AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Douglas Stuart (151)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Shuggie Bain

Le Man Booker Prize 2020, "Shuggie Bain " est un bouquin déprimant qui raconte la misère anglaise du nord de l'Angleterre dans les années 80, à l'époque de Maggie Tatcher. Une débandade économique et sociale qui débute avec la grève des mineurs en réaction contre le projet de fermeture de vingt mines de charbon et la suppression de 21 000 emplois, une politique économique et fiscale qui laissera des plaies béantes. Non que les choses ont beaucoup changé depuis. On est dans la version littéraire d'un film de Ken Loach, un cinéaste que j’aime pourtant beaucoup.



Dans la grisaille de Glasgow, une des villes les plus laides au monde, Agnès, une femme de 39 ans, avec un premier mariage et deux enfants quitte le mari pour un second mariage avec un chauffeur de taxi. Un troisième enfant Shuggie, naît, le nouveau mari batifole à droite à gauche, tandis qu'elle, boit et met le feu chez ses parents où ils logent à cinq. Voilà pour le happy début, de quoi vous mettre en boule par ces temps moroses. Et ce n'est que le début, le pire est en route..... s’y ajoutant l'anglais du nord de l'Angleterre pénible à lire. Vu le prix littéraire, je n'abandonne pas.

Ici aussi le bazar du protestant et du catholique. Le premier mari était catholique, sa mère dit à Agnès , "tu aurais dû rester marié à ce catholique " , alors que le second, le papillon est protestant. Hommes , femmes , tout le monde noie son mal être dans l'alcool, et si l'âge le permet , dans le sexe. Reste les enfants face à cette débandade, et Shuggie Bain est l'un d'eux. Un garçon souffre douleur qui m’a beaucoup dérangée.



Une histoire lue sans plaisir, qui ne m’a rien apportée à part de l’ennui et de l’amertume . Les hommes sont violents, les femmes abusées, les enfants désemparés, rien de plus déprimant . L’alcoolisme en toile de fond avec la bière qui coule à flot , pas de fric mais " le stout "partout, ont finit d'achever ce tableau noir . À quoi bon par ces temps-ci cette histoire sordide où il n'y a pas une once d'amour ni de tendresse et que l'amour-propre, le respect de soi sont inexistants ? Quelques passages de rédemption mais pas suffisants pour relever la lectrice épuisée que je suis. J'aimerais savoir pourquoi ce prix prestigieux pour ce livre partiellement autobiographique, sans intérêt et pénible à lire du début à la fin.....

Commenter  J’apprécie          11741
Mungo

Coup de poing en pleine face, les os du nez craquent, le sang coule.

Haine, violence, misère, frustration, privation voici le cocktail explosif de Mungo.

Mungo c'est un ado de quinze ans, qui n'a pas encore bien compris qui il est. Nous le suivons dans les mois décisifs de son adolescence, qui vont le faire grandir d'un coup, beaucoup trop vite.

Mungo, c'est avant tout une atmosphère, le Glasgow des années 90, protestants contre catholiques, une ambiance poisseuse de fin de pub, de trop de bière, de regards torves, …

Mungo jusqu'à présent subit, endure, les absences de sa soi-disant mère Maureen dite Mo-Maw, mère célibataire trop jeune, grand-mère à 34 ans, incapable de s'occuper d'elle-même, alors de ses trois gosses… D'ailleurs le plus âgé, Hamish est déjà parti, il n'est pas allé bien loin après avoir mis enceinte Sammy-Jo qui a quinze ans. Hamish c'est le chef de bande, le caïd qui règne sur son petit monde, qui est là pour casser du catholique à ses heures perdues et vit de trafics de drogue.

Jodie, elle, c'est la cadette, elle protège son petit frère, le nourrit comme elle peut grâce à son petit boulot de serveuse après les cours quand Mo-Maw les laisse se débrouiller tout seuls pendant des semaines. Jodie est révoltée par les déficiences de sa mère, et elle n'a qu'une envie, quitter Glasgow au plus vite en faisant des études supérieures.

Mon petit coeur a été broyé, laminé, réduit en miettes devant toute cette violence crue, cette brutalité pourtant si réelle, si tangible, cette si grande difficulté voire incapacité à aimer pour la plupart des personnages.

N'allez pas croire ici à une quelconque fiction, ce récit sonne trop vrai, trop juste pour avoir été complètement inventé. Les mots percutent, me laissent sonnée, groggy, titubante, au bord de la nausée.

Je ne vous ai pas encore dit un détail de taille, dès le début le compte à rebours est lancé, on sait que Mungo va vivre un cauchemar, lui qui n'est pourtant que candeur et naïveté. Mungo est innocent et tendre, et surtout amoureux. Mais il n'a pas compris que dans le Glasgow des années 90 on ne peut pas tomber amoureux impunément d'un garçon.

Ce Glasgow défavorisé des années 90 j'y ai mis les pieds, une courte journée, mais qui m'a laissée un souvenir indélébile. Des barres de HLM, du béton partout, pas un brin d'herbe, des jeunes de quinze ans livrés à eux-mêmes en pleine après-midi, complètement défoncés au pied d'une fontaine qui n'a pas vu d'eau elle non plus depuis longtemps, une misère incroyable. Des sortes de magasins-prisons, toute la marchandise et le gérant derrière des grilles pour se protéger des vols et de la violence. le thatchérisme a mis l'économie de l'Ecosse à plat, le tiers de hommes se retrouve au chômage, c'est la chute du modèle social et ouvrier qui était en place depuis un siècle… Les statues du patriarcat tombent de leur piédestal avec fracas, dans l'indifférence des élites anglaises, le modèle social est définitivement bouleversé, nombre de familles sont brisées, entre honte, perte de repères, grande pauvreté, horizon bouché qui empêche toute mobilité, de se projeter dans un ailleurs, un autre endroit, une autre vie.

Les sentiments sont si puissants, si justes, l'emprise du grand frère, la violence des normes sociales et physiques sont si oppressantes et si bien décrites, que je ne peux que penser que ce récit est en partie autobiographique.

Cependant Mungo n'est pas que noirceur, c'est parfois des respirations, des envolées de tendresse, des bouffées d'amour de Mungo pour sa mère, son frère et sa soeur, et bien sûr, James, celui qui décille les yeux de Mungo avec toute la patience d'un premier amour. le retournement de situation final m'a ravie.

Je n'ai pas lu Shuggie bain, du moins pas encore… Je vais avoir besoin de temps pour me remettre de ma descente aux enfers… Et puis, à tout hasard, un bon conseil, évitez de faire du camping au bord des lochs en Ecosse…

Malgré tout, une question reste sans réponse à ce jour, mais pourquoi ce livre aussi bouleversant n'a-t-il pas plus de lecteurs sur Babelio ? Vous savez ce qu'il vous reste à faire …

Commenter  J’apprécie          6926
Shuggie Bain

Voici un roman qui ne peut pas laisser de marbre .On y passe par des tonnes de sentiments contradictoires et , comme de nombreux lecteurs et lectrices , je crois , j'ai parfois eu envie de "jeter l'éponge ".

Le contexte , c'est Glasgow , ville pas forcément "glamour ", dans les années Thatcher , franchement pas " glamour " non plus .Un cadre de vie qui ne fait pas rêver mais ....qui a existé . Bienvenue chez Agnès .Comme tout un chacun , je crois , elle n'a qu'une envie , vivre heureuse et donner leur part de bonheur à ses enfants ...Comme vous , comme moi . Assez banal en somme , nous en conviendrons tous . Oui , mais voilà , ce souhait se dérobe parfois : une séparation et tout " fout le camp " et l'ami hypocrite et destructeur surgit :l'alcool et la descente aux enfers commence.Voilà la destinée d'Agnès et de ses enfants .

Le théme n'est hélas pas rare ; de nombreux écrivains on fait, à juste titre , de l'alcool , " l'être malfaisant ", c'est le cas dans ce roman .

Ce n'est pas Zola sur le plan littéraire , j'en suis bien conscient et je partage cet avis , non , c'est pire , sur le plan social ,puisque nous sommes dans les années 1980 , années qu'on aurait pu espérer meilleures .Ici , chers amies et amis , vous allez plonger dans la misère ,dans la souffrance , dans la désespérance , dans la haine , dans le désamour ...Pas de soleil , que du mauvais temps .

Un roman sombre , mais trés pudique et jamais moralisateur , avec des personnages qui évitent de livrer leurs sentiments , trop avides de survivre ou de fuir , par tous les moyens ...

Si vous êtes dans une période un peu perturbée de votre vie , passez votre chemin .Par contre , si tout va bien ( je vous le souhaite ) laissez vous entrainer .On trouve dans ce texte nombre de raisons de" plonger" mais aussi des raisons d'espérer , tout dépend .

Les personnages sont loin de laisser indifférents et sous les non dits , on peut retrouver...ce qu'on veut mais...familles , je vous "Hai...me ".Oui , ça fait mal .

Je vous l'ai dit honnêtement, j'aurais pu quitter cette histoire .Je ne l'ai pas fait et j'en suis simplement content. Pourquoi ? ça , j'en sais rien et je ne chercherai pas.

Ce roman m'avait attiré par sa couverture .Restons en là.

Je me dis qu'en 1980, j'étais loin de tout ça et que j'en étais bien heureux . Je ne pensais pas qu'à cette èpoque , en Ecosse ....ça interpelle .

Shuggie Brain , un sacré personnage jusque dans la scène finale. Un héros ? Oh non , bien mieux que ça mais ... à vous de voir .Les avis sont trés différents et ça , c'est la vraie richesse de Babelio.

A bientôt , les amies et amis.
Commenter  J’apprécie          603
Shuggie Bain

Dans son manteau en mohair Agnès marche dans Pithead une cité minière à l'abandon non loin de Glasgow. Sa vague ressemblance avec Elisabeth Taylor fait tourner les têtes des anciens mineurs. Elle pourrait prendre un taxi, mais outre ses moyens financiers elle en a soupé des chauffeurs de taxi. Mais où va-t-elle Agnès?

Une fois de plus ses allocations ont servi à payer son alcool. Agnès boit pour oublier l'homme qui l'a oublié, elle boit pour échapper à sa vie misérable. Mère de trois enfants seul le petit dernier Shuggie " le pas net " va porter à bout de bras cette maman qu'il aime par-dessus-tout.

Quel soulagement d'avoir fini ce voyage pénible. "L'assommoir " de Zola C'est Gervaise chez les bisounours. La seule lumière, la seule chaleur c'est Shuggie qui l'apporte avec son amour, pourtant rien ne lui est épargné. Dans son roman " Shuggie Bain" Douglas Stuart nous relate des vies éclatées dans une Ecosse des années quatre-vingt. Un roman feel-bad où il est question de survie.

On ne ressort pas indemne de ce roman. D'après la post-face cette histoire pourrait être ce qu'a vécu Douglas Stuart et rendons lui hommage pour son courage. Un livre dérangeant qui malmène le lecteur et nous ouvre les yeux sur la vie de celles et ceux qui vivent ce drame de l'alcoolisme.
Commenter  J’apprécie          555
Shuggie Bain

Lire Shuggie Bain n'est pas une partie de plaisir, et cela n'a rien d'étonnant vu son sujet, son climat social, ses personnages. Mais c'est un livre attachant, plein d'humanité et de-déchirante-tendresse, derrière la dureté de son propos.



Shuggie est un jeune garçon, sensible, qui sent obscurément qu'il est différent des autres et est souvent l'objet de leurs moqueries ou de leur mépris.



Il aime d'un amour inconditionnel sa mère, Agnes, une femme fracassée par la misère, les abandons de ses compagnons successifs, et surtout sa folle envie d'être cette autre qu'elle sent en elle et dont les circonstances n'ont pas permis l'éclosion : une Agnes forte, choyée, maîtresse de ses choix et de sa vie.



Les années Thatcher et leur cruel déterminisme social en ont décidé autrement.



Shuggie le tendre et Leeks le grand frère, plus réaliste et endurci ( leur sœur a très vite quitté le navire) assistent impuissants au naufrage de leur mère dans un désespoir qui a pris la forme de l'alcoolisme.



Comme la chute d'un être aimé est lente et douloureuse quand on la regarde avec empathie et tendresse ! Qu'elle est cruelle quand on a tant d'admiration pour celle qui tombe que même l'ombre d'elle-même dans son vieux manteau chic a encore de la gueule et pourrait laisser penser que quelqu'un qui a une telle aspiration vers la beauté ne saurait se réduire à cette silhouette titubante et hoquetante dont chacun se détourne, dégoûté.



Si Agnes est bien le sujet de ce livre tragique, Shuggie en est le filtre et le regard.



Un regard d'amour pur, rédempteur et obstiné. Un filtre de douceur qui, sans rien omettre de la réalité sociale effrayante qu'il décrit , en gomme pourtant le caractère avilissant et exonère le personnage de la mère de toute condamnation morale.



Même si la leçon finale est amère-on n'est jamais si bien sauvé que par soi-même- j'ai aimé le tendre regard de Shuggie sur Agnes. Il m'a beaucoup touchée.
Commenter  J’apprécie          545
Shuggie Bain

Il lui faudra une bonne capacité de résilience pour s'en relever, de ce départ : souffre-douleur préféré de ses pairs, fils d'un salaud qui les abandonnera très tôt, mère désespérément alcoolique, pauvreté dans le Thatchérisme des 80's. Dans le registre du malheur, aucun doute possible pour Shuggie Bain, c'est un cumulard. On fait sa connaissance en 1992, adolescent déjà, lycéen et employé d'une rôtisserie, logé dans une sordide chambre avec pour voisins de palier des adultes inquiétants. On fait sa connaissance dans ce contexte glauque, sans savoir encore qu'il est en pleine naissance. le pire est en effet peut-être passé pour Shuggie Bain, dans une enfance irrémédiablement plombée, à la courbe désespérément plate dans les bas-fonds miséreux de Glasgow, malgré quelques rares soubresauts souvent étouffés dans la vase engluante.

Une enfance que l'on découvrira dans la suite du roman, une enfance inextricable de l'alcoolisme maternel. On y croira pourtant avec lui, on espèrera, on pensera qu'elle pourrait s'en sortir, on attendra patiemment la première lueur ou la première velléité d'abstinence, sans penser que ça pourrait tout aussi bien être un coup du sort d'autant plus cruel qui attendra Shuggie au tournant. Mais s'il devait y avoir une raison pour le lecteur de rester par ici, ça serait sûrement l'amour. Celui de Shuggie pour sa mère Agnès, de chair et de sang lié, indéfectible et obstiné.



La tendance actuelle pour les scénarios les plus noirs se dessine plutôt dans les contours vaporeux d'un avenir anxiogène et collapso. On est presque surpris de se tourner vers les années 80 pour des histoires désespérantes et flirtant avec le misérabilisme social, quand pourtant la planète tournait encore sans qu'on se doute qu'elle se réchauffait. On peut penser à Ken Loach, mais un Ken Loach pour le décorum seulement, sans son engagement révolté et la solidarité sociale qui réchauffe les âmes. Ici la misère semble résignée, seul un amour insensé et isolé résiste. Ici, c'est un peu comme si le réalisateur avait abdiqué.

Mais malgré toute sa noirceur et sa longueur, « Shuggie Bain » est un livre difficile à lâcher. S'il devait rester une autre raison pour le lecteur, nul doute que l'écriture y serait pour beaucoup. Pas de fantaisie littéraire par ici, nul besoin de fioritures ni de haute voltige, l'histoire se suffit à elle-même. Elle se construit dans un style sobre, efficace et addictif, basée essentiellement sur les faits et gestes des personnages, dispensés avec habileté par Douglas Stuart, entre courtes ellipses et rythme constant, tel un marionnettiste sûr de son fait. Il fallait bien un talent de la sorte pour nous faire engloutir les 500 pages, pour nous faire encaisser les petites horreurs de ce contexte oppressant de réalisme. Shuggie Bain est un premier roman de Douglas Stuart, à la résonance autobiographique et peut-être thérapeutique. C'est un livre qui plombe mais qui se démarque aussi, sûrement grâce à ses qualités littéraires indéniables.





« Shuggie décapitait les joncs en se demandant si la tristesse la gagnerait aujourd'hui. Les joncs gelés étaient secs comme des os, et quand il leur tapotait la tête leurs graines s'envolaient comme de petits parachutistes. Elles flottaient jusqu'au coron telle une parade de mini fantômes. Il jouait à dire aux fantômes qu'il l'aimait avant de les envoyer vers elle d'une pichenette. »



Merci à Babélio et les éditions du Globe pour l'envoi de ce roman dans le cadre de masse critique !

Commenter  J’apprécie          452
Mungo

Les héros de Douglas Stuart sont d'une humanité déconcertante, touchants et fragiles. Mungo ne fait pas exception à la règle : petit ange de Glasgow, il souffre mais il aime aussi, vivant presque simultanément l'horreur et le bonheur. Ciselée, la langue de l'auteur offre un écrin à un premier amour déchirant à la Roméo et Juliette et dépeint une ville bien triste (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/01/09/mungo-douglas-stuart/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          390
Mungo

Les gars ne semblent pas nets et même si Mungo connait l’alcool et la dérive qui peut en découler, ces deux-là restent louches imbibés ou non, les gestes douteux, l’œil torve, un air de rien que l’on pressent dangereux. Il faut dire que le jeune garçon ne les connait pas ces deux types auxquels sa mère l’a confié un week-end pour faire de lui un homme ; sa mère, elle qui ne soucie de ses enfants qu’un jour sur trente quand l’envie la ramène soudainement au bercail. Devenir un homme quand on a 15 ans et que l’on est différent, se heurter à l’intolérance, entrer dans le moule des convenances, ressembler à ceux du voisinage portés sur la bibine et sur les coups, à son frère ainé, petite frappe notoire adepte de la violence gorgée de testostérone, plier pour renoncer à James dont la nuque est si douce, les lèvres si chaudes.

Shuggie Bain abordait le Glasgow des années 80, Mungo poursuit sa route dans les années 90. Même franchise, même ton dénué de chichi. L’enfance se heurte à la réalité d’une violence sans nom où ceux qui devraient protéger brisent et laminent. Le texte est âpre, beau, dérangeant, absolument époustouflant tant il maintient en ses lignes votre cœur broyé par le récit avant de l’écraser puis de le recracher meurtri. J’ai aimé Shuggie Bain, j’ai adoré Mungo. Texte aux mots justes, il se partage entre un présent douloureux et un passé dont chaque jour a malheureusement conduit à ce week-end au Loch.

Je ne peux que vous recommander cette redoutable lecture forte et ancrée dans le vrai.

Une lecture « coup de cœur ».


Lien : https://aufildeslivresbloget..
Commenter  J’apprécie          382
Shuggie Bain

Venez écouter la balade de Shuggie Bain.

Assis sur les marches d'un escalier dans cette ancienne cité minière, j'ai écouté Douglas Stuart me conter son histoire.

Années 80, Écosse.

Agnès Bain rêve.

D'un mari aimant, courageux, qui lui offre, ainsi qu'à ses enfants, une vie confortable. Mais voilà, du rêve à la réalité....

De désillusion en désillusion, Agnès perd pied.

Abandonnée, pointée du doigt, elle sombre.

Seul Hugh "Shuggie" le petit dernier, lui apporte son soutien, il sera son pilier, il le jure, jamais il ne l'abandonnera.

Pourtant, pour lui aussi, la vie est compliquée.

Parce qu'il n'est "pas net", selon ses camarades d'école.

Une promesse est une promesse, contre vents et marées il est prêt à se battre, enfin, il n'est pas très costaud et c'est plutôt lui qui tombe le premier.

Qu'importe, il fera tout pour sauver une mère qui part à la dérive.

Dans un roman qui prend aux tripes, Stuart entraîne son lecteur au coeur de la misère, là où le ciel est gris, là où le sol est charbon, là où les frigos conservent plus d'alcool que de nourriture, là où il est plus facile de se moquer que de tendre la main, là où il est plus simple de cogner que d'embrasser, là où il y a plus de cris que de chants, là où la jalousie attise la haine, là où la différence est intolérable.

Ses personnages ne sont pas des caricatures, ils sont vrais, ils sentent la transpiration, ils suent la bière, la morve coule de leur nez, les hommes sont absents, violents, infidèles, les femmes, soumises, résignées mais fières, les enfants, nombreux, se contentent de peu, se réjouissent du malheur des autres, s'unissent pour accabler les plus faibles.

C'est les misérables version années 80, sans Jean Valjean, sans tavernier ni Cosette,  mais c'est un monde qui survit et qui se bat.

Parfois, on se sacrifie, pour un peu de bonheur, juste un instant, éphémère, pour une petite pièce. On ment. On triche. On arnaque.

Il n'y a pas tant de larmes, au contraire, sous la crasse, la poussière de charbon, on peut voir rire les mômes, même si ce n'est pas toujours de gaieté...

Tendez l'oreille, écoutez la balade de Shuggie, un personnage, qui, contrairement à ce que laisse penser le titre du roman, n'est peut-être pas le personnage principal, mais qui ne vous laissera pas indifférent.

Même si ce n'est pas l'une de mes plus fortes émotions de lecteur, ce roman et ses personnages m'ont touché.

Commenter  J’apprécie          361
Shuggie Bain

Shuggie Bain c'est une histoire sombre, celle d'un petit anglais. Une histoire qui vous renverse, qui va là où cela fait mal. Une histoire qui fait prendre conscience que la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille et notamment pour l'héroïne de ce roman.

`•

Hommes et femmes plongent dans un abîme profond. ils sont engouffrés dans un cycle infernal. Noyés dans la mousse de leur bière, rien pour sortir de cet avenir sombre, aucune éclaircie dans le ciel de ce coron. C'est au milieu de ce chaos que va grandir Shuggie en compagnie d'Agnès et de son frère.

`•

L'auteur vous emmène dans la noirceur la plus totale, celle où règne la dépendance à l'alcool, celle dans laquelle on se réfugie pour oublier et celle du manque à gagner qui rend la vie difficile..

`•

Il y a des livres pour lesquels l'on est pas prêt et celui-ci en fait partie. Il est sombre, très sombre. Glasgow, le chômage, est maître de nombreuses vies malheureuses. Alcool, drogue sans oublier l'éternelle guerre entre protestants et catholiques. Rien n'y fait, la misère est la même pour tout le monde.

`•

J'ai tellement aimé ce roman à l'influence autobiographique que rien ne viendra l'entacher.

Sortez votre boîte de mouchoirs, elle sera votre seul allié tout au long de votre lecture..

________
Commenter  J’apprécie          344
Shuggie Bain

Un roman triste de la misère alcoolique des faubourgs de Glasgow, les années Thatcher où les mines et les chantiers navals ont abandonné des tas de chômeurs.



Agnès a quitté son mari pour Shug, un chauffeur de taxi qui lui a fait un petit Shuggie, mais qui a fini par se lasser de son alcoolisme et est parti vivre avec une autre. Elle est pourtant jolie Agnès, elle ressemble un peu à Elizabeth Taylor. Elle sait s’arranger, elle est toujours propre et bien mise… tant qu’elle ne se retrouve pas la tête dans le four après une cuite plus terrible...



Le pauvre Shuggie fait tout ce qu’il peut pour aider sa maman. Comme elle, il essaie d’être toujours bien propre, habillé, peigné, ce qui ne le rend pas populaire dans son quartier misérable. On le traite de tapette, il est souvent harcelé, et surtout très seul.



Sa mère aura d’autres voisines amies, envieuses ou profiteuses, d’autres hommes dans sa vie, il y aura de bons moments, du soleil et des périodes d’abstinence qu’on espère toujours voir durer. Mais les nuages ne sont jamais loin…



Ce ne sont que quelques éléments de ce pavé de près de 500 pages. On ne peut pas dire que ce soit une lecture agréable, trop de malheurs et de misère. Et le talent de l’auteur nous enfonce dans cette vie. On est à côté de Shuggie, on respire les odeurs de bière, de vodka et de vomi. On est touché, horrifié, et on se demande avec lui ce qu’on peut espérer encore de la vie?…

Commenter  J’apprécie          310
Mungo

Une histoire d'amour qui aurait pu être banale, sauf qu'elle n'est pas acceptable, à Glasgow, dans les années 1990. Cette histoire, c'est celle de deux adolescents, Mungo Hamilton, frère du chef de gang des « Billy Boys », Hamish, et de James, « fenian » du quartier ; l'un protestant, l'autre catholique ; l'un qui a une place à tenir, en lien avec sa filiation, dans « le » gang protestant des quartiers ouvriers de la plus grande ville d'Ecosse, particulièrement minée par les réformes Thatcher, le chômage et la pauvreté en découlant, l'autre, relativement plus libre familialement parlant, mais tout aussi socialement conditionné pour avoir du mal à accepter ses préférences sexuelles.



Une histoire à laquelle j'ai eu du mal à être réceptive, au départ, alors que je suis assez férue des romans du genre, la plume étant un peu trop lisse pour moi.

Et puis, j'ai fini par être ferrée par la touche solaire de Mungo, de l'amour qu'il partage avec James, au milieu de la noirceur qui l'entoure, celle de sa famille – mère alcoolique, devenue veuve et mère trop tôt, soeur brillante qui veut s'échapper de cette vie, frère pour qui la violence est le seul mot d'ordre –, celle de son milieu, qui n'accepte pas la différence, au point de mener le jeune homme dans une situation d'un sordide monstrueux, à laquelle il va devoir survivre, tant physiquement que mentalement.



Malheureusement, le dernier chapitre, que j'ai trouvé sacrément tiré par les cheveux en termes de circonstances trop hasardeuses pour être crédible, aura pas mal gâché tout le bien que j'avais fini par penser du roman.



Une lecture en demi-teinte : j'aurais pu me satisfaire d'avoir eu besoin de temps pour entrer dans l'univers de Mungo, je n'ai pas pu me contenter de son dénouement.
Commenter  J’apprécie          280
Mungo

Glasgow, années 1990.

Mungo, 15 ans, protestant, vit dans une cité ouvrière, dans l'East End.

Le jeune homme, dernier d'une fratrie de trois enfants, est doux, délicat, sensible. Pour l'endroit où il vit, c'est un diamant brut perdu dans la lie de l'humanité. Mungo a un grand-frère, Hamish, dit Ha-ha, un chef de gang ultra violent qui a réussi à asseoir son pouvoir dans la cité entre trafics en tous genres et les bastonnades en règle des cathos le samedi soir. Et puis il y a Jodie, à peine plus âgée que Mungo, brillante élève, qui joue le rôle de mère et prend soin de lui quand leur mère justement, Mo-Maw, alcoolique, disparaît des jours sans laisser de traces.

Mungo, trop délicat pour le milieu où il vit et les gens qui l'entourent, est un solitaire. Jusqu'au jour où, dans un pigeonnier, il rencontre James. James et ses cheveux d'or. Les deux adolescents tombent amoureux. C'est un amour homosexuel bien sûr mais le sacrilège est double dans ces faubourgs de Glasgow car James est catholique. Lorsque cette liaison est découverte, Mo-Maw décide d'envoyer Mungo passer un week-end, avec deux parfaits inconnus afin de faire de lui un « homme ».





Et c'est ainsi que tout commence… le début du récit nous entraîne à la suite de Mungo et de ses deux étranges compagnons qui l'emmènent pêcher le saumon dans une contrée sauvage sur les bords d'un loch. Forcément, on sent bien que cette virée qui prend des airs de thérapie de conversion sauvage va mal tourner. Pour ma part, j'ai retrouvé l'ambiance du film « Délivrance » qui m'avait terrifiée… Puis flashback quatre mois auparavant, à l'époque où Mungo rencontre James. L'auteur alterne ainsi ces deux époques, nous permettant de remonter progressivement au point de jonction final et nous annonçant, dès le départ, que la liaison de Mungo et James a été découverte.



On se laisse prendre au suspense de Mungo qui très vite happe le lecteur. Tel un remake très « glasgowien » de « Roméo et Juliette », le lecteur connaît déjà l'issue mais la question est ensuite de savoir comment on en arrive là et ce qu'il va se passer ensuite pour Mungo, piégé seul entre deux hommes plus qu'inquiétants.



Le tour de force de ce roman très dense est ensuite bien sûr l'univers où nous emporte l'auteur. Douglas Stuart a grandi dans les faubourgs pauvres de Glasgow et le tableau qu'il nous dresse des lieux et des gens est d'un réalisme social incroyable, renforcé par une analyse psychologique des personnages pointue. La famille de Mungo et les voisins de l'immeuble offrent un tableau édifiant des gens qui vivent dans ces cités minées par le chômage, des communautés totalement broyées par la politique de Tatcher et la violence des guerres de gangs entre les catholiques et les protestants. Alcoolisme, filles-mères, zéro perspective d'avenir – sauf peut-être par les études quand les jeunes s'accrochent, délinquance, femmes battues… Pourtant, quelques rais de tendresse et d'amour éclairent parfois cette vision bien sombre. L'histoire d'amour entre Mungo et James est un ovni magnifique et terrible dans ce contexte.

Les lieux sont eux aussi parfaitement ancrés dans la réalité. Comme avec une caméra embraquée, le lecteur parcourt les rues glauques et défoncées des quartiers et terrains vagues, de même que les chemins sinueux et sauvages au bord du loch.



Dans ce roman d'une acuité visuelle incroyable, sensuel, poétique et cru, Douglas Stuart pose les questions éternelles sur l'adolescence et la perte de l'innocence, le poids des origines et de la famille, le déterminisme social, la violence des préjugés, la misère des laissés pour compte…

Si quelques longueurs ont parfois freiné mon engouement, je les oublie illico en lisant les dernières pages, écrites comme on filme une scène dans ses moindres détails, et qui m'ont littéralement scotchée tellement je les ai trouvées belles...
Commenter  J’apprécie          272
Mungo

Mungo est un adolescent de 15 ans, le dernier enfant d'une fratrie de trois. Il vit à Glasgow avec une mère alcoolique défaillante et une sœur de 2 ans de plus que lui, qui tente de palier aux défaillances de celle-ci. Son frère aîné n'a pas très bien tourné ; il est devenu un caïd du quartier. Mungo en est le souffre douleur car il n'est pas assez viril à son goût et celui-ci veut absolument en faire un "homme", comme il l'entend.



Mungo n'a pas d'amis, mais lorsqu'il rencontre James, un catholique homosexuel de 16 ans, un lien très fort va se tisser entre eux.



Alors, pour viriliser ce jeune homme dont la famille a peur qu'il "tourne mal", sa mère l'envoie passer un week-end pêche avec deux hommes pas très nets, qu'elle connaît à peine, ne se doutant pas de la tragédie qu'elle va provoquer.



J'ai peiné durant les 120 premières pages que j'ai trouvé trop longues, ennuyeuses, manquant de rythme. Mais je ne regrette pas d'avoir persisté dans ma lecture, car ensuite on prend une bonne vitesse de croisière. Il se passe davantage de choses et l'histoire devient plus intéressante.



C'est violent, c'est noir. Des combats entre gangs protestants et gangs catholiques, de l'homophobie, des viols, de l'intolérance à tous les niveaux, c'est le Glasgow glauque de la classe ouvrière pauvre, des défavorisés. C'est une histoire profondément sombre, cruelle, brutale, sans beaucoup d''espoir. Mieux vaut être en forme pour entreprendre cette lecture.



Commenter  J’apprécie          260
Shuggie Bain

Déchirant, Shuggie Bain relate l'histoire d'un fils trop tendre pour le quartier où il est né, en plein cœur de l’Écosse ouvrière de la fin du XXème siècle. Sa mère tombe chaque soir dans les bras réconfortants de la bière alors il espère qu'elle surmonte son amour pour l'alcool et se rappelle qu'elle l'aime plus que ses canettes, que le liquide ambré qui coule dans ses veines à toute heure. L'auteur met du sien dans ce premier roman, se livre sans doute, et signe un récit bouleversant et superbe où ici et là des rayons de soleil parviennent à percer la noirceur ambiante (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/08/20/shuggie-bain-douglas-stuart/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          260
Shuggie Bain

Shuggie Bain est un récit poignant magnifiquement écrit, d'une famille de Glasgow et de ses luttes contre la pauvreté, l'éclatement de la famille, l'alcoolisme et les divisions communautaires. Dans une société où la misère et le désespoir tournent en rond comme des vautours, la propre histoire de la famille Bain est celle d'une profonde épreuve et d'une tentative d'échapper à leur vie misérable.

le roman de Stuart est centré sur le jeune Shuggie, dont la mère, la belle Agnès a quitté son premier mari - un homme stable et honnête, mais pas très excitant - parce qu'elle rêvait d'une vie plus glamour, aisée et aventureuse avec son amant. Prise dans ses propres désirs et rêveries, elle épouse son amant/chauffeur de taxi/coureur de jupons. Mais quand Agnès se rend compte qu'il ne sera pas à la hauteur de ses idéaux, elle commence à boire comme mécanisme d'adaptation aux échecs de sa vie, devenant esclave de ses addictions.

En fait, tout le livre tourne autour de son combat contre la dépendance et la misère, déclenchée par ses mauvais choix parmi les hommes et ses ambitions démesurées. Croyant fermement à l'importance de l'apparence des choses, Agnès fait bonne figure avec ses fausses dents, sa coiffure et son maquillage impeccable, ses fourrures, alors que son monde s'effondre.

Avec un père absent et un frère et une soeur plus âgés qui ont trouvé leurs propres méthodes pour s'éloigner de la maison, Shuggie commence à prendre soin de sa mère à un âge où il ne devrait que jouer. En plus de s'occuper de sa mère et d'essayer de suivre un rythme scolaire correct, le jeune garçon fait face à une lutte supplémentaire, l'acceptation de sa sexualité, son besoin d'être normal et l'intimidation qu'il doit subir de la part des autres enfants. Malgré tout, Shuggie aime et protège farouchement sa mère et c'est ce qui rend le roman encore plus déchirant.



Shuggie Bain est sombre, déchirant, angoissant et tragique, mais il offre aussi quelques lueurs d'espoir ici et là. le livre peut paraître peu long et répétitif, mais je crois que c'était nécessaire pour qu'il puisse faire comprendre au lecteur les cycles entre sobriété et ivresse, que l'alcoolique traverse dans sa lutte contre cette addiction.



Quel avenir pour Shuggie ? J'aime penser que son histoire continue, qu'il acquiert l'éducation qu'il souhaite et qu'il trouve sa place. Il a fait de son mieux pour Agnès, mais elle était au-delà de toute aide. La dépendance est dévastatrice, destructrice et sournoise. Surtout l'alcoolisme, où certaines personnes vulnérables peuvent glisser d'une consommation sociale acceptable dans l'abîme de la dépendance.



Émotionnellement difficile en raison de son réalisme impitoyable, cette lecture sera sûrement une de mes meilleures de 2022 !

Commenter  J’apprécie          250
Shuggie Bain

Entre poussières de la mine, chômage et malveillance, l’air est vicié, le ciel plombé. En face, la haine se crache au visage, dans les parages on se moque, on profite. Agnes, perchée sur ses hauts talons, les ongles peints, les cheveux laqués dérange. Affublées de deux fils dont un se déhanche comme une tapette, elle trinque à ses manques. Il faut vivre, gagner plus que les carnets des allocs pour couler au fond du gosier cet alcool qui noie et efface ; Agnes couche, s’oublie. Elle s’inonde les boyaux, rit puis se fâche rabrouant le premier qui s’oppose. Alors ils composent, Leek et Shuggie, ses garçons, gardant le ventre vide et l’espoir incertain.



D’une réalité à couper le souffle, ce roman n’épargne aucunement le lecteur. Il immerge dans la détresse d’une mère malade alcoolique et de ses enfants qui chercheront coûte que coûte à l’aider. La plume merveilleuse et aboutie charrie avec force la noirceur humaine dans tout ce qu’elle a de vulnérable. Shuggie étreint le cœur, Agnes invite à comprendre, Leek émeut tout autant que Catherine, leur sœur, partie pour sauver sa peau. Le récit est poignant.



J’ai lu que ce texte avait essuyé 32 refus d’éditeurs avant d’être accepté par un éditeur indépendant et de remporter le Booker Prize 2020. Puis j’ai compris en prenant connaissance des remerciements et de la dédicace que cet écrit était autobiographique. Il en est alors devenu encore plus important car VRAI. Je ne peux que vous inviter à rencontrer Shuggie et Leek, je ne peux que vous conseiller de mesurer la détresse d’une femme malmenée par les hommes dans l’Ecosse pauvre des années 80, de côtoyer l’esprit étriqué de ceux qui enfoncent et profitent, de s’imprégner du désespoir.



Les mots sont forts, la lecture intense.

Commenter  J’apprécie          242
Mungo

Mungo est protestant. James est catholique. Dans cette guerre de gang menée par Hamish du côté des protestants, Mungo et James devraient se haïr et pourtant ils tombent amoureux.



Lorsqu’elle l’apprend, Mo-Maw décide d’envoyer Mungo avec deux hommes pour aller pêcher, mais surtout pour lui apprendre ce qu’est être un homme, un vrai.mungo, héros de cette épopée terrible surnage dans ce climat hostile, une mère aux abonnés absents, un frère ultra-violent. Seule la sœur éclaire son quotidien raide et sans espoir. Dans ce marasme, Mungo va pourtant tomber amoureux, d'un autre garçon, James. Ce dernier est catholique, Mungo est protestant. Rien ne sera simple...



Après le succès phénoménal de Shuggie Bain (plus de 1 million d’exemplaires vendus dans le monde), Douglas Stuart nous offre une plongée dans le Glasgow des années 90 à travers le portrait d’une famille dysfonctionnelle, abimée, déchirée.Coup de cœur absolu pour ce roman bouleversant, le second de l'auteur qui confirme son talent après son magistral "Shuggie Bain".



Dans ce roman social d'une terrifiante puissance, l'auteur nous livre le portrait, porté par une plume de toute beauté, d’un jeune homme solaire, épris d’amour et de liberté, dans un monde empoisonné par la haine et l’intolérance.



Sous une écriture incisive, franche et brutale, l’auteur réussit à faire ressortir toute la justesse et la beauté des sentiments d’un adolescent qui tombe amoureux pour la première fois.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          201
Shuggie Bain

Glasgow, années 80, sous l'ère Thatcher.

Dans la deuxième ville industrielle d'Ecosse, un monde qui peu à peu s'écroule et voit l'ombre du chômage, de la délinquance et de l'alcoolisme s'infiltrer dans tous les quartiers, vivent une mère et son garçon, Shuggie Bain.

Agnès, la mère de 3 enfants, nés de 2 unions, abandonnée par son conjoint, pitoyable chauffeur de taxi adultère. Ils sont seuls et ne peuvent compter que l'un sur l'autre.

très vite, Agnès, la mère du petit Shuggie ne parvient plus à joindre les deux bouts et sombre littéralement dans l'alcoolisme.

Shuggie essaie de la sauver d'elle-même à tout prix alors que lui-même fait face à des difficultés: il va découvrir son homosexualité dans cette ville dominée par les hommes et la violence.

Quelle claque ce livre!

L'auteur a mis plus de 10 ans à l'écrire ce premier roman, en partie autobiographique.

Il y raconte ce qui fut en partie son enfance.

C'est noir, très noir, et en même temps, incroyablement lumineux par la force de cet amour inconditionnel d'un fils hypersensible, pour sa mère.

Le récit fracassant d'une enfance massacrée par l'alcool et la bêtise humaine.

Epoustouflant, déchirant, si fort.

Je ne suis pas prête d'oublier ce livre.

Récompensé (justement) par le prestigieux Booker Prize britannique 2020.
Commenter  J’apprécie          180
Shuggie Bain

Histoire d’un amour filiale entre Shuggie et sa mère. Agnès, après deux mariages, trois enfants, elle sombre dans l’alcoolisme, quand à Shuggie un garçon solitaire partagé entre l’amour inaltérable pour sa mère et en quête de son identité sexuelle. C’est aussi un roman social qui se déroule dans le Glasgow pendant les années 80 sous Thatcher entre la crise économique, la pauvreté, la marginalisation des ouvriers après la fermeture des mines entre autre.

Ce pavé d’une grande et profonde noirceur ne peut laisser le lecteur indifférent, dans un style sobre, sans misérabilisme, l’auteur a sut décrire une ambiance, une atmosphère rude et très réaliste.

C’est une lecture qui demande du temps, de la respiration, éprouvante parfois tout en étant très addictive.

Je remercie Babelio et les Éditions Globe pour ce premier roman à la résonance autobiographique.
Commenter  J’apprécie          170




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Douglas Stuart (725)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz autour du livre "virus L.I.V 3 ou la mort des livres"

Pourquoi Allis est-elle différente des autres Voyelles ?

car ses parents sont des zappeurs
car elle utilise des écrans pour pouvoir communiquer
car elle arrive à communiquer avec Soon, le chef des zappeurs

11 questions
494 lecteurs ont répondu
Thème : Virus L.I.V.3 ou la mort des livres de Christian GrenierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}