Rigante" est clairement fait pour vous !!!
https://www.youtube.com/watch?v=mUXN6pd9V_U

"Rigante" c'est un cycle composé d'un double diptyque consacré à 1 univers, 2 époques et 4 héros, qui de la première à la dernière page délivrent les mêmes messages humanistes…
Maître incontesté de l'Heroic Fantasy outre-manche, David Gemmell a toujours été titillé par l'incroyable vivier des légendes nationales : "Les Pierres de pouvoir" passait à la moulinette des années 1980 les légendes arthuriennes, "L'Etoile du matin" était un gros revival Sir Walter Scott avec Arthur Pendragon, Robin des Bois et William Wallace, "La Reine Faucon" remettait cela avec un Arthur au féminin qui devenait chef de guerre des Highlands avant de traverser le multivers tout entier avec ses Chevaliers de la Table, aka La Ligue des Justiciers médiévale… Mais depuis "Le Lion de Macédoine" on sait qu'il est aussi un passionné d'Antiquité (il a connu la belle époque du peplum hollywoodien ^^), et il prend encore une fois la défense des faibles contre les forts car les peuples keltoïs et l'Empire de Roc reprennent les rôles jadis dévolus IRL aux peuples celtes et à l'Empire de Rome : je suis pratiquement sûr que derrière l'affrontement entre Connavar et Jarasay il y a IRL celui de Cassivellaunus et de Jules César… Mais chassez le naturel il revient au galop : admirateur de Louis L'Amour (auteur de près de 200 récits dédiés à la Conquête de l'Ouest), David Gemmell ne peut pas s'empêcher de mettre du western dans sa fantasy et c'est très très cool (R.E. Howard faisait cela lui aussi et c'était très très cool ! ^^). le western celtique c'est bon par où ça passe : lisez-en !!!


Le tome 2 de la Geste Rigante et de prime abord assez déstabilisant : tout le tome 1 teasait sur l'affrontement à venir entre les guerriers keltoïs et les soldats de Roc / Rome, et on apprend dès les premières pages que celui-ci a eut lieu 20 ans auparavant, et en plus on comprend rapidement que nous ne suivons plus l'histoire de Connavar mais celle de son fils bâtard Bane dont le destin est de suivre de les enseignements du Mahatma Rocky pour mettre en pratique les enseignements du Mahatma Gandhi… ^^

L'histoire du fils est volontairement grandement similaire à celle du père (remember la saga Skywalker ^^) : une enfance difficile avec une mère hantée par le passée, une adolescence tourmentée avec l'ombre d'un père absent et honni, un événement qui le pousse à partir à la découverte du vaste monde, un voyage vers Roc / Rome qui n'atteindra jamais sa destination car un nouvel événement tragique va obliger notre antihéros à accomplir une quête de vengeance…
Et c'est là que leurs histoires diffèrent car pour que la prophétie de la force s'accomplisse, Bane (Luke) doit réussir là où Connavar (Anakin) et Ruathain (Qui-Gon Jinn) ont échoué avant lui : ne pas céder à la peur et à la colère, car pour vaincre définitivement un ennemi il faut être capable de lui pardonner si on veut un jour s'en faire un ami… Or comme le dit l'adage asiatique, « si tu recherches la vengeance, prépare-toi à creuser deux tombes »…

Après le désastre de Valanus / Varus, nous sommes donc à la fois dans à la fois dans L'Empire contre-attaque, puisque Roc / Rome embourbée dans ses guerres orientales attend la première occasion pour prendre sa revanche sur les barbares keltoïs au-delà des mers, et dans le Retour du Jedi puisque confronté aux stromtroopers de Nalademus / Palpatine et aux chevaliers noirs de son bras Voltan / Dark Vador, l'antihéros campellien subit son ordalie : ne pas céder au Côté Obscur de la Force !
Il y a un côté politique avec la montée en puissance les nationaux-socialistes à Roc / Rome qui empruntent autant aux totalitarismes qu'aux intégrismes, qui après tout ne sont que les deux faces de la même pièce du mal qui sommeille en chaque homme… On retrouve donc résistants passifs, résistants actifs, collabos passifs, collabos actifs, oppresseurs qui divise pour mieux régner sur un peuple terrorisé qui fait l'autruche en espérant que l'orage passe sans savoir qu'une tel système de terrorisation est destiné à durer et que les meilleurs lendemains ne viendront pas (et du coup on retrouve les messages de la prélogie de George Lucas sur la défaite de la démocratie face aux apprentis dictateurs).
Il y a aussi un côté religieux et philosophique, car après avoir opposé spiritualité animiste et matérialisme polythéiste, avec le Culte de l'Arbre on aborde les thèmes de christianisme, du bouddhisme et du catharisme qui fait le pont entre les deux systèmes religieux... Mais on emprunte également à la métaphysique hindouiste : chaque acte de méchanceté trouble l'ordre du monde comme une pierre jetée à la surface de l'eau, et pour contrer les effets il faut de gigantesques chaînes d'actes de bonté pour améliorer le karma de l'humanité…

On retrouve comme toujours la comédie humaine de l'auteur, où personnage n'est blanc ou noir… Achtung SPOILERS

Ce que j'ai le plus aimé c'est le côté peplum complètement assumé, le gros revival "Spartacus" / "Gladiator" qui au-delà du bruit et de la fureur, du sang et des larmes, nous montre le cheminement d'une âme tourmentée vers le pacifisme.
Dans "Waylander II", on avait le vieux gladiateur Angel qui racontait comment il était sorti de la violence, dans "Dark Moon", on avait le jeune gladiateur Dace / Tarantio qui racontait comment son mentor l'avait sorti de la violence, et ici revit cela en direct live dans la relation Rage / Bane qui m'a beaucoup touché… le fils maudit se trouve un père (héritage de la relation David Gemmell / Bill Woodford), et il faut tout l'amour de ce père adoptif pour lui sauver la vie : sur le sable de l'arène notre antihéros est délivré de sa quête de vengeance qui le menait à la tombe… Je n'ai vu moment aussi intense que dans le grand final du livre "Les Lions d'al-Rassan" de G.G. Kay où Rodrigo Belmonte / El Cid affrontait Ammar ibn Khairan / Muhammad ibn Ammar !
Et c'est le personnage du laniste humaniste Persis Albitane qui m'a le plus plu (on retrouve le même dans le "Corvus" de Paul Kearney ^^), un patron paternaliste à l'ancienne davantage préoccupé par l'avenir de ses employés que celui de compte en banque, qui finit par dire aux prêtres de Roc les mêmes vérités que JRR Tolkien asséna jadis à un officier nazi, mais ici au péril de sa vie…


Au nom du Père, du Fils et des Seidhs, Amen : dernier espoir pour mettre fin au cycle de la haine, les victimes d'hier devenant les bourreaux de demain, Bane doit pardonner tant aux autres qu'à lui-même pour se réconcilier avec son père car ils doivent s'unir ou périr… Sera-t-il Mordred, Bédivère, Lancelot ou Gahalad ?
La bataille finale tient autant d'un blockbuster hollywoodien que des meilleurs écrits âpre et sans concession de R.E. Howard (attention au jeu de massacre, prévoyez une boîte de mouchoirs au cas où !), et ils rencontrent tous les deux leur destin respectif, l'un déjà écrit dans le prologue du tome 1, l'autre déjà écrit dans la conclusion de la saga manga "Hokuto no Ken" ^^
L'un rentre dans la légende des siècles, l'autre la quitte de son plein gré en allant rejoindre sa bien-aimée dans les blancheurs brumeuse là où le ciel est froid et bleu, et c'est un membre de la famille qui deviendra le nouveau roi rigante pour traverser la mer, libérer les peuple keltoïs, marcher sur Roc / Rome et mettre fin à la spirale impérialiste avec les nouveaux chevaliers de la table… Mais ceci est une autre histoire, et l'auteur qui voulait conter celle de Constantin parti de Bretagne pour devenir le premier empereur chrétien nous a quitté avant de pouvoir l'écrire…

PS: Ah j'ai failli oublier, mêmes bémol que pour le premier tome plus un autre : tout le destin de Bane est construit sur une belle histoire d'amour certes, mais personnellement suspension d'incrédulité quand même vu la rapidité et la férocité avec laquelle notre antihéros tombe amoureux de sa dulcinée… si la romance avait été plus travaillée en amont, quelle puissance aurait eu ses rebondissements !
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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"Où que j'aille des gens racontent sa légende. Sa bataille face aux Loups des mers, la charge des Loups de fer face aux Panthères de Roc dans la plaine de Cogden, le siège des Tumulus. le Grand Connavar! le héros! Comment un tel héros a-t-il pu abandonner ma mère? Comment a-t-il pu laisser son fils grandir sans le moindre geste d'affection paternelle?"

***

Réécriture de l'Histoire, monde imprégné de magie, aventures épiques, destinées grandioses, concentré d'émotions, la série Rigante continue de me faire vibrer. C'est une mer-veille!!  

Le coup de coeur se confirme avec ce second tome. Toujours aussi fluide et immersif. Toujours aussi riche et intense. Toujours aussi prenant et envoûtant. Toujours aussi merveilleusement conté. On y est, on y croit, on y vit. Les pages défilent sans que l'on s'en aperçoive et l'intérêt ne faiblit à aucun instant.

*

Si le Faucon de minuit s'inscrit dans la même lignée que L'épée de l'orage, il n'en est pas la suite directe. Il ne faut pas s'attendre à reprendre le récit là où l'on s'était arrêté ni même à poursuivre le chemin aux côtés de Connavar sous peine d'être déçu. Entre les deux romans, plusieurs années se sont écoulées (près de vingt ans) et la narration se focalise désormais sur le fils.

Adolescent prompt à la violence, Bane voue une haine profonde envers l'homme qui ne l'a jamais reconnu et qu'il pense responsable de la déchéance maternelle. Une promesse faite à Vorna le poussera à quitter sa terre natale et à prendre la route, direction la cité de Roc.

Au gré des rencontres, des épreuves, des combats (y compris dans l'arène), on le verra mûrir, évoluer, se transformer. le jeune homme marche sur les traces de son père et lui ressemble plus qu'il ne pourrait l'imaginer. Une nouvelle légende semble être en train de se forger. Pour faire face à la menace d'invasion qui se rapproche, le peuple rigante aura besoin de sa force, de son courage et de son épée.

*

L' auteur n'a pas son pareil pour attacher le lecteur au devenir de ses personnages. Qu'importe le voyage, la destination, on les suivrait partout. Plus que l'intrigue  en elle-même, ce sont eux que je retiendrai. Puissamment campés, avec chacun leur part d'ombre et de lumière, il m'est très difficile de les quitter.

Amour, amitié, bravoure, honneur, loyauté, trahison, désir de vengeance,  complot, bataille inoubliable, regrets, tentative de rédemption, tous les ingrédients sont là.

Rendez-vous prochainement avec le troisième volet de la saga se déroulant huit cent ans plus tard… 
Nul doute, entre l'oeuvre de David Gemmell et moi, le début d'une longue, très longue histoire ^_^

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Franchement là je suis sciée... j'ai rarement lu un livre d'une telle intensité. Après avoir mis 5 étoiles d'affilée sur les 7 Gemmell que j'ai lu jusqu'à présent je me disais que peut-être ici il y aurait un petit bémol. Et bien non.

De la 4ème de couverture on apprend que Bane a juré de tuer son père Connavar (cfr L'Epée de l'orage pour ceux qui ne connaissent pas). Et je l'aime bien Connavar, je n'ai pas envie qu'il soit tué. Et donc, je me suis demandée si j'allais aimer le personnage de Bane ? Quelques pages plus tard... j'étais conquise. Il n'y a rien qui sonne faux chez les personnages de Gemmell. Il n'y a pas de héros parfait... tous les personnages (« gentils » ou « méchants ») ont leur part de bien et de mal. Même Voltan (l'ennemi juré de Bane dans la première partie) a réussi à m'émouvoir... c'est pour dire.

À la demande de Vorna, Bane rejoint Banouin dans son voyage à Roc. Il pensait que ce ne serait qu'un banal aller-retour pour assurer la sécurité de son ami mais c'était avant de croiser la route de la belle Lia et de son père Appius. Cette rencontre va bouleverser sa vie et le mener tout droit dans les arènes de Roc.

Je ne suis pas très fan des histoires de gladiateurs mais ici j'ai bien aimé. Il y a un passage dans l'arène qui m'a fait retenir mon souffle pendant 6 pages. La conclusion de ce passage est vraiment inattendue.

Ensuite, Bane rentre au pays et tout y est aussi intense en émotions. Les relations entre les personnages sont complexes (pas du tout stéréotypées) et celles-ci n'ont pas forcément un « happy end » ce qui est beaucoup plus intéressant du point de vue de mon fils (qui vu mon enthousiasme me pose des tas de questions et me pique mes bouquins). On l'aura compris pour les mièvreries on passera son chemin...



Bon sang ne saurait mentir, Bane va en dépit de tout cela devenir le seul espoir de son peuple. le meilleur roman de fantasy que j'ai lu à ce jour. Quoi qu'en disant cela je me fais peur... qu'est-ce que David Gemmell me réserve encore ?

Merci à Relax67 pour m'avoir invitée à cette lecture commune avec Aelinel.

Challenge pavés 2016-2017
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Connavar était le coeur des Rigantes. Ça c'est indéniable.
Mais son fils bâtard, Bane, qu'était-il ?
Celui qu'on rejette parce qu'il rappelle le faux pas, la honte, le déshonneur...

J'ai aimé Connavar...mais j'ai adoré Bane !
Parcequ'il est « un homme libre et qu'il fait ce qu'il veut. »

Ce deuxième tome de la fresque Rigante est un véritable festival d'émotions. Tout y passe : l'amour, la haine, la fraternité, la trahison, la lâcheté, la colère, la morosité, l'espoir, le désespoir...
Gemmell sait jouer avec ses personnages. Mais j'ai parfois l'impression que certains de ses personnages se jouent de lui, l'emmènent là où leur destinée les conduit inévitablement, en dépit des désirs de l'auteur et de ceux du lecteur. Ce qui rend le récit encore plus vrai, plus prenant, plus émouvant.
C'est ce qui différencie d'ailleurs Ken Follett de David Gemmell. Follett agite ses marionnettes manichéennes devant nous, les emmène là où il veut de façon très méthodique alors que Gemmell, beaucoup plus dans la nuance et la sensibilité, met au service de ses personnages sa fougue, son franc-parler, sa spontanéité tout en leur laissant le choix de bien ou mal se comporter...

L'un fait vivre ses personnages, l'autre vit ses personnages.

C'est tout du moins le ressenti que j'en ai !

Ce deuxième tome est tout aussi passionnant que le premier, nous transportant d'une civilisation à l'autre.
Celle des Keltoïs qu'on peut évidemment rattacher aux Celtes d'Écosse ou d'Irlande et celle de la Cité du Roc, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à l'empire romain.
J'ai une nette préférence pour la première évidemment. Même lorsque Bane se rend à Roc, je n'avais qu'une hâte : qu'il retourne chez lui !
Cependant, c'est une excellente analyse de cette pseudo civilisation romaine que nous présente Gemmell. Un monde instruit, raisonnable, éduqué civiquement, peu enclin au désordre et à la rébellion. Et pourtant, dans ce même monde aux allures raffinées, on fait des étrangers des esclaves, on parie sur des combats à mort dans les arènes, on empoisonne sans vergogne, on trahit pour mieux régner, on cherche à s'étendre coûte que coûte.

Et c'est de cette invasion que Connavar tentera de préserver son peuple.
Au prix de sacrifices lourds de conséquences...
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait d'autres cartes de pays lointains, et des parchemins écrits dans des langues que plus personne ne parlait. Banouin peina dessus, essayant de déchiffrer les glyphes et les barres. Quel savoir était contenu là? se demandait-il. Sencra avait gloussé lorsqu'un jour il lui avait amené l'un de ces parchemins.
- C'est certainement l'histoire d'un héros surnaturel, lui avait-il dit. C'est sans intérêt.
- Mais comment peut-on en être sûr?
- C'est assez simple, mon garçon. Nous savons que Roc est la plus grande cité jamais bâtie et que notre culture est la plus parfaite au monde. Par conséquent, les anciens écrits ne peuvent pas nous intéresser beaucoup. Nos propres philosophes sont bien plus avancés que tous ceux des âges passés.
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Discussion entre Vorna et Bane.


- J'ai passé trois nuits dans ta vieille caverne après avoir semé les chasseurs. Combien de temps y as-tu vécu ?
- Vingt-cinq ans.
- Je devenais déjà fou au bout du quatrième jour. Comment as-tu pu rester aussi longtemps dans un endroit aussi désolé ?
- J'étais quelqu'un d'autre à l'époque. Jeune et amère.
- C'est à cette époque que tu as sauvé Connavar, dit-il. J'y pensais souvent pendant que j'étais là-bas.
- Si je ne l'avais pas fait, tu ne serais pas né, fit-elle remarquer. Et je n'aurais pas épousé le père de Banouin. Et donc il n'y aurait pas eu de Banouin. Et que serait devenu le monde sans vous deux ?
- Plus ennuyeux encore ? suggéra-t-il. (son sourire disparut). Parle-moi de Connavar et de l'ours.
- Que veux-tu savoir ? Tout le monde connait l'histoire.
- Oui, da, c'est vrai. Mais est-ce que tout est bien vrai, Vorna ? Est-ce qu'il a vraiment affronté tout seul cette bête rien que pour sauver son ami paralysé ? N'y avait-il pas une autre raison ?
- Non, pas d'autre raison. Il a essayé de porter Riamfada à l'abri du danger, mais l'ours était trop rapide pour lui. Il a donc déposé son ami dans l'herbe et s'est retourné pour addronter l'animal, armé simplement d'une dague. Il avait deux ans de moins que toi, alors. (Vorna soupira.) N'aie pas l'air si déçu, Bane. Est-ce que tu aurais voulu que ton père soit en fait un lâche ?
- Sans doute. Je ne sais pas, Vorna. Où que j'aille, des gens racontent sa légende. Sa bataille face aux Loups des mers, la charge des Loups de fer face aux Panthères de Roc dans la plaine de Cogden, le siège des Tumulus. Le Grand Connavar ! Le héros ! Comment un tel héros a-t-il pu abandonner ma mère ? Comment a-t-il pu laisser son fils grandir san sle moindre geste d'affection paternelle ?
Vorna prit un profonde respiration.
- Tu devrais peut-être le lui demander ?
- Je le ferai peut-être un jour.
Elle vit une pointe de tristesse passer sur son visage. Tu es si jeune, pensa-t-elle. A peine plus qu'un gamin.
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- Ce n'est pas le fait que tu l'aies tué qui me gêne, dit Banouin, c'est que cela ne te fasse rien. Peut-être avait-il une femme, des enfants. Peut-être qu'il a autrefois eu l'occasion d'être quelqu'un de bien. Peut-être qu'il aurait pu de nouveau avoir cette possibilité. Plus maintenant. Les charognards vont se repaître de sa chair et les vers dévoreront le reste.
Bane éclata de rire.
- Ce n'était qu'un étron flottant sur le fleuve de la vie. La terre ne s'en portera que mieux.
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— Silence ! avait rugi le Prêtre Pourpre. Cette cour n’a pas envie d’entendre les propos dégradants d’un traître.

— Alors, pourquoi appelle-t-on cela une cour ? avait dit une voix dans la galerie.

Les mots avaient flotté dans la salle. Norwin avait jeté un coup d’œil au Prêtre et avait vu le choc sur son visage.

— Qui a parlé ? avait-il hurlé.

— Persis Albitane, avait répondu la voix.

Norwin en avait eu le souffle coupé. Il avait tourné la tête pour voir le gros Persis se lever de son siège.

— Je suis un citoyen de Roc, avait déclaré Persis, avec tous ses droits et ses privilèges. Je vois qu’il y a devant toi au moins sept personnes que je connais. Tous sont des citoyens de l’empire.

Comment oses-tu détourner la loi ? Dans les premiers articles de la cité il a été écrit que tout citoyen a le droit de parler pour sa défense ou d’avoir quelqu’un pour le représenter. Cette cour bafoue la justice de Roc.

Le silence dans la salle d’audience avait été presque palpable.

Norwin avait regardé le Prêtre. Il avait d’abord cru que celui-ci allait exploser de colère, mais au lieu de ça, il avait plissé les yeux et s’était calé au fond de sa chaise.

— Avance, Persis Albitane, avait-il dit. Avance et viens parler pour ces traîtres.

Persis l’avait fait. Il s’était frayé un chemin entre les spectateurs pour venir planter son imposante carrure devant la Chaise du Jugement.

— Je ne connais pas tous les accusés, avait-il commencé par dire. Mais ceux que je connais ont toujours été de bons citoyens : ils n’ont jamais parlé en mal de l’empereur, ni cherché à nuire à l’empire. Cet homme, avait-il déclaré en désignant Norwin du doigt, est mon ancien esclave. C’est l’un des hommes les meilleurs que j’ai eu la chance de rencontrer. Je ne l’ai jamais vu ni mentir, ni voler, ou faire du mal à qui que ce soit. Son seul crime, d’après ce que j’ai compris, c’est d’être allé prier tranquillement dans des bois en compagnie d’autres personnes. Appeler cela un crime est grotesque.

— Ce n’est pas appelé un crime. C’ est un crime, avait insisté le Prêtre. Les adeptes du Culte ont été accusés de trahison par le doyen de Roc en personne, et cette décision a été confirmée par la loi. Le simple fait d’être membre du Culte est passible de mort. Estu membre du Culte, Persis Albitane ?

Persis était resté immobile un moment et Norwin l’avait vu respirer profondément.

— Si tu m’avais posé la question il y a quelques instants, je t’aurais répondu – en toute honnêteté – que je n’ai jamais été disciple du Culte et que je n’ai jamais participé à l’une de ses réunions. Mais en te regardant et en voyant tout le mal que tu représentes, je me dis que j’ai eu tort de les éviter. Je n’étais pas un adepte. Mais tu viens de me convaincre que je devrais l’être. Je t’en remercie, Prêtre.
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p.388-9.
- Tu penses donc, que d’une certaine manière, la Source désire le conflit qui se prépare et le massacre qui va suivre ?
- Je ne suis pas assez arrogant pour prétendre avoir un début de réponse à cela, mon ami. J’ai le cœur lourd en pensant aux morts à venir. Mais je me dis aussi que le mal doit toujours être contré. Nous n’avons pas demandé aux soldats de Roc d’envahir notre pays. Nous ne leur avons pas demandé de réduire nos femmes en esclavage ou de massacrer nos enfants. Alors que devons-nous faire ? les laisser atteindre leur but ? Quand un homme reste assis pendant qu’un autre tue, viole et pille, il est aussi coupable que lui.
- Si je te suis bien, fit remarquer Banouin, demain tu devrais porter une épée et un bouclier.
Frère Solstice sourit.
- Crois-moi, mon enfant, si je me trouvais près d’une mère et son enfant et que je vois les soldats de Roc approcher d’eux, je prendrais effectivement une épée et un bouclier. Je ne suis pas un homme aussi saint que je voudrais l’être.
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