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Citations de David Lodge (461)


Il paraît qu'à l'intérieur de tout homme gros il y en a un maigre qui lutte pour sortir, et j'entends ses plaintes étouffées chaque fois que je me regarde dans la glace de la salle de bains. D'ailleurs, ce n'est pas seulement la forme de mon torse qui me tracasse, et il n'y a pas que le torse, si l'on va par là. J'ai la poitrine couverte de quelque chose qui ressemble à une paille de fer de la taille d'un paillasson, et qui monte jusqu'à la pomme d'Adam : si je porte une encolure ouverte, des vrilles vigoureuses surgissent par en haut comme les végétations à croissance accélérée venues de l'espace dans les vieux feuilletons de science-fiction.
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David Lodge
Un monde régi par les médias. La culture du commérage.
(Les quatre vérités)
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Je l'avais classé dans les herbivores. Tu sais, je dis toujours qu'il y a deux catégories d'hommes, les herbivores et les carnivores. Ça tient à leur façon de te reluquer. Avec ma paire de nichon, j'attire les regards. [.................................]
En tout cas, tu as des hommes qui vont simplement te jeter un regard d'appréciation, un peu comme si tu étais une statue, quoi, c'est eux que j'appelle les herbivores, ils se contentent de paître, tandis que les autres te matent comme s'ils avaient envie de t'arracher tes fringues et de te croquer à pleines dents, c'est des carnivores.
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Quand elle va voir un spectacle, elle ne se contente pas de regarder les acteurs interpréter leur personnage ; elle ne cesse de les imaginer dans d'autres rôles, si bien que lorsque le rideau tombe, elle n'a pas seulement enregistré leur performance de la soirée, mais aussi leur potentiel pour tout autre chose. Allez avec Amy voir Macbeth à la Royal Shakespeare Company et dites-lui en sortant : "Quelle formidable Lady Macbeth, cette Deborah Radcliffe", elle vous répondra : "Humm, je la verrais bien jouer Judith Bliss dans Rhume des foins".
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La béatitude ! Plus besoin de se lever pour déjeuner en famille, de laver la voiture, de tondre la pelouse ou d'accomplir les autres tâches du sabbat séculier des Britanniques. Plus besoin, surtout, de sortir en promenade le dimanche après-midi. Aucune obligation pour lui de s'extirper de son fauteuil, l'estomac lourd après le repas dominical, d'aider Hilary à rassembler et habiller leurs rejetons récalcitrants, de se creuser la tête pour trouver une nouvelle destination, sans intérêt de toute façon, pour la promenade en voiture, ou de se traîner jusqu'à l'un des parcs de la ville où d'autres petits groupes de gens flânent nonchalamment comme des âmes en enfer, malmenés par un vent poussiéreux, au milieu de tourbillons de papiers gras et de feuilles mortes, et de passer devant des balançoires qui grincent, des terrains de football déserts, des étangs stagnants et des lacs artificiels où des barques sont enchaînées, par décret sabbatique, comme pour bien signifier l'impossibilité de toute fuite. La nausée, style Rummidge. Allons, fini tout cela, pendant six mois.
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(Extrait de l'introduction par l'auteur lui-même.)

Je fus consterné de constater la nature répétitive et abrutissante d'une grande partie du travail en usine... mais je dus reconnaître aussi que de nombreux cadres et ouvriers spécialisés faisaient preuve d'une application admirable pour parvenir à l'excellence. Par ailleurs, toute cette expérience consistant à fréquenter des gens constamment préoccupés par la rentabilité me fit comprendre une vérité que les universitaires et les intellectuels du monde littéraire tendent à ignorer, à savoir que la grande culture dépend en fin de compte de la richesse créée par le commerce.
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Il trouve qu'une assiette ne remplit pas sa fonction si elle n'est pas copieusement enduite de moutarde et n'a pas un petit monticule de sel sur le bord, quels que soient les aliments composant le repas, et ça ne sert à rien de lui dire que la moutarde ne vas pas avec la dinde ou qu'un excès de sel est mauvais pour la santé. Et il ne sert à rien non plus de lui tendre un moulin à sel - ou bien il le tourne dans le mauvais sens, le désarticulant en faisant tomber les cristaux de sel marin sur la table, ou bien il peine à moudre, avec une impatience croissante, assez de minuscules fragments pour ériger un tas conséquent au bord de son assiette.
Un jour, Fred a été si irritée par cette procédure qu'au repas suivant elle lui a mis une boîte en plastique d'un demi-kilo de sel Saxo à côté de son assiette, mais, au lieu de comprendre ce que ça voulait dire ou de s'en offusquer, il l'a remerciée d'y avoir pensé.
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[...] Adam doubted whether scooters were repairable in the ordinary sense of the term: they were the butterflies of the road, fragile organisms which took a long time to make and a short time to die.
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Dans un avenir végétarien les gens utiliseront peut-être l'adultère comme alibi pour consommer de la viande...Ils baiseront au vu et au sus de tous et après ils fileront en douce dans des clandés à boeuf où on leur louera à l'heure une salle à manger privée.
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- C'est une forme spéciale de névrose du chercheur, dit Camel. Il n'est plus capable de faire la distinction entre la vie et la littérature.
- Oh si, je peux, dit Adam. Dans la littérature, on fait surtout l'amour et on fait peu d'enfants. Dans la vie, c'est l'inverse.
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Qu'est-ce qu'aimer, sinon croire qu'on a trouvé l'amour?
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L'épisode m'a mis d'une humeur exécrable - où est-ce qu'on va comme ça ? -, état d'esprit auquel je succombe de plus en plus souvent ces temps-ci, sous l'effet de certains phénomènes comme Big Brother, les mots orduriers dans le Guardian, les anneaux vibrants pour le pénis en vente chez Boots, les noceurs qui vomissent dans le centre-cille le samedi soir, la chimiothérapie pour les chats et les chiens. Bizarrement, il est plus facile de focaliser sa colère et son désespoir sur ces offenses à la raison et à la bienséance relativement triviales que sur les choses plus graves qui menacent la civilisation, comme le terrorisme islamique, Israël et la Palestine, l'Irak, le sida, la crise de l'énergie et le réchauffement climatique, choses qui semblent échapper à tout moyen de contrôle.
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« Peut-être, a-t-il dit sombrement. Pour toi, c’était bien ? » Naturellement, j’ai répondu que ç’avait été merveilleux, quoique pour être franche il me soit arrivé de tirer davantage de plaisir d’un bon bain après une dure journée de travail, ou d’un chocolat belge de grande classe avec une tasse de café de Colombie moulu de frais. En toute honnêteté.
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C’était l’heure de l’espoir, une époque où l’on pouvait manifester du patriotisme sans se faire étiqueter comme une vieille baderne tory. La honte de Suez appartenait au passé, et voici que nous étions les meilleurs dans des domaines qui comptent vraiment pour le commun des mortels, le sport, la pop music, la mode et la télévision. La Grande-Bretagne, à présent, c’étaient les Beatles, les minijupes, l’émission That Was The Week That Was et l’équipe d’Angleterre victorieuse. Je me demande si la reine a regardé la télé ce soir, et ce qu’elle a pu éprouver en se voyant remettre la Coupe du monde à Bobby Moore. Un bon petit coup de nostalgie, j’imagine. « C’était le bon temps, hein, Philip ? » Le bon temps où elle se réveillait le matin sans avoir la perspective de lire dans la presse les comptes rendus détaillés des frasques sexuelles de sa famille : le Dianagate, le Camillagate, les coups de téléphone à Squidgy, les fantasmes de Charles rêvant d’être un Tampax, Fergie se faisant sucer le gros orteil. Je n’ai jamais été très branché sur la famille royale, mais on ne peut pas s’empêcher de compatir aux malheurs de cette pauvre vieille reine.
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Mourir, ou disparaître. Il est évident que la terre ne peut pas offrir la qualité de vie souhaitable à tous ses habitants si la population mondiale continue à se développer comme c'est le cas aujourd'hui, particulièrement dans certaines régions d'Afrique et d'Asie. Il faudra mettre en place une autorité mondiale capable de contrôler la croissance de la population d'une façon ou d'une autre : contraception, stérilisation, euthanasie. Si ça ne marche pas, la famine ou la guerre provoquée par des pénuries de nourriture et d'eau, conduiront au même résultat de manière plus brutale.
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C'est un drôle de petit livre. Il y a tout un chapitre sur la façon d'écrire un roman épistolaire, mais j'imagine que personne ne s'y est essayé depuis le XVIIIe siècle ?
[p. 191 Rivages poche]
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Il eut un pincement d'inquiétude en pensant à la piètre ressemblance de sa photo sur son passeport et examina encore une fois son visa pour lequel il avait fait deux heures de queue épuisantes à l'extérieur de l'ambassade allemande à Kensington : l'empreinte noire et baveuse de mos imprononçables et laids, comme Grenzübergangsstrelle et einschließlich, marquée au tampon avec l'effigie d'un aigle famélique qui semblait déployer ses ailes d'un air menaçant et lancer un cri de haine et de rage. Un emblème sinistre mais qui convenait bien à l'Allemagne, pensa-t-il.
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Je voulais faire une critique du livre audio en tant que tel, n'ayant pas trouvé la possibilité de le faire, je la déguise sous forme de citation !
Un chef d'oeuvre remarquablement lu.
Arriver à raconter la déchéance liée à l'âge, la relation avec un père vieillissant, une surdité naissante, une histoire d'amour amusante, un portrait de l'Angleterre contemporaine, une puissante réflexion sur la Shoah, un séjour dans un parc de loisir formaté...Le moins que l'on puisse dire c'est que ce roman est fort riche, très drôle par passages entiers, et finalement puissamment mélancolique.
La lecture qui en est ici faite est superbe, très british, très élégante, et elle colle parfaitement à l'ambiance de ce livre qui est pour moi l'un des meilleurs de ce formidable romancier. Un romancier dont on apprend dans ses mémoires à quel point il puise dans sa propre vie pour écrire ses livres. Point n'est besoin d'auto-fiction pour dire des choses aussi personnelles et l'on sait gré à son auteur d'avoir tenté (et plus que réussi) cette forte construction romanesque si élégante et drôle.
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"_ Tu ne trouves pas qu'il est un peu petit ?
_ Il m'a l'air tout à fait correct.
_ Depuis quelque temps, je trouve qu'il est un peu petit.
_ Une étude récente a montré que quatre-vingt-dix pour cent des Américains estiment que leur pénis est plus petit que la moyenne.
_ J'imagine qu'il est naturel de vouloir être parmi les dix pour cent les mieux pourvus...
_ Ce ne sont pas les dix pour cent les mieux pourvus, idiot, ce sont les dix pour cent qui ne s'en inquiètent pas. En fait, il ne peut pas y avoir quatre-vingt-dix pour cent en dessous de la moyenne.
_ Ah. Je n'ai jamais été bon en statistiques.
_ Là, tu me déçois, Philip, tu me déçois. Je croyais que tu n'étais pas obsédé par ta virilité. C'est ce qui me plaît chez toi.
_ Mon petit pénis ?
_ Non, que tu ne réclames pas sans arrêt des satisfecit pour tes performances sexuelles. Avec Morris, il fallait à chaque fois que ce soit une baise quatre étoiles. Quand je ne poussais pas de gémissements, n'avais pas l'oeil qui chavirait et la bouche qui écumait au moment de l'orgasme, il m'accusait de devenir frigide.
_ Il faisait donc partie des quatre-vingt-dix pour cent, lui aussi ?
_ Eh bien, non.
_ Ah.
_ De toute façon, il paraît plus petit pour toi parce que tu le vois toujours en plongée. Ca le raccourcit.
_ Je n'y avais pas pensé.
_ Vas te voir dans la glace.
_ Non, je te crois sur parole."
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"_ Mais tout ce bruit ! répéta-t-elle. Toute cette crasse !
_ Les fonderies, c'est toujours crasseux. Le métal est un matériau bruyant à travailler. Vous vous attendiez à quoi ?"
A quoi s'attendait-elle, en effet ? Certainement pas à retrouver les moulins sataniques des débuts de la révolution industrielle. L'image que Robyn se faisait de l'usine moderne lui venait surtout des publicités et des documentaires à la télévision : quelques plans bien faits sur des machines de couleurs vives et des chaînes de montage qui avançaient lentement, conduites par des ouvriers énergiques en salopettes impeccables, fabriquant en série des automobiles et des transistors avec du Mozart comme fond musical. Chez Pringle, il n'y avait pratiquement aucune couleur, pas une seule salopette propre, et, à la place de Mozart, une cacophonie démoniaque et assourdissante qui n'arrêtait jamais...
On avait l'impression que l'établissement était moins fait pour produire des marchandises destinées au monde extérieur que pour fabriquer de la misère pour ceux qui y vivaient. Ce que Wilcox avait appelé l'atelier des machines ressemblait à une prison, et la fonderie était l'image même de l'enfer.
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