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Critiques de Emmanuel Carrère (2231)
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Le Royaume

Dans cet ouvrage, Emmanuel Carrère nous explique comment la religion a un jour fait irruption dans sa vie. Comment il s'est mis à étudier le christianisme, en particulier les textes de Saint Luc, et à devenir un fervent catholique pratiquant. A s'interroger sur la façon dont une secte a pu devenir une religion dont on parle encore, tout en mêlant des réflexions sur sa propre vie et le monde qui l'entoure. Jusqu'à ce que la parenthèse (peut-on appeler cela une psychanalyse personnelle ?) se referme et qu'il se demande comment il a pu un jour devenir croyant.

Cet ouvrage inclassable m'a bluffé. Et je me suis fait la réflexion : enfin un auteur en vue qui ose parler religion et en plus avouer qu'il a été croyant à un moment de sa vie. Le seul bémol : ses pages relatives à la consultation des sites pornographiques. Qu'est ce que cela vient faire la-dedans ? Ou alors est-ce son côté humain et sa part de pêché qui rejaillissent ?
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La Classe de neige

Qu'il est bien ficelé ce livre !

On se laisse berné par l'auteur qui petit à petit distille des éléments perturbants jusqu'à être totalement effondré à la fin.



Au départ, on suit Nicolas qui doit partir en classe de neige avec sa classe de CM1 mais on se rend compte que ce petit garçon est timide, peureux et étouffé par son père qui tient également des propos qui alimentent cette peur.



Ayant tous connu une classe de neige, ou classe verte, on se dit que ce petit Nicolas (qui n'a rien de la débrouillardise et de l'audace de celui de Goscinny) va s'y plaire en classe de neige, et puis nous aussi on en revient.

De part le trouble qui envahit se petit garçon, à s'imaginer des issues toujours fatales, à fantasmer des catastrophes, des disparitions et même des morts. D'autre part, avec le drame qui va s'y dérouler (et dont je ne dirai rien).



Emmanuel Carrère a su concrétiser le mal qui caractérise les familles en souffrance: les non-dits, les tabous. Ce que l'enfant imagine de situations ambiguës, de choses dont on ne doit pas parler.



L'enfant est un être doué d'intelligence parfois même plus que l'adulte et si son petit cerveau occulte certains gestes, certains événements notamment lorsque les proches sont impliqués (ce qu'on appelle le déni), avec l'âge de raison les éléments refont surface, un peu dans le désordre, sous d'autres traits mais tout comme cette grosse boule noire qui envahit Nicolas, tout remonte à la surface.



J'ai tout particulièrement aimé la fin parce qu'il est rare qu'un écrivain respecte autant ses lecteurs en le laissant appréhender lui-même ce qu'il s'est passé. Merci M. CARRERE.

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Le Royaume

Le Royaume



Pas facile de faire une critique d'un tel ouvrage. On ne sait pas dans quelle catégorie le classer. Ce n'est pas vraiment un roman, cela pourrait être le livre d'un historien mais alors un historien qui mélangerait son étude historique et sa propre vie, sa propre expérience.



J'ai beaucoup aimé, c'est hyper intéressant, le style est très agréable à lire et tout cela se lit comme un roman. Et c'est très enrichissant.



Après une première partie où Emmanuel Carrère raconte le pourquoi et les raisons de ce livre il nous raconte la vie de Jésus, par l'intermédiaire de Saint Paul et Saint Luc et ce qu'ont été les premières années du christianisme.

Tout en nous racontant les parcours de Paul et de Luc, on assiste à la naissance et aux balbutiements du christianisme. Il y a des allées et retours entre maintenant et le passé, c'est foisonnant de références littéraires et de citations. Ce livre nous pose des questions sur cette religion qui concerne des millions de personnes et l'on se demande comment au XXI ème siècle on peut encore y croire. De surcroit on apprend autant sur Luc et Paul que sur Emmanuel Carrère et sur sa philosophie, c'est peut-être une autobiographie "déguisée"



J'ai vraiment beaucoup aimé, je l'ai déjà dit mais quand même... A un moment du livre Emmanuel Carrère dit qu'il se représente son livre comme son chef-d’œuvre et qu'il rêve pour lui d'un succès planétaire, je ne sais pas si c'est un chef-d’œuvre mais pour moi c'est grandiose (ce n'est que mon humble avis).



De plus il m'a donné envie de relire les Évangiles, surtout ceux de Luc et Jean



C'est le premier livre de Carrère que je lis mais je crois que cela ne sera pas le dernier



lisez le vous ne serez pas déçu



Challenge abc 2014/2015
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L'Adversaire

Comme beaucoup de ses contemporains, Emmanuel Carrère a été interpellé par un fait divers tragique de 1993 en France. Jean-Claude Romand a tué sa femme et ses deux jeunes enfants, puis ses vieux parents avant de mettre le feu à sa maison et d'essayer de se suicider. L'enquête révèlera rapidement qu'il se faisait passer pour médecin et chercheur à l'OMS à Genève, alors qu'il n'avait jamais terminé ses études de médecine et qu'il vivait en escroquant ses proches.



Emmanuel Carrère ne peut entrer en contact avec Romand avant la fin de l'instruction. Il se fait nommer chroniqueur judiciaire par le Nouvel Observateur pour pouvoir assister au procès. Carrère se pose beaucoup de questions et doute du bien fondé de vouloir écrire sur un assassin, alors que les familles et les amis des victimes ne peuvent obtenir des réponses à leurs légitimes interrogations.



Après le procès, Emmanuel Carrère continuera une correspondance avec Jean-Claude Romand, se rendra sur les lieux de son enfance et sa jeunesse. Il rencontrera les visiteurs de prison qui, comme lui, cherchent l'homme derrière l'assassin.





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Le Royaume

Que les choses soient bien claires. Je déteste cette façon que cet auteur à de se mettre en avant, au détriment de son récit. En revanche, son travail de recherche sur les premiers chrétiens et la façon dont le Christianisme est né et s'est développé est remarquable. A tel point que je l'ai lu plusieurs fois. C'est avec un grand plaisir que l'on suit les pérégrinations de Luc et Paul pour diffuser la bonne parole. C'est d'ailleurs d'après ses écrits que je me suis rendu à Antioche, sur le lieu de la première église chrétienne, où Pierre, Paul et Luc se sont probablement retrouvés. Très grand moment ! En revanche, ses apartés sur sa vie personnelle sont absolument sans intérêt et nuisent au déroulement du récit. Autre bémol. Pourquoi être aussi vulgaire lorsqu'il aborde la probable sexualité de Marie ? Racolage ? Plus de concision aurait apporté à sa recherche plus de cohérence.
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La Moustache

« La Moustache » commence et se termine par un coup de rasoir. Tout un programme, n’est-ce-pas ? Le présupposé de départ est pourtant très simple, presque amusant dans son absurdité. Un soir, un homme décide de raser la moustache qu’il porte depuis dix ans, espérant ainsi prendre par surprise et amuser son épouse et ses amis. Une petite plaisanterie innocente a priori tout à fait dépourvue de conséquences. Problème : personne ne semble noter la disparition de ladite moustache. Aux questions répétées du personnage principal, tous apportent la même réponse extravagante : il n’a jamais porté de moustache de sa vie. Et la farce tourne à l’aigre… D’abord oscillant entre l’agacement et l’amusement, le personnage principal se laisse progressivement gagner par l’inquiétude. A l’inquiétude succède la peur. A la peur, la paranoïa.



Ni thriller, ni policier, ni fantastique, « La Moustache » est un roman à part, un de ceux qui vous prend à la gorge, fait monter dans votre œsophage une angoisse diffuse, indéfinie. Ce malaise est accentué par le style employé par l’auteur, très précis, très détaillé et rapportant chaque action de ses protagonistes avec une méticulosité presque maniaque. Dès le début du roman, on s’identifie facilement au personnage principal, on partage sa peur et sa confusion, le sentiment de trahison grandissant qu’il développe vis-à-vis de ses proches, mais cette identification même devient rapidement source de crainte. Le doute s’installe progressivement : que se passe-t-il exactement ? Une farce sinistre ? Un complot ? Une distorsion improbable de la réalité ? Ou l’explication la plus vraisemblable et la plus terrifiante de toutes : la démence, la vraie, celle qui vous coupe des autres, vous ronge de l’intérieur, démence d’autant plus glaçante qu’elle s’appuie sur un comportement et un raisonnement rationnels.



« La Moustache » n’est pas un roman agréable à lire (et, comme l’affirmait une critique précédente, indubitablement pas un livre à terminer en mangeant. Aux trois quarts du bouquin, je caressais vaguement l’idée de regarder l’adaptation filmée avec Vincent Lindon et puis… ben non, peut-être pas, tout compte fait), mais tout de même un excellent roman. Il m’a marquée durablement et le malaise causé par la lecture a perduré longtemps après la dernière page tournée.

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Yoga

Au revoir ,Emmanuel ? Je me demande si ce n'est pas le dernier livre que je lirai de cet auteur que je suis et apprécie depuis longtemps. Bien qu'il ait quitté depuis longtemps le champ de la pure fiction de L'adversaire ou La moustache, j'ai continué à le suivre quand le 'je' s'est installé dans son oeuvre de Limonov au Royaume, car au delà de ce 'je' résonnait toujours une profondeur sidérante me permettant de dépasser mon rejet de l'autofiction contemporaine.

Or dans Yoga seul subsiste le 'je, et sa profondeur ne m'atteint plus en dépit d'un attrait toujours aussi puissant pour la tonalité des mots de l'auteur et sa "vista "d'homme en souffrance (mais est-ce vraiment de l'authenticité ?)

Je l'ai commencé avec attention, intérêt, admiration, mais peu à peu la lecture m'a pesé, à mesure que l'objet que j'avais entre les mains perdait de sa substance ; du projet initial autour du yoga au glissement vers le récit de la dépression violente, j'ai eu la sensation d'être dans un livre dans lequel avaient été cousues ensemble des pièces non assorties par un artifice auquel je n'ai pas adhéré.

Je suis peut-être passée à côté de ce livre, mais après tout la critique qui l'a massivement encensé en a dit à peu près tout et n'importe quoi.
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Il est avantageux d'avoir où aller

Si Emmanuel Carrère a abandonné depuis plusieurs années le genre littéraire romanesque, il possède encore une qualité de plume que pourraient lui envier quantités de romanciers francais.



La preuve avec ce "Il est avantageux d'avoir où aller", recueil d'articles de journaux parus entre 1990 et 2015, dans lequel il nous fait partager ses thèmes de prédilection.







Ces articles se suivent mais affichent pour autant un grand éclectisme. Et sur des sujets aussi divers que des chroniques érotiques, un article sur le tsunami d'autres sur la Russie post communiste ( un de ses sujets de prédilection, depuis Limonov; sa mère, historienne, est une éminente spécialiste de l'URSS.) ou encore une interview bien ratée de Catherine Deneuve ( mon préféré, une merveille d'autodérision et d'élégance), Carrère prouve qu'il n'a pas son pareil pour pour raconter les hommes et leurs vies, comme on l’avait pu déjà nous en rendre compte dans "D’autres vies que la mienne" "la classe de neige, "l'adversaire" et dans lequel il livre aussi par petites touches un vrai autoportrait .





Tout un registre d'émotions nous traverse lors de la lecture d'un recueil, dont peut étaler la lecture sur plusieurs semaines histoire de garder avec soi la prose de cet immense auteur qu'est Emmanuel Carrère.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Royaume

Tant d’avis pour ce livre remarqué, judicieusement dans les bacs pour une rentrée littéraire de septembre. Que dire de plus ?



Je me contenterai donc d’affirmer ma fidélité à l’écrivain dont j’aime la plume, empreinte de sensibilité, d’introspection joyeuse, d’autodérision et d’humour. Je l’apprécie jusque dans ses digressions, ses doutes et ses angoisses. Il y a de la générosité dans ce « lâcher prise » envers le lecteur.



« Quand j’aborde un sujet, j’aime bien le prendre en tenaille » avertit Emmanuel Carrere.

En effet, il creuse, creuse…

Plus de 600 pages pour raconter 3 ans de ferveur chrétienne, une parenthèse de vie à décrypter, histoire de comprendre cette crise, cette illumination passagère d’un homme qu’il n’est plus, vingt ans plus tard. Dans le doute on prend la béquille que l’on trouve : psychanalyse, religion…Dieu avait-t-il changé de plan pour un auteur, à l’époque en panne d’inspiration et dépressif ?



« Peut-être veut-il que je cesse vraiment d’être écrivain, que je devienne, je ne sais pas, brancardier à Lourdes »

Le ton est donné…



Il fouille en historien, met en mots en romancier, s’interroge en enquêteur, s’observe en psychanalyste, digresse en narcissique. L’écriture est toujours vivante, le propos intelligent, humoristique et décalé. Il fouille les textes sacrés, donne une densité à ses personnages qu’ils soient humains ou bibliques. Si la thématique chrétienne m’est éloignée, je salue une érudition remarquable et un style didactique jamais pompeux. L’aspect historique est instructif. Et j’ai aimé cette façon de torpiller le « sacré » pour se rapprocher de l’individu dans son humanité. C’est une expérience de foi étonnante, c’est libre, inspiré et vivifiant.



Je reconnais tout de même avoir survolé quelques pages et je n’ai pas d’avis sur le fond, par méconnaissance du sujet. En dépit de cela, je suis et reste une fidèle d’un auteur qui à chaque livre me surprend par son style et par l’originalité des thèmes abordés.

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Yoga

Profitant de ce qu'il ne se sente plus "pathétiquement névrosé", Emmanuel Carrère envisage d'écrire un "petit livre souriant et subtil" sur le yoga, qu'il pratique depuis de nombreuses années. Mais ce travail d'écriture va déborder sur d'autres thématiques, tandis que l'auteur traverse des événements majeurs sur les plans personnel et collectif : sa retraite méditative dans le Morvan, l'attentat de Charlie Hebdo, son hospitalisation à Sainte Anne, l'accompagnement de mineurs afghans sur l'île de Léros.



Réel ou imaginaire ? Récit ou roman ? Carrère affirme qu'il ne ment pas, puis reconnaît qu'il a inventé des personnages. Malgré les contradictions que j'ai relevées dans le texte, j'ai pris le parti de croire tout ce qui est écrit, comme dans un conte.

Même s'il met son âme à nu avec une impudeur désarmante ("Je ne suis pas un homme bon."), Carrère n'est jamais exhibitionniste ; il cherche davantage à partager ses expériences qu'à nous les imposer. J'ai aimé ses remises en question perpétuelles et ses tortures mentales d'Occidental privilégié, souffrant de son incapacité à être durablement heureux et doté d'un grand talent pour tout gâcher. Il m'a beaucoup touchée par l'expression de son "malheur névrotique" (en opposition au "malheur ordinaire"), auquel il ne parvient pas à échapper malgré les années passées à inspecter ses narines assis sur son zafu. Et j'ai apprécié l'évolution de son rapport à la méditation, lorsqu'elle se confronte à la réalité d'un monde dont il a jusqu'alors été protégé. Pour autant, cette lecture n'est pas déprimante : Carrère est parfois très drôle.



Ce n'est donc pas un "petit livre souriant et subtil" sur le yoga, mais un curieux ouvrage indéfinissable qui invite à réfléchir et s'interroger sur notre époque et sur nous-mêmes. Tout le contraire d'un exercice de méditation, alors n'espérez pas atteindre le nirvana en le lisant -mais vous pourriez y explorer d'autres niveaux de conscience.
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V13

Magistral ! Voilà ce que je me suis dit en refermant le dernier Carrère.



Peut-être ne suis-je pas complètement objective car j’ai tout lu et aimé (à des degrés divers) de cet auteur. J’ai adoré D’autres vies que la mienne, L’adversaire ou Limonov. J’ai beaucoup aimé Le royaume, Un roman russe ou Yoga même s’ils pouvaient avoir des défauts. Bref je suis une inconditionnelle.



Il demeure que ce récit, regroupant ses articles publiés au Nouvel Obs pendant 9 mois et enrichis pour en faire un vrai bouquin, est non seulement intelligent mais qu’il fera chavirer votre cœur à de nombreuses reprises.



V13 est donc le nom de code de ce procès monstre sur les attentats du 13 novembre 2015. Carrère y est allé tous les jours de septembre 2021 à juin 2022 , se passionnant de plus en plus pour ses acteurs, ses victimes et ses révélations.



C’est un récit complet et très pédagogue : on apprend tout sur la préparation des attentats, sur le déroulement d’un procès d’assises en matière terroriste, sur le chaos qu’a été la vie des victimes et de leurs proches après le choc, sur le côté minable de certains prévenus presque là par erreur. Tout est juste et bien expliqué même si la matière est parfois aride (même la nomenclature Dintilhac est abordée, c’est dire !!!). Et pour être un peu de la partie, je dis chapeau à l’auteur qui n’est pas juriste et qui réussit à vulgariser intelligemment le fonctionnement de la justice.



C’est aussi bien sûr bien un récit bouleversant parce que Carrère a toujours su raconter le tragique avec les mots justes qui touchent au cœur. Il y a de très beaux portraits, celui de Nadia Monguerer en particulier ou celui de Sonia et même celui d’Ali propulsé dans un procès qui le dépasse complètement. Il n’oublie pas non plus de petits apartés forts justes sur les enfants de Daech, sur les victimes oubliées de l’assaut du Raid, sur l’injustice du code pénal.



Vous aurez compris que j’ai trouvé cet ouvrage passionnant, émouvant et brillant du début à la fin.

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Je suis vivant et vous êtes morts

« Et, de fil en aiguille, on en vient facilement à l’idée que le vrai monde se trouve de l’autre côté du miroir et que nous sommes, nous, les habitants du reflet. Phil le savait depuis sa petite enfance, et il en savait même un peu plus que les autres : car il savait, lui, qui vivait de l’autre côté du miroir. De ce côté-ci, qu’on lui disait être le réel, Jane était morte et pas lui. Mais de l’autre, c’était le contraire. Il était mort et Jane se penchait anxieusement sur le miroir où habitait son pauvre petit frère. »



On a beau dire, tout spécialement depuis cette rentrée littéraire et la parution de « Yoga » qui a reçu des critiques mitigées, et que je n’ai pas encore lu, Emmanuel Carrère reste pour moi source d’étonnement par la grande cohérence de ses obsessions. Dans cette biographie de Philip K. Dick, parue en 1993, il parvient déjà à tirer la couverture à lui et dévoile beaucoup de ce qui se trouvera dans « Le Royaume », par exemple.



Il s’agit indubitablement d’une biographie de ce célèbre auteur de SF qu’était Philip K. Dick dans la mesure où les faits sont bien là, appuyés par des sources vérifiées. Rapidement on sent que le biographe a pris l’option de renoncer à tout recul sur son sujet. Il se produit même une sorte de prise de possession de l’esprit de Dick par Carrère, qui revit à travers lui.



Les deux premiers tiers du livre évoquent précisément les livres écrits dans les années 1950 et 1960, au risque de les divulgâcher, il faut le savoir. Et ils contiennent aussi bien des détails sur la vie privée chaotique de Dick.



J’ai trouvé le dernier tiers plus difficile à supporter, alors que l’osmose entre Carrère et Dick atteint son apogée. Dick n’écrit plus, prend énormément de médicaments mais, si l’on en croit les témoignages et son livre « Substance mort », peu de drogues. Sa paranoïa s’est considérablement aggravée, ce qui se traduit dans ce livre par une multiplication des interrogations théologiques et cauchemardesques autour de sa vie, ses croyances et son œuvre.



Je n’ai jamais oublié la sensation de grand malaise éprouvé, alors que j’étais jeune ado, à la lecture de « Ubik » et de « Le Dieu venu du Centaure », qui remettent en cause l’existence de ce qu’on appelle communément la réalité. Je pensais que cette bio allait me servir de tremplin pour retourner à cet auteur, au moment ou une intégrale de ses nouvelles vient de paraître en Quarto. Ce sera pour plus tard : je ne suis plus si désireux de retourner dans les enfers privés de Monsieur Philip Kindred Dick…

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Yoga



En refermant le Royaume nous avions laissé Emmanuel Carrère serein, confiant dans son avenir. Et puis il est resté silencieux 6 ans, je comprends maintenant pourquoi.

Au début de Yoga, il semble aller bien encore, et se propose d’écrire un ouvrage «subtil et souriant » sur le yoga, mais ce n’est qu’une apparence car déjà se profile la plus grave dépression de sa vie qui le conduira 4 mois à Sainte Anne où il subira une dizaine d’électrochocs.

Nous suivons sa plongée dans les abîmes de la conscience où la détresse morale est tellement intense que seul le suicide est la solution.

Il nous relate sa souffrance psychique intolérable, sans filtre et sans aucune complaisance pour lui-même.

C’est un récit intense, poignant et sincère un témoignage courageux qui n’hésite pas à aborder le tabou de la maladie mentale.

Paradoxalement ce n’est pas un livre voyeur ou egocentré, plutôt un miroir qu’il nous renvoie car, selon la formule de Victor Hugo, en nous parlant de lui il nous parle de nous et nous invite à réfléchir sur nous même en comparant son histoire. «Quand on confesse des choses, c’est bien pour les autres ».

Et en ce sens il touche à l’universel.

Malgré sa noirceur, c’est un livre lumineux qui se referme avec beaucoup d’émotion sur ces mots: « je suis pleinement heureux d’être vivant »

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D'autres vies que la mienne

La mort : perdre ceux que l’on aime, les voir partir brutalement alors que rien ne le laissait présager ou après de longs mois de souffrance, comment tenir, où trouver la force d’aider, de continuer. Emmanuel Carrère a été confronté de près, en quelques mois à ces deux situations.

En 2004, la veille de Noël, lors du tsunami au Sri Lanka, il participe à la recherche d’une fillette auprès des parents. Une longue quête entre espoir, résignation, combat pour savoir, nécessité d’être confrontés à ce qui est inimaginable en cherchant le corps et affronter la terrible réalité.

Quelques mois plus tard, il assiste à l’agonie et au décès de sa belle-sœur, Juliette, 33 ans, mère de trois fillettes, dont la vie a été marquée par la maladie, le handicap mais aussi l’amour, l’amitié et le combat pour une justice plus humaine.

L’auteur, encouragé par son entourage et les personnes concernées, décide d’écrire sur un sujet que tout le monde ou presque redoute : la mort. La mort de ceux que l’on aime, celle que l’on ne peut admettre et qu’il faudra malgré tout accepter pour continuer.

Avec beaucoup d’humanité, de pudeur, sans effet larmoyant mais en relatant ce qu’il a vécu mais aussi le ressenti des proches, parents, mari, amis, famille, Emmanuel Carrère retrace le chemin que doit parcourir chacun.

Non seulement il relate sa propre confrontation aux événements mais il interroge ceux qui ont été touchés par ces deuils.

(…) On est toujours content quand les gens qui nous aiment relèvent nos travers comme des raisons supplémentaires de nous aimer. (p119)

Le récit comporte plusieurs parties : le tsunami au Sri Lanka survient à un moment où l’auteur est en plein questionnement sur son couple. L’accompagnement des parents dans leurs recherches, la confrontation à la mort à très grande échelle mais avec une solitude profonde face à l’impensable.

Puis la disparition d’une proche, après une longue maladie, le désarroi et le vide qu’elle laisse mais aussi la découverte de son environnement amical, professionnel, qui était-elle vraiment.

Emmanuel Carrère, à la manière d’un journaliste, part interroger son meilleur ami Etienne, juge comme elle, « boiteux » comme elle, qui partagera avec elle (et d’autres) un combat contre les sociétés de crédit qui profitent de l’ignorance pour enfoncer encore plus ceux qui se noient dans le surendettement. J’ai trouvé un peu longue et fastidieuse cette partie, beaucoup de termes « techniques » de justice mais qui explique par contre très bien les processus qu’utilisent ces « usuriers » de la misère.

L’amitié qui lie Juliette et Etienne, est magnifiquement transcrite : profonde et pudique, deux meurtris qui se trouvent, se reconnaissent, partagent les mêmes combats et dont les mots sont parfois inutiles, quand parfois simplement un regard, un silence suffit, on pourrait presque parler d’âme sœur.

La dernière partie est la plus émouvante, la plus éprouvante car elle touche le lent et douloureux combat de Juliette, la sœur de la compagne de l’auteur. C’est à la fois une histoire d’amour conjugal mais aussi familial et maternel. J’ai été très touchée par la lucidité face à l’issue finale, la force de cette femme face aux dispositions à prendre quand on sait que plus rien ne pourra la sauver et que l’on laisse mari, enfants, famille et amis.

L’écriture est très accessible et efficace dans sa simplicité. Pas de grandes envolées, simplement les faits, les mots de chacun sur la personne mais aussi son combat et comment on ressort d’une telle épreuve. Il mêle à la fois questionnement, observations, colère et acceptation. Il puise également dans ces épreuves les réponses à ses doutes.

J’en suis ressortie bouleversée par un sujet toujours difficile à aborder, qu’il soit un parmi des milliers quand il s’agit d’une catastrophe ou individuel quand il s’agit d’un membre de sa famille, un proche, un ami. On est jamais prêt à le vivre et pour Emmanuel Carrère ce fut un moment décisif dans sa relation à l’autre, au couple, à la famille.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Yoga

Un autoportrait bouleversant que nous livre Emmanuel Carrère. Il se peint dans ses livres, toujours, mais là, je dois dire que j'ai été surprise. Il m'a semblé que le regard qu'il pose sur lui-même dans ce livre est beaucoup plus cash que d'habitude.



« La littérature, enfin la littérature que je pratique : c’est le lieu où l’on ne ment pas. »



L'écriture est toujours aussi belle, et j'ai savouré "Yoga".



"Yoga" n'est pas un livre de développement personnel.

Emmanuel Carrère avait envisagé d'écrire un « petit livre souriant et subtil sur le yoga qui pourrait être utile à plein de gens, car derrière ce que l’on peut prendre pour de la gymnastique se cache une exploration, et en principe, une transformation de la conscience ». Mais la vie l'a entraîné « dans des parages plus orageux ». L'attentat de Charlie, une dépression bipolaire et un passage à Sainte-Anne l'ont fait dévier de cette trajectoire apaisante.



"Yoga" à l'instar de la vie, n'est pas un long fleuve tranquille, et même si l'on débute assis sur un zafu dans un cadre certes strict voire austère pour de longues séances de méditation Vipassana, la méditation sera de courte durée. Et le retour aux choses concrètes de la vie en est d'autant plus vertigineux. La vie est multiple, elle est joie, passion, rencontre, elle est aussi deuil, chute, tunnel aussi... et "Yoga" est la lumière au bout de ce tunnel.



« Il est vital, dans les ténèbres, de se rappeler qu'on a aussi vécu dans la lumière et que la lumière n'est pas moins vraie que les ténèbres. Et je suis certain que cela peut être un bon livre, un livre nécessaire, celui qui ferait tenir ensemble ces deux pôles : une longue aspiration à l'unité, à la lumière, à l'empathie, et la puissante attraction opposée de la division, de l'enfermement en soi, du désespoir. »



Emmanuel Carrère parle du yoga, de la méditation, il parle des réfugiés, du terrorisme, il parle de feu son éditeur, de ses livres, il parle de lui, il parle de la vie, et son récit m'a parlé.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Yoga

Ceux qui suivent Emmanuel Carrère fidèlement depuis Bravoure et La moustache regrettent que l'auteur en ait fini avec la fiction car il y a démontré un talent que peuvent lui envier la plupart des romanciers français actuels. Cela dit, même quand il parle de lui dans Yoga, tout n'est pas rigoureusement exact, comme il l'avoue à un certain moment du livre. Cependant, c'est bien d'une littérature du "je" qu'il s'agit, qui serait très ennuyeuse chez beaucoup d'écrivains et qui est absolument passionnante dans son cas, tout simplement parce qu'il est l'un de mes meilleurs stylistes de notre littérature et qu'il possède tout en magasin : humour, ironie, empathie, intelligence, lucidité. Yoga peut sembler chaotique, il est surtout cahoteux, comme tout chemin humain dans l'existence, mais plus particulièrement dans le cas de l'auteur, dont le point d'orgue du récit est son hospitalisation et le traitement de sa "folie" liée à son tempérament bipolaire. Après les pages consacrées au yoga et à la méditation et avant celles dédiées au terrorisme et aux migrants, il est très paradoxal de se retrouver au chevet d'un être aussi torturé et sujet à la dépression. Oui, Emmanuel Carrère est quelqu'un de complexe mais son expérience de vie et la manière de la raconter nous ramènent peu ou prou à notre propre existence, avec ses contradictions, ses élans et ses périodes de détresse. Il écrit sur lui, certes, mais il n'est pas si éloigné d'autres vies que la sienne, pour paraphraser un autre de ses ouvrages. En tous cas, Yoga ne touchera sans doute pas tout un chacun mais certainement tous ceux qui luttent contre les "chiens noirs" ou qui essaient, avec leurs moyens, de trouver des parts de lumière dans la souffrance d'exister.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Limonov

Tout est dit dans l'entretien final. Limonov interroge Emmanuel Carrère : "C'est bizarre quand même. Pourquoi vous voulez écrire un livre sur moi ?", qui lui répond : "parce qu'il a - ou parce qu'il a eu, je ne me rappelle plus le temps que j'ai employé - une vie passionnante. Une vie romanesque, dangereuse, une vie qui a pris le risque de se mêler à l'histoire" Suite à cette réponse, la remarque de Limonov fuse : "une vie de merde, oui". L'ambivalence du personnage est ainsi posée et traversera cette biographie.



Cette vie racontée, à laquelle l'auteur lie la sienne, nous promène d'abord dans les milieux artistiques et intellectuels de plusieurs capitales : Moscou de 1967 à 1974, New York de 1975 à 1980 et Paris de 1980 à 1989. On retrouve les traits de l'auteur et les saillies érigées en art littéraire mais à sa décharge, Limonov ne semble pas avoir eu une vie prude. On découvre ainsi que le Zapoï, cette cuite à la Vodka qui dure plusieurs jours, n'est pas une légende. Elle a éloigné sa jeunesse de la mienne car ma quantité d'alcool absorbée était moindre. Tiens, je fais comme Carrère, je rapporte ma jeunesse à celle de Limonov !



En deuxième partie, c'est dans son pays que l'éternel dissident mènera ses derniers combats. On visite ainsi l'histoire de l'URSS de 1989 à 2001 qui a placé Poutine au pouvoir à la fin du mandat d'Eltsine ; alors qu'il n'était pas sûr d'en avoir la carrure ! Cela finit par une comparaison des parcours de Limonov et Poutine !



Celui qui se voulait le créateur du roman russe moderne raconté par Carrère m'a donné envie de retrouver l'âme russe d'autres auteurs : Tolstoï, Dostoïevski...

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L'Adversaire

Emmanuel Carrère revient ici sur la vie de Jean-Claude Romand, cet homme qui prétendait être médecin et travailler à l’OMS, et qui a tué femme, enfants et parents, un week-end de janvier 1993. Ce drame, à l’époque, m’avait profondément touchée et interpellée. Très vite, des dizaines de questions surgissaient : comment peut-on tuer ses enfants, ses parents ? comment en arriver à cet acte ultime ? comment réussir à jouer double-jeu aussi longtemps ? comment l’entourage, voisins, amis, famille, a-t-il été à ce point trompé, aveuglé, berné ? Toutes ces questions donnent le tournis …



Dans ce monde où chacun fait semblant, quoi de plus tentant de prétendre être celui qu’il n’est pas … Partout il faut tricher, je crois, pour séduire la personne désirée, pour décrocher le job tant convoité, pour convaincre un client potentiel d’acheter, pour se faire des amis. Partout on se présente sous son meilleur jour, moyennant quelques petits arrangements avec la vérité, n’est-ce pas ? Et malheur à celui ou celle qui ne joue pas le jeu … Comme sa vie parait triste, pauvre, peu enviable, comme sa compagnie est pénible …



Dans ce monde où tout le monde fait confiance aux apparences, parfois de façon aveugle. Cela me rappelle un épisode de ma vie : je sortais d’un salon pour l’emploi et je croise un ami, œnologue, à l’entrée du salon professionnel des Grands Vins de Bordeaux qui se tenait dans un bâtiment tout proche. L’ami m’invite à le suivre, je refuse, lui avouant que je n’y connais rien en vin. Il insiste et finalement je me laisse convaincre. Je me suis retrouvée entourée de « spécialistes », œnologues, sommeliers, journalistes, conseillers, formateurs, restaurateurs, acheteurs, bref de toute une foule très sûre d’elle, … et personne ne m’a demandé ce que je pensais des vins qu’on goûtait (ouf …), ni où j’avais étudié l’œnologie, où je travaillais … Non tout était dans l’apparence. Il suffisait d’être bien habillé, soigné et de sourire. Il suffisait de paraître. C’est dingue quand même …



Certes la confiance est la base de toute relation sociale, car qu’en est-il de l’amitié, de l’amour, du commerce si on ne peut plus avoir confiance ? Qu’en est-il même de notre humanité ? Et je me mets à la place des amis de Romand, comment ne pas se sentir trahi ? comment encore construire une amitié après ça ? comment ne pas devenir parano ?



L’écriture d’Emmanuel Carrère est journalistique, et c’est exactement l’approche appropriée, le ton juste selon moi. L’auteur relate les faits sans emphase, sans émotion, sans jugement. Libre à nous de nous faire notre propre opinion sur l’affaire, sur la personnalité de Romand. L’auteur lui ne donnera pas la sienne. De temps à autre, il met en parallèle sa vie d’auteur, de père de famille, avec celle de Romand, et cela donne le vertige, bien sûr. Carrère évoque aussi, en bon chrétien qu’il est, de pardon, de rédemption, de repentir, mais jamais il ne cherche des explications. D’ailleurs jusqu’au bout Romand reste une énigme … et c’est tant mieux, je pense.

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D'autres vies que la mienne

"Mes filles ne se souviendront pas de moi."

Une mère atteinte d'un cancer vit ses derniers jours. Elle exprime son désespoir d'abandonner ses enfants si jeunes. Le désespoir de les savoir perdre le souvenir de l'amour qu'elle leur porte. Ce à quoi son ami et confident lui rétorque "on ne se souvient pas de nos parents et pourtant ils nous habitent."



Cet ouvrage, dans lequel tout est vrai nous dit Emmanuel Carrère, est un livre contre l'oubli. Mais pas seulement. Il est aussi un livre pour faire connaître sa mère à une petite fille dont elle n'aura pas le souvenir puisque celle-ci meurt dans les premiers mois de sa vie.



A quelques mois d'intervalle, Emmanuel Carrère a été le témoin de deux drames parmi les plus cruels qui puissent atteindre une famille. Des parents qui perdent leur fille unique dans le tsunami de 2003, pour le premier. La longue agonie d'une mère malade laissant trois petites filles, pour le second. Il s'est laissé convaincre d'écrire le calvaire de ces familles ordinaires que rien, comme de juste, ne prédestinait au malheur.



Il décide d'écrire les mots qui traduisent l'horreur. Celle de la première nuit après l'annonce de la nouvelle. La perte de l'enfant pour les uns, l'annonce de la condamnation pour l'autre. L'horreur d'un monde vide de ces êtres chers arrachés à l'amour des leurs. Sans imaginer l'écho que pourrait avoir son ouvrage, sans imaginer que de la cruelle vérité, de la violence des mots naîtra une forme de résilience. Résilience n'est pas oubli, mais le contraire de l'oubli.



Les cellules portent en elles la trace non substantielle de ceux qui nous ont fait. De ceux que l'on a faits. Cette trace invisible à tout examen, c'est le marqueur de l'amour. Diane, la petite dernière qui n'a pas connu sa mère le porte en elle.



Sa nounou, accablée elle aussi par la perte de son mari n'oublie pas non plus. Mais quand elle prend Diane dans ses bras, elle sourit à la vie. Continuer à vivre est mystérieux.

C'est écrit avec le style d'Emmanuel Carrère. Un style dénué d'allégorie, parfois cru et sans faux semblants, mais un style qui fait passer les émotions. C'est très réussi. Et gageons que c'est un ouvrage qui aura son importance pour celle qui n'a pas connu sa mère.

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L'Adversaire

220 pages en tout : lues en une soirée et début de nuit tant l'histoire est super bien menée et l'écriture aussi limpide que les faits exposés. Il y a fort longtemps qu'un livre ne m'avait tenu en haleine à ce point ! Sans compter, l'anecdote de "l'emprunteur de chaudron" que j'ai adoré et mis en citation ;_)
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