AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Dominique Bona (396)


La rupture avec Malraux plonge Clara dans le désespoir mais a sur elle un pouvoir libérateur : dès qu'elle se retrouve seule dans le Sud-Ouest, avec sa fille, elle se met à écrire. Non plus pour les autres, mais pour elle-même. Renonçant au travail de traductrice qui a été le sien jusque-là- travail de substitution et d'abnégation-, elle s'en remet à ses propres chimères et à son imagination. (p. 340)
Commenter  J’apprécie          50
Le directeur de l'asile notifie à Paul Claudel que sa soeur ne laisse "aucun effet personnel à la date de son décès ni aucun papier de valeur, même à titre de souvenir " : ni une chaîne, ni une médaille, ni une boucle d'oreille, ni un anneau ou un livre, ni même un petit cahier servant de journal intime. Camille ne possédait absolument rien.
Commenter  J’apprécie          50
La mort ne m'intéresse pas, et surtout pas la mienne !
Commenter  J’apprécie          50
La solitude effraie Colette bien plus que la misère, qui a au moins le mérite de pouvoir être partagée. Aussi l’amitié tient-elle une grande place dans la vie de cette amoureuse. Colette n’est vraiment seule que lorsqu’elle écrit. Et encore… Ses pages sont toujours joyeusement peuplées : d’hommes et de femmes, d’enfants, mais aussi d’animaux et même de plantes qui s’expriment comme des humains et sont tout aussi chers à son cœur, indispensables à sa survie, que ses amis ou, plus encore, ses amies.
Commenter  J’apprécie          50
En honnête homme, Valéry a une phrase pour elles. Cette phrase, il l'a servie à Jeanne, dès les premiers jours, comme toutes les autres. C'est son arme fatale: en quelques mots, pudiques et élégants, mais parfaitement clairs, il résume la situation et s'en dédouane. Qu'elles n'aillent pas trop rêver ... Il est marié, en charge d'une famille, il tient à le rester.
L'amour, il le conjugue au présent, dans l'instant. Il ne veut ouvrir aucun champ libre à un amour qui ne serait pas de l'ordre du vagabondage. A Jeanne, 6 avril 1938: "Tu ne peux pas penser que je n'aie un besoin infini de tendresse. Et tu ne peux pas penser que je n'aie entièrement conscience, et douloureuse conscience, de ce que je ne puis te donner, et de ce dont tu te prives pour l'amour de moi."
Commenter  J’apprécie          50
A force d'invoquer les muses, de faire appel dans ses rêves aux démons féminins, elles vont finir par lui répondre mais, comme dans ses livres, elles ne lui porteront ni bonheur ni chance.
Commenter  J’apprécie          50
Seul est homme, dans le plein sens du mot, qui a éprouvé des blessures et ressenti l'humiliation. Le "gagneur", ce monolithe, n'a pas sa place dans un monde où l'échec est plus révélateur que la victoire, plus propice à l’épanouissement d'un cœur.
Commenter  J’apprécie          50
Ce que Pierre me laissait entrouvrir, au cours de conversations où les silences pesaient d’un poids plus lourd que les mots, c’était son drame personnel et c’était sa propre colère. Il refusait, je vous l’ai dit, son métissage. Il rêvait d’un destin en accord avec la couleur de sa peau, d’un destin simple et pur. Sa naissance l’ayant contraint de vivre l’amalgame et le compromis, n’étant ni blanc ni d’Afrique, mais l’un et l’autre à la fois, créole de peau noire, fils de maître et d’esclave, il n’avait pu trouver un peu de paix qu’en effaçant de sa conscience, volontairement, une part de son hérédité. Il avait choisi Vénus contre Julien.
Commenter  J’apprécie          50
Toutes les blessures ont un nom de femme.
Commenter  J’apprécie          50
Lerolle découvre, soutient, encourage des créateurs qui trouvent en lui non seulement un mécène mais un ami. Et en tout cas un homme dépourvu de préjugés. Voici ce qu'il dit par exemple de Verlaine, rencontré par hasard, alors que le poète sortait de chez Eugène carrière, avenue de Ségur, où il venait de poser pour son portrait.... : «  Il est aussi bizarre au physique qu'au moral. Il est bien dégoûtant et tous les chiffonniers de l'avenue de Clichy ont l'air aussi poète que lui. Quant on voit ce qui sort d'un homme pareil, on doit se demander ce qu'il y a dans tous les hommes dont on ne connaît que 'extérieur ; et que ceux dont on n'a rien vu sortir ont peut-être aussi au fond de belles lettres et de belles ardeurs. Ce que je crois du reste, la plupart du temps »  Verlaine qu'il admire. Verlaine qu'il donne à lire à ses filles et dont elles savent par cœur les poèmes.
Commenter  J’apprécie          50
C'est un tableau que tout le monde connaît. Une de ces œuvres phares de l'histoire de la peinture, tellement vues, revues et reproduites qu'elles font partie du paysage et ont l'air d'avoir toujours été là. … Renoir l'a baptisé « Yvonne et Christine Lerolle au piano ». …. Leur nom ne parle qu'aux amateurs et aux érudits. Elles semblent immobilisées pou rl'éternité dans la douceur d'un ancien temps. Qui sont-elles, ces sœurs Lerolle ? Qu'ont-elles fait ? Ont-elles été heureuses ou malheureuses ? … Que sont-elles devenues ? …
Signe distinctif de ces deux sœurs : elles ont épousé deux frères -les frères Rouart. Leur père, Henry Lerolle, était peintre et collectionneur d'art. Leur beau-père, Henri Rouart, l'était aussi. Leur belle-sœur, Julie Manet -la fille de Berthe Morisot et d'Eugène Manet-, qui a épousé un frère de leur maris, était leur meilleure amie. Tous les gens qu'elles fréquentaient étaient peintres, poètes ou musiciens : elles ont vécu, avec un parfait naturel et sans aucun snobisme, dans un bouillon artistique où les génies se bousculaient. C'étaient leurs proches, voilà tout – le mariage n'a fait qu'agrandir le cercle. ;;;
… L'art a été leur dimension et leur structure. Leur air du large. Leur aventure. Mais il a peut être aussi contribué à leur malheur.
Commenter  J’apprécie          50
"Je n'ai pas d'ambition politique. J'ai beaucoup trop d'ambition pour ça." (p.259)
Commenter  J’apprécie          50
Il (Kessel) n'a jamais pu écrire que sous le choc des évènements, dans la fièvre d'une rébellion, d'une guerre, ou d'expéditions éprouvantes au commun des mortels - marche dans la brousse ou le désert, vols aériens dans des carlingues à ciel ouvert, traversée de mers lointaines à bord de felouques aux voiles ďéchirées, escapades risquées et vagabondes, il a toujours été stimulé par l'aventure.
Commenter  J’apprécie          40
j'étais alors très loin de comprendre, n'ayant côtoyé les artistes que dans les musées où ils apparaissent trop propres et bien ordonnés, hors de tout contexte humain, figés dans une renommée posthume : l'art est en deuil du bonheur.
Commenter  J’apprécie          40
désormais les personnages de ses livres, pièces de théâtre, biographies ou nouvelles, lui ressemblent. Tous jusqu'à Erasme et Marie-Stuart, en passant par Jérémie et par le Kekesfalva de la Pitié dangereuse, seront des vaincus, des humiliés de la vie. C'est de leur côté qu'il se range, à rebours du destin brillant et pur des vainqueurs. Ces anti-héros zweiguiens, forts de leur fragilité et capables de dépasser en conscience les préjugés contemporains, il les a choisis et il les aime parce qu'il retrouve en eux ses blessures à peine conscientes, ses faiblesses et ses peurs. Il admirera toujours ces perdants qui savent assumer leurs souffrances et portent sur la vie un regard sceptique.
Commenter  J’apprécie          40
Seules les grandes souffrances amendent l'âme, selon Zweig, le bonheur l'endurcit.
Commenter  J’apprécie          40
Nous finissions par craindre les hasards les plus naturels et comme les Noirs eux-mêmes, nous trouvions dans les paysages enchanteurs de notre ile, dans ses ciels vides et dans ses pluies soudaines, sur ses chemins de sable, l’écriture de nos propres destins. Nous ne pouvions pas demeurer indifférents à ce réseau de signes où nous nous déplacions, à ces présages, à ces menaces, à ces malédictions qui hantaient notre route, sous le soleil tropical.
Commenter  J’apprécie          40
Pourquoi écrire ? Pour enchanter leur vieillesse avec des souvenirs évanouis. Ou-ceux -là étaient aux yeux de Jean Camus les plus intéressants- pour se débarrasser d’un fardeau. Se libérer du poids trop lourd d’une faute.
Commenter  J’apprécie          40
Mon livre avançait ainsi, de découverte littéraire en surprise érotique, à moins que ce ne soit l'inverse. La promenade me plaisait. La littérature à corsage empesé, boutonné jusqu'au cou, qu'on étudie à l'Université, devenait un univers ludique et festif. L'esprit de sérieux en était banni comme une faute de goût. C'est avec allégresse que je m'aventurais sur ces "rives sauvages de l'amour", initiée par de vieux écrivains qui secouaient leur poussière et retrouvaient pour moi leur jeunesse.
Aucun n'eut plus de charme à mes yeux que Pierre Louÿs.
Commenter  J’apprécie          40
Des débats passionnés autour du vers libre voyaient s'affronter les générations. Le tumulte s'apaisait dès que Heredia , d'une voix qui faisait tinter les lustres en verre de Venise, se mettait à déclamer: on l'écoutait religieusement. "Tout tremble: c'est Heredia , à la voix farouche et vibrante", on composait des vers sur lui. Et pourtant, le maître bégayait. Mais ce bégaiement sévère, à décourager aujourd'hui un orthophoniste, était un attrait supplémentaire. Heredia avait beau, par cette affliction incurable, rajouter des pieds aux alexandrins, pas un poète présent n'aurait songé à le lui reprocher.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dominique Bona (2000)Voir plus

Quiz Voir plus

Les parents dans la fantasy

Elle a perdu ses parents tellement jeune qu'elle ne se souvien même plus du prénom qu'ils lui ont donné. C'est une fillette qui lui as offert celui qu'elle utilise. Elle a pourtant sans le savoir marché dans les traces de sa mère en suivant la même Voie qu'elle :

Nawel Hélianthas
Ellana Caldin
Ombe Duchemin
Ewilan Gil'Sayan

11 questions
17 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , famille , personnagesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}