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Citations de David Lodge (461)


Camel et Pond échangèrent un regard qui en disait long.
Je te l'ai dit, dit Camel. Ca ne tourne plus rond chez Appleby.
- Je vois, dit Pond. Il va devenir l'un de ces excentriques du Museum. Plus tôt qu'on ne croit, il circulera en chaussons, traînant les pieds et marmonnat dans une barbe.
- C'est une forme spéciale de névrose du chercheur, dit Camel. Il n'est plus capable de faire la distinction entre la vie et la littérature.
- Oh si, je peux, dit Adam. Dans la littérature, on fait surtout l'amour et on fait peu d'enfants. Dans la vie, c'est l'inverse.
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Les lettres d'encouragement et de félicitations étaient en plus petit nombre, mais elles avaient plus d'importance à ses yeux. Par exemple: "Je te souhaite bonne chance, mon vieux. Je ferais pareil si j'avais assez de cran".
"J'admire profondément, disait une autre, écrite sur le papier d'une célèbre université, la manière dont vous proclamez le caractère intolérable du monde moderne et le droit inaliénable de l'individu à choisir de lui tourner le dos."
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-Maman est là?
-Elle est en train de descendre l'escalier.
-Et comment vas-tu Clare? As-tu été gentille?
-Non.
-Oh! Qu'as tu fais?
-J'ai fais un trou dans le ventre de Dominic.
-Tu as fais quoi?
-Un trou dans le ventre de Dominic. Avec des ciseaux de cuisine.
-Mais Clare, pourquoi?
-On faisait comme si on était à la maternité et je lui faisais une césarienne.
-Mais Clare, tu ne dois pas faire ça.
-Tu veux dire que les garçons ne peuvent pas avoir de bébés? Je sais.
-Non , je veux dire couper des gens avec des ciseaux. Ecoute, est-ce que Maman est là?
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La plupart des gens ignorent, m'a-t-il dit, que tout ce qu'ils téléchargent est irréversiblement enregistré sur le disque dur. "C'est comme l'ange qui note tous nos péchés sur le grand livre ? ai-je demandé, et il a répondu : "Exactement. L'ange qui tient le grand livre est un disque dur."
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De quelque manière qu'on le définisse, le début d'un roman est un seuil qui sépare le monde réel dans lequel nous vivons du monde que le romancier a imaginé. Le début d'un roman doit, par conséquent, nous "attirer" de l'autre côté de ce seuil.
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Freud a dit que la lecture obsessionnelle (...) est un déplacement du désir de voir les organes génitaux de notre mère
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Dix-mille universitaires s'entassaient (...) à écouter et participer à des discussions, des "Devinettes en vieil anglais" à "l'enseignement et l'apprentissage du féminisme lesbien"
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Ce que je veux dire, c’est que mentalement, vous sentez que vous arrivez au dénouement du roman et vous vous y préparez. En lisant, vous êtes bien obligés de constater qu’il ne reste plus qu’une page ou deux dans le livre, et vous vous apprêtez à le refermer. Dans un film, en revanche, pas moyen de le savoir, surtout maintenant que les films sont structurés de façon beaucoup plus lâche et plus ambigüe qu’autrefois.
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C'était en effet très gentil de sa part - une telle gentillesse était inhabituelle chez Morris Zapp....
Il passa sa journée en revue - il avait aidé Mme Swallow à chercher le livre de son mari, permis à la petite Irlandaise de regarder sa télévision, conduit O'Shea chez sa patiente - et se demanda ce qui lui arrivait. Aurait-il donc attrapé cet affreux virus britannique, le virus de la gentillesse ? Il allait devoir se surveiller.
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Il y a quelques années, il s'était lancé avec beaucoup d'enthousiasme dans un projet critique ambitieux : une série de commentaires sur Jane Austen qui prendrait en compte toute la littérature sur le sujet, examinant chaque roman l'un après l'autre et disant absolument tout ce qu'on pouvait en dire. Le principe de base consistait à être complètement exhaustif, à étudier les romans sous tous les angles concevables, l'angle historique, biographique, rhétorique, mythique, freudien, jungien, existentialiste, marxiste, structuraliste, allégorique dans la tradition chrétienne, éthique, exponentiel, linguistique, phénoménologique, archétypal et tout le reste ; de sorte que, une fois le commentaire rédigé, il n'y aurait absolument plus rien à dire sur le roman en question. Le but de l'exercice, comme il l'avait souvent expliqué avec toute la patience dont il était capable, était non pas d'aider le lecteur à mieux aimer et à mieux comprendre Jane Austen, encore moins à célébrer la gloire de la romancière elle-même, mais de mettre un terme une fois pour toutes au tas de conneries que l'on pourrait être tenté d'écrire sur le sujet. Les commentaires ne seraient pas destinés au grand public mais au spécialiste qui en consultant Zapp, se rendrait compte que le sujet qu'il envisageait d'étudier avait déjà été traité, et que le livre, l'article ou la thèse qu'il voulait écrire devenait par là même superflu. Après Zapp, tout ne serait plus que silence.
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Le sang froid de ses voisins de cabine est pour lui une source constante d'émerveillement ; il observe attentivement leur comportement. Pour Philip Swallow, voyager en avion est avant tout une représentation dramatique, et il aborde cette expérience avec le courage d'un acteur amateur, fermement décidé à faire bonne figure au côté des professionnels qui, eux, connaissent leur rôle sur le bout des doigts. A vrai dire, il affronte presque tous les défis de la vie dans le même esprit. C'est un homme mimétique : peu sûr de lui, toujours prêt à faire plaisir et infiniment impressionnable.
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"_ J'imagine qu'il va lui prescrire la pilule, dit Marjorie en se préparant un thé.
_ Quoi ?
_ Pour régulariser ses règles. J'imagine que le Dr Roberts va prescrire la pilule à Sandra."
Vic pousse un nouveau grognement mais cette fois le ton est ambigu et mal assuré. Il a le sentiment que ses femmes mijotent quelque chose. Et si c'était plutôt pour se faire prescrire un contraceptif qu'elle allait voir le Dr Roberts ? Avec la bénédiction de Marjorie ? Il n'est pas d'accord en ce qui le concerne. Sandra ferait-elle déjà l'amour ? A dix-sept ans ? Et avec qui ? Pas avec ce garçon tout boutonneux qui s'habille avec les surplus de l'armée - comment s'appelle-t-il déjà, Cliff - pas lui, bon Dieu. Ni lui, ni personne. Et aussitôt il se représente sa fille en train de faire l'amour, ses genoux blancs écartés, une forme sombre au-dessus d'elle ; il enrage et est écoeuré.
Il se rend compte soudain que les yeux bleus et vitreux de Marjorie le scrutent avec curiosité par-dessus sa tasse et semblent solliciter une reprise de la discussion à propos de Sandra, mais il n'en a pas envie ce matin, surtout avec la longue journée de travail qui l'attend. Ni ce matin ni jamais, pour être franc. Toute discussion sur la vie sexuelle de Sandra pourrait bien déboucher sur un autre sujet, celui de leur vie sexuelle à tous les deux, ou plutôt de l'absence de vie sexuelle entre eux, et il préfère ne pas s'aventurer sur ce terrain. Pas la peine de réveiller les chiens qui dorment.
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Toutes les maisons du quartier ont ce genre de système, et Vic doit reconnaître que c'est indispensable, vu les cambriolages chaque jour plus fréquents et plus audacieux, mais le système dont ils ont hérité des anciens propriétaires, avec ses déclencheurs magnétiques, ses détecteurs à infra-rouge, ses contacteurs et ses boutons d'alerte, est à son goût bien trop sophistiqué...
La misère des riches, avait dit Raymond, en ricanant, le jour que Vic se plaignait - Raymond, qui méprise l'aisance de ses parents mais continue malgré tout de profiter du confort et des avantages qu'elle procure : un gîte gratuit avec le chauffage central, l'eau chaude à volonté, la blanchisserie gratuite, le droit d'utiliser la voiture de maman, la télévision, le magnétoscope, la stéréo, et coetera et coetera. Vic sent monter sa pression artérielle lorsqu'il pense à son fils aîné qui, ayant laissé tomber l'université il y a quatre mois, n'a rien fait d'utile depuis ; à l'heure qu'il est, il est bien au chaud dans son duvet au premier étage, tout nu, avec seulement une boucle d'oreille en or, en train de cuver ce qu'il a bu hier soir. Excédé, Vic secoue la tête pour chasser de son esprit cette image insupportable.
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Je ne vois pas du tout à quoi rime ma vie, dit Adam. La seule chose qui semble y être vraiment à moi, c’est ma sexualité – la littérature a annexé tout le reste. Mais les rapports sexuels, c’est mon gros problème. Je n’en ai pas assez et quand j’en ai, je me fais un sang d’encre. Pour un peu j’achèterais des lits jumeaux et je me consacrerais entièrement à la littérature. 
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Il s'est tourné vers moi et à commencer à évoquer tout un fatras d'anecdotes sur sa vie en tant que musiciens dans les bals. En voyant tout ces gens fumer comme des pompiers dans le film, il s'est souvenu d'Arthur Lane, un grand fumeur qui avait l'art d'éteindre sa cigarette en la pinçant entre ses cymbales à pédale et qui, un jour mémorable, a mis le feu à sa grosse caisse pendant que l'orchestre jouait Smoke Gets in Your Eyes ("la fumée vous pique les yeux")
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Show me the happy scholar, he thought, and I will show you the bliss of ignorance.
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Ce vaste retour au chaos que l'on appelle la paix, la mesquinerie infinie de la grande masse de mes semblables, la cruauté de la religion organisée, me font aspirer au sommeil dont on ne se réveille pas.
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Peut-être que ces conseils élémentaires ne feront pas de mal aux étudiants du cours 305 après tout, des petits merdeux paresseux et prétentieux, pour la plupart, qui pensent qu'il leur suffit de taper à la machine leurs confessions intimes en changeant les noms pour écrire le Grand Roman Américain.
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J'ai découvert en un éclair combien j'avais été privé de contacts physiques avec d'autres humains, du bonheur animal de toucher, pendant toutes ces longues années de formation et de sacerdoce - privé, surtout, de cette mystérieuse altérité physique des femmes, de leurs rondeurs douces et molles, de leur peau lisse et satinée, de leur haleine et de leurs cheveux parfumés.
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Literature is mostly about having sex and not much about having children. Life is the other way round.
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