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Citations de Elias Canetti (240)


Lorsque je revenais de mes promenades nocturnes à travers les ruelles de la ville, j'avais l'habitude de revenir par la place Djemaa el Fna. Il était étrange de la traverser lorsqu'elle était quasiment vide. Il n'y avait plus d'acrobates, ni de danseurs, ni de charmeurs de serpent, ni de mangeurs de feu.
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Elias Canetti
"Comment pourrais-je m'ennuyer tant que je connais des mots?"
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Au fur et à mesure que s'accroît la rigidité de son système, le monde s'appauvrit en figures reconnues, il n'en reste plus que ce qui entre dans le jeu de son délire.
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Cet exemple de l'architecture moderne suffit à montrer combien il serait difficile d'y séparer le poli de l'ordre. Leur histoire commune est ancienne, aussi ancienne que les dents. La régularité d'une rangée de dents de devant, leur implantation à intervalles précis, ont servi de modèle à beaucoup d'arrangements. Il se peut qu'en proviennent directement certains groupes ordonnés de tous genres, qui nous semblent aujourd'hui aller de soi. La disposition des sections de troupes, dans l'ordonnance artificielle inventée par l'homme, est mise par la légende en relation avec les dents. Les soldats de Cadmus qui surgissaient du sol étaient les dents de dragon qui y avaient été semées.
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On n’est jamais suffisamment triste pour faire que le monde soit meilleur. On a trop vite faim de nouveau.
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De tous les malheurs dont l’humanité a été affligée de tous temps, les grandes épidémies ont laissé un souvenir particulièrement vivace. Elles éclatent avec la soudaineté de catastrophes naturelles, mais alors qu’un tremblement de terre s’achève après quelques brèves secousses, l’épidémie a une durée qui peut s’étendre sur des mois ou même une année. Le tremblement de terre atteint d’un seul coup le sommet de l’horreur, ses victimes périssent toutes à la fois. Une épidémie de peste agit au contraire par sommation, au début quelques-uns seulement sont pris, puis les cas augmentent ; on voit des morts partout, bientôt on en voit rassemblés plus que des vivants. Il se peut que le résultat de l’épidémie soit finalement identique à celui d’un tremblement de terre. Mais les gens sont témoins de la grande mort, elle se joue et s’accroît sous leurs yeux. C’est comme s’ils participaient à une bataille qui dure plus longtemps que toutes les batailles connues. Mais l’ennemi est dissimulé, on ne peut le voir ni le rencontrer nulle part. On se contente d’attendre d’en être touché. L’adversaire mène seul le combat. Il frappe qui il veut. Il en frappe tellement que l’on en vient fatalement à redouter qu’il ne frappe tout le monde.
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Pour se familiariser avec une ville exotique, on a besoin d'un endroit clos sur lequel exercer un certain droit et où se retrouver seul lorsque le trouble des voix nouvelles et incompréhensibles devient trop grand.
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Les bêtes auraient-elles moins peur parce qu’elles vivent sans la parole ?
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Il espérait, ignoré par Dieu, vivre longtemps.
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Les voici publiées, ces lettres d'un martyre qui dura cinq ans, en un volume de 750 pages ; le nom de la fiancée, durant de nombreuses années discrètement indiqué par un F. suivi d'un point, tout comme K., en sorte que, pendant très longtemps, on n'a même pas su quel il pouvait être, que l'on s'est souvent livré à diverses conjectures à ce sujet et qu'entre tous les noms envisagés, l'on n'était jamais tombé sur le véritable - ce qui eût été tout à fait impossible - ce nom, donc, s'étale en gros caractères sur le livre. La femme à qui ces lettres ont été adressées est morte depuis huit ans. Cinq ans avant sa mort, elle les avait vendues à l'éditeur de Kafka et, quoi que l'on en puisse penser, la "femme d'affaire bien-aimée" de Kafka a en dernier ressort donné une ultime preuve de cette efficacité qui avait tant de valeur à ses yeux et suscitait même chez lui de la tendresse.
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Fort heureusement, il est des expériences rares et même uniques qui vous marquent d'autant plus profondément qu'elles ne se renouvellent pas.
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...mon père lisait journellement le Neue freie Presse, et c'était un grand moment quand il dépliait son journal. Il n'avait plus d'yeux pour moi une fois qu'il avait commencé à lire, je savais qu'il ne me répondrait en aucun cas...Je cherchais à savoir ce que le journal pouvait bien avoir de si attirant; au début, je pensais que c'était son odeur ; quand j'étais seul et que personne ne me voyait, je grimpais sur la chaise et flairais avidement le journal. Ensuite seulement , je m'aperçus que la tête de mon père ne cessait de pivoter tout le long du journal; je fis de même derrière son dos, tandis que je jouais par terre, donc sans même avoir sous les yeux le journal qu'il tenait à deux mains sur la table. Un visiteur entra une fois à l'improviste et appela mon père qui se retourna et me surprit lisant un journal imaginaire.
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De plus en plus s'enracine en moi la conviction que les responsables de la mort de Benjamin étaient ses amis, en premier lieu Horkheimer et Adorno, mais aussi Scholem.
À leur décharge, je me dois de souligner que je suis par nature enclin à chercher des coupables pour chaque suicide. (p. 318)
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Certains peuples imaginent leurs morts, ou un certain nombre d'entre eux, comme des armées au combat. Chez les Celtes des hautes plateaux d'Ecosse, l'armée des morts est désignée d'un mot spécial, SLUAGH. Ce mot est rendu en anglais par SPIRITMULTITUDE, multitude d'esprits. L'armée des esprits va et vient en volant par grandes nuées, comme étourneaux sur le visage de la terre. Ils reviennent toujours sur les lieux de leurs péchés terrestres. De leurs infaillibles flèches empoisonnées, ils tuent chats, chiens, moutons et bestiaux des hommes. Ils livrent des batailles dans les airs comme les hommes sur la terre. On peut les entendre par les claires nuits de gel et voir leurs armées s'avancer l'une contre l'autre et se retirer, se retirer et s'avancer de nouveau. Après une bataille, rochers et pierres sont rougis par leur sang. Le mot GAIRM signifie cri, appel, et SLUAGH-GAIRM était le cri de bataille des morts. Le mot "slogan" vient de là : les cris de ralliement de nos masses modernes tirent leur nom des armées des morts de la haute Ecosse.
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Il est embarrassant d'expliquer des réflexions : c'est comme si l'on se rétractait. (p12)
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Les souverains qui veulent déchaîner une guerre savent très bien qu'il leur faut ou bien se procurer ou bien inventer un premier mort.
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[…] C’est la vie de tout homme qui m’importe, et non seulement celle de mes proches.
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On réfléchit et on réfléchit encore jusqu'à ce que tout se réfléchisse tout seul. Alors, cela n'a plus aucun sens.
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Au contact des fous, il s'éleva au rang des esprits les plus vastes de son temps. Ils lui apprenaient davantage qu'il ne leur donnait. Ils l'enrichissaient de leurs expériences uniques ; il ne faisait que les simplifier en leur rendant la santé.
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Les cimetières, dans d'autres parties du monde, sont organisés pour assurer la bonne conscience des vivants.
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