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Citations de Dominique Bona (396)


L’oncle Jef n’a jamais pu écrire que sous le sous le choc des évènements, dans la fièvre d’une rébellion, d’une guerre, ou d’expéditions éprouvantes au commun des mortels ― marche dans la brousse ou le désert, vols aériens dans des carlingues à ciel ouvert, traversées de mers lointaines à bord de felouques aux voiles déchirées, escapades risquées et vagabondes, il a toujours été stimulé par l’aventure. La prise de risque, le danger, les imprévus font monter dans le sang le taux d’adrénaline, ce qui est excellent pour la création romanesque.
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Contrairement à l'exercice de la biographie, il est difficile de maîtriser les forces obscures quand on écrit un roman.
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Les maisons fugitives

A force de chercher une maison partout, en France et dans le monde, et de ne l'avoir jamais trouvée, ce qui est de mes rêves inassouvis, j'ai fini par adopter celles des personnages dont je racontais la vie. Ils m'ouvraient la porte et me laissaient les clefs- du moins, j'ai voulu croire pour me consoler grâce à eux d'une quête sans fin.
De Majorque à Salsbourg et à Arcachon, jusqu'à la -casa Dali-, je les ai toutes aimées, comme autant d'escales apaisantes et rassurantes qui interrompaient le rude travail de la biographie, ses recherches en terrain aride et la poursuite parfois désespérante du personnage, qui si souvent fugue et se dérobe. Leurs maisons me permettaient de mieux les connaître : les lieux parlent, ils ont même beaucoup à dire sur les êtres qui les ont choisis et habités. (p. 284)
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Le jour où j’ai perdu mon passeport, écrira Zweig, j’ai découvert qu’en perdant son pays, on perd plus qu’un coin de terre entouré de frontières.
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Pierre Daninos et sa femme croisent un matin l'écrivain sur son chemin de la rue du Bac.
"Avez-vous lu Ajar ? l'interrogent-ils naïvement.
- RRR..., grogne Gary.
- Vous devriez le lire, c'est fameux", insistent les Daninos qui repartent tout guillerets.
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La chevelure de Colette, presque aussi haute qu'elle même, mesurait 1,58 mètre et lui battait les talons!
Elle faisait la fierté de sa mère, qui l'a lui brossait longuement chaque soir, selon un rite immuable - moment d'intimité et d'harmonie que Colette ne se rappelle jamais sans émotion.
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Le joueur d'échecs

Voici son dernier trésor. Cadeau posthume à ses lecteurs, ce n'est pas un roman inachevé, mais une nouvelle, admirablement ciselée, chef d'œuvre de concision dramatique auquel on serait bien en peine de changer un accent ou une virgule.

Exceptionnellement ancrée dans l'histoire contemporaine, cette nouvelle est encore une fois prémonitoire. L'auteur y plaide, à travers ce face-à-face entre deux cerveaux, contre les procédés de déshumanisation nazis, les tortures et la volonté de détruire. Avant même que l'on ne connaisse, jusque dans leurs pires détails, les camps de concentration et leurs atrocités, Zweig écrit pour protester, au nom de l'humain.
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Des défauts de plume sont le signe d’un auteur naïf, encore innocent, que le métier d’écrire n’a pas transformé en pisseur de copies ou en trafiquant d’histoire.
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Tel un amant délaissé, il souffre de l’abandon de Camille, il souffre de son silence. Paul est jaloux de Rodin.
D’où sa violence, l’excès sans nuance de son ressentiment.
Car l’éloignement de Camille, dès cette année 1883, s’apparente bel et bien à une trahison./.../
L’oeuvre a enchâssé le mot (trahison), ainsi que le drame personnel qu’il recouvre. Tous les drames claudéliens seront des histoires de trahison. L’amour, quel qu’il soit, ne sera qu’un mirage, «la promesse qui ne peut pas être tenue». Interdit ou coupable, jamais réciproque en tous cas, il sera invariablement voué à l’échec ou au malheur./.../
Camille la dure. L’infidèle. La sans-coeur. Elle restera le grand modèle de ces femmes, qui, dans l’oeuvre de son frère, se montrent capables d’abandonner leur propre enfant./.../
Dans leur yeux d’encre passe l’éclat fascinant et un peu effrayant de ceux de Camille.

/.../

Claudel à propos de Rodin.
Son oeuvre ? un «carnaval de croupions» : «Il ne voit dans la nature que ce qu’elle a de plus gros»
Et le symbole de l’oeuvre ? «Un pauvre diable de derrière tout bête avec ses deux grosses joues pathétiques qui essaye de s’arracher du limon, et se travaille, et se trémousse, et demande des ailes !»
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Berthe se caparaçonne et résiste aux pressions. À celles, d’abord, qu’exercent sur elle ses parents, sa mère en particulier. Ils ne rêvent que de la marier et, sans lui interdire de peindre, en assistant ses travaux, ils trouvent des prétextes pour tenter de la distraire, sinon la détourner tout à fait de l’art. Dans son milieu, on n’aime pas que les filles travaillent, et l’on ne reconnaît de féminité que dans le dilettantisme… et la maternité – la seule occupation à laquelle il soit décent de se donner à fond.
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Gustave Courbet : "Fais ce que tu vois, ce que tu sens, ce que tu voudras."
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Elle fait poser sa soeur debout devant son chevalet. La palette sur le bras, Berthe tient de la main droite un pinceau, aussi long et fin que ses doigts. Comme un sixième doigt. De la main gauche, un chiffon blanc et un bouquet de pinceaux de rechange. Elle a alors vingt-deux ans. Une belle gravité baigne cette figure de femme, distante, inaccessible, fermée sur un rêve. Edma ne montre aucune sécheresse, aucune intellectualité chez sa soeur.
Ce qu'elle a représenté, ce sonr les noces de Berthe avec la peinture. Une espèce de scène sacrée.
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Celui qui incarne, en 1900, cette pérennité du royaume, tellement ancrée au cœur des Autrichiens, est l’empereur François-Joseph. Monté sur le trône en 1848, à l’âge de 18 ans, il règne depuis cinquante-deux ans et règnera plus de seize ans encore. Homme à l’allure militaire, sec et discipliné, il a connu les pires déboires, politiques et familiaux mais il a le génie de traverser les orages imperturbable et droit comme un i. S’il n’a pu mettre un frein à l’essor irréversible de la Prusse, s’il a perdu son fils l’archiduc Rodolphe, qui s’est suicidé en 1889 à Mayerling, et sa femme, l’impératrice Elisabeth ― Sissi ― , assassiné à Genève en 1898, s’il a connu bien des défaites militaires et diplomatiques et bien des catastrophes d’ordre privé, il demeure contre vents et marées « Sa Majesté apostolique, notre très gracieux Empereur et Seigneur ».
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Les femmes ne sont pas jugées dignes de ces hautes responsabilités - même si certaines ont pu, ont su se glisser au milieu des hommes, sous la Couple, non à l'Académie des Beaux-Arts : elles ne sont que de rares exceptions à confirmer la quasi totale exclusion de leur sexe du monde hiérarchisé des Arts.
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Ta vie est un challenge, ma vie une promenade, nous ne marchons pas du même pas;
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La vie est l'essentiel, le bien unique et suprême, et que l'unique et suprême péché contre l'esprit est d'y attenter.
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Le jour où j’ai perdu mon passeport, écrira Zweig, j’ai découvert qu’en perdant son pays, on perd plus qu’un coin de terre entouré de frontières.
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De Germaine [Sablon], Jean Cocteau dit : « C'est un cœur qui chante.»
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Par tradition monarchique, catholique et romain, l’Etat autrichien, véritable conglomérat de races et de cultures évoque un arbre qui aurait été greffé de branches issues de sèves différentes. Le nom de famille du jeune homme, Zweig, signifie « petite branche » ou « rameau ».

A la frontière où l’Europe hésite entre l’orient et l’Occident, l’autorité des Habsbourg maintient une unité, prodige ou tour de force, parmi les multiples nationalités, souvent antagonistes, qui cohabitent sur son territoire.
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Nous ne pressentions nullement le bouleversement historique qui allait bientôt survenir. Non, la Révolution ne hantait pas nos consciences.
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