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Citations de Didier Daeninckx (757)


Si les pavillons trouvaient preneurs, les premiers skyscrapers français ne rencontraient pas le succès auprès du public qu'en attendaient leurs promoteurs. Des étages demeuraient vides malgré la modicité des loyers. Il fallut se rendre à l'évidence, les lapins n'étaient pas mûrs pour leurs cages !
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La menace, toujours, naît de l'injure, c'est son enfant naturel.
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Vous tous qui dites "hommes de couleur", seriez-vous donc des hommes sans couleur?
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- Tu vois, on fait des progrès : pour lui nous ne sommes pas des cannibales mais seulement des chimpanzés, des mangeurs de cacahuètes. Je suis sûr que quand nous serons arrivés près des maisons, là-bas, nous serons devenus des hommes.
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Je préfère la nostalgie des guinguettes à celle des camions de frites-saucisses !
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Quand six millions de personnes sont ainsi niées dans leur identité d'humain, simplement coupables d'être nées, n'est-ce pas en effet une blessure faite à l'humanité toute entière ?
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"Peuple français, tu as tout vu
Oui, tout vu de tes propres yeux.
Tu as vu notre sang couler
Tu as vu la police
Assommer les manifestants
Et les jeter dans la Seine.
La Seine rougissante
N’a pas cessé les jours suivants
De vomir à la face
Du peuple de la Commune
Ces corps martyrisés
Qui rappelaient aux Parisiens
Leurs propres révolutions
Leur propre résistance.
Peuple français, tu as tout vu,
Oui, tout vu de tes propres yeux,
Et maintenant vas-tu parler ?
Et maintenant vas-tu te taire ?"
(p. 54 - poème de Kateb Yacine)
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Avant de nous remettre à la justice, le commissaire nous a proposé
un marché. Il glissait notre dossier sous la pile si on s’engageait pour
l’Algérie. [...]

On m’a mis dans un rafiot pourri, le Ville de Marseille,
avec un billet valable seulement pour l’aller. On a vite compris ce qui
nous attendait quand, à peine débarqués sur les quais d’Alger, ils ont
rempli le bateau du retour avec les civières et les cercueils de ceux
qui nous avaient précédés.
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"J'avais l'impression d'être un mot qui a enfin trouvé son poème."
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En bon professionnel, Pierres Cazes a profité des troubles du 17 octobre 1961, la manifestation algérienne, pour remplir son contrat. Bernard, en voulant terminer le livre de son père, est parvenu aux mêmes conclusions sur les déportations d’enfants. Il a voulu vérifier les sources. Résultat, il a subi le même sort.
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C'est à partir de ce jour que certains mots revinrent plus souvent dans les conversations, à la maison. Des mots faciles comme 'travail' et 'économies'. D'autres plus compliqués comme 'assedic' et 'licenciements'.
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Pendant la guerre, il était responsable d'un asile à Almodovar del Campo, sur la ligne de front, où il avait embauché des curés et des prostituées pour s'occuper des malades. Leurs métiers leur avaient probablement appris que tous les hommes sont fous...
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Le commandant aurait pu faire muter directement [ceux qui avaient eu peur de sauter en parachute] dans un régime de rampants. Il préférait respecter la tradition et les mettre à notre disposition jusqu'à la fin de nos classes. Les « gonzesses », personne ne les appelait plus autrement, s'occupaient du ménage dans les piaules, briquaient les chiottes, ciraient les chaussures, raccommodaient les boutons, les épaulettes, préparaient le café à nos retours de sauts ou de crapahutage. Au dos de leur uniforme était peinte l'infamante lettre « D » comme dégonflé. Une nuit, des cris étouffés m'ont sorti de mon sommeil. Dans un coin du dortoir, deux compagnons maintenaient l'une des mauviettes sur son lit, la face écrasée dans son polochon, pendant qu'un troisième se préparait à l'enculer en se faisant reluire. Je me suis tourné la tête sur le côté et j'ai fermé les yeux. J'étais de ceux qui avaient sauté. Lui n'avait que ce qu'il méritait. C'est le lendemain qu'on nous a remis nos bérets rouges ainsi que la petite médaille figurant un parachute. Tout ce que nous avions vécu de différent n'existait plus. En quelques semaines, nous avions réussi à ne former qu'un seul corps dans lequel coulait un sang viril qui irriguait des muscles d'élite. Moi qui n'avais fréquenté que les bancs de la Sorbonne, je m'apercevais de l'existence de cette carcasse blême que les études avaient contingentée, je prenais conscience que le corps ne spécule pas, que sa vérité est éclatante, qu'il ne ment pas. C'est comme si, pendant des années, l'éducation avait mis cette machine parfaite en exil de moi-même. J'approuvais les paroles de l'instructeur quand devant une bière, au mess, il citait de mémoire Hanns Johst : « L'homme n'est pas esprit, mais viande et sang. Les lois de la vie ne sont pas spirituelles mais sanglantes. » Je riais avec lui lorsque, après avoir passé son bras autour de mon épaule, il concluait : « Dès que j'entends parler de la raison, je sors mon revolver. »
(p. 33 à 35)
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Entre l'aveuglement et la trahison, il existe une infinité d'attitudes plus prudentes à adopter...
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On pardonne quand on est fort. Si on le fait quand on est faible, on le reste ...
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- Il y a une semaine, il nous a montré les plans du dessous d'un modèle de camion de la marque Scania qu'il avait dessinés après des recherches sur Internet. D'après lui, il y avait assez de place pour un homme de taille moyenne près du passage des roues arrière. Le problème, c'est qu'il n'y avait pas vraiment de prises pour se maintenir, et il avait bricolé un système de sangles à accrocher sur la carrosserie... Tarek lui avait dit que les routes [vers l'Angleterre] étaient pleines de cadavres de fous qui s'étaient crus plus malins que les autres... J'ai bien peur qu'il n'ait tenté le diable...
(p. 54)
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En fait, on traite les quartiers sensibles avec violence, alors qu'on devrait traiter les quartiers violents avec sensibilité...
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On a traversé tout Paris. Je n'étais jamais sortie du bidonville, c'est comme ça que j'ai découvert la ville, derrière des grillages...
Ils nous ont fait descendre devant l'hôpital psychiatrique Sainte_Anne, puis enfermer dans la chapelle.
Les infirmiers, les médecins se sont révoltés. Ils ont ouvert une porte qui donnait sur une autre rue, et on a pu s'enfuir.
Dans ce monde de fous, c'est là, à Sainte-Anne, que les gens étaient normaux !
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— Ah, c’est enfin vous, Grimaut ! Cela fait bien deux heures que je vous ai fait demander... Que se passe-t-il avec les crocodiles ? J’ai fait le tour du parc ce matin, avant de venir au bureau, je n’en ai pas vu un seul dans le marigot...
Grimaut commence à transpirer. Il baisse les yeux.
— On a eu un gros problème dans la nuit, monsieur le haut-commissaire... Personne ne comprend ce qui a bien pu se passer...
— Cessez donc de parler par énigme ! Où sont nos crocodiles ?
— Ils sont tous morts d’un coup... On pense que leur nourriture n’était pas adaptée... Á moins qu’on ait voulu les empoisonner...
L’administrateur reste un instant sans voix, puis il se met à hurler.
Grimaut déglutit douloureusement.
— Morts ! Tous morts ! C’est une plaisanterie... Qu’est-ce qu’on leur a donné à manger ? De la choucroute, du cassoulet ? Vous vous rendez compte de la situation, Grimaut ? Il nous a fallu trois mois pour les faire venir des Caraïbes... Trois mois ! Qu’est-ce que je vais raconter au président et au maréchal, demain, devant le marigot désert ? Qu’on cultive des nénuphars ? Ils vont les chercher, leurs crocodiles, et il faudra bien trouver une solution... J’espère que vous avez commencé à y réfléchir...
L’adjoint a sorti un mouchoir de sa poche. Il se tamponne le front.
— Tout devrait rentrer dans l’ordre au cours des prochaines heures, monsieur le haut-commissaire... J’aurai une centaine de bêtes en remplacement, pour la cérémonie d’ouverture. Des crocodiles, des caïmans, des alligators... Ils arrivent à la gare de l’Est, par le train de nuit...
— Gare de l’Est ! Et ils viennent d’où ?
Grimaut esquisse un sourire.
— D’Allemagne...
— Des sauriens teutons ! On aura tout vu... Et vous les avez attrapés comment vos crocodiles, Grimaut, si ça n’est pas indiscret ?
L’adjoint se balance d’un pied sur l’autre.
— Au téléphone, tout simplement. Ils viennent de la ménagerie du cirque Höffner, de Francfort-sur-le-Main. C’était leur attraction principale, depuis deux ans, mais les gens se sont lassés. Ils cherchaient à les remplacer pour renouveler l’intérêt du public, et ma proposition ne pouvait pas mieux tomber...
Albert Pontevigne fronce les sourcils.
— Une proposition ? J’ai bien entendu... J’espère que vous ne vous êtes pas trop engagé, Grimaut.
— Je ne pense pas... En échange, je leur ai promis de leur prêter une trentaine de Canaques. Ils nous les rendront en septembre, à la fin de leur tournée.
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[guerre d'Algérie]
L'un des types du commando s'est mis à dépouiller les cigarettes pour remplir de tabac une petite bourse confectionnée dans un cuir aussi mince que du papier. Quand elle a été pleine, gonflée, il l'a agitée devant nos yeux en riant :
- Il ne doit pas être content, mon premier fell : le FLN lui interdisait de boire, de fumer, même de baiser à ce qu'on dit, et je viens une fois de plus de lui farcir les couilles de gris !
Il avait appris à tanner la peau humaine au Vietnam et s'est proposé pour nous fabriquer des souvenirs, blagues à tabac, crucifix en os de musulmans, colliers de dents ou d'oreilles.
(p. 65-66)
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