Citations de Donna Tartt (701)
Les choses terribles et sanglantes sont parfois les plus belles...
C'est ainsi qu'il mourut, et toute la vie jaillit de sont corps ; et en mourant il m'éclaboussa d'une sombre et violente pluie de sang au goût amer pour me réjouir, de même que les jardins se tiennent glorieusement sous les averses divines à la naissance des bourgeons.
« Que fait-on quand est la victime d’un cœur périlleux ? » (p. 777)
Il me semblait que ma vie entière se composait de ces fractions temporelles disjointes à traîner dans un endroit public après l'autre, comme si j'attendais des trains qui n'arriveraient jamais.
Je regarde les visages inexpressifs des autres passagers qui soulèvent leurs porte-documents, leurs sacs à dos, et traînent des pieds pour débarquer et je pense à ce qu’a dit Hobie : la beauté modifie le grain de la réalité. Je continue aussi de penser à la sagesse plus conventionnelle : à savoir que la poursuite de la beauté pure est un piège, une voie rapide menant à l’amertume et au chagrin, parce que la beauté doit être associée à quelque chose de plus profond.
Entre la réalité d'un côté et le point où l'esprit la heurte de l'autre, il y a une zone intermédiaire, un liseré irisé où la beauté vient au mondé où deux surfaces trés différentes se mêlent en une masse indistincte pour offrir ce sue n'offre pas la vie , et c'est l'espace où tout l'art existe, et toute la magie..
Qui a dit que la coïncidence était juste la façon qu'à Dieu de rester anonyme ?
J'aimais particulièrement aller dans la petite épicerie de campagne du nord de Hampden [...] acheter une bouteille de vin pour aller la boire en traînant au bord de la rivière et errer ensuite, ivre, tout au long de ces après-midis dorés, splendides, radieux - une perte de temps, bien sûr. J'étais en retard, pour mes cours ; j'avais des devoirs à faire et les examens approchaient, mais tout de même, j'étais jeune, l'herbe était verte, l'air bruissait du vol des abeilles, j'étais allé jusqu'au bord du gouffre de la Mort, et je venais à peine de retrouver l'air et le soleil.
Et moi, qu'est-ce que je ferais ? Une partie de moi était immobile, assommée de désespoir, comme ces rats de laboratoire démotivés qui s'étendent dans le labyrinthe pour mourir en pleine expérience.
Les morts nous apparaissent en rêve , disait Julian , parce que c'est leur seule manière de se faire voir ; ce que nous voyons n'est qu'une projection , dirigée de très loin , la lumière nous provenant d'une étoile éteinte ...
Au son de sa voix, à la fois intime et formel, une terrible tristesse s'est emparée de moi, et quand nous nous sommes regardés il m'a semblé que ce moment clair comme de l'eau de roche, la complexité tranquille de cet après-midi de printemps pluvieux, avec une chaise au bois sombre dans le couloir et sa main légère comment l'air sur ma nuque, redéfinissait tout le passé en faisant le point.
Est-ce que quelque chose comme la "fêlure fatale", cette faille sombre et révélatrice qui traverse le milieu d'une vie, existe hors de la littérature?
Quand je regardais le tableau, j’éprouvais la même convergence en un seul et unique point : un bref instant touché par le soleil qui existait maintenant et pour toujours. C’est fortuitement que je remarquais ma chaîne à la cheville de l’oiseau, ou que je songeais combien la vie de cette petite créature, battant brièvement des ailes puis toujours forcée, sans espoir, d’atterrir au même endroit, avait dû être cruelle.
Toute ma vie d’adulte, j’avais été nourri en privé par cette grande joie cachée et sauvage : la conviction que ma vie entière tenait en équilibre sur un secret qui pouvait la faire exploser à n’importe quel moment.
[...]le bien n'est pas toujours la conséquence de bonnes actions, pas plus que le mal résulte de mauvaises actions[...]
....Et je suppose que la loi pense pareil, parce qu'ils puniront jamais les types qui ont fait ça.
- Ils le doivent.
- Qui ça?
- La loi. C'est à ça qu'elle sert.
- Y a une loi pour les faibles et une loi pour les forts."
La plupart des maisons donnaient l'impression de n'avoir jamais été habitées. Leurs fenêtres condamnées leur donnaient l'air d'être aveugles, rouées de coups, de guingois, pareilles à des visages tabassés couverts de pansements.
J’aimerais croire à une vérité au-delà de l’illusion, mais j’en suis venu à la conclusion qu’il n’y en a pas. Parce que, entre la réalité d’un côté et le point où l’esprit la heurte de l’autre, il y a une zone intermédiaire, un liseré irisé où la beauté vient au monde, où deux surfaces très différentes se mêlent en une masse indistincte pour offrir ce que n’offre pas la vie ; et c’est l’espace où tout l’art existe, et toute la magie.
- La Beauté, c'est la terreur. Ce que nous appelons beau nous fait frémir.
- Je suppose qu'il y a certain moment crucial dans la vie de chacun où le caractère est à jamais fixe.
- Le temps est quelque chose qui défie indifféremment printemps et hiver, naissance et déclin, le bien et le mal: Quelque chose d'inchange, de joyeux, d'absolument indestructible.
- Les gens ne font pas attention à quatre-vingt dix pour cent des choses qu'ils voient.
- Il n'y a rien de mal à aimer la Beauté. Mais la Beauté, à moins d'être alliée à quelque chose de plus profond est toujours superficielle.
- Certaines choses sont trop pénibles pour être appréhendés sur le coup. D'autres encore - nues, grésillantes, d'une horreur indélébile - sont trop terribles pour être jamais admises. Ce n'est que plus tard, dans la solitude, le souveni, que pointe la compréhension ; quand les cendres sont froides, que les affligés se sont retirés, qu'on regarde autour de soi pour se retrouver - à sa grande surprise - dans un monde entièrement différent.
- Les morts nous apparaissent en rêve, parce que c'est leur manière de se faire voir ; ce que nous voyons n'est qu'une perfection, dirigée de très loin, la lumière nous provenant d'une étoile éteinte.
« Parce que si le désastre et l’oubli ont suivi ce tableau au fil du temps, l’amour l’a suivi aussi. Dans la mesure où il est immortel (il l’est), »