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Citations de Donna Tartt (699)


L’inquiétude ! Quelle perte de temps. Tous les livres sacrés avaient raison. De toute évidence «l’inquiétude» était la marque d’une personne primitive et non évoluée spirituellement.
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« Les choses terribles et sanglantes sont parfois les plus belles. C’est une idée très grecque, et très profonde. La beauté c’est la terreur. Ce que nous appelons beau nous fait frémir. Et que pouvait-il y avoir de plus terrifiant et de plus beau, pour des âmes comme celles des Grecs ou les nôtres, que de perdre tout contrôle ? Rejeter un instant les chaînes de l’existence, briser l’accident de notre être mortel ? [...] Si nos âmes sont assez fortes, nous pouvons déchirer le voile et regarder en face cette beauté nue et terrible ; que Dieu nous consume, nous dévore, détache nos os de notre corps. Et nous recrache, nés à nouveau. »
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Je me suis fait la réflexion que l’on aurait cru deux souris blanches – sauf que Kitsey était une souris-princesse de contes de fées en sucre filé, alors qu’Andy était plutôt le genre de souris domestique anémique et infortunée que l’on donne en pâture à son boa constrictor.
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En fait, elle était moitié irlandaise, moitié cherokee et venait d’une ville du Kansas près de la frontière avec l’Oklahoma ; elle aimait me faire rire en se traitant de « plouc de l’Oklahoma » alors qu’elle était aussi racée, nerveuse et stylée qu’un cheval de course.
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Bon sang, me suis-je dit en me détournant du miroir pour éternuer. Je n’en avais pas vu depuis un certain temps et c’est à peine si je me suis reconnu : bleu sur la joue, éruption d’acné sur le menton, visage barbouillé et enflé à cause de mon rhume – yeux gonflés aussi, paupières lourdes et ensommeillées me donnant l’air idiot et sournois d’un étudiant par correspondance. Je ressemblais à un gamin élevé dans une secte qui viendrait juste d’être sauvé par les flics du coin et que l’on sortirait clignant des yeux d’une cave bourrée d’armes à feu et de lait en poudre.
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Mais dépression n'était pas le mot juste. Il s'agissait d'un plongeon dans le chagrin et le dégoût, ça allait bien au-delà de la sphère personnelle, une nausée écœurante en réaction à l'humanité et à toute entreprise humaine depuis la nuit des temps, et qui me lessivait. Les convulsions répugnantes de l'ordre biologique. La vieillesse, la maladie, la mort. Pas d'échappatoire. Pour personne. Même ceux qui étaient beaux étaient comme des fruits ramollis sur le point de pourrir. Et pourtant, tant bien que mal, les gens continuaient de baiser, de se reproduire et d'affourager la tombe, produisant de plus en plus de nouveaux êtres qui souffriront comme si c'était chose rédemptrice ou bonne, ou même, en un sens, moralement admirable : entraînant d'autres créatures innocentes dans le jeu perdant-perdant. Des bébés qui se tortillent et des mères qui avancent d'un pas lourd, suffisant, shootés aux hormones. Oh, comme il est mignon ! Ooooooh. Des gamins qui crient et qui glissent sur le terrain de jeux sans la moindre idée des futurs enfers qui les attendent : boulots ennuyeux et emprunts immobiliers ruineux, mauvais mariages, calvitie, prothèses de la hanche, tasses de café solitaires dans une maison vide et poche pour colostomie à l'hôpital. La plupart des gens semblaient satisfaits du mince vernis décoratif et de l'éclairage de scène artistique qui, parfois, rendaient l'atrocité basique de la condition humaine plus mystérieuse ou moins odieuse. Les gens s'adonnaient au jeu, au golf, travaillaient, priaient, plantaient des jardins, vendaient des actions, copulaient, achetaient de nouvelles voitures, pratiquaient le yoga, redécoraient leurs maisons, s'énervaient devant les infos, s'inquiétaient pour leurs enfants, cancanaient sur leurs voisins, dévoraient les critiques de restaurants, fondaient des organisations caritatives, soutenaient des candidats politiques, assistaient aux matches de tennis de l'US Open, dînaient, voyageaient et se distrayaient avec touts sortes de gadgets et de trucs, se noyant sans cesse dans l'information, les textos, la communication et la distraction tous azimuts pour tenter d'oublier : où nous étions et ce que nous étions. Mais sous une forte lumière il n'y avait rien de positif à voir. C'était pourri de A jusqu'à Z. Faire vos heures au bureau ; pondre consciencieusement vos 2,5 enfants ; sourire poliment au moment de votre départ à la retraite ; puis mâchouiller votre drap et vous étouffer sur vos pêches au sirop en maison du même nom. Mieux valait ne jamais être né – ne jamais avoir désiré quoi que ce soit, ne jamais avoir rien espéré.
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Sa voix, comme celle d’Andy, était profonde et distante ; même quand elle était juste à côté de vous, elle donnait l’impression de relayer des transmissions depuis l’Alpha du Centaure.
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Un œil sagace discerne toujours l'empreinte de la raison. Mais le hasard ? C'est invisible, capricieux, angélique.
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Le vent était mordant, une gifle humide ; après deux années dans le désert, j’avais oublié à quoi ressemblait un véritable hiver – douloureux et glacial.
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Personne ne se préoccupait que je ne change jamais de vêtements ou que je ne suive pas de thérapie. J’étais libre de paresser, de traîner au lit toute la matinée ou de regarder cinq films avec Robert Mitchum à la suite si j’en avais envie.
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Bunny, malgré son apparente stabilité, son aimable cynisme, était en fait un personnage totalement instable. Il y avait pour cela de nombreuses raisons, et avant tout sa totale incapacité à penser à quoi que ce soit avant d’agir. Il voguait de par le monde uniquement guidé par les faibles lueurs de l’habitude et du caprice, convaincu que sa course ne rencontrerait aucun obstacle qu’il ne puisse renverser par la seule force de l’inertie.
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[…] mais cela a-t-il du sens de savoir que l’histoire se termine mal pour tout le monde, même les plus heureux d’entre nous, et qu’au bout du compte nous perdons tout ce qui nous tient à coeur… (p.784)
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Il fredonna quelques notes inachevées. Une chanson. C'était une chanson.
''... et Je t'ai raconté que je prenais des leçons de piano chez la vieille dame arménienne? Il y avait un lézard vert qui vivait dans le palmier, vert comme un bonbon, j'adorais le guetter.... Il faisait une apparition éclair sur le rebord de la fenêtre... Des guirlandes électriques dans le jardin... Du pays saint*... Vingt minutes de marche mais cela me semblait être des kilomètres... ''

*mot en français dans le texte

P44
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Pourquoi quiconque s’inquiétait-il de quoi que ce soit ? En tant qu’êtres sensibles, n’étions-nous pas sur Terre pour être heureux pendant la brève période qui nous était accordée ?
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Donna Tartt
Parfois, on veut ce qu’on veut,
Même si on sait que cela va nous tuer.
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« Tu sais ce qui m’étonne ? […] Pas qu’il nous dise ce qu’on doit faire. Mais qu’on fasse toujours ce qu’il nous dit. » (p. 406)
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Pippa ne se faisait pas d’illusions sur ce que j’étais. Je n’avais rien à lui offrir. Je n’étais que maladie et instabilité, tout ce qu’elle souhaitait fuir.
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Et le goût du baiser de Pippa – doux-amer et étrange – m’a accompagné jusqu’à l’autre bout de Manhattan, tandis que j’oscillais au fond du bus qui me ramenait à moitié endormi, transi de chagrin et d’amour, et traversé par une douleur éblouie qui m’emportait tel un cerf-volant au-dessus de la ville balayée par les vents : ma tête dans les nuages annonciateurs de pluie, mon cœur dans le ciel.
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On s’est regardés. Et il m’est apparu qu’en dépit de ses défauts, qui étaient nombreux et spectaculaires, la raison pour laquelle j’aimais Boris et pour laquelle je m’étais senti heureux en sa compagnie, pratiquement dès le moment où je l’avais rencontré, c’était qu’il ignorait ce qu’était la peur.
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Boris n’était pas spécialement grand pour son âge, mais la fille était minuscule tout en ayant l’air beaucoup plus âgée que nous : pas de poitrine, hanches maigres, pommettes saillantes, front brillant et visage triangulaire anguleux et luisant. Nez piercé. Débardeur noir.
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