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Citations de Didier Daeninckx (757)


Un soir, alors que je revenais d'une escapade sans mon étoile, j'ai vu l'ombre d'un policier grandir sous la lumière d'un réverbère.
J'ai eu peur qu'il me dénonce mais j'ai entendu ce qu'il disait à mon père.
C'était monsieur Pierre. Je n'oublierai jamais ses mots.
- Ne restez pas là! Ni cette nuit ni demain. C'est un ordre...Partez dans la forêt! Filez et vite!
J'ai encore beaucoup d'autres portes auxquelles frapper.
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Si on commence à mettre au trou tous ceux qui plaisantent sur le régime et les Allemands, le pays devra se couvrir de prisons. Et il faudra que j'y conduise au moins la moitié de ma famille, moi en tête !
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- Tu vas te taire, à la fin ! Si tu n'essaies pas de t'échapper, si tu ne hurles pas, on ne te fera pas de mal... on veut seulement parler avec toi. Tu vas venir avec nous sans faire d'histoires...
Il a marmonné contre ma main, en roulant des yeux et en relevant ses sourcils. Badimoin a assuré sa prise puis il l'a obligé à escalader le monticule. Nous nous sommes arrêtés à l'autre extrémité du relief qui formait une sorte de terrasse naturelle au-dessus du marigot. On entendait distinctement les clapotements, les respirations inquiétantes, les claquements de mâchoires des sauriens affamés. J'ai fait glisser ma main, libérant ses lèvres.
- Qu'est-ce que vous me voulez tous les deux ? Vous vous croyez dans votre jungle !
Badimoin, qui lui interdisait tout mouvement s'est penché à son oreille.
- Si ça n'avait tenu qu'à nous, on y serait restés...
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Il n'avait par roulé dix mètres qu'un des flics le sifflait. Il fit le tour de la voiture et lui dressa deux contraventions : l'une pour défaut de clignotant, l'autre pour n'avoir pas attaché sa ceinture. Gabriel prit le paquet de formulaires qu'il avait récolté depuis trois jours et les présenta au policier.
- Posez-les sur le tas, je démarre une collection.
La casquette du fonctionnaire tressaillit de contentement. Il lui en mit une troisième, pour injure à représentant de la force publique.
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Bonjour les escarbilles ! L'obscurité complète jusqu'à Charonne… D'ailleurs, ça valait tout aussi bien. Je préférais cent fois le quartier de La Chapelle, malgré ses gazomètres et ses interminables encombrements de camions, à ce secteur truffé d'usines métalliques, d'ateliers de laminage… En le traversant il n'était pas rare de se prendre des bouffées d'acide en plein nez quand un ouvrier, à demi asphyxié par une trop longue pause au-dessus des bacs d'électrolyse, venait reprendre souffle sur le trottoir.
On en rencontrait des dizaines comme ça, entre quinze et quarante ans maxi… J'évitais de regarder leurs mains grignotées par la chimie, crispant les poings au plus profond de mes poches.
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Il dit la violence du monde qui est en lui avec ses mots, sa syntaxe. C'est assez déconcertant, mais je crois avoir ouvert une brèche dans la compréhension en disant le texte à haute voix au cours de nos séances d'analyse...Il ne faut pas le lire dans le silence des yeux, mais l'écouter comme une sorte de voix intérieure, une litanie qui conduit à un véritable effet de rêverie..;(p.56)
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Au cours des jours qui ont suivi, des hommes sont venus nous dresser, comme si nous étions des animaux sauvages....Le reste du temps, malgré le froid, il fallait aller se baigner et nager dans une retenue d'eau en poussant des cris de bêtes.
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- Je crois bien qu'on lui a fait peur à ton chauffeur blanc!
Je le toise et hausse les épaules.
- Ce n'est pas toi qui l'impressionnes, c'est seulement que tu as un fusil entre les mains et qu'on voit bien que tu ne sais pas t'en servir.
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Il y a des moments où les vieux romans de Simenon vous ressortent par les trous de nez. (J.B Pouy, Les quatre mousquetaires)
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L'année dernière, Pétain a signé un accord avec le Reich qui prévoit le rapatriement de tous les prisonniers français veufs et pères d'au moins trois enfants. Il fallait donc fabriquer des veufs et des enfants ! Amarger, c'est le nom de l'imprimeur, s'y est attelé. Faux actes de mariage, faux actes de naissance, faux actes de décès, le tout agrafé aux dossiers officiels de rapatriement avec leurs alignements de faux tampons et de fausses signatures... Le plus difficile consistait à prévenir les prisonniers, dans leurs stalags, qui ne connaissaient pas ce qui leur arrivait. Imagine un peu la tête d'un célibataire endurci qui apprend coup sur coup que sa femme vient de mourir et qu'elle lui laisse trois mioches sur les bras ! En tout, il en a fait libérer une cinquantaine sur tout le département de la Lozère...
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[...] comment veux-tu que je dise un texte pareil ! En poésie, on compte les pieds là, il est écrit avec les pieds !
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Encore un crépu qui y est passé… Regarde dans ses fouilles s’il a des papiers…
Oh merde… Il s’appelle Chevalier… Guy Chevalier… C’est un français…
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Ils ont souffert, les Niaoulis,
Après avoir quitté leur terre,
Loin du foyer, loin de leur mère,
Longtemps bercés par le roulis,
En attendant d'être à la guerre,
Longtemps bercés et mal nourris,
Ils ont subi la peine amère
De n'avoir pas été compris.
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"L'avenir, ça ne résout pas les problèmes du présent."
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Pour la petite histoire, je voudrais rappeler aux incrédules que les événements de mai 68 ont débuté à la faculté de Nanterre, quand on a voulu interdire aux étudiants l’accès des résidences universitaires réservées aux étudiantes.
(page 89)
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-Françaises!!
Plus de bouillon KK
Plus de potages KKK
Rien de Magik ni de Chimik
N'achetez que les excellents
POTAGES DUVAL

Pour éviter les contrefaçons, exiger les POTAGES DUVAL sans prénom la Cantinière et la signature Alexandre Duval.
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Adrienne Tasson- Vasseur abattit sur ses genoux l'exemplaire de Spectacles du Monde qu'elle était occupée à lire pour fixer sur son époux un air d'étonnement dont elle n'avait plus usé depuis la dernière nuit de leur voyage de noces, un demi-siècle plus tôt, quand Gabriel avait tenté de la prendre à revers.
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Depuis la construction des abattoirs une sorte d'aristocratie souterraine s'était créée. Quelques familles de déshérités se partageaient les meilleurs "points de pêche" du réseau d'évacuation des eaux usées proche de la Porte de la Villette. Les installations de récupération de matières animales des abattoirs laissaient, en effet, filtrer d'infimes particules de graisses diluées dans l'eau bouillante des échaudoirs. Parvenues dans les égouts, ces graisses se figeaient en surface. Il suffisait alors d'une simple écumoire pour récolter le suif miraculé.
Un matin de juillet , un gars avait décidé, au mépris de toutes les règles non écrites de la profession d'écumeur d'égout, de s'installer au bas de l'échelle de la rue Rouvet.
On ne parvint jamais à déterminer qui poussa la bordure de trottoir prélevée sur un chantier de voirie…
Un égoutier retrouva le corps, à moitié bouffé par les rats, flottant dans les eaux du grand collecteur, à Jaurès. Personne n'était venu trouver la police ; on ne se souciais pas, dans le quartier, de ce meurtrier inconnu… L'écrémeur solitaire n'avait eu que ce qu'il méritait. Les flics étant sensiblement du même avis : ils se contentèrent de remonter la bordure et l'affaire fut classée.
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Nous repartons en longeant la plage sans fin, dépassés par des armées de joggeurs. A un carrefour, je m'arrête devant un monument de deux mètres de haut environ, encadré par deux drapeaux, l'un français, l'autre anglais. Je lis le texte gravé sous le dessin d'un avion des temps anciens, avant de le traduire à l'intention de Tarek.
« L'aéro-club de France
A élevé ce monument
Pour commémorer la première traversée
De la Manche en aéroplane
Par Louis Blériot
Le 25 juillet 1909
Les Baraques-Douvres. »
Tarek m'écoute, puis il regarde le ciel et éclate de rire en pointant le doigt dans la direction de l'Angleterre.
- Non, mais tu te rends compte, Warda ! Tu te rends compte ?
- Pourquoi tu ris ? Je ne vois pas ce qu'il y a d'aussi drôle...
- C'est ce monument qui est drôle ! Cette ville célèbre la gloire du premier pilote qui a franchi une mer en avion, et c'est la même qui nous bloque par milliers sur la plage pour nous interdire de faire comme ce Louis Blériot !
(p. 91-92)
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Contre toute attente, ça transperse, le malheur des autres ; on a le cœur qui saigne et le sang, incolore par correction, vous pisse des yeux.
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